Les classiques du matérialisme dialectique
qu'elles allaient ensemble : la richesse
considérable et provocante, jointe à la pauvreté
qui dénonce et demande des comptes. Il en est
ainsi parce que l'exploitation existe.
L'exploitation est accouplée à l'oppression et
celle-ci existe aussi, elle assassine les masses, les
fait se consumer de faim, elle les emprisonne, les
égorge, mais les masses ne sont pas des brebis,
elles sont formées d'hommes regroupés en
classes qui s'organisent, génèrent leurs partis et
ceux-là ses dirigeants.
Les dirigeants doivent écouter la plus légère
rumeur de la masse, écouter ses fluctuations,
scruter le futur dans ses loitains, tout en posant
au sol un pied ferme pour enregistrer le plus
léger frémissement de la masse. Un dirigeant qui
ne ferait pas cela n'en serait pas un.
Nous sommes communistes, Marx nous
apprenait que les révolutionnaires doivent par
obligation professionnelle organiser la misère
pour démolir le vieil ordre, et notre obligation
est de le faire scientifiquement, nous qui savons
la loi de la lutte des classes et qui savons le but
vers lequel marche la classe et le peuple.
Telle est notre obligation, c'est pour cela que
nous sommes venus, pour organiser la clameur
de la masse, pour la mobiliser, pour l'armer,
c'est pour cela que nous sommes venus.
Parce qu'ainsi le pouvoir désorganisé de la
masse exprime sa force, son pouvoir invincible,
et la masse devient créatrice d'ordres nouveaux,
sape les murs les plus solides et les démolit avec
fracas.
Nous ne pouvons pas nous appeler des
communistes sans agir ainsi, il ne peut y avoir
parmi nous des dirigeants sourds à la clameur
de la masse, aveugles devant sa force, durs et
indifférents. C'est inacceptable.
Cependant, qu'avons-nous vus : des dirigeants
sourds, aveugles, durs et indifférents – en train
de perdre leur condition de communistes ?
Les communistes doivent avoir une âme qui
tremble comme tremble celle des masses, qui se
réjouit de ce qui les réjouit, qui souffre de ce qui
les fait souffrir, qui s'enflamme de ce qui les
enflamme, qui se soulève de ce qui les soulève.
Dans le cas contraire, la condition de militant
devient un en-tête sur un papier, un label, un
timbre, une étiquette.
Il ne peut y avoir de communistes et encore
moins de dirigeants qui osent manquer de
confiance envers la masse, cela signifie manquer
de confiance envers la seule force de l'histoire.
Les « raisons » invoquées pour le faire peuvent
être très élaborées mais elles ne seront que vide,
néant inacceptable.
Le Parti ne peut continuer à permettre que des
militants nient la masse, et encore moins des
dirigeants. Cela ne peut pas être.
Nous ne pouvons pas permettre, au moment où
les bourgeois voient la vague gréviste et la
paysannerie qui recommence ses ruades, que des
communistes nient ce que voient leurs yeux et
ce que font leurs mains. Il est impossible que les
communistes nient la masse, cela n'a pas de
sens, nous ne pouvons pas le permettre.
Nous devons de plus en plus être ceux qui
avertissent, nous devons voir les lointains, avoir
l'ouïe fine pour les entendre, une vue
pénétrante, un talent aigü et pénétrant pour
découvrir la transformation de la masse. Sans
cela nous ne pouvons remplir notre mission.
Prendrons-nous le chemin du vieil
opportunisme ? Aurons- nous le coeur dur de la
réaction ? De camarades qui agissent ainsi, que
pouvons-nous attendre demain?
Noirs et sinistres individus chevauchant sur les
épaules des masses. Plus jamais nous ne
permettrons que telles choses recommencent, et
encore moins de la part de dirigeants.
Il y a une réalité puissante dans ce pays qui est
le nôtre, c'est la masse, elle a une grande
histoire, qui est ignorée, mais à chaque fois
qu'elle s'est mise debout, la terre a tremblé et
chaque fois que la masse paysanne s'est
soulevée, les fondements ont été secoués, la
réaction a connu mille inquiétudes, c'est