LES ALLERGIES OCULAIRES
Pratiques en Ophtalmologie • Septembre 2011 • vol. 5 • numéro 46 165
une vasodilatation (d’où l’hyper-
hémie et le chémosis).
Dans le cas de l’hypersensibilité
non immédiate de type 4, lors de
la réexposition à l’allergène, les
lymphocytes “Th1 mémoire” cap-
tent l’antigène, se multiplient en
48 heures de façon imperceptible
cliniquement, et sécrètent des cy-
tokines inflammatoires (interfé-
ron g) activant plutôt des macro-
phages.
FORMES CLINIQUES
D’ALLERGIE OCULAIRE
ET LEUR MECANISME
On distingue classiquement six
formes cliniques :
• la conjonctivite allergique : hy-
persensibilité immédiate :
- aiguë saisonnière (association
fréquente avec la rhinite aller-
gique) ;
- chronique per annuelle ;
• la blépharite de contact, l’eczéma
et la conjonctivite de contact : hy-
persensibilité non immédiate ;
• la kératoconjonctivite vernale
KCV (forme rare de l’enfant, po-
tentiellement sévère) : hypersen-
sibilité immédiate et non immé-
diate ;
• la kératoconjonctivite atopique
KCA (forme rare de l’adulte avec
dermatite atopique, potentielle-
ment sévère) : hypersensibilité
immédiate et non immédiate ;
• la conjonctivite gigantopapillaire
(mixte : mécanique et allergique).
2 Formes cliniques d’allergie oculaire
Quelles sont les formes à distinguer ?
• Leonardi et al. Conjunctivitis. Acta Ophthal-
mol Scand 2000 ; 78 : 18-21.
• Pisella PJ, Fauquert JL. L’allergie oculaire -
Rapport Annuel BSFO 2007.
• Doan S, Mortemousque B, Pisella PJ. L’al-
lergie oculaire : de la clinique au traitement.
Editions Medcom, 2011.
BiBliographie
LA CONJONCTIVITE
ALLERGIQUE AIGUË
SAISONNIÈRE
Il s’agit de la forme la plus fré-
quemment rencontrée dans l’al-
lergie oculaire. Elle s’observe
aussi bien chez l’adulte que chez
l’enfant et est souvent associée à
une rhinite allergique concomi-
tante. Les allergènes impliqués
varient en fonction de la période
de l’année et de la région. En eet,
les allergènes responsables sont
bien souvent les pollens (d’arbres,
d’herbacées ou de graminées). La
symptomatologie varie en fonc-
tion de la quantité d’allergène.
En cas de contact important,
les signes cliniques sont assez
bruyants avec un prurit intense
et un chémosis important venant
jusqu’à masquer l’hyperhémie
conjonctivale. En cas de poussée
aiguë, les symptômes sont moins
marqués : prurit modéré, lar-
moiement discret, hypertrophie
papillaire tarsale assez discrète,
chémosis léger, infiltration mo-
dérée de la paupière. L’atteinte
cornéenne est rare. En revanche,
les signes ORL ou bronchiques
(rhinite ou asthme allergique)
sont à rechercher et fréquem-
ment associés à cette conjoncti-
vite allergique saisonnière.
LA CONJONCTIVITE
ALLERGIQUE
CHRONIQUE
PERANNUELLE
Il s’agit de conjonctivites aller-
giques s’exprimant tout au long
de l’année, par opposition aux
conjonctivites allergiques saison-
nières. Les signes cliniques seront
présents tout au long de l’année,
n’excluant pas des recrudescences
saisonnières. Les symptômes sont
plutôt modérées (gène oculaire,
œil sec) avec des signes cliniques
discrets (discrètes papilles, hy-
perhémie conjonctivale minime
voire atrophie ou fibrose conjonc-
tivale débutante). C’est l’inter-
rogatoire qui fait le diagnostic : il
s’agit de manifestations cliniques
(oculaires, ORL, bronchiques)
chroniques, avec antécédents per-
sonnels ou familiaux d’allergie.
BLÉPHARITE DE
CONTACT, ECZÉMA ET
CONJONCTIVITE DE
CONTACT
Les conservateurs, les principes
actifs de certains collyres (an-
tibiotiques), les produits d’en-
tretien des lentilles de contact,
ou les cosmétiques peuvent être
responsables de véritables eczé-
mas palpébraux. Les lésions élé-
mentaires sont constituées d’une
éruption érythémateuse, vésicu-
leuse, suintante, évoluant vers des
croûtes puis une desquamation.
Il convient de rechercher d’autres