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C'était il y a très longtemps, très longtemps ...un temps où le savoir et la culture avaient
pour origine deux cités, Athènes et Rome ... Rome avait déjà étendu sa domination et fondé en
particulier une ville dans un pays appelé la Gaule. Cette ville s'appelait Lutétia, Lutèce ; elle
était située sur un fleuve, la Seine, et était déjà célèbre par les encombrements de sa circulation.
C'est là que s'étaient posés deux pigeons, Latinus, le mâle, et Ellenika, la femelle. Elle était
athénienne, lui romain. Le destin les avait fait se rencontrer alors qu'ils participaient aux Jeux
Olympiques des Volatiles, jeux au cours desquels les oiseaux présentent un spectacle : ainsi les
cygnes dansent sur un lac, les pies calculent 3,14, quant aux pigeons, ils cherchent La Fontaine
afin de pouvoir vivre d'amour et d'eau fraîche. Bref, la ville de Lutèce, où ils avaient trouvé
refuge, était, malgré ces encombrements, tellement belle, que certains la nommaient déjà Paris,
du nom d'un personnage mythologique grec qui passait pour très beau lui-même et à qui, il y a
bien longtemps, on avait demandé de se prononcer sur la beauté de quelques déesses célèbres. A
dire vrai, ceux qui trouvaient Lutèce digne de s'appeler Paris avaient un très bon jugement...
Et puis un jour, nos deux tourtereaux reçurent une lettre anonyme les dénonçant comme
coupables d'étudier des langues bizarres, le grec et le latin, et qui étaient censées être «
mortes ». A coup sûr cette dénonciation venait d'un méchant « corbeau » qui ne comprenait rien à
la valeur de l'Antiquité classique. Latinus et Ellenika se dirent « partons d'ici car ces oiseaux
sont de mauvaise augure ». Ils savaient en effet que dans un lieu appelé «Ministerium
Educationis » (que l'on pourrait traduire par « Le lieu où certains responsables font un blocage
sur la valeur de l'étude du grec et du latin) », certaines personnes cherchaient à détruire
systématiquement toutes les initiatives visant à promouvoir l'enseignement de ces deux langues,
partant du principe qu'elles étaient mortes, et bien mortes ; bref, ces personnes étaient de vrais «
vautours », toujours prêtes à fondre sur leurs proies éducatives et à prendre en grippe tous ceux
qui souhaitaient que l'étude des Langues Anciennes perdure . Latinus et Ellenika en conclurent : «
Partons de cette ville car, le moins qu'on puisse dire, c'est que certains responsables éducatifs ne
sont pas des aigles ! »
Ils prirent donc leur envol....
Après de longues heures, ils passèrent au-dessus d'une montagne très bizarre : elle ne ressemblait
pas aux autres, elle n'avait pas véritable sommet, elle était creusée en son centre et le sommet
était en fait représenté par une sorte de couronne. Ils descendirent pour voir de plus près cette
bizarrerie de la nature et se posèrent enfin sur cette montagne qui les intriguait tant. Un homme
gardait un troupeau ; ils lui demandèrent comment s'appelait cette montagne si étrange ; il leur
répondit : « Le Puy de Dôme » Latinus et Ellenika s'esclaffèrent : « Ils sont fous, les gens d'ici !
Une montagne qui porte le nom d'un Puy et d'un Dôme ; ils ne savent pas ce qu'ils veulent. Mais
des gens qui nomment ainsi une montagne ne peuvent être totalement mauvais ». Ils
découvrirent alors qu'à quelque distance de cette montagne, se trouvait une ville, perchée sur une
butte ; ils s'y rendirent et questionnèrent le premier habitant qu'ils rencontrèrent. « Quel est ton
nom, bel habitant ? Je me nomme Vercingétorix, répondit l'autre ». « Où sommes-nous ?
demandèrent les deux pigeons ». « À Gergovie, la capitale de cette contrée, et notre roi s'appelle
Arvernus. Il est très ouvert à toutes les cultures » « Alors, dit Latinus, s'il n'est pas sectaire,
peut-être est-il possible ici d'étudier le grec et le latin ? » « Bien sûr, répondit Vercingétorix ; nous
avons dans notre ville un groupe très dynamique, l’ARELACLERA qui a pour devise en grec «
Diavazo, etsi petao », ce qui veut dire en langage de notre région « Je lis, donc je vole ». Vous
voyez que cette devise vous convient parfaitement ! » Avant de quitter leur interlocuteur, ils
remarquèrent que celui-ci tenait dans sa main un ouvrage bizarre, la Guerre des Gaules. Ils lui