ATELIER DU CANAL
Mémoires du canal et des territoires :
Comment reconstruire les territoires du canal en se réappropriant le
passé tout en valorisant le patrimoine industriel
Jeudi 31 mai 2012
Animateur : Solenn GUEVEL
Synthèse des présentations
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Introduction
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Laurent RIVOIRE
, Maire de Noisy-Le-Sec
-
Pierre CHEDAL ANGLAY,
adjoint au délégué à Paris Métropole et aux Coopérations
Interterritoriales, Secrétariat Général de la Ville de Paris
-
Patrick POCRY,
adjoint au chef du service des canaux, Direction de la voirie et des déplacements
de la Ville de Paris
I – Aspects historiques du canal de l’Ourcq
-
Aperçu historique de la construction du canal : Solenn GUEVEL
, Architecte DPLG, Maître
Assistante à l’École Nationale Supérieure d’Architecture et de Paysage de Bordeaux,
Enseignante à l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Paris-Belleville, Chercheur au
Laboratoire IPRAUS (Institut Parisien de Recherche Architecture Urbanistique Société, UMR
AUSSER 3329), Doctorante en Architecture sous la direction de M. P. Pinon. Thèse intitulée
Histoire des relations entre Paris et ses canaux (1818-1884) : Formes, usages et
représentations, à l’Université de Paris-Est, rattachée à l’École Doctorale Ville, Transports et
Territoires, et au laboratoire IPRAUS et membre Expert de la Commission du Vieux Paris
-
Place du canal de l’Ourcq dans le réseau de canaux parisiens fonctionnement hydraulique et
usage traditionnel de la voie d’eau : Claude GAUDIN
, Chef de la Circonscription de l’Ourcq
Touristique du service des canaux, Direction de la Voirie et des déplacements de la Ville de Paris
Point sur l’état de la recherche historique concernant le canal hors Paris : Solenn GUEVEL
II – Le patrimoine industriel
-
Panorama du patrimoine industriel aux abords du canal de l’Ourcq : Antoine FURIO,
charde
mission sur le patrimoine industriel au Service du Patrimoine Culturel du Département de la
Seine-Saint-Denis
-
La réutilisation du patrimoine industriel : l’économie de la reconversion : Antoine FURIO
-
Présentation d’expériences :
o Projets du groupe SIRIUS, Hervé DE VRIENDT,
Président du Groupe SIRIUS
o Bâtiment CCIP à Pantin, Patrick LE GUILLOU,
Semip
et Frédéric GUILLAUME,
Jung
Architects
Patrimoine industriel : richesse ou pénalisation ? Débat
III – Mémoire et identité
-
Le recueil et la transmission de la mémoire : Pierre Emmanuel JACOD,
Directeur des Affaires
Culturelles, en charge du Patrimoine, ville de Noisy-Le-Sec
-
Les canaux de Paris, une figure du tourisme métropolitain de demain : Daniel ORANTIN,
Directeur du Comité Départemental du Tourisme de Seine-Saint-Denis
Comment et pourquoi transmettre la mémoire ?
Conclusion
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Introduction
Laurent RIVOIRE
Pierre CHEDAL ANGLAY
Patrick POCRY
Le canal de l’Ourcq est un héritage du 19
ème
siècle. C’est en effet par un décret du 29 floréal an X (19
mai 1802) que Napoléon Bonaparte a décidé la création des canaux parisiens. Dès 1822, le canal de
l’Ourcq était ouvert à la navigation. Il a marqué le développement des villes de Seine-Saint-Denis qu’il
traverse en tant qu’élément d’une urbanisation orientée vers le développement industriel et commercial.
Aujourd’hui, alors que le territoire de l’Ourcq est concerné par de grands projets de développement
(réseau de transport public du Grand Paris, nouvelle usine de traitement des ordures ménagères à
Romainville…), de nombreuses ZAC sont prévues autour du canal, pour en faire un nouveau lieu de vie,
ouvrir la ville sur cet espace dont on découvre les multiples intérêts, et permettre aux habitants de se
l’approprier. A Noisy-le-Sec comme dans d’autres communes, l’aménagement de ses berges est au cœur
des réflexions.
Cet atelier s’inscrit dans la continuité des autres « ateliers du canal » organisés par la Ville de Paris en
partenariat avec le partement de Seine-Saint-Denis, qui sont des lieux de débats et d’échanges sur
des sujets relatifs au canal de l’Ourcq.
Il est accueilli par la mairie de Noisy-le-Sec qu’il faut remercier pour son implication et sa disponibilité.
I – Aspects historiques du canal de l’Ourcq
Aperçu historique de la construction du canal - Solenn GUEVEL
L’histoire pourrait-elle apporter des réponses au renouveau du territoire traversé par le canal de
l’Ourcq ?
La décision de construire un réseau de canaux à Paris est déclenchée par deux éléments majeurs,
constatés dès la fin du 17
ème
siècle : l’encombrement de la navigation sur la Seine et la difficul
d’approvisionner Paris en eau. C’est ainsi que se développe durant tout le 18
ème
siècle l’idée d’alimenter la
capitale en eau par une dérivation permettant de relier la Seine amont à la Seine aval en évitant Paris.
Le 29 floréal an 10 (19 mai 1802), Napoléon Bonaparte décide de dériver la rivière Ourcq jusqu’à un
bassin près du village de La Villette. Celui-ci doit servir de réservoir à deux autres canaux qui relient la
Seine, l’un, au sud, au niveau du bassin de l’Arsenal (canal Saint-Martin), l’autre, au nord, au niveau de la
ville de Saint-Denis (canal Saint-Denis), même si au départ ce dernier devait rejoindre la ville de
Conflans-Sainte-Honorine.
Les débats sur le tracé, l’alimentation en eau et les caractéristiques de navigabilité à adopter pour le
canal de l’Ourcq ne sont toujours pas arrêtés lorsque les travaux commencent dès août 1802, sous la
direction de Pierre-Simon Girard (1765-1836), ingénieur des Ponts et Chaussées nommé par le Premier
Consul. Les défenseurs d’un aqueduc en plein air, rigole d’adduction en eau potable, s’opposent aux
partisans d’un canal de navigation. En 1805, l’Empereur décide finalement de la double fonction du canal :
à la fois canal d’alimentation en eau et canal navigable.
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Les canaux parisiens permettent à la fois d’éviter les dangers de la traversée de Paris par la Seine, de
faciliter l’approvisionnement en marchandises de la capitale et d’apporter de l’eau potable aux fontaines
de la ville. Le bassin de la Villette est inauguré en 1808 alors que le canal de l’Ourcq est encore en
chantier. Les travaux du canal Saint-Denis débutent en 1811.
Vue du bassin du canal de l'Ourcq à la Villette près de Paris autour de 1815
Anonyme, éditée chez Basset
Musée Carnavalet
En 1814, les moyens manquent pour continuer la construction. Les travaux sont suspendus. Le canal de
l’Ourcq est ouvert de Lizy-sur-Ourcq jusqu’au bassin de la Villette, mais n’est navigable que depuis Claye-
Souilly. P-S Girard a alors l’idée de confier au privé l’achèvement du chantier. En 1818, un traide
concession, portant création de la Compagnie des Canaux de Paris, est conclu et permet à cette dernière
de bénéficier, à partir de 1823 et pour 99 ans, des péages et des droits d’exploitation à la condition
qu’elle achève la construction des canaux de l’Ourcq et de Saint-Denis pour le compte de la Ville de
Paris. Le canal de l’Ourcq est achevé en 1822, le canal Saint-Denis en 1826. En 1821, un traité confie à la
Compagnie du Canal Saint-Martin la construction et la gestion de ce canal, qui est inauguré en 1825 et
entièrement ouvert à la navigation en 1827. La réalisation des canaux parisiens est finalement tardive
par rapport à l’ensemble des travaux d’aménagement entrepris aux 17
ème
et 18
ème
siècles sur le territoire
français.
C’est au niveau du bassin de La Villette qu’est créée la prise d’eau devant alimenter les fontaines de
Paris, via un aqueduc de ceinture souterrain, qui est entrepris dès 1808. Progressivement, l’eau du canal
est acheminée dans les quartiers et devient la première source d’alimentation des Parisiens. Le maximum
de la distribution est atteint en 1850. Elle sera ensuite supplantée par des eaux de meilleure qualité
captées à la source, sous le Second Empire, pour ne conserver qu’une utilisation d’eau non potable pour le
lavage des voiries et des parcs, encore en vigueur aujourd’hui.
L’arrivée de ces canaux bouleverse la vocation et les paysages des territoires ils s’implantent. Ils les
traversent, en coupant les réseaux des chemins, rus, fossés et parcelles existants, sans opérer de
remodelage. Ces canaux font aussi naître des formes urbaines et un paysage spécifiques et nouveaux :
alignements d’arbres, maisons éclusières, ponts... Le canal Saint-Martin voit, le premier, se développer
les industries sur ses abords. Ces activités se déplacent ensuite vers La Villette, puis hors Paris au cours
du 20
ème
siècle. Les canaux s’adaptent alors à l’évolution économique : leur gabarit est agrandi, afin de
permettre la navigation moderne et de concurrencer la route et le chemin de fer.
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Le milieu du 20
ème
siècle voit le début du déclin de la voie d’eau. Après la Seconde Guerre Mondiale, on
envisage même de supprimer les canaux parisiens et de les remplacer par des autoroutes. Ces projets ne
voient pas le jour et une prise de conscience se fait de l’intérêt de ce patrimoine, comme élément du
renouvellement et du développement des territoires traversés.
Place du canal de l’Ourcq dans leseau de canaux parisiens – fonctionnement hydraulique et usage
traditionnel de la voie d’eau - Claude GAUDIN
Les canaux parisiens sont un ouvrage artificiel qui s’étend sur 130 kilomètres. Au-delà du tracé, les
débats au moment de la construction du canal de l’Ourcq ont également porté sur la pente qu’il fallait lui
donner pour obtenir une eau potable. A l’époque en effet, on se basait uniquement, pour déterminer la
potabilité, sur l’aspect de l’eau et sur les matières en suspension qu’elle contenait. On estimait donc
qu’une eau vive, stagnant le moins possible, était la plus saine. Ceci impliquait une forte pente
L’ingénieur désigné par Napoléon, P.-S. Girard, jouissait de toute sa confiance après avoir participé à
l’expédition d’Egypte. Ingénieur des Ponts et Chaussées, il se trouva souvent en opposition, dans ses
conceptions, avec ses pairs du corps des Ponts et Chaussées, et notamment avec des hydrauliciens
réputés tels que Gaspard de Prony
Le canal de l’Ourcq présente plusieurs profils, mais est essentiellement à flanc de coteau, avec des
zones atypiques comme la tranchée de Sevran. Depuis sa création, le principal problème technique qu’il
pose est de concilier l’alimentation en eau de Paris avec une eau courante, exigeant un canal en pente, et
le maintien du niveau d’eau dans les biefs pour assurer la navigation. Plus un bief est long ou en pente et
plus il est difficile de maintenir de l’eau dans ce bief.
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