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normale », commente Carmen Crépin,
vice-présidente de l’organisme, division
du Québec.
LE TRAITEMENT DES PLAINTES
À l’AMF, plus de la moitié des plaintes
retenues prendra le chemin de la
médiation. Ce service, volontaire, est
généralement bien accepté et amène à
des conclusions satisfaisantes pour les
deux parties. La plainte peut aussi
prendre le chemin de l’inspection et,
éventuellement, de l’enquête et de
l’inspection surprise. Selon les statisti-
ques de 2007-2008, 10 % des plaintes
engendrent une enquête formelle.
L’inspecteur prend connaissance du
dossier : il vérifie la nature et le bien-
fondé de la plainte. S’il y a là matière à
soupçonner une fraude, l’Autorité dis-
pose d’une panoplie d’outils pouvant
forcer le cabinet à corriger le tir, voire
à cesser ses activités. « Il faut qu’il y ait
de fortes raisons de croire qu’il existe
un problème majeur », souligne
M. Théberge. Le cas échéant, et même
si l’AMF dispose d’une liberté d’ac-
tions, ce rôle est renforcé par le Bureau
de décision et de révision en valeurs
mobilières, qui se présente comme
étant un tribunal administratif fonc-
tionnant en toute indépendance.
Règle générale, lorsqu’une plainte
mène à l’inspection, tout se règle rapi-
dement. « Nous n’arrivons pas là avec
nos gros sabots. Nous convenons que
la réglementation se révèle parfois
assez lourde et qu’il peut arriver que
les cabinets tournent les coins ronds,
sans méchanceté. » Au demeurant,
l’exercice peut toutefois se conclure
par l’imposition d’une pénalité, et de
poursuites dans les cas lourds. Le bilan
des dernières années fait ressortir une
centaine de recours judiciaires ou
quasi judiciaires, annuellement.
Sur ce dernier point, l’AMF précise
qu’elle dédommage les victimes de
fraude, de manœuvres dolosives ou de
détournement de fonds lorsqu’elles
font affaire avec les personnes et entre-
prises autorisées à exercer en vertu de la
Loi sur la distribution de produits et
services financiers. Un consommateur
peut ainsi être indemnisé pour un mon-
tant maximal de 200 000 $ par
réclamation, et ce par l’intermédiaire
des sommes accumulées dans le Fonds
d’indemnisation des services financiers.
Ce fonds est financé par les cotisations
obligatoires annuelles versées par les
cabinets et les représentants.
L’INSPECTION SURPRISE
La durée de l’inspection varie de quel-
ques jours à plusieurs mois, selon la
complexité du cas et le degré de colla-
boration des conseillers concernés.
« Évidemment, on ne parle pas ici de
dossier complexe à la Mount Real »,
renchérit Sylvain Théberge, qui ajoute
du même souffle que l’objectif, « c’est
de résoudre le problème et non [d’infli-
ger] des pénalités ou des poursuites ».
À ce suivi des plaintes s’ajoutent les
démarches faites dans le cadre du pro-
gramme d’examen et d’information
continue de l’AMF. On agit alors à
l’improviste, en scrutant des questions
pointues, l’objectif n’étant pas de déce-
ler les fraudes mais, plutôt, d’assurer
l’efficacité du marché. Cet exercice
permet d’apporter, au besoin, les cor-
rectifs nécessaires à la transparence et
à la divulgation des informations. Le
cabinet visé par l’enquête surprise est
déterminé au hasard. « On procède par
échantillonnage. Et l’on change régu-
lièrement les critères de sélection
afin d’éviter de devenir prévisi-
ble. » La matrice dite de risque va
notamment tenir compte du nom-
bre de plaintes reçues durant
l’année, de la taille de l’équipe du
cabinet, des produits distribués et
des inspections passées. Les coûts
inhérents à ces inspections sont
absorbés à même les budgets de
l’AMF, des budgets grossis par les
pénalités administratives.
Le porte-parole de l’AMF
ajoute que la section inspection et
enquête de l’Autorité, soit l’équipe de
« mise en force de la loi », était celle qui
avait connu l’expansion la plus rapide
au sein de l’organisme au cours des
quatre à cinq dernières années, avec
une équipe de 30-40 personnes passant
à 90-100. « Les budgets ont suivi », ren-
chérit M. Théberge.
L’INSPECTION ANNUELLE
L’ex-Association canadienne des cour-
tiers en valeurs mobilières
(ACCOVAM), devenue l’OCRCVM
après la fusion avec les Services de
réglementation des marchés, inspecte
tous les cabinets une fois l’an. On
dénombre environ 208 courtiers de
plein exercice au Canada, dont
36 ayant leur siège social au Québec.
L’ex-ACCOVAM-Québec, qui abrite
Ding, dong, c’est l’inspecteur !
Types de plaintes reçues à l’OCRCVM
TYPE 2004 2005 2006 2007 2008 2009
(au 31
mars)
Opérations non autorisées ou discrétionnaires 316 354 327 289 433 98
Placements inappropriés 204 250 236 125 188 60
Déclarations trompeuses 115 109 117 121 170 41
Problèmes liés au service 124 111 63 63 60 24
Violation des règles universelles d’intégrité du marché 23 30 18 28 61
Autres 558 470 569 607 620 151
TOTAL 1340 1324 1330 1233 1532 374
Source : site Web de l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM).