Le 21 novembre 2014 CONFERENCE TELEPHONIQUE Entretien réalisé par Marie Bettinger et Clément Lemaire (Exclusive Partners) Exclusive Partners (EXP) : Jean-Pascal ROLANDEZ, bonjour. Vous êtes le conseiller en investissement du fonds Ulysses LT Funds European General. Je rappelle en quelques mots les caractéristiques du fonds : Jean-Pascal ROLANDEZ Un fonds de conviction, actions Europe de type Buy & Hold, Bénéficiant d’un track-record depuis le 1er janvier 1999, Des actifs sous gestion de 160 M€, A travers un portefeuille concentré de 30 valeurs maximum, Dont vous excluez les secteurs minier, pharmaceutique, banque d’investissement, télécom etc, Une sélection des valeurs basées sur une analyse fondamentale à long terme des sociétés, Le taux de rotation du portefeuille est un des plus bas de la profession à 5,3% (à fin septembre 2014), Enfin, deux types de parts disponibles : une part traditionnelle et une part protégée via une méthode de couverture systématique. EXP : L’année a été globalement difficile pour les gérants actions. Qu’en a-t-il été pour votre gestion ? Pourriez-vous faire un point sur les performances du portefeuille cette année ? Jean-Pascal ROLANDEZ (JPR) : De janvier à avril, le portefeuille a accumulé jusqu’à 4% de performance audessus du benchmark. D’avril à juillet il y a eu un plateau, puis en juillet une nouvelle donne. C’est à dire la correction que je craignais depuis un an. Les arguments que je mettais en avant depuis l’automne 2013 se sont réalisés, c’est-à-dire que les analystes étaient beaucoup trop optimistes quant aux perspectives bénéficiaires des sociétés en 2014 et aux premières publications des résultats trimestriels des entreprises. Les analystes ont dû ajuster leurs prévisions à la baisse compte tenu de la conjoncture économique morose de l’Europe. « Autant j’ai été pessimiste et prudent en 2014, autant je suis tout à fait à l’aise en 2015 » The L.T. Funds - CFA Diplômé de l'ESSEC et détenteur de la certification CFA, ce dernier a passé 22 années chez Paribas, travaillant notamment à Paris, Londres et à Tokyo. Il a développé au fil des ans une méthode d'analyse à long terme des sociétés qu'il a notamment appliquée aux sociétés européennes, japonaises, nord et latino-américaines. Donc, il y a eu une correction d’environ 10% du plus haut de juin au plus bas de la première quinzaine d’août. Puis un rebond, puis une nouvelle correction qui a entraîné le marché un peu plus bas en octobre. Puis nous avons constaté de puissantes forces de rappel qui ont jouées à partir du mois d’octobre et qui permettent de façon très justifiée au marché et au fonds de rebondir et qui augurent de bonnes perspectives pour le marché en 2015. Autant j’ai été pessimiste et prudent en 2014, autant je suis tout à fait à l’aise en 2015. Pour le fonds, cela signifie que la performance est restée toute l’année au-dessus du MSCI plus dividendes plus frais [MSCI Daily TR Net Europe Local]. En revanche le portefeuille a perdu un peu en performance relative dans la correction puisque les valeurs qui avaient bien fonctionnées en 2013 ont été celles qui ont été visées par la correction de 2014. Néanmoins actuellement, le portefeuille est au-dessus de l’indice et sauf imprévu (les résultats des entreprises étant presque tous publiés), il devrait clôturer l’année autour de 3% audessus du benchmark. EXP : Faisons un point sur les marchés. Pouvez-vous nous donner votre avis sur la situation actuelle et vos anticipations pour les prochains mois ? JPR : La situation est purgée et même très sainement purgée. Deux développements se sont matérialisés et sont prometteurs pour les marchés actions : 1. La partie visible, qui est la baisse de moins 10%, 2. La partie moins visible, qui est la baisse des taux longs obligataires en 6 mois d’environ 20%, puisqu’on est passé en moyenne en Europe de 3% à 2,40% sur le 10 ans. Le marché action lui n’a pas du tout réagi à cette baisse des taux obligataires ce qui aurait dû être le cas notamment dans l’actualisation des flux. Cette baisse des taux obligataires a constitué une des forces de rappel du mois d’octobre. Le début de panique d’octobre a été coupé net par 3 forces de rappel qui constituent au pire un fort soutien de marché pour 2015, au mieux une série de facteurs de protection des marchés pour 2015. En conclusion, je vois le potentiel de baisse limité à la fois par ces taux bas obligataires, et à la fois par la reprise américaine. L’économie américaine est, en effet, « un homme qui sort de l’hôpital en bonne forme ». Le pays sort du Quantitative easing, et tous les indicateurs sont sains. Dans un cycle de croissance en 4 phases, les Etats-Unis sont actuellement en fin de première phase c’est à dire que les Etats-Unis sont en début de croissance économique, mais une croissance économique qui n’est pas encore tirée par la consommation (le seul bien renouvelé actuellement par les américains est la voiture), l’immobilier remonte légèrement et les entreprises investissent. Il n’y a guère que la France qui continue de stagner. Il faut donc être vigilant en tant qu’investisseur français à ne pas se laisser gagner par la morosité française. Le monde n’est pas la France et le monde va bien. Les pays émergents vont bien. Les pays émergents, en effet, ne se limitent pas à la Russie et au Brésil. Il y a aussi la Chine dont le taux de croissance est de 7% ce qui est remarquable compte tenu de sa taille. C’est aussi toute l’Asie du sud-est qui est en plein boom, c’est aussi l’Afrique qui va bien, c’est aussi tout le reste de l’Amérique Latine qui va bien. Tous ces pays sont donc rentrés dans un cycle normal après le traumatisme de 2007. Cette reprise américaine stimule le dollar, puisque la devise d’un pays ne fait que refléter la cotation de ce pays en bourse. Et le dollar reflète enfin ces sains fondamentaux, ce qui est bon pour les actions car les actions sont une classe d’actif fondamentalement pricée en dollar. Pour les actions européennes, la moitié des valeurs du marché est très orientée à l’export et pour ces valeurs c’est un fort soutien et un facteur de progression. Le troisième facteur est la baisse des commoditites qui ont toutes baissées d’environ 20% au cours des 6 derniers mois. C’est un facteur positif pour les économies de l’OCDE. Une étude de l’université d’Oxford vient de paraître et affirme que cette baisse des matières premières devrait ajouter 0,50% au PIB de l’économie européenne. Enfin le quatrième facteur favorable est que le sentiment de marché n’est pas bon. Beaucoup d’investisseurs sont hésitants et c’est souvent un signe positif. En 2015, nous pouvons donc attendre un marché plutôt sain avec néanmoins 4 points de tensions : 1. « Il faut être vigilant en tant qu’investisseur français à ne pas se laisser gagner par la morosité française » Cette reprise américaine se propage désormais en Grande Bretagne. Cette reprise britannique est assez forte. Par ailleurs, la Scandinavie va bien, l’Allemagne va bien après un moment de doute, l’Espagne repart (1ère reprise en 7 ans du trafic autoroutier) et l’Italie est stabilisée. Elément principal : le Japon. Le Japon est en fuite en avant économique. Les taux obligataires sont au bord du krach. Ils ne reflètent pas les fondamentaux de l’économie qui a un taux d’inflation structurelle de 1,3% en progression. Ajouté à l’augmentation du taux de TVA de 2%, on passe alors à 3,3%. Tout cela génère une préoccupation sur le système financier Japonais. Les trois autres facteurs secondaires sont : 2. La France qui ne va pas bien, 3. La Russie qui souffre du pétrole, 4. Le Brésil qui s’endort et qui souffre de la baisse des matières premières. EXP : Vous travaillez sur un portefeuille concentré avec un taux de rotation faible. Néanmoins quelles ont été vos bonnes et moins bonnes surprises cette année, quels sont les grands mouvements de votre portefeuille sur 2014 ? JPR : Le portefeuille termine l’année avec un taux de rotation de 7%. Cela reflète totalement le fait que la rotation sectorielle ne soit pas la philosophie du portefeuille. « Par sa structure diversifiée et orientée en valeurs défensives, le portefeuille a amorti la correction mid et small caps » Ce qui a affecté le portefeuille cette année, c’est principalement la correction sur les valeurs cycliques et sur les mid caps à partir de juin. Beaucoup de valeurs ont perdu jusqu’à 20% notamment chez les mid caps, et il a fallu amortir ces corrections sur des large caps. Le portefeuille par sa structure diversifiée et orientée en valeurs défensives a amorti la correction mid et small caps. Cette correction n’a pas été jugée véritablement inquiétante car même ces valeurs qui corrigeaient continuaient à afficher de bons résultats sains. J’ai même profité de nouveaux flux entrants dans le fonds pour renforcer ces positions sur ces valeurs qui corrigeaient de 20%, ce qui a permis au fonds de rebondir lors des deux phases de rebonds. Sur les principales positions (4% et plus), je n’ai pas de déconvenues. On peut citer quelques valeurs qui ont été renforcées : - Norbert Dentressangle (une acquisition structurante dans le Mid West américain), - Synergie (small cap, travail temporaire fondée il y a 30 ans, 5ème acteur en Europe, actuellement à 4% du portefeuille), - Valeo (renforcée dans la baisse de l’automne. Valeur qui superforme son secteur. La valeur fait 6% du portefeuille). EXP : Nous vous remercions pour cet entretien JeanPascal ROLANDEZ Ulysses LT Funds European General CP est un fonds actions présentant une stratégie d'investissement à long terme « buy and hold » dans des sociétés cotées européennes. L'objectif du fonds est de surperformer l'indice MSCI Europe TR exprimé en Euro sur une durée d'au moins cinq ans. La particularité du fonds Ulysses LT Funds European General CP est de proposer une gestion actions traditionnelle reposant sur une analyse fondamentale à long terme des sociétés, couplée à une stratégie systématique de couverture avec un objectif d'optimisation du couple rendement/risque. Pour en savoir plus, notamment s'agissant de l'ensemble des risques connus liés à l'investissement, veuillez cliquer sur les liens ci-dessous : DICI Prospectus Fiche produit