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PREALABLE
Arrivés au terme de nos séminaires de recherche qui se sont déroulés en France, au Québec,
en Belgique, les chercheurs sont parvenus à réaliser l’objectif principal : éclairer différentes
dimensions de la réalité du phénomène du sans abrisme dans trois contextes et montrer
l’interdépendance entre les contextes nationaux et les actions entreprises en direction des
personnes ainsi désignées officiellement : sans domicile fixe, sans-abri ou itinérantes. Pour
autant, la démarche comparative que nous avons initiée n’a pas été sans obstacles car il fallait
trouver les modalités d’échanges qui ne se focalisent pas sur les approches théoriques
divergentes. Ne pas les effacer non plus.
C’est dans cette tension entre une visée comparative exploratoire et des acquis
méthodologiques et théoriques déjà très affirmés que se sont déroulés les dialogues,
volontaires, libres, enthousiastes parfois, mais aussi traversés par le doute, voire le
découragement. L’expérience a pu être conduite jusqu’au bout parce que nous avons opté
pour une logique comparative descriptive et épistémologique plus qu’explicative.
Ajoutons que la composition du réseau, petit par sa taille, a été à la fois une limite et une
facilitation. Limite parce que les chercheurs se sont appuyés essentiellement sur leurs propres
travaux de recherche -malgré leur connaissance des autres travaux nationaux- qui ne couvrent
pas le spectre des connaissances acquises en la matière, eu égard à la diversité des
problématiques et des investigations conduites ; limite parce qu’une seule discipline -la
sociologie- était convoquée ; limite encore, parce que seulement trois contextes étaient
représentés. Mais ces limites ont pu être retournées parfois en avantages. En effet, la
profondeur de l’exploration a permis de ne pas se perdre dans les spécificités des contextes.
Plus encore, le contre-point de la situation suisse -où le phénomène n’a pas trouvé de
résonances médiatiques et politiques- qui n’apparaîtra pas dans ce rapport, a pourtant été
déterminant pour confirmer les points d’appuis du travail comparatif. Sur ce point, nous
voulons souligner la participation de Marc-Henry Soulet -chercheur suisse- qui ne se lira pas
explicitement dans chacun des textes mais plus en filigrane, dans le travail de synthèse et dans
l’écriture conjointe des introductions des différentes parties du rapport. Enfin, l’exploration a
conduit parfois avec bonheur, à l’articulation entre le micro-sociologique et le macro-
sociologique. Au final, la principale facilitation a été celle de parler la même langue ce qui a