Perspectives sur Nous prenonsprécises nos responsabilités : les liquidités du marché Fonds monétaires Vanguard obligataire Commentaires de Vanguard Juin 2016 ■■ Depuis la crise financière mondiale, les bénéfices escomptés des courtiers en obligations provenant de la réalisation d’achats et de ventes d’obligations ont diminué. Ce changement a réduit leur participation à la tenue du marché. Durant cette période, les actifs des fonds communs d’obligations ont connu une croissance considérable. ■■ Ce contexte a entraîné des inquiétudes spéculatives. Avec la hausse des taux d’intérêt, les investisseurs verront la valeur de leurs fonds d’obligations diminuer, au moins temporairement. Il ne faut pas que les investisseurs paniquent et rachètent leurs actions. Les fonds devraient alors vendre leurs portefeuilles à des marchés qui ne seraient pas en mesure d’absorber un tel volume. Cela pourrait aboutir à un effondrement déstabilisant des cours. ■■ Ce scénario reflète les interprétations erronées de la nature des liquidités et du comportement des investisseurs en fonds communs. Les liquidités ne sont pas une quantité fixe. Elles sont dynamiques. D’après notre expérience, les acteurs des larges marchés très diversifiés trouvent systématiquement un prix d’équilibre pour les actifs de haute qualité. De plus, les fonds communs ne constituent pas une entité unique. Ils agissent en tant qu’agents pour des millions d’investisseurs, qui possèdent chacun leurs propres horizons temporels, leurs propres préférences en matière de risque et leurs propres objectifs d’investissement. Ainsi, les fonds communs s’apparentent aux marchés financiers. Réservé aux investisseurs professionnels, selon la définition de la directive MiFID. En Suisse, réservé aux investisseurs professionnels. Distribution interdite au public. Ce document est publié par The Vanguard Group Inc. À finalité strictement informative, il ne constitue en rien une recommandation ou sollicitation d’achat ou de vente de placements. À noter qu’il est rédigé dans le contexte du marché américain et que ses données et analyses sont propres aux États-Unis. Introduction Depuis décembre 2008, les taux d’intérêt au plus court terme ont flotté aux environs de 0 %, une conséquence de la crise financière mondiale, du contrecoup économique de cette crise et des politiques monétaires élaborées pour réparer les dommages. Les sociétés emprunteuses ont misé sur des coûts de financement minimaux avec des niveaux records de nouvelles émissions d’obligations. Les nouvelles émissions ont été acquises par des acheteurs parmi des investisseurs escomptant des rendements plus élevés que - ceux tirés des actifs les plus sécuritaires, de comptes d’épargne, certificats de dépôt et valeurs mobilières du Trésor américain. Mais même si la valeur en cours du marché obligataire a augmenté, une nouvelle règlementation a détérioré le rôle d’un acteur principal : le négociant. Le nouveau négociant Les négociants facilitent les transactions entre les acheteurs et les vendeurs en cotant une « offre » aux investisseurs qui souhaitent vendre une obligation et une « demande » à ceux qui souhaitent en acheter. La différence entre ces cours est la marge perçue par le négociant. Depuis la crise financière, le profit escompté des négociants à partir de telles transactions a diminué à cause de nouvelles règlementations, des exigences plus strictes en matière de capitaux et d’un faible niveau de volatilité du marché obligataire dans un environnement à taux d’intérêt bas. L’effet conjugué de la croissance du marché obligataire et de la réduction de l’avidité des négociants traditionnels pour le négoce a suscité des réserves des régulateurs et des décideurs à l’égard des liquidités. Dans ce contexte, « liquidité » désigne, globalement, la capacité de convertir un actif en argent liquide dans une période raisonnable et de manière prudente. Le scénario sensationnel Le 16 décembre 2015, le Comité fédéral de l’Open Market des États-Unis a augmenté son objectif pour le taux des fonds du système fédéral, un point de référence pour les taux d’intérêt au plus court terme, par 25 points de base. (Un point de base équivaut à 1/100è de 1 point de pourcentage.) La décision, très attendue, marque une rupture avec la politique du taux d’intérêt zéro mise en place depuis la crise financière. Progressivement, comme les taux d’intérêt à court et à plus long terme sont revenus à des niveaux plus normaux, les obligations et les fonds communs d’obligations accuseront, au moins temporairement, une baisse de valeur. Est-ce que les investisseurs, dont certains sont novices en matière de marché de capitaux, vont se presser de vendre ? Et si le nombre réduit de négociants n’est pas capable de gérer l’autre partie du négoce ? Est-ce que les cours vont s’effondrer, indépendamment des valeurs intrinsèques des valeurs mobilières, provoquant une nouvelle crise financière ? Ces questions suivent leur propre logique préoccupante. Nous pensons que cette logique est erronée. Dans ce document, nous nous appuyons sur notre expérience en gestion de portefeuilles d’obligations pour des millions de particuliers et d’investisseurs institutionnels pour souligner les trois idées reçues concernant les liquidités du marché obligataire qui faussent le débat sur les risques du marché obligataire et la manière de les évaluer. Notes relatives aux données de risque et de performance : Tout investissement présente des risques, parmi lesquels la perte éventuelle des sommes investies. La performance passée ne constitue pas une garantie de rendements futurs. La performance d’un indice ne représente pas exactement un investissement donné, car il n’est pas possible d’investir directement dans un indice. Les produits peuvent présenter d’autres différences importantes, qu’il convient d’étudier avant d’investir. La diversification ne peut garantir un profit ou une protection contre une perte sur un marché en régression. Rien ne garantit qu’une allocation d’actifs ou un assortiment de fonds particulier satisfera vos objectifs d’investissement ou vous procurera un niveau de revenu donné. Il faut garder à l’esprit le fait que les fluctuations des marchés financiers, ainsi que d’autres facteurs, peuvent tirer vers le bas la valeur de votre compte. Les fonds obligataires sont exposés au risque qu’un émetteur omette de payer à temps et que les cours des obligations baissent du fait d’une hausse des taux d’intérêt ou d’une perception négative de la capacité d’un émetteur d’effectuer les paiements voulus. Les placements dans les Fonds de retraite de référence sont exposés aux mêmes risques que ceux dans leurs fonds sous-jacents. L’année qui figure dans le nom du fonds correspond à l’année approximative (la date cible) à laquelle un investisseur dans le fonds prévoit de prendre sa retraite et quitter le marché du travail. Le fonds réduira graduellement la pondération des placements audacieux et favorisera de plus en plus les placements prudents à mesure que sa date cible approche. Un placement dans un fonds de retraite de référence n’est jamais garanti, y compris à sa date cible ou après celle-ci. 2 Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. L’idée reçue la plus répandue stipule que les liquidités sont fixes, un peu comme les réserves bancaires. En tant que quantité fixe, les liquidités d’une détention ou d’un portefeuille d’obligations peuvent être mesurées facilement et pourront s’épuiser. Par exemple, un investisseur détenant 60 millions $ dans une obligation avec un volume de négoce journalier de 4 millions $ en valeur nominale aura besoin de 15 jours pour vendre intégralement sa position. Essayer de vendre plus rapidement, le raisonnement se profile et l’investisseur sera à court de liquidités. Ce qui aura probablement un effet démesuré sur les cours.1 La réalité est plus compliquée. Les liquidités sont dynamiques. Cela peut changer en réaction aux changements des préférences de risques des investisseurs, des coûts de financement des négociants et des opportunités de profit, ou à toute autre variable qui influence les activités du marché de capitaux. En effet, les liquidités ont un prix. Ce prix réagit aux variations au niveau de l’offre et de la demande de liquidités. D’après notre expérience, les acteurs des larges marchés très diversifiés trouvent systématiquement un prix d’équilibre pour les valeurs mobilières de haute qualité. L’effet d’un « événement de crédit » (une évolution qui peut entraîner une dégradation de la notation pour une entreprise emprunteuse) et le comportement des fonds communs à échéance fixe offrent deux exemples de la manière dont les liquidités peuvent surgir rapidement en réponse à la demande des investisseurs. Événements de crédit Nous avons examiné des obligations émises par huit émetteurs différents ayant rencontré un événement de crédit à la fin de l’exercice 2013 et pendant l’exercice 2014. Parmi les exemples de ces événements, d’importantes pertes dans un grand secteur d’activité ont été annoncées, ainsi qu’une acquisition qui a ajouté une dette considérable au bilan de l’acheteur. Le Graphique 1 illustre le volume de négoce moyen des obligations pendant les six semaines avant et après l’annonce de l’événement de crédit. Comme de nouvelles informations sont entrées sur le marché, les investisseurs avaient une nouvelle raison de négocier. Les liquidités sont matérialisées pour faciliter ces transactions. Volume journalier presque doublé, une évolution qu’on ne peut anticiper à partir d’outils de mesure tels que le volume de négoce journalier moyen. Dans certains cas, l’événement de crédit a rendu les obligations plus chères à négocier (en moyenne, les écarts entre les cours acheteurs et vendeurs ont gagné 5 points de base, encourageant ainsi la participation des négociants) et dans d’autres, les frais de transaction demeuraient inchangés. Fonds axés sur une date d’échéance Les fonds axés sur une date d’échéance, parfois appelés fonds de retraite de référence, qui maintiennent généralement des affectations relativement fixes aux actions et aux obligations sur des périodes plus courtes, constituent une source de liquidités pour les marchés boursiers et obligataires. Selon l’Investment Company Institute, les actifs des fonds communs axés sur une date d’échéance aux États-Unis ont totalisé plus de 1 milliard de dollars à la fin de l’année 2014, une situation qui reflète leur adoption généralisée dans les régimes de retraite d’entreprise.2 Lorsque les cours des obligations baissent — lorsque leur vente provoque une diminution du cours — les fonds axés sur une date d’échéance s’imposent en tant que source de stabilisation de la liquidité. Graphique 1. Volume moyen des échanges précédant et suivant un événement de crédit 1 200 000 Volume (en milliers) Idée reçue : Les liquidités sont fixes 1 000 000 800 000 600 000 400 000 200 000 0 Six semaines avant l’événement de crédit Six semaines après l’événement de crédit Notes : L’échantillon de la présente analyse est constitué des 75 principaux émetteurs de l’indice U.S. Credit Corporate de Barclay, ainsi que des émetteurs supplémentaires ayant connu un événement de crédit au cours des années 2013 et 2014. Le graphique inclut les données concernant le volume des échanges des huit émetteurs de cet échantillon qui ont connu un événement de crédit important. Source : FINRA/TRACE. 1 Consultez par exemple l’ouvrage « The New Bond Market : Some Funds Are Not as Liquid as They Appear » (Wirz et McGinty, 2015). 2 How America Saves 2015 (The Vanguard Group) a constaté que « l’utilisation de stratégies limitées dans le temps dans les plans RCD continue de croître. 88 % des promoteurs du régime ont offert des fonds à échéance fixe à la fin de l’exercice 2014, plus 17 % par rapport à la fin de l’exercice 2009. » Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. 3 L’activité d’un fonds de retraite de référence de Vanguard durant la crise financière et la chute du cours des obligations de 2013 (« l’agitation anxiogène provoquée par la Réserve fédérale à l’annonce de la réduction progressive de son programme de rachat d’actifs ») illustre le rôle que peut jouer ce type de fonds à titre de fournisseur de liquidité pendant les périodes de tension sur le marché. Par exemple, nous examinons l’activité d’un fonds de retraite de référence de Vanguard conçu pour les personnes qui prennent leur retraite en 2020. Ces exemples ne sont pas destinés à brosser un tableau complet des sources et de la profondeur de la liquidité du marché obligataire. Une telle tâche est impossible. Ils illustrent plutôt le dynamisme de la liquidité. Il apparaît le cas échéant, à la demande des vendeurs et des négociants qui cherchent à tirer profit de la moindre opportunité. Bien sûr, la liquidité peut parfois diminuer afin de générer du rendement lorsque les cours atteignent un niveau qui amène les acheteurs, vendeurs et négociants sur le marché. Cependant, le risque de liquidité ne peut être ni régulé, ni mesuré de manière simple. De janvier 2008 à janvier 2009, les actions mondiales ont fortement chuté, avec un rendement de –39 %. À mesure que les cours chutaient, le fonds dont l’affectation cible aux actions était de 71,3 % à l’époque a alloué 84 % de son nouveau flux de trésorerie nette dans des actions et le reste dans des obligations, comme l’illustre le Graphique 2. Une autre idée reçue et répandue est que la croissance significative des fonds communs d’obligations a créé une source de risque potentiellement déstabilisatrice. Au cours de l’été 2013, lorsque la Réserve fédérale s’apprêtait à mettre fin à son programme d’achat d’obligations, le marché obligataire global a dégagé un rendement de –10 % tandis que les actions se sont renforcées. À mesure que le cours des obligations diminuait, le fonds, ainsi que ses équivalents axés sur une date d’échéance ont pris le pas d’acheter ce que les autres vendaient. Le fonds a alloué l’ensemble de son nouveau flux de trésorerie dans des obligations. En effet, il a cédé des actions et acheté des obligations afin que sa répartition en obligation demeure proche de sa cible (voir le Graphique 3). La crainte étant que les grands bassins de capitaux soient désormais soumis aux caprices des investisseurs peu avertis et prompts à paniquer, à poursuivre les rendements et à les rassembler dans des actifs plus difficiles à négocier tels que les obligations à haut rendement ou les prêts bancaires. Selon ce principe, lorsque la panique s’empare de ces investisseurs et qu’ils procèdent à un rachat, les fonds obligataires seront contraints de céder les actions de leurs portefeuilles sur un marché incapable de les absorber. Il en résultera un effondrement du cours des obligations susceptible d’engendrer une crise systémique.3 Graphique 2. Exemple de flux de trésorerie d’un fonds de retraite de référence de Vanguard pour les retraités en 2020 Graphique 3. Exemple de flux de trésorerie d’un fonds de retraite de référence de Vanguard pour les retraités en 2020 Janvier 2008–Janvier 2009 Mars 2013–Septembre 2013 100 % Idée reçue : La croissance des fonds communs d’obligations a concentré le risque dans une entité potentiellement déstabilisatrice 200 % 84 % 80 164 % 150 60 100 40 16 % 20 0 –2 % –20 –40 –60 50 5% 0 –10 % –50 –39 % Actions –100 Obligations Trésorerie de classe d’actifs en pourcentage du flux financier total Allocation cible Rendement du marché Sources : Vanguard (données relatives aux flux financiers du fonds) et MSCI (données de marché du 31 janvier 2008 au 31 janvier 2009). –64 % Actions Obligations Trésorerie de classe d’actifs en pourcentage du flux financier total Allocation cible Rendement du marché Sources : Vanguard (données relatives aux flux financiers du fonds) et Barclays (données de marché du 31 mai au 30 septembre 2013). 3 Pour une vue d’ensemble de ces préoccupations, consultez Navigating Monetary Policy Challenges and Managing Risks (Relever les défis liés à la politique monétaire et gérer les risques) (Fonds monétaire international, 2015). 4 Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. Cette effroyable idée reçue témoigne d’une méconnaissance des faits et des préjugés concernant les fonds communs de placement. Elle fait également abstraction d’un phénomène relativement nouveau dans le secteur qui a amélioré la liquidité pour l’ensemble des acteurs du marché obligataire : les fonds négociés en bourse (ETF). Les faits Les fonds communs d’obligations américains ont considérablement augmenté au cours des dernières années. Entre 2004 et 2014, les fonds ont obtenu 1,9 milliard de dollars dans le nouveau flux de trésorerie nette. Leur croissance illustre les avantages d’un système financier assurant un équilibre entre les financements reposant sur les banques et sur les marchés financiers. À mesure qu’elles se sont recapitalisées, les banques ont de moins en moins été en mesure d’accorder des prêts servant à financer les investissements dans l’économie. Les acteurs du marché financier tels que les fonds communs de placement ont comblé cette lacune. Pourtant, les fonds communs de placement demeurent un acteur modeste sur les marchés obligataires mondiaux. Au terme de l’année 2013, les fonds communs d’obligations américaines et hors États-Unis ont représenté environ 10 % de la capitalisation du marché obligataire mondial. La plupart des obligations sont détenues par des banques centrales, d’autres banques, des fonds souverains, des compagnies d’assurance, des hedge funds, ainsi qu’une variété d’investisseurs institutionnels et individuels (voir le Graphique 4). Les fonds obligataires investissent massivement dans les secteurs du marché de qualité et les plus liquides (voir le Graphique 5). Le marché a démontré à maintes reprises sa capacité à trouver un cours d’équilibre pour un titre de haute qualité ayant un certain flux de revenus bien défini, qu’il soit émis par le gouvernement américain ou une société de premier ordre. Capitalisation du marché obligataire mondial (milliards) Graphique 4. Actions de fonds communs de placement de la capitalisation du marché obligataire mondial Dans les secteurs de petite capitalisation, mais en général de bonne qualité du marché obligataire mondial tels que les obligations exonérées d’impôt, les fonds communs américains n’ont fait face à aucun défi important au cours de la réalisation d’opération d’achats ou de ventes. Notons que cette tendance s’est maintenue même au cours d’événements ayant fait les gros titres tels que la faillite de Détroit, la crise de la dette de Porto Rico et le manque de financement des régimes de pension d’État de Rhode Island à l’Illinois en passant par la Californie. Le fonds commun de placement est un agent Le fonds commun de placement ne représente pas un unique point de vue. Un important fonds commun de placement est détenu par des millions d’investisseurs individuels, qui possèdent chacun leurs propres horizons temporels, leurs propres préférences en matière de risque et leurs propres objectifs d’investissement. L’objectif qu’ils partagent le plus est celui d’épargner en vue de la retraite. Au 30 juin 2015, selon l’Investment Company Institute, 53 % des actions et des actifs des fonds communs d’obligations sont placés dans des comptes de retraite individuels, 401 000 plans de retraites et d’autres comptes visant à promouvoir les placements à long terme afin de garantir la retraite. Le gestionnaire du fonds commun de placement est un agent, chargé d’aider les actionnaires à diversifier leurs portefeuilles sur des centaines voire des milliers de titres individuels ou à racheter leurs expositions de marché lorsque leurs objectifs ou bien les circonstances changent. Les avantages de la diversification des fonds communs de placement sont un atout évident pour financer les actionnaires. Ce qui est probablement moins bien compris est leur valeur pour l’ensemble des acteurs du marché obligataire. Les fonds communs de placement partagent les risques idiosyncrasiques des obligations individuelles afin de créer une exposition à moindre risque pour le marché obligataire global ou ses segments distincts. Graphique 5. Fonds communs d’obligations américains et ETF AUM par secteur de marché $120 100 45 % 16 % 12 % 10 % $99,8 $9,6 80 9 % Gouvernement 8 % Secteurs multiples 60 40 Investment grade Municipal Mondial Haut rendement $90,2 20 0 Capitalisation du marché obligataire mondial Fonds communs d’obligations mondiaux Remarque : Les données correspondent à celles obtenues au 31 octobre 2015. Source : Investment Company Institute. Sources : Association internationale des fonds d’investissement et FMI. Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. 5 La disponibilité de cette exposition à moindre risque peut attirer de nouveaux investisseurs sur le marché obligataire, créant ainsi une nouvelle source de liquidité potentielle pour tous les acheteurs et les vendeurs. En outre, le registre historique ne fournit aucune preuve de la tendance de ces millions d’investisseurs à paniquer en groupe ou à se rassembler dans des secteurs difficiles à négocier du marché obligataire. Depuis 1993, aucune des catégories de fonds obligataires les « moins liquides » n’a eu une sortie nette de plus de –7,2 % des actifs en un mois (ce chiffre représente les obligations sur les marchés émergents en 2003). Pendant la période sombre à la fin de l’année 2008, les fonds obligataires de qualité investment grade ont eu une sortie nette égale à –3,3 % des actifs, un résultat modeste comparé à la pire crise économique et financière depuis la Grande Dépression. Approche de Vanguard sur la gestion de la liquidité L’approche de Vanguard fournit un exemple de la nature multidimensionnelle des bonnes pratiques en matière de gestion du risque de liquidité. Vanguard adapte selon chaque portefeuille une méthode spécifique qui tient compte d’un certain nombre de facteurs : • La construction du portefeuille. Nous évaluons chaque participation d’un fonds, en calculant la partie du portefeuille susceptible de demeurer très liquide même au cours des périodes où les marchés sont tendus. Cela peut inclure la trésorerie et les équivalents de trésorerie, les obligations souveraines ayant une notation d’investissement très élevée et les obligations provenant d’émetteurs supranationaux tels que la Banque mondiale. • Les liquidités du marché sous-jacent. Nous prenons en compte les statistiques relatives au volume de négociation sur le marché, ainsi que la qualité et l’étendue de la diversification sur le marché. Nous nous basons également sur les informations qualitatives fournies par les négociants. Il en résulte une évaluation globale de la liquidité des différents segments du marché. • Les niveaux historiques des rachats à leur point culminant. Nous passons en revue les données historiques relatives aux flux de trésorerie de chaque fonds Vanguard et les fonds similaires du secteur afin d’évaluer l’activité de rachat en temps de crise telle que le marché obligataire orienté à la baisse de 1987, la crise financière mondiale et l’agitation anxiogène provoquée par la Réserve fédérale à l’annonce de la réduction progressive de son programme de rachat d’actifs. L’incidence éventuelle des scénarios catastrophes est déterminée en fonction de la construction du portefeuille, des liquidités du marché sous-jacent et de la composition de la base d’investisseurs. • La composition de la base d’investisseurs. La base d’actionnaires relative à la plupart des fonds Vanguard est bien diversifiée. Elle comprend des individus de tous âges dont les objectifs de placement, les institutions et les conseillers financiers sont différents. Si une part importante d’un fonds est détenue par un nombre limité de gros investisseurs (ce qui est parfois le cas des nouveaux fonds), nous estimons la vulnérabilité de ce fonds vis-à-vis du risque de liquidité comme étant supérieure à celle des autres fonds et le gérons de manière appropriée. Un risque de liquidité plus faible est affecté aux fonds Vanguard qui proposent une catégorie d’actions ETF. Dans la mesure où ces actions sont rachetées en grande partie en nature (la personne ayant racheté des actions se voit proposer 6 des titres plutôt qu’une rétribution financière), la nécessité d’effectuer des transactions sur le marché obligataire est réduite. Cette approche établit un tableau de bord des mesures qui autorisent les gestionnaires de portefeuille à évaluer la liquidité du marché, dans la mesure où ils créent de nouvelles liquidités ou honorent toutes les demandes de rachats nets. Si un fonds se voit dans l’incapacité d’honorer les demandes de rachats à l’aide de nouveaux flux de trésorerie, le gestionnaire de portefeuille cède généralement un segment des participations du fonds. Nos fonds tirent profit des politiques et des ressources supplémentaires visant à nous aider à honorer les demandes de rachat et à conserver les placements du fonds, ainsi que le profil de sa trésorerie dans tous les environnements de marché. Nous pouvons citer notamment ces exemples : • Politiques en matière de négociations fréquentes. Le cas échéant, les clients sont soumis à des politiques de négociations fréquentes visant à lutter contre les niveaux élevés de négociation potentiellement perturbatrice et coûteuse des actions du fonds. • Droits de sortie. Le cas échéant, Vanguard évalue les droits sur les rachats afin de s’assurer que les investisseurs demandant le rachat d’actions assument les coûts inhérents à ces transactions. • Rachats en nature. Nous collaborons avec d’importants clients afin de racheter leurs actions d’une manière qui minimise les perturbations à l’encontre du portefeuille. De nombreux gros clients préfèrent racheter leurs placements « en nature » (au même titre qu’un segment des titres du fonds) plutôt qu’en espèces. Cette approche peut réduire les coûts lors du transfert des actifs vers un nouveau gestionnaire ou de la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie. Les rachats en nature réduisent ou mettent fin à la nécessité de la part de Vanguard d’effectuer des transactions et d’engager des frais de négociations sur le marché obligataire. • Prêts interfonds et lignes de crédit. En cas de rachats nets importants et d’instabilité exceptionnelle des marchés, les fonds Vanguard peuvent bénéficier d’une dispense de la part de la Securities and Exchange Commission lui permettant de soustraire des prêts d’un fonds à un autre. Les fonds disposent également d’une ligne de crédit engagée auprès d’un groupe syndiqué de banques. L’approche de Vanguard sur la gestion de la liquidité est multidimensionnelle : Aucun calcul n’est effectué sur une seule mesure de la liquidité du portefeuille, car il n’existe aucune mesure. Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. Il serait bien sûr imprudent de prévoir l’avenir en se basant aveuglément sur des données historiques. Cependant, les données reflètent une raison plus convaincante et durable de prévoir une activité limitée de rachat sur un environnement de marché : la diversité des actionnaires du fonds commun de placement et leurs perspectives à long terme. Les fonds communs de placement de haute qualité sans effet de levier agissant en qualité d’agent pour un groupe d’investisseurs aussi large que varié ne présentent aucun risque systémique lié aux rachats ou aux liquidités vis-à-vis des marchés financiers. ETF Les ETF sont apparus en tant que nouvelle source de liquidité du marché obligataire. Les ETF sont très similaires aux fonds communs de placement à capital variable. La plupart sont régis par la loi sur les sociétés d’investissement (Investment Company Act) de 1940, qui, parmi ses nombreuses dispositions, établit des normes en matière de diversification du portefeuille et de liquidité, et impose des restrictions importantes en ce qui concerne l’effet de levier. Au même titre que les fonds à capital variable, les ETF permettent aux investisseurs de créer des portefeuilles d’investissement largement diversifiés et bon marché. Toutefois, ils diffèrent dans la façon dont leurs actions sont achetées et cédées. Plutôt que de traiter directement avec le fonds à capital variable une fois par jour à la fin de la journée de la valeur nette d’inventaire du fonds, les investisseurs peuvent négocier des ETF sur le marché secondaire, créant ainsi une nouvelle source de liquidités pour les investisseurs de fonds obligataires. La majorité des opérations de l’ETF a lieu sur le marché secondaire, comme le montre le Graphique 6. Un nombre limité d’opérations est effectué sur le marché obligataire sous-jacent entre les fonds qui émettent les actions ETF et de grandes institutions connues sous le nom de participants agréés. Les données concernant les coûts de transaction sur le marché secondaire suggèrent que les ETF ont amélioré la liquidité pour les investisseurs détenant des obligations. Par exemple, comme avec tous les titres, les courtiers affichent un prix acheteur et un prix vendeur sur un ETF obligataire. L’écart entre le cours acheteur et vendeur est souvent plus limité que celui des obligations sous-jacentes du fonds, en partie car l’ETF consolide plusieurs obligations différentes en une unité de négociation normalisée. Cette unité permet aux investisseurs de gérer de manière plus efficace leur exposition sur le marché obligataire, ce qui conduit à plus de liquidités et à la réduction des écarts entre les cours acheteur et vendeur. L’écart entre le cours acheteur et vendeur ne doit pas être confondu avec les primes et les décotes de l’ETF. Ils reflètent généralement les coûts de transactions sur les marchés des titres sous-jacents, des différences de fuseau horaire entre les marchés mondiaux et de l’offre, ainsi que de la demande des investisseurs intrajournaliers concernant les actions ETF.4 Graphique 6. La majorité du volume des négociations d’ETF obligataires est réalisée sur le marché secondaire Ratio du marché secondaire 1,00 0,80 0,60 0,40 0,20 0,00 2012 2013 2014 2015 Notes : Le graphique indique le pourcentage du volume quotidien des négociations d’ETF obligataires réalisées uniquement sur le marché secondaire. Le ratio médian est de 83 %, ce qui suggère que pour chaque dollar du volume des négociations, seulement 17 % proviennent des échanges réalisés sur le marché primaire. En d’autres termes, 83 % du volume des négociations n’ont aucune incidence sur la gestion de portefeuille et ne se traduisent par aucune négociation dans les titres sous-jacents. Sources : Calculs de Vanguard fondés sur les données quotidiennes de Bloomberg. 4 Pour de plus amples informations concernant les primes et les décotes de l’ETF, consultez le document Fonds négociés en bourse : La clarté au milieu du désordre (Exchange-Traded Funds: Clarity Amid the Clutter) (Vanguard Investment Strategy Group, 2015). Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. 7 Idée reçue : Les diminutions des stocks et du taux de rotation des négociations sont la preuve de la baisse de la liquidité Les banques qui ont joué un rôle de premier plan en tant que teneurs de marché se retirent du marché obligataire. La valeur des obligations d’entreprise détenues dans les stocks des négociants qui avait atteint un niveau record en 2008 est retombée. Le taux de rotation des obligations d’entreprises (mesuré sur la base du volume des négociations en pourcentage de la valeur de marché en cours) a également diminué, bien que les mesures continuent de s’inscrire dans les limites historiques. Ces changements sont faciles à quantifier, mais ils ne présentent pas beaucoup d’informations sur la liquidité. Comme le fait observer le président-directeur général de la Banque de Réserve fédérale de New York, William Dudley : « La liquidité est par nature dynamique, non observable et multidimensionnelle. Par conséquent, elle ne peut être mesurée que de manière indirecte ».5 En effet, il n’existe aucune preuve que la baisse des stocks et du taux de rotation a eu un impact négatif sur les indicateurs de liquidité qui comptent le plus en ce qui concerne la gestion du fonds obligataire. Les économistes de la Banque de Réserve fédérale de New York ont constaté que les écarts entre les cours acheteur et vendeur sur les obligations d’entreprises, une mesure importante de la liquidité du marché obligataire, sont plus étroits aujourd’hui qu’avant la crise financière mondiale. Selon cette même analyse, la négociation d’une obligation d’entreprise d’une taille spécifique a désormais moins d’impact estimé sur le cours de marché des obligations qu’au cours des années précédant la crise.6 Bien que la nouvelle réglementation et la faible volatilité du marché obligataire aient modifié le positionnement et le comportement des négociants traditionnels, les marchés obligataires sont en perpétuelle évolution. Il y a une dizaine d’années, les banques et les banques d’investissement dominaient la tenue de marché des obligations du Trésor américain. Depuis cette date, ces négociations ont de plus en plus migré vers les platesformes électroniques. De nos jours, des programmes de négociation algorithmiques et à grande vitesse facilitent plus de la moitié des opérations du Trésor sur le marché intercourtier au comptant.7 Les gestionnaires de fonds obligataires tels que Vanguard ont toujours traité les liquidités comme un risque à gérer qui doit sans cesse être adapté selon l’évolution des marchés. (Voir l’approche de Vanguard sur la gestion de la liquidité à la page 6.) Les différents gestionnaires d’actifs ont bien entendu des approches différentes, mais beaucoup gravitent vers un ensemble similaire de « bonnes pratiques » afin de gérer le risque de liquidité. Conclusion Depuis la crise financière mondiale, de nouveaux règlements et les faibles taux d’intérêt ont entraîné des changements sur le marché obligataire. Ce constat a soulevé des inquiétudes concernant le fait que durant les périodes de tension sur le marché, les investisseurs du fonds obligataire viennent à paniquer et rachètent leurs actions. Les fonds communs de placement auraient alors du mal à trouver les liquidités leur permettant de convertir leurs participations en espèces. Cela entraînerait la vente au rabais des participations non liée à la valeur intrinsèque d’un titre. Ce scénario terrifiant est incompatible avec les analyses conceptuelles et empiriques de la liquidité du marché obligataire et le comportement des investisseurs du fonds commun de placement. Il reflète également une compréhension erronée de l’objectif des teneurs de marché. Leur but n’a jamais été de soutenir les cours des obligations, mais plutôt de faire correspondre les acheteurs et vendeurs — les acteurs qui déterminent la valeur d’un actif. Notre expérience dénote un certain optimisme quant à la capacité du marché obligataire à faire correspondre les acheteurs et les vendeurs à mesure que différents besoins apparaissent. Les liquidités sont dynamiques. L’un de ses cours évolue en fonction des conditions du marché. Les acteurs des larges marchés très diversifiés réussissent à trouver systématiquement un prix d’équilibre pour les titres de haute qualité. Les gestionnaires de portefeuille chevronnés s’appuient sur une variété d’indicateurs visant à garantir leur capacité à acheter et à vendre de manière efficace des obligations afin de répondre aux besoins du client. En outre, la croissance des acheteurs contracycliques tels que les régimes de retraite axés sur une date d’échéance et les innovations telles que les ETF ont créé de nouvelles sources de liquidités. Cependant, les développements naissants notamment les mécanismes d’échanges par voie électronique concernant les obligations de qualité investment grade peuvent en faire de même. Les liquidités du marché obligataire constituent-elles une préoccupation ? Chez Vanguard, cela a toujours été le cas et le sera toujours. Cette préoccupation peut-elle être gérée par rapport à une simple métrique ou par sa réglementation ? D’après notre expérience, une telle tâche est impossible et nous empêche de prendre part à des discussions plus importantes avec les investisseurs, les analystes et les régulateurs sur la façon dont les gestionnaires de fonds obligataires peuvent aider les clients à atteindre leurs objectifs sur un quelconque marché. 5 Source : Réglementation et apport de liquidités (Dudley, 2015). 6 Source : Une série de six articles sur les Liquidités du marché obligataire (A Six-Part Series on Bond Market Liquidity) (Banque de Réserve fédérale de New York, octobre 2015). 7 Source : Réglementation et apport de liquidités (Dudley, 2015). 8 Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. Bibliographie Dudley, William C., 2015. Réglementation et apport de liquidités. New York, N.Y. : Banque de Réserve fédérale de New York. Banque de Réserve fédérale de New York, octobre 2015. Une série de six articles sur les Liquidités du marché obligataire (A Six-Part Series on Bond Market Liquidity). Disponible à cette adresse : libertystreeteconomics.newyorkfed.org. Fonds monétaire international, avril 2015. Navigating Monetary Policy Challenges and Managing Risks (Relever les défis liés à la politique monétaire et gérer les risques). Disponible à cette adresse : imf.org/external/pubs/ft/ gfsr/2015/01/. The Vanguard Group, 2015. Comment épargne l’Amérique (How America Saves) édition 2015. Valley Forge, Pa.: The Vanguard Group. Vanguard Investment Strategy Group, 2015. Fonds négociés en bourse : La clarté au milieu du désordre (Exchange-Traded Funds: Clarity Amid the Clutter). Valley Forge, Pa.: The Vanguard Group. Wirz, Matt et Tom McGinty, 2015. « Le nouveau marché obligataire : Certains fonds ne sont pas aussi liquides qu’ils n’y paraissent. » (The New Bond Market: Some Funds Are Not as Liquid as They Appear) The Wall Street Journal, 21 septembre 2015. Disponible à cette adresse : wsj.com/ articles/ the-new-bond-market-some-funds-are-not-as-liquid-asthey-appear-1442877805. Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. 9 Connectez-vous à Vanguard® > global.vanguard.com Réservé exclusivement aux investisseurs professionnels, selon la définition de la Directive MiFID. © 2016 The Vanguard Group, Inc. Tous droits réservés. VISG-2016-06-22-1263 ISGLIQ_UK_052016