PATHOLOGIE PRÉVENTION Depuis septembre 2008, l’AQC propose les statistiques sur la pathologie issues de Sycodés, à l’échelle des 22 régions françaises. Dans ces 22 études, l’AQC a hiérarchisé les principales causes techniques des sinistres, et a comparé leurs évolutions avec celles de la France métropolitaine sur dix ans. Un rapide retour d’expérience des experts construction permet d’apporter un avis qualitatif sur les causes de sinistralité et d’alerter sur les pathologies émergentes. À l’initiative des Dreal, l’AQC présente ces résultats aux professionnels réunis pour l’occasion. Un expert construction l’accompagne, afin d’expliquer les causes techniques des désordres et de proposer les solutions d’amélioration qui sont le fruit de son expérience. Cet article en reprend les grandes lignes de ces présentations. Pour télécharger ces études: www.qualiteconstruction.com, rubriques « L’Observation », puis « Pathologie et statistiques ». Pour connaître le calendrier des réunions organisées par les Dreal : www.qualiteconstruction.com, rubriques « L’Observation », puis « Rencontres régionales Sycodés ». 1 2 1 Souvent négligée par les constructeurs et les architectes, la garde au sol n’est pas respectée entre le bas de l’enduit et la terre. Les maîtres d’ouvrage préfèrent, pour des raisons esthétiques, aligner le niveau intérieur et extérieur de la maison au lieu de laisser une bande en bas de la façade. 2 Bénins mais inesthétiques, les décollements d’enduits en pied de façade sont essentiellement liés au nonrespect des règles relatives à la garde au sol. L’humidité de la terre remonte dans l’enduit qui finit par se décoller par plaques entières. LES PATHOLOGIES EN… AUVERGNE Terre de contrastes, l’Auvergne est formée de hauts plateaux qui encadrent des massifs volcaniques et des fossés d’effondrements. Les variations d’altitudes génèrent des hivers rigoureux et des étés très chauds. Remaniés par les volcans, les sols sont souvent hétérogènes. Ces spécificités sont la cause de nombreux tassements différentiels, donc de fissurations en maison individuelle, mais aussi de pathologies émergentes concernant les pompes à chaleur. TEXTE : MARIE-PIERRE JOUAN PHOTOS : JEAN-CHRISTOPHE CHARPY, AQC ’Auvergne couvre quatre départements du centre de la France: l’Allier, le Cantal, la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme. S’étendant sur 26 000 km2, elle représente 5 % de la superficie nationale. Région aux reliefs et aux altitudes variés, elle culmine à 1 886 m au Puy-de-Sancy pour redescendre à moins de 250 m. Mis à part l’Allier, au nord, qui est un pays de collines, la majeure partie de la région occupe le Massif Central. Datant de l’ère primaire, ce dernier a été « rajeuni » par le contrecoup du soulèvement alpin qui l’a basculé vers le nord-ouest. La région est donc formée de L 28 Photos Jean-Christophe Charpy Les rencontres régionales sur la pathologie QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 128 • SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011 plateaux élevés entrecoupés de vallées profondes, de bassins d’effondrements et de volcans. Ces derniers forment la chaîne des Puys sur laquelle s’alignent 80 dômes et cratères sur plus de 30 km. L’Auvergne, qui subit une certaine activité sismique, est dorénavant classée en zone 2 (risque faible) sauf le Puy-de-Dôme qui est référencé en zone 3 (risque modéré). Les reliefs génèrent de forts contrastes climatiques et thermiques sur l’essentiel du territoire. La région volcanique bénéficie d’un climat montagnard avec des hivers rigoureux faisant apparaître régulièrement la neige et le gel. L’été, les journées sont parfois très chaudes et les nuits très fraîches. Le brouillard et la pluie sont le lot commun des autres saisons. Tenues à l’ombre, les vallées sont souvent froides. En 2000, l’Auvergne a renoué avec la croissance démographique. En janvier 2008, elle comptait 1 341 863 habitants, soit 2,1 % de la population nationale. Inégalement répartie sur le territoire, la population se partage entre le Puy-de-Dôme en forte croissance et les trois autres départements nettement moins peuplés et où la moyenne d’âge est plus élevée. Aujourd’hui, l’aire urbaine de Clermont-Ferrand concentre plus d’un tiers de la population régionale. Échantillon des désordres Sycodés Les résultats de l’étude Sycodés sont donnés, entre autres, par année d’apparition à partir d’un échantillon de plus de 145000 désordres, dont environ plus de 2300 sont apparus en Auvergne entre 1995 et 2009. Recensés dans les bâtiments neufs construits entre 1986 et 2009, ces désordres représentent pour la région un coût total de réparation de près de 12,2 millions d’euros, soit un coût moyen de 5 270 euros, contre 4 740 euros pour le coût moyen de réparation en France. Globalement, les coûts relatifs de désordre (CRD) (1) de l’Auvergne sont plus élevés que ceux de l’ensemble du pays. Dans la région, 5,6 % du coût de construction en moyenne est consacré à la réparation des désordres à caractère décennal contre 3,5% en France, quelle que soit la destination des bâtiments. Cette disparité s’explique, en partie, par la diversité des destinations des constructions sur le territoire 3 Photos AQC 4 3 Selon l’Observatoire Sycodés, les désordres les plus nombreux en Auvergne concernent les façades à base de maçonnerie en blocs de béton, système constructif dominant dans les maisons individuelles de la région. Ils représentent 15,3 % de l’effectif total des désordres régionaux sur la période 1995-2009, soit une proportion massivement supérieure à celle observée à l’échelle nationale (11,7 %). Les causes de désordre portent majoritairement sur les enduits. 4 Sur un carrelage, la fissuration se développe linéairement dans diverses directions, notamment aux emplacements les plus sensibles : angles rentrants ou saillants, charge concentrée, passage de porte… régional. Ainsi, là où le logement individuel et les bâtiments agricoles ou de stockage sont les plus nombreux, les CRD sont plus élevés puisque les coûts de constructions sont inférieurs à ceux des autres catégories de bâtiment. Il est à noter que dans la région, de nombreux lots présentent un CRD supérieur à ceux du pays, il s’agit des lots «Fondations», «Structure», «Couverture charpente», «Toitureterrasse», «Menuiserie» et «Autres équipements». À titre d’information, dans la région de l’Auvergne, près de 6580 logements ont été autorisés en 2009, soit quasiment 2 % du nombre total de logements autorisés en France; ce chiffre représente près de 731270 m2, soit 2,26 % des surfaces autorisées en France sur la même année – deux indicateurs en nette baisse par rapport à 2008 (2). Les désordres majeurs • Fondations superficielles: les tassements différentiels des sols d’assise des fondations, dus à la sécheresse qui a sévi en Auvergne pendant une douzaine d’années, ont eu des conséquences sur le bâti. Ces sinistres affectent particulièrement le Puy-de-Dôme et l’Allier, deux zones aux argiles sensibles aux variations de teneur en eau. Ces tassements induisent des fissurations dans les structures des maisons individuelles et des tassements de dallages, surtout dans les maisons construites de plain-pied. En plus de ces zones argileuses, les fondations superficielles sont souvent inadaptées aux sols hétérogènes et aux reliefs qui caractérisent la région, et génèrent le même type de désordre. Le renforcement du bâti introduit par la réglementation sismique, qui impose un meilleur (1) Part du coût de réparation des désordres, exprimé en % du coût de construction, dans des bâtiments construits entre 1996 et 1999 et sinistrés respectivement entre 1996 et 2009, c’est-à-dire durant toute la période de garantie décennale. (2) Source : Sit@del 2 – période 2009, consultable en ligne sur http://developpement-durable.bsocom.fr/statistiques. Désordres par génération de construction Coût relatif de désordre (CRD) – Tous secteurs en % Coût de réparation par rapport au coût de construction – tous deux actualisés par l’Indice du coût de la construction (ICC) moyen 2009. Le CRD est exprimé selon les générations de construction 1996, 1997, 1998 et 1999, c’est-à-dire que les bâtiments sinistrés ont été construits respectivement en 1996, 1997, 1998 et 1999. Source : Sycodés régional Auvergne 2010 Auvergne 1996 1997 1998 1999 France métropolitaine 1996 1997 1998 1999 Viabilité Fondations Structure Couverture Toiture charpente terrasse Façade Menuiserie Partition Équip. revêt. int. climatique Autres Ensemble équip. 4,4 2,6 2,9 2,5 11,5 12,4 16,9 18,2 6,2 4,0 5,2 8,9 4,6 6,6 6,8 5,5 2,6 3,0 2,0 3,2 3,5 2,8 2,8 2,6 1,6 1,5 4,3 4,5 3,1 2,3 3,3 3,5 2,7 3,5 4,6 2,1 1,8 1,3 2,4 3,6 4,6 4,7 5,7 5,6 3,4 3,3 3,4 3,7 9,6 9,5 9,6 10,4 6,5 7,6 7,0 5,6 2,9 3,2 3,2 3,1 1,4 1,0 1,0 1,0 2,2 2,4 2,5 2,7 1,7 1,9 1,9 1,4 2,7 2,9 3,0 3,1 2,0 2,1 2,2 2,2 1,3 1,6 1,7 1,5 3,3 3,5 3,5 3,5 SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011 • N° 128 • QUALITÉ CONSTRUCTION 29 PATHOLOGIE PRÉVENTION Point de vue de l’expert Jean-Christophe Charpy, vice-président d’Ixi-Groupe. « Aujourd’hui, le secteur du bâtiment fait appel à plus de technologies que par le passé. Afin de pouvoir réaliser des économies sur le coût de construction avec un coût de main d’œuvre moins onéreux, une partie de la construction a été transférée vers l’industrialisation. Mais parallèlement, avec la complexification des réglementations, nous avons besoin de gens de plus en plus qualifiés. Or, il y a chez certains exécutants des méconnaissances dans leur propre métier mais également de manière plus accrue vis-à-vis du travail des autres corps d’état qui gravitent autour d’eux. Pour aborder les phénomènes, les comprendre et pouvoir les mettre en application, la formation doit être plus solide. Certes, certaines entreprises font beaucoup d’efforts pour former leur personnel, mais les techniques évoluent rapidement et souvent plus vite que la mise en place des formations. Ce qui manque le plus, me semble-t-il, c’est une formation aux interfaces entre les différents corps d’état. Ce problème deviendra crucial lors de la mise en application des multiples contraintes de la RT 2012. Y sommes-nous prêts? Par ignorance, un intervenant peut, par exemple, gâcher l’étanchéité à l’air et/ou l’isolation phonique mise en place par un autre intervenant. Dans le cadre de l’étanchéité à l’air de la construction en arrivant sur le chantier, chaque exécutant doit imaginer qu’il travaille autour d’un ballon de baudruche qu’il ne faut surtout pas percer. Ainsi, une formation qui permettrait à chacun de comprendre ce qui se passe avant et après son passage contribuerait à développer la qualité globale du bâti. Dans ce but, les équipes doivent être sensibilisées à l’autocontrôle. La qualité a un prix et il faut accepter de payer plus cher pour pouvoir former les gens, afin de les rendre plus opérationnels et également plus soucieux du résultat que doivent fournir les autres corps d’état.» 30 raidissement des structures, pallie certaines carences techniques d’origine. Néanmoins, le principal souci reste l’absence d’étude de sol préalable, d’autant plus préjudiciable que le sous-sol de la région est hétérogène et qu’elle est soumise à des aléas sismiques. • Revêtements de façade : le plus souvent bénins, les désordres des enduits monocouches sont peu pris en compte par les compagnies d’assurances car ils n’affectent ni la solidité, ni l’impropriété à la destination de l’ouvrage. Les déclarations portent principalement sur de la microfissuration, ou des décollements d’enduit hydraulique en partie courante consécutifs à une mauvaise préparation du support. Bien qu’elles soient récurrentes, les microfissures ne peuvent être imputées à des malfaçons car les intervenants respectent de plus en plus l’incorporation d’armatures dans le corps d’enduit. Elles sont inhérentes à la construction. Les décollements d’enduits en pied de façade sont essentiellement liés au non-respect des règles relatives à la garde au sol de l’espace à laisser entre la base de l’enduit et le sol fini. Cet aspect est souvent négligé par les constructeurs et les architectes pour des raisons esthétiques, d’autant que les désordres ne se révèleront que plusieurs années après la réception. • Revêtements de sol carrelés : les sinistres concernent les sols carrelés posés en maisons individuelles et dans l’habitat collectif. L’apparition de fissurations multidirectionnelles dans le carrelage est un désordre récurrent depuis une quinzaine d’années dans la région. Elle est due au retrait différentiel de la forme de pose. Cependant, ce type de sinistre devrait être en recul depuis que la pose de carrelage collé a été imposée, notamment sur les chauffages par le sol qui se multiplient. La compression des délais d’exécution est une cause souvent avancée face à ce phénomène de retrait différentiel mal maîtrisé. Pourtant, on le constate même lorsque les délais sont respectés. Également souvent incriminée, la mise en œuvre du chauffage par le sol – et plus particulièrement les délais de mise en chauffe – nous paraît devoir être mise hors de cause. En effet, les mêmes désordres apparaissent dans nombre de maisons de la région aussi bien dans leurs zones chauffées par le sol que dans les autres zones. Et ce, toutes choses étant égales par ailleurs: même intervenants, mêmes contraintes climatiques, même support, même mode opératoire, etc. Malgré les recommandations du DTU 26.2/52.1 (3), le tassement différentiel de la forme de pose sur l’isolant phonique et un simple film polyane provoque encore de la fissuration dans le carrelage. Bien que mince, cette interposition isolante ou pas peut provoquer des fissurations avec des désaffleurs coupants qui entraînent des restaurations relativement lourdes financièrement. Des carreaux émaillés et de faible épaisseur aggravent les dégradations car leurs bords sont immédiatement coupants. En règle générale, l’économie des projets conduit à ne pas respecter les temps de séchage et à marcher trop tôt sur les revêtements carrelés, ce qui constitue des causes aggravantes d’apparition des sinistres. Les pathologies émergentes • Les pompes à chaleur air-air : mis à part quelques défauts d’installation, la tendance lourde des pathologies concerne des défauts de conception. Dans les sinistres observés, le (3) Norme NF P61-203 Partie commune au DTU 26.2 et au DTU 52.1 – Mise en œuvre des sous-couches isolantes sous chape ou dalle flottante et sous carrelage – Cahier des clauses techniques (décembre 2003). Norme NF DTU 26.2 Travaux de bâtiment – Chapes et dalles à base de liants hydrauliques (avril 2008). Norme NF DTU 52.1 Travaux de bâtiments – Revêtements de sol scellés (novembre 2010). QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 128 • SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011 1 dimensionnement des Pac est souvent inadapté aux locaux à chauffer. Sous-dimensionnée, la pompe à chaleur manque de puissance calorifique en période hivernale et n’arrive pas à fournir les températures nécessaires. Les dégivrages sont plus fréquents et les appoints se déclenchent plus vite, ce qui pénalise le rendement annuel de l’installation. L’inadaptation des pompes à chaleur air-air est également liée au relief de la région : l’altitude est insuffisamment prise en compte. Or, malgré les performances annoncées par les fabricants, force est de constater qu’au-delà d’une certaine altitude ces matériels sont inadaptés aux importantes saisons froides et ne sont pas assez puissants pour assurer le confort demandé. « Il est illusoire de vouloir obtenir des résultats en termes de rendement Pac air-air classique lorsque les durées des périodes de gel sont importantes, notamment en fonction de l’altitude», insiste JeanChristophe Charpy, vice-président d’Ixi-Groupe. • Les Pac à géothermie horizontale: en Auvergne, les périodes froides sont assez longues. Au-delà d’un certain nombre de jours, les capteurs horizontaux installés sur des terrains trop exigus pour la Pac, n’arrivent plus à récupérer suffisamment de calories pour assurer un fonctionnement correct. Les caractéristiques des sols jouent également un rôle important dans le rendement. Cet aspect n’est que très peu pris en compte au stade de l’étude et du dimensionnement, car il nécessite une analyse fine et complexe. Les acquéreurs s’en aperçoivent dès le premier hiver lorsque la température plafonne à 15 °C dans la maison en période de gel. Les réparations sont souvent onéreuses. Qu’il s’agisse de Pac air-air ou géothermiques, la cause essentielle des dysfonctionnements est due à un déficit d’étude préalable. Les calculs ne sont pas ou mal faits, ou souvent réalisés de manière empirique à partir d’abaques fournis par le fabricant. Des fournisseurs peu scrupuleux mettent aussi en avant des performances qu’ils savent ne pas pouvoir atteindre. “Un grand nombre de pathologies recensées en région Auvergne découle d’un manque d’étude préalable des sols” Analyse des causes régionales Un grand nombre de pathologies recensées en région Auvergne découle d’un manque d’étude préalable des sols. La région est constituée des roches les plus anciennes et les plus jeunes de France, qui ont été édifiées et remaniées par les volcans pour former de multiples reliefs. L’Auvergne renferme donc non seulement des zones sensibles au retrait/gonflement des argiles, mais aussi beaucoup de sols hétérogènes. De plus, la sécheresse sévit en région depuis 1989. Bien qu’un répit se soit manifesté pendant six ou sept ans avec des étés un peu moins chauds, et que des périodes de précipitations soient venues corriger les déficits antérieurs, des records d’aridité ont encore été localement relevés en plaine cette année. Toujours active, l’Auvergne est entièrement soumise aux aléas sismiques avec deux types d’intensité répertoriés, faible et modérée. Sur les coteaux, la présence de pentes associées à un sous-sol hétérogène est un sujet de préoccupation concernant les fondations. L’appréciation de la nature, de la topographie et de la tenue des sols est insuffisante et constitue la principale cause du manque d’adaptation des constructions. Les pathologies trouvent aussi leur origine dans le climat très typé de la région. L’Auvergne présente d’importants contrastes climatiques générés par le relief. Sur l’essentiel du territoire régional, la tendance continentale accroît l’amplitude thermique entre l’été et l’hiver. À altitude égale, les hivers sont plus froids et beaucoup plus secs et les étés plus chauds. La température peut dépasser 40 °C en plaine. Les épisodes de gel et de dégel sont plus rémanents qu’ailleurs et constituent un phénomène aggravant vis-à-vis des fissurations des 2 1 Ce graphique présente la répartition en % du nombre des 12 éléments d’ouvrage cause des désordres, qui sont les plus fréquents parmi les désordres signalés dans la région Auvergne pour les maisons individuelles. 2 Ce graphique présente la répartition en % du coût de réparation des 12 éléments d’ouvrage cause des désordres, dont les montants de réparation sont les plus importants parmi les coûts signalés dans la région Auvergne pour les maisons individuelles. Source : Sycodés régional Auvergne 2010 SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011 • N° 128 • QUALITÉ CONSTRUCTION 31 PRÉVENTION Photo AQC PATHOLOGIE Fissuration de mur due à des périodes de sécheresse. enduits de façade. Concernant l’installation des Pac air-air, l’altitude du lieu d’installation et les conditions climatiques afférentes ne sont pas suffisamment prises en compte. Enfin, sur le chapitre de l’étanchéité à l’air des bâtiments, une solide formation aux futures règles de construction induites par la RT 2012 est indispensable pour éviter des soucis potentiels. Les axes de prévention Les axes prioritaires de prévention liés aux désordres constatés en Auvergne sont: • encourager fortement à réaliser une étude de sol préalable par un bureau d’études spécialisé, y compris pour les maisons individuelles dès lors qu’elles sont situées en zone argileuse ou sur une pente de coteau. Il serait souhaitable que les études des plans d’expositions aux risques (sécheresse, glissement de terrain…) lancées par les villes et les communes voici quatre, cinq ans, soit publiées et mises en vigueur. Il est à noter que l’application de la nouvelle réglementation sismique aura un effet bénéfique, notamment sur les problèmes récurrents de fissuration liés aux tassements de fondations, en offrant une meilleure rigidité au bâti. Parmi les précautions essentielles recommandées par cette réglementation, notons par exemple le choix du site d’implantation du bâtiment et le choix des matériaux; • inciter fortement à réaliser une étude thermique préalable à l’installation d’une Pac air-air ou d’une Pac à géothermie horizontale. Seul un bureau d’études thermiques est capable d’apprécier tous les paramètres en vue d’assurer le meilleur rendement de l’installation. Un diagnostic sérieux prend en compte les orientations, l’altitude, la dimension du terrain, l’isolation du bâti, l’état des menuiseries, etc.; • respecter les règles relatives à la garde au sol de l’espace à laisser entre la base de l’enduit et le sol fini, et accepter ce changement d’aspect esthétique. Enfin, notons que la sortie attendue d’une étude réalisée par la SMABTP devrait apporter des réponses au problème des carrelages posés sur isolant phonique en maison individuelle et en collectif. ■ Avec la collaboration de Jean-Christophe Charpy “Il est à noter que l’application de la nouvelle réglementation sismique aura un effet bénéfique, notamment sur les problèmes récurrents de fissuration liés aux tassements de fondations, en offrant une meilleure rigidité au bâti” 32 QUALITÉ CONSTRUCTION • N° 128 • SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011