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Introduction
Laurent RIVOIRE
Pierre CHEDAL ANGLAY
Patrick POCRY
Le canal de l’Ourcq est un héritage du 19
ème
siècle. C’est en effet par un décret du 29 floréal an X (19
mai 1802) que Napoléon Bonaparte a décidé la création des canaux parisiens. Dès 1822, le canal de
l’Ourcq était ouvert à la navigation. Il a marqué le développement des villes de Seine-Saint-Denis qu’il
traverse en tant qu’élément d’une urbanisation orientée vers le développement industriel et commercial.
Aujourd’hui, alors que le territoire de l’Ourcq est concerné par de grands projets de développement
(réseau de transport public du Grand Paris, nouvelle usine de traitement des ordures ménagères à
Romainville…), de nombreuses ZAC sont prévues autour du canal, pour en faire un nouveau lieu de vie,
ouvrir la ville sur cet espace dont on découvre les multiples intérêts, et permettre aux habitants de se
l’approprier. A Noisy-le-Sec comme dans d’autres communes, l’aménagement de ses berges est au cœur
des réflexions.
Cet atelier s’inscrit dans la continuité des autres « ateliers du canal » organisés par la Ville de Paris en
partenariat avec le département de Seine-Saint-Denis, qui sont des lieux de débats et d’échanges sur
des sujets relatifs au canal de l’Ourcq.
Il est accueilli par la mairie de Noisy-le-Sec qu’il faut remercier pour son implication et sa disponibilité.
I – Aspects historiques du canal de l’Ourcq
Aperçu historique de la construction du canal - Solenn GUEVEL
L’histoire pourrait-elle apporter des réponses au renouveau du territoire traversé par le canal de
l’Ourcq ?
La décision de construire un réseau de canaux à Paris est déclenchée par deux éléments majeurs,
constatés dès la fin du 17
ème
siècle : l’encombrement de la navigation sur la Seine et la difficulté
d’approvisionner Paris en eau. C’est ainsi que se développe durant tout le 18
ème
siècle l’idée d’alimenter la
capitale en eau par une dérivation permettant de relier la Seine amont à la Seine aval en évitant Paris.
Le 29 floréal an 10 (19 mai 1802), Napoléon Bonaparte décide de dériver la rivière Ourcq jusqu’à un
bassin près du village de La Villette. Celui-ci doit servir de réservoir à deux autres canaux qui relient la
Seine, l’un, au sud, au niveau du bassin de l’Arsenal (canal Saint-Martin), l’autre, au nord, au niveau de la
ville de Saint-Denis (canal Saint-Denis), même si au départ ce dernier devait rejoindre la ville de
Conflans-Sainte-Honorine.
Les débats sur le tracé, l’alimentation en eau et les caractéristiques de navigabilité à adopter pour le
canal de l’Ourcq ne sont toujours pas arrêtés lorsque les travaux commencent dès août 1802, sous la
direction de Pierre-Simon Girard (1765-1836), ingénieur des Ponts et Chaussées nommé par le Premier
Consul. Les défenseurs d’un aqueduc en plein air, rigole d’adduction en eau potable, s’opposent aux
partisans d’un canal de navigation. En 1805, l’Empereur décide finalement de la double fonction du canal :
à la fois canal d’alimentation en eau et canal navigable.