Graphisme : theworkshop.ch | Photo : Bertrand Deshayes Musique – Théâtre 19 octobre 19h Sacré Printemps ! Igor Stravinsky Nathalie Fillion Théâtre Forum Meyrin / Place des Cinq-Continents 1 / 1217 Meyrin / +41 22 989 34 34 / forum-meyrin.ch Service culturel Migros, rue du Prince 7, Genève, +41 22 319 61 11 / Stand Info Balexert / Migros Nyon-La Combe Musique – Théâtre Sacré Printemps ! Igor Stravinsky – Nathalie Fillion Ce projet est né d’une commande de Radio France dans le cadre d’un cycle de concerts « Jeune public ». Il s’insère dans une série de manifestations où, pour célébrer le centenaire de la création du Sacre du printemps de Stravinsky, Radio France propose un tableau de l’année 1913, année riche en créations artistiques, en œuvres nouvelles, une sorte de printemps musical du XXème siècle. La création au théâtre des Champs-Élysées à Paris, le 29 mai 1913, du fameux ballet de Stravinsky, avec la chorégraphie de Vaslav Nijinski, a provoqué un véritable scandale artistique. Si Stravinsky ne partage évidemment pas les réactions scandalisées du public, il est très critique vis à vis du travail du chorégraphe, qu’il accuse d’être incapable « d’assimiler et de s’approprier les idées révolutionnaires qui constituaient le credo de Diaghilev. » Sacré Printemps ! propose une relecture originelle de cette œuvre scandaleuse, pour deux pianistes et une comédienne. Extrait vidéo : http://www.forum-meyrin.ch/spectacle/sacre-printemps FAMILLE dès 7 ans mercredi 19 octobre à 19h Musique – Théâtre Sacré Printemps ! La note d’intention Si la musique est invisible, des corps et des instruments la fabriquent. Mettre en scène cette version piano à quatre mains, c’est avant tout mettre en valeur la performance des deux pianistes, partageant un espace réduit, enchevêtrant leur bras sur le clavier, aux corps à corps non seulement avec l’instrument, mais avec l’autre. C’est aussi mettre en valeur la majesté d’un piano, gueule ouverte, et dont on tire des sons inédits, frottement des cordes, percussions, vibrations, résonnances… Dans le livret lui-même, descriptif du rituel païen, le récit se fait par la seule action des corps : rondes, jeux, danses, cortège, actions rituelles… Pas d’intrigue à proprement parler, mais une tension physique musicale qui trouve sa résolution dans le sacrifice de l’Elue et dans la danse sacrale. «J’entrevois soudain le spectacle d’un grand rite sacral païen : les vieux sages, assis en cercle, observant une jeune fille qu’ils sacrifient pour leur rendre propices les dieux du printemps, et qui doit danser jusqu’à la mort.» Igor Stravinsky Voilà le simple argument, né d’une vision du compositeur. Aussi, pour que ce printemps soit complet dans son récit, sa chair et son organicité, il fallait faire s’incarner la puissance du féminin présent dans l’œuvre. Ici, il s’incarne par la présence, le corps et les mots d’une jeune femme, dont la voix et le rythme se frottent à celui des notes. L’actrice, femme orchestre ou grande prêtresse, prend en charge la totalité du récit et ses multiple voix. Quelques éléments sont là, sous forme de signes, une poignée de terre, une fleur, la présence de l’eau… Une théâtralité minimale, pour une musique maximale. Nathalie Fillion Musique – Théâtre Entretien avec Nathalie Fillion Tribune ouverte du Théâtre Gérard Philippe, mai 2013 Pourquoi ? Pour qui ? Dans quels théâtres ? Pour quels spectateurs ? Quel est le monde que je tente de représenter ? De quelles réalités est-ce que je tente de me saisir quand j’écris ? Et la réalité elle-même n’est-elle pas déjà une interprétation d’une chose insaisissable que l’on nomme le réel ? Et puis, après l’innocence des premières pièces, après les multiples expériences et prises de conscience qui font un chemin, à la lumière du changement du statut de l’écrit lui-même, comment ce qui me préoccupe aujourd’hui, la complexité du monde, les liens entre les choses, la non linéarité de l’histoire, comment tout cela peut-il faire théâtre ? Oui, elles ressemblent à ça aujourd’hui les questions qui me font m’asseoir de longues heures devant un ordinateur. Elles ont toujours été motrices, plus que les réponses. Et les personnages que j’écris se cherchent, interrogent les situations dans lesquelles je les mets et où ils doivent trouver leur chemin. Pour ce qui est des sources d’inspiration, elles sont multiples, et heureusement pas toutes conscientes. C’est la convergence des flux qui met l’écriture en mouvement. C’est un système d’irrigation, fait de pensées, de mots, d’images, d’obsessions, d’intuitions, de désirs, qui se met en branle et s’active. L’écriture est ce qui canalise les flux. Parfois, quand le mouvement est lancé, ça s’écrit. Tout comme l’appétit vient en mangeant, la pensée en pensant . Et c’est précisément là que résident le mystère et le plaisir de l’écriture, quand c’est elle qui prend le relais, quand la volonté, les idées, même les meilleures, s’effacent devant elle. J’aime ces instants précieux où l’acte de création contredit ce qui le précède. Je viens du plateau, je suis une femme de théâtre, et la forme dramatique s’est imposée à moi, avec son histoire, ses règles. Tyrannique, exigeante, elle m’épuise parfois. Je ne l’ai pas épuisée. De l’écriture au plateau, elle continue de me démanger dans ses spécificités. D’abord la confrontation des points de vue qu’elle permet à travers la multiplicité des voix – j’en ai besoin pour cerner un objet, un sujet – puis la question de l’altérité, son corollaire. Qu’une parole, qu’un acte, puisse modifier l’autre, la situation, l’histoire, au sens large du terme, reste pour moi la base du théâtre, de la vie, de la démocratie. J’aime que le spectateur puisse tirer son fil, faire son propre chemin dans le labyrinthe des questions posées, exposées dans une pièce. Et les contradictions des êtres me passionnent. J’écris le théâtre qui m’a manqué et qui me manque – on construit avec et sur ses manques. J’écris du théâtre dialogué parce que j’aime que les gens se parlent, même s’ils ne s’entendent pas, même s’ils ne se répondent pas – l’écriture est de toute façon un terrible malentendu, mais sait-on jamais ? Sacré Printemps ! Musique – Théâtre Sacré Printemps ! Ensuite, la question du présent. Cette dimension du théâtre en tant que phénomène me passionne : la représentation théâtrale en tant que quête de l’avènement du présent. C’est la gageure et le paradoxe absolu de notre art, répéter, pour que chaque représentation soit au rendez-vous du présent. Et à l’intérieur de chaque représentation, remettre chaque instant au présent. C’est une épreuve physique et métaphysique qui peut engloutir une vie – les acteurs le savent. Le plateau est l’espace/temps du présent. J’écris dans cette quête : poser dans l’écriture des situations qui offrent une parole non préméditée, une parole qui ne puisse que surgir. Les rythmes et les sons y sont aussi importants que le sens qu’ils portent. Car seule la musique peut nous faire éprouver le réel de l’instant. Le théâtre est l’art du présent. Le présent est le temps du théâtre. De l’écriture à son surgissement. Et le présent a des exigences terribles et magnifiques. Il n’a que son propre temps pour résonner. Il ne se juge pas à une aune connue, répertoriée. Il se vit. Or je vis dans un pays où on peut lire en 2013 sur des affiches, sans rire, Le Cid, création… Je vois parfois dans le culte du répertoire de mon pays une forme de crainte du présent. Mais il faut dire que j’ai l’esprit mal tourné, et que je regarde les représentations du monde qui nous sont offertes en me demandant de quel temps, de quelle réalité et de quel monde il s’agit, quand pendant des siècles mon sexe n’a pas pris part à sa représentation. Je me sais au présent de l’apparition des femmes dans la vie publique et dans l’art . Musique – Théâtre Sacré Printemps ! Biographies Nathalie Fillion Après une formation et un parcours d’actrice, elle passe à l’écriture et à la mise en scène. Boursière du Centre National du Livre, en résidence plusieurs années à la Chartreuse de Villeneuve lès Avignon, elle est l’auteure d’une quinzaine de pièces, dont plusieurs pièces courtes, de la littérature jeunesse, une traduction de l’Oiseau Vert de Gozzi. Parmi ses spectacles montés, citons Pling, spectacle musical (Le Bonhomme Vert), Lady Godiva, opéra pour un flipper, Alex Legrand (l’Harmattan), mis en scène par elle-même, joué cent fois et salué par la critique. A partir d’une pièce courte commandée par la Comédie Française, Les descendants (Avant Scène), elle écrit et met en scène À l’ouest (Actes Sud Papiers) joué au théâtre des Célestins à Lyon puis au Rond Point à Paris. La pièce, prix de la fondation Barrière 2011 est lue à Montréal, Halle (Allemagne), San Francisco et sera créée en Allemagne en 2014. En 2014, elle montera Leçon de choses, texte commandé par le Théâtre Gérard Philippe de Saint Denis. Musique – Théâtre Biographies Vincent Planès D’origine annécienne, après des études au Conservatoire National Supérieur de Lyon, il est parti se perfectionner à l’Université d’Indiana où il fut l’élève de Menahem Pressler et de Janos Starker. Puis, durant cinq ans, il se consacra à la préparation d’un doctorat d’accompagnement au New England Conservatory auprès de la pianiste Irma Valicello. Il est professeur au Conservatoire Maurice Ravel de Bayonne. Jean-Sébastien Dureau D’origine lyonnaise, il étudie au CNSM de Paris et de Lyon, puis il suit l’enseignement du pédagogue hongrois György Sebök aux USA. Après deux ans d’études à l’Université d’Indiana, il obtient l’artist Diploma puis est lauréat au Concours International Maria Canals de Barcelone. Il se produit régulièrement en France et à l’étranger et participe à de nombreux enregistrements radiophoniques. Il collabore avec de nombreux compositeurs contemporains et sa discographie en solo comporte, entre autres, les Variations Goldberg. Il est professeur de piano au Conservatoire de Musique de Genève et enseigne également au CNSM de Paris. Estelle Meyer Après la classe libre du cours Florent, elle entre au Conservatoire National Supérieur d’Art Dramatique, où, entre autres, elle travaille avec Dominique Valadié et Alfredo Arias. Après une tournée dans les CDN et en Argentine avec Jean la chance de Brecht, elle participe à plusieurs créations, dont Baal de Brecht à Avignon et au théâtre de la Bastille. Elle joue Euripide, Musset, Shakespeare ainsi que des pièces d’auteurs contemporains. Elle joue dans différents téléfilms et notamment elle est la reine Hatschepsout sur Arte. Récemment, elle a joué dans La vie est un rêve de Caldéron mis en scène par Jacques Vincey, et dans À l’Ouest de Nathalie Fillion. Sacré Printemps ! Musique – Théâtre Distribution D’après Le Sacre du printemps d’Igor Stravinsky Texte et mise en scène Nathalie Fillion Piano Jean-Sébastien Dureau, Vincent Planès Récitante Estelle Meyer Production Cie Théâtre du Baldaquin Durée 50 min Sacré Printemps ! Location et renseignements Théâtre Forum Meyrin Place des Cinq-Continents 1 1217 Meyrin (GE) Billetterie Théâtre Forum Meyrin Du lundi au vendredi de 14h à 18h ou par téléphone au 022 989 34 34 www.forum-meyrin.ch Prix des billets Plein 25 / 20 Réduit 20 / 15 Mini 15 Pass Forum 15 Pass Éco 15 Pass Famille 10 Autres points de vente Service culturel Migros Stand Info Balexert Migros Nyon-La Combe Partenaire Chéquier culture Les chèques culture sont acceptés à nos guichets Relations presse Responsable : Ushanga Elébé [email protected] Assistante : Chloé Briquet [email protected] T. 022 989 34 00 (8h30-12h30 et 13h30-17h30, sauf le mardi matin) Photos à télécharger dans l’espace Médias http://www.forum-meyrin.ch/media/spectacles