11PYPLME1 BACCALAUREAT TECHNOLOGIQUE Session 2011 Épreuve : PHYSIQUE – CHIMIE – ÉLECTRICITÉ Partie : MÉCANIQUE – FLUIDIQUE - CHIMIE Série SCIENCES ET TECHNOLOGIE DE LABORATOIRE PHYSIQUE DE LABORATOIRE ET DE PROCÉDÉS INDUSTRIELS Durée de l'épreuve : 3 heures coefficient : 5 L'usage de la calculatrice est autorisé. Le sujet comporte 9 pages. LE CANDIDAT COMPOSERA LA PARTIE CHIMIE ET LA PARTIE MÉCANIQUE SUR DEUX COPIES SÉPARÉES 1 11PYPLME1 Partie Chimie : Les propriétés du cuivre (8 points) Le cuivre est l’un des rares métaux que l’on trouve à l’état pur dans la nature (mines de cuivre). Ses propriétés permettent des utilisations variées : il a été utilisé dans la première pile électrique de Volta, actuellement dans les câbles électriques et les microprocesseurs. Les scientifiques ont réussi à obtenir des isotopes du cuivre utilisés dans le secteur de la médecine nucléaire (radiothérapie) grâce à leurs propriétés radioactives. Cette étude des propriétés du cuivre comporte deux parties indépendantes : • Fonctionnement d’une pile cuivre- nickel, • Radioactivité d’un isotope artificiel du cuivre. A . Etude d’une pile (4,5 points) On se propose dans cette première partie d’étudier la propriété conductrice du cuivre naturel, dans le fonctionnement d’une pile cuivre – nickel. Données : Masse molaire : Chlorure de nickel II : MNiCl2 = 129,6 g. mol-1 Potentiels standards : E°Cu2+/Cu = + 0,34 V E°Ni2+/Ni = - 0,25 V Relation de Nernst : - Pour une demi équation du type a ox + n e = b red ox désignant l’oxydant et red le réducteur, la loi de Nernst donne l’expression du potentiel correspondant pour l’oxydant et le réducteur en solution : C a 0,06 log ( ox ) n Credb avec Cox et Cred concentrations molaires de l’oxydant et du réducteur Dans le cas particulier où le réducteur est à l’état métallique, la relation de Nernst s’écrit : 0,06 E ox / red = E°ox / red + log ( C a ) ox n E ox / red = E°ox / red + 2 11PYPLME1 1- On prépare par dissolution : - Une solution (S1) de chlorure de nickel II de volume V1 = 250,0 mL et de concentration C1 = 0,216 mol. L-1, - Une solution (S2) de sulfate de cuivre II de volume V2 = 250,0 mL et de concentration C2 = 0,238 mol. L-1. a) Ecrire l’équation de dissolution du chlorure de nickel II dans l’eau. b) Calculer la masse m1 de chlorure de nickel II solide à peser pour préparer la solution (S1). c) Décrire le mode opératoire permettant de réaliser la solution (S1) de chlorure de nickel II en précisant la verrerie utilisée. 2- On réalise une pile « nickel-cuivre » en associant les deux demi-piles suivantes : • Demi-pile N° 1 : Electrode de nickel plongeant dans la solution de chlorure de nickel II (S1), • Demi-pile N° 2 : Electrode de cuivre plongeant dans la solution de sulfate de cuivre II (S2). a) Ecrire, pour chaque couple redox, la demi-équation correspondante. b) Calculer les potentiels E1 et E2 de chaque demi-pile. c) En déduire la force électromotrice de la pile en début de fonctionnement. d) Faire le schéma annoté de la pile débitant dans un récepteur, en indiquant les polarités des électrodes, le sens de circulation des électrons et celui du courant. e) Déduire du schéma et de la question 2.a) l’équation de la réaction globale lorsque la pile délivre du courant. B . Radioactivité du cuivre (3,5 points) Dans cette partie on se propose d’étudier les propriétés radioactives isotopes artificiels du cuivre. d’un des Données : Extrait de la classification périodique : Elément Co Ni Cu Zn Ga Ge Numéro atomique (Z) 27 28 29 30 31 32 A -λt ) = - λ t ou A = A0 e A0 A représente l’activité de l’échantillon à l’instant t A0 représente l’activité de l’échantillon à l’instant t = 0 λ est la constante de désintégration radioactive Loi de décroissance radioactive : ln ( 3 11PYPLME1 1- Le cuivre naturel possède principalement deux isotopes 63 Cu et 65Cu. a) Définir le terme « isotopes ». b) Donner la composition du noyau 63 Cu. 2- Pour le traitement des cancers, on utilise l’isotope artificiel du cuivre 67 Cu, émetteur β-, dont la période radioactive est suffisamment courte, ce qui permet aux patients de sortir rapidement après traitement. a) Préciser la nature de la particule émise lors d’une désintégration de type β-. b) S’agit-il d’une réaction nucléaire spontanée ou provoquée ? c) Ecrire l’équation de la réaction de désintégration du nucléide 67Cu en précisant les lois utilisées. La période radioactive de l’isotope 67 Cu est T = 62 h. d) Définir en une phrase la période radioactive. ln 2 e) Montrer que λ = . T f) Calculer la valeur de la constante radioactive λ de 67Cu en précisant l’unité. g) Du cuivre 67Cu ayant été administré au patient, ce dernier est autorisé à sortir lorsque l’activité de l’isotope devient égale à 80 % de son activité initiale. Au bout de combien de temps le patient peut-il quitter l’hôpital ? h) Selon vous, quels sont les moyens de protection utilisés autour d’une enceinte de radiothérapie ? 4 11PYPLME1 Partie Mécanique/Fluidique (12 points) A – Principe de l’expérience de CAVENDISH (6 points) Henry Cavendish (1731 – 1810) « J’ai pesé la Terre ! » aurait déclaré Cavendish en 1798. En effet, grâce à la mise au point d’une astucieuse balance de torsion (photo ci-dessous), il venait de mesurer les infimes forces de pesanteur qui agissent entre des masses ordinaires. Ceci lui permettait de déterminer la valeur de la constante universelle de gravitation G intervenant dans la loi de Newton énoncée en 1687. L’expérience de Cavendish a permis d’établir une valeur de référence pour la constante universelle de gravitation que nous noterons Gréférence. -11 Cette valeur (6,67 x 10 N.m².kg-2) a permis le calcul de la masse de la Terre : 24 M = 6 x 10 kg. 5 11PYPLME1 Le principe de la balance de torsion se fonde sur l’obtention d’un système qui établit l'équilibre entre le couple de torsion d'un fil et les forces d'attraction gravitationnelle. Elle est constituée de deux petites sphères de masse m, d’une tige de longueur a et d’un fil de torsion. De part et d’autre de la tige, on a placé deux autres sphères fixes de masse M en face de chacune des masses m (M très supérieure à m). L’ensemble est alors à l’équilibre (voir schémas ci-dessous). On écarte le pendule ainsi constitué de sa position d’équilibre. Celui-ci va alors osciller jusqu’à revenir dans son état d’équilibre initial. Une étude en laboratoire de la balance de Cavendish utilise toujours le même principe : deux petites masses m (15,0 g) aux extrémités d’une tige suspendue à un fil de torsion sont attirées par deux grandes masses M (1,50 kg). A l’équilibre, les forces de gravitation ont dévié le fléau de la balance d’un angle θ, angle qui peut être mesuré avec des capteurs diélectriques très sensibles, d’où une approche quantitative simplifiée et précise. , Vue en perspective M m F' F' m M Vue de dessus à l’équilibre 6 11PYPLME1 1. Le pendule est composé du fil de torsion, de la tige de longueur a et de masse négligeable aux extrémités de laquelle se trouvent deux petites sphères de ma² masse m. Son moment d’inertie I est donné par la relation I = , a étant 2 la distance entre les deux petites sphères de masse m avec a = 10,0 cm. Calculer la valeur numérique du moment d’inertie I en précisant son unité. 2. Le pendule oscille avec une période T de 702 s. On rappelle la relation entre la période T, le moment d’inertie I et la constante de torsion C du fil : T = 2π I C 2.1. Calculer la constante de torsion C du fil en précisant son unité. 2.2. Que pourriez-vous prévoir concernant la valeur de la période si on venait à utiliser deux petites sphères plus légères ? 3. Soit F la force d’interaction gravitationnelle qui s’exerce entre deux sphères (une petite et un grande) de masses respectives m et M séparées d’une distance d à l’équilibre. On suppose que F reste perpendiculaire à la tige. 3.1. 3.2. Donner l’expression de chacun des moments non nuls appliqués au système en rotation {masses m + tige} par rapport à l’axe de torsion : moment du couple de forces agissant sur les masses m et moment du couple de rappel du fil de torsion. Sous l’effet de ces moments, le pendule a tourné d’un angle θ. Par application de la relation fondamentale de la dynamique pour un solide en rotation, montrer que l’on obtient Fa = Cθ lorsque le système est en équilibre. 4. L’intensité de la force d’interaction gravitationnelle est donnée par : F = 4.1. 4.2. 4.3. GMm d² En utilisant le résultat de la question 3.2, écrire une relation entre les grandeurs G, m, M, d, C, θ, a. En déduire l’expression littérale de la constante universelle de gravitation G en fonction des grandeurs m, M, d, C, θ, a. La distance d entre petite et grande sphère à l’équilibre est de 4,60 cm. On mesure une déviation par rapport à l’état initial de l’angle θ = 0,0118 rad. Calculer la valeur de la constante universelle de gravitation G et donner son unité. 5. A partir des données du problème, commenter la précision du résultat de l’expérience par rapport à la valeur de référence Gréférence. 7 11PYPLME1 B – Mesure de la viscosité d’une huile moteur (6 points) Les conditions d’utilisation d’un moteur de voiture sont étroitement liées au choix de l’huile moteur. Ses propriétés sont fortement dépendantes de la viscosité. Pour déterminer la viscosité η d’une huile moteur S 20W-50 de masse volumique ρ1, on mesure la vitesse de chute d’une bille sphérique dans un tube vertical rempli de cette huile moteur. L’expérience est réalisée à la température de 22 ° C. On prend les valeurs : • g = 9,81 m. s-2 pour l’accélération de la pesanteur. • ρe = 1,0 × 103 kg. m-3 pour la masse volumique de l’eau à 22 ° C. La bille de masse m, de volume V et de rayon R se déplace selon un axe vertical à la vitesse v . Elle est soumise à son poids P = m g , à la poussée d’Archimède F = - ρ1 V g et à la force de viscosité T exercée par le fluide qui s’oppose au déplacement de la bille et qui est donnée par : T = - 6πηR v 1. Représenter, sur un schéma, sans considération d’échelle, les forces extérieures appliquées à la bille en chute verticale dans le fluide. 2. Justifier que, au cours de son mouvement, la bille accélère puis que sa vitesse se stabilise à une valeur limite vlim si le tube est suffisamment long. 3. Décrire un protocole expérimental de votre choix permettant d’observer le mouvement de la bille et de déterminer si elle atteint une vitesse limite. Pour un montage donné, on établit l’existence d’une vitesse limite et on mesure : vlim = 2,60 cm. s-1 4. On considère le système {bille}. Exprimer la relation fondamentale de la dynamique appliquée au système dans le cas particulier où il effectue un mouvement rectiligne et uniforme. 5. On mesure la densité de l’huile S 20W-50 avec un densimètre, on trouve 0,884. En déduire sa masse volumique ρ1. 6. La bille a une masse de 1,49 g et un diamètre de 7,15 mm. Vérifier que la masse volumique de cette bille en acier est ρ2 = 7,79 × 103 kg. m-3. 8 11PYPLME1 7. A partir du résultat de la question 4) on trouve pour la viscosité de l’huile l’expression suivante : η= 2R²g (ρ 2 − ρ 1 ) 9 v lim On doit introduire dans cette formule un coefficient de correction K qui prend en compte les effets de paroi. K est une constante sans dimension qui ne dépend que des diamètres respectifs de la bille et du tube et ne dépend pas des caractéristiques du fluide ni de la 2R²g température. Dans ce cadre, on obtient ηcorrigé = (ρ 2 − ρ 1 ) 9 v lim K A l’aide de l’expression de ηcorrigé calculer la viscosité de l’huile moteur si K = 18. 8. Le fabricant donne la variation de la viscosité en fonction de la température (voir graphique ci-dessous). Quel est l’écart relatif entre la valeur de viscosité issue de ce graphe et la mesure précédente ? 9