Zoom commenté sur la sinistralité Auvergne - Préfecture du Puy

Les rencontres
régionales sur
la pathologie
Depuis septembre 2008,
lAQC propose les
statistiques sur la
pathologie issues de
Sycodés, à l’échelle des
22 régions françaises.
Dans ces 22 études, lAQC a
hiérarchisé les principales
causes techniques des
sinistres, et a comparé
leurs évolutions avec celles
de la France métropolitaine
sur dix ans. Un rapide
retour d’expérience des
experts construction
permet d’apporter un avis
qualitatif sur les causes de
sinistralité et d’alerter sur
les pathologies émergentes.
À l’initiative des Dreal,
lAQC présente ces résultats
aux professionnels réunis
pour l’occasion. Un expert
construction l’accompagne,
afin d’expliquer les causes
techniques des désordres
et de proposer les solutions
d’amélioration qui sont le
fruit de son expérience.
Cet article en reprend
les grandes lignes de
ces présentations.
Pour télécharger ces études:
www.qualiteconstruction.com,
rubriques «L’Observation»,
puis «Pathologie et
statistiques».
Pour connaître le
calendrier des réunions
organisées par les Dreal:
www.qualiteconstruction.com,
rubriques «L’Observation»,
puis «Rencontres
régionales Sycodés».
L
Auvergne couvre quatre départements
du centre de la France: lAllier, le Cantal,
la Haute-Loire et le Puy-de-Dôme.
S’étendant sur 26 000 km2, elle repré-
sente 5 % de la superficie nationale.
Région aux reliefs et aux altitudes variés, elle
culmine à 1886 m au Puy-de-Sancy pour redes-
cendre à moins de 250 m. Mis à part lAllier, au
nord, qui est un pays de collines, la majeure par-
tie de la région occupe le Massif Central. Datant
de l’ère primaire, ce dernier a été «rajeuni» par
le contrecoup du soulèvement alpin qui l’a basculé
vers le nord-ouest. La région est donc formée de
plateaux élevés entrecoupés de vallées profondes,
de bassins d’effondrements et de volcans. Ces
derniers forment la chaîne des Puys sur laquelle
s’alignent 80 dômes et cratères sur plus de
30 km. LAuvergne, qui subit une certaine activité
sismique, est dorénavant classée en zone 2
(risque faible) sauf le Puy-de-Dôme qui est réfé-
rencé en zone 3 (risque modéré).
Les reliefs génèrent de forts contrastes clima-
tiques et thermiques sur l’essentiel du territoire.
La région volcanique bénéficie d’un climat mon-
tagnard avec des hivers rigoureux faisant appa-
raître régulièrement la neige et le gel. L’été, les
LES PATHOLOGIES EN…
Terre de contrastes, lAuvergne est
formée de hauts plateaux qui encadrent
des massifs volcaniques et des fossés d’effondrements.
Les variations d’altitudes génèrent des hivers rigoureux et
des étés très chauds. Remaniés par les volcans, les sols
sont souvent hétérogènes. Ces spécificités sont la cause
de nombreux tassements différentiels, donc de fissurations
en maison individuelle, mais aussi de pathologies
émergentes concernant les pompes à chaleur.
Souvent négligée par les constructeurs et les architectes, la garde au sol n’est pas respectée entre le bas de
l’enduit et la terre. Les maîtres d’ouvrage préfèrent, pour des raisons esthétiques, aligner le niveau intérieur et
extérieur de la maison au lieu de laisser une bande en bas de la façade.
Bénins mais inesthétiques, les décollements d’enduits en pied de façade sont essentiellement liés au non-
respect des règles relatives à la garde au sol. L’humidité de la terre remonte dans l’enduit qui finit par se décoller
par plaques entières.
2
1
TEXTE: MARIE-PIERRE JOUAN
PHOTOS: JEAN-CHRISTOPHE
CHARPY, AQC
1
Photos Jean-Christophe Charpy
AUVERGNE
2
28
QUALITÉ CONSTRUCTION
N° 128
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011
PATHOLOGIE PRÉVENTION
journées sont parfois très chaudes et les nuits
très fraîches. Le brouillard et la pluie sont le lot
commun des autres saisons. Tenues à l’ombre,
les vallées sont souvent froides.
En 2000, lAuvergne a renoué avec la croissance
démographique. En janvier 2008, elle comptait
1 341 863 habitants, soit 2,1 % de la population
nationale. Inégalement répartie sur le territoire,
la population se partage entre le Puy-de-Dôme en
forte croissance et les trois autres départements
nettement moins peuplés et où la moyenne d’âge
est plus élevée. Aujourd’hui, l’aire urbaine de
Clermont-Ferrand concentre plus d’un tiers de la
population régionale.
Échantillon
des désordres Sycodés
Les résultats de l’étude Sycodés sont donnés, entre
autres, par année d’apparition à partir d’un échan-
tillon de plus de 145000 désordres, dont environ
plus de 2300 sont apparus en Auvergne entre 1995
et 2009. Recensés dans les bâtiments neufs
construits entre 1986 et 2009, ces désordres repré-
sentent pour la région un coût total de réparation
de près de 12,2 millions d’euros, soit un coût moyen
de 5270 euros, contre 4740 euros pour le coût
moyen de réparation en France.
Globalement, les coûts relatifs de désordre (CRD) (1)
de lAuvergne sont plus élevés que ceux de l’ensemble
du pays. Dans la région, 5,6 % du coût de construction
en moyenne est consacré à la réparation des dé-
sordres à caractère décennal contre 3,5 % en France,
quelle que soit la destination des bâtiments. Cette
disparité s’explique, en partie, par la diversité des
destinations des constructions sur le territoire
régional. Ainsi, là où le logement individuel et les
bâtiments agricoles ou de stockage sont les plus
nombreux, les CRD sont plus élevés puisque les
coûts de constructions sont inférieurs à ceux des
autres catégories de bâtiment. Il est à noter que dans
la région, de nombreux lots présentent un CRD su-
périeur à ceux du pays, il s’agit des lots «Fondations»,
«Structure», «Couverture charpente», «Toiture-
terrasse», «Menuiserie» et « Autres équipements».
À titre d’information, dans la région de lAuvergne,
près de 6580 logements ont été autorisés en 2009,
soit quasiment 2 % du nombre total de logements
autorisés en France; ce chiffre représente près de
731270 m2, soit 2,26 % des surfaces autorisées en
France sur la même année – deux indicateurs en
nette baisse par rapport à 2008 (2).
Les désordres majeurs
Fondations superficielles: les tassements diffé-
rentiels des sols d’assise des fondations, dus à la
sécheresse qui a sévi en Auvergne pendant une
douzaine d’années, ont eu des conséquences sur
le bâti. Ces sinistres affectent particulièrement
le Puy-de-Dôme et lAllier, deux zones aux ar-
giles sensibles aux variations de teneur en eau.
Ces tassements induisent des fissurations dans
les structures des maisons individuelles et des
tassements de dallages, surtout dans les mai-
sons construites de plain-pied. En plus de ces
zones argileuses, les fondations superficielles
sont souvent inadaptées aux sols hétérogènes et
aux reliefs qui caractérisent la région, et gé-
nèrent le même type de désordre. Le renfor-
cement du bâti introduit par la réglementation
sismique, qui impose un meilleur
Selon l’Observatoire Sycodés,
les désordres les plus nombreux
en Auvergne concernent les
façades à base de maçonnerie en
blocs de béton, système constructif
dominant dans les maisons
individuelles de la région.
Ils représentent 15,3 % de l’effectif
total des désordres régionaux sur
la période 1995-2009, soit une
proportion massivement supérieure
à celle observée à l’échelle
nationale (11,7 %). Les causes de
désordre portent majoritairement
sur les enduits.
Sur un carrelage, la fissuration
se développe linéairement dans
diverses directions, notamment
aux emplacements les plus
sensibles: angles rentrants ou
saillants, charge concentrée,
passage de porte…
4
3
(1) Part du coût de réparation des désordres, exprimé en % du coût de construction, dans des bâtiments construits entre 1996 et 1999 et sinistrés
respectivement entre 1996 et 2009, c’est-à-dire durant toute la période de garantie décennale.
(2) Source: Sit@del 2 – période 2009, consultable en ligne sur http://developpement-durable.bsocom.fr/statistiques.
3
4

Désordres par génération de construction
Coût relatif de désordre (CRD) – Tous secteurs en %
Coût de réparation par rapport au coût de construction – tous deux actualisés par l’Indice du coût de la
construction (ICC) moyen 2009. Le CRD est exprimé selon les générations de construction 1996, 1997, 1998 et
1999, c’est-à-dire que les bâtiments sinistrés ont été construits respectivement en 1996, 1997, 1998 et 1999.
Source : Sycodés régional Auvergne 2010
Auvergne
1996
1997
1998
1999
France métropolitaine
1996
1997
1998
1999
Viabilité
4,4
2,6
2,9
2,5
3,4
3,3
3,4
3,7
Fondations
11,5
12,4
16,9
18,2
9,6
9,5
9,6
10,4
Structure
6,2
4,0
5,2
8,9
6,5
7,6
7,0
5,6
Couverture
charpente
4,6
6,6
6,8
5,5
2,9
3,2
3,2
3,1
Toiture
terrasse
2,6
3,0
2,0
3,2
1,4
1,0
1,0
1,0
Façade
3,5
2,8
2,8
2,6
2,2
2,4
2,5
2,7
Menuiserie
1,6
1,5
4,3
4,5
1,7
1,9
1,9
1,4
Partition
revêt. int.
3,1
2,3
3,3
3,5
2,7
2,9
3,0
3,1
Équip.
climatique
2,7
3,5
4,6
2,1
2,0
2,1
2,2
2,2
Autres
équip.
1,8
1,3
2,4
3,6
1,3
1,6
1,7
1,5
Ensemble
4,6
4,7
5,7
5,6
3,3
3,5
3,5
3,5
Photos AQC
29
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011
N° 128
QUALITÉ CONSTRUCTION
1
Point de
vue de
l’expert
Jean-Christophe
Charpy, vice-président
d’Ixi-Groupe.
«Aujourd’hui, le secteur
du bâtiment fait appel à plus
de technologies que par le
passé. Afin de pouvoir
réaliser des économies sur le
coût de construction avec un
coût de main d’œuvre moins
onéreux, une partie de la
construction a été transférée
vers l’industrialisation.
Mais parallèlement, avec
la complexification des
réglementations, nous avons
besoin de gens de plus en
plus qualifiés. Or, il y a chez
certains exécutants des
méconnaissances dans leur
propre métier mais
également de manière plus
accrue vis-à-vis du travail
des autres corps d’état qui
gravitent autour d’eux. Pour
aborder les phénomènes,
les comprendre et pouvoir
les mettre en application,
la formation doit être plus
solide. Certes, certaines
entreprises font beaucoup
d’efforts pour former leur
personnel, mais les
techniques évoluent
rapidement et souvent plus
vite que la mise en place des
formations. Ce qui manque
le plus, me semble-t-il, c’est
une formation aux interfaces
entre les différents corps
d’état. Ce problème
deviendra crucial lors de
la mise en application des
multiples contraintes de la
RT 2012. Y sommes-nous
prêts? Par ignorance,
un intervenant peut, par
exemple, gâcher l’étanchéité
à lair et/ou l’isolation
phonique mise en place par
un autre intervenant.
Dans le cadre de l’étanchéité
à lair de la construction en
arrivant sur le chantier,
chaque exécutant doit
imaginer qu’il travaille
autour d’un ballon de
baudruche qu’il ne faut
surtout pas percer.
Ainsi, une formation qui
permettrait à chacun de
comprendre ce qui se passe
avant et après son passage
contribuerait à développer
la qualité globale du bâti.
Dans ce but, les équipes
doivent être sensibilisées
à lautocontrôle.
La qualité a un prix et il faut
accepter de payer plus cher
pour pouvoir former les
gens, afin de les rendre plus
opérationnels et également
plus soucieux du résultat
que doivent fournir les
autres corps d’état.»
raidissement des structures, pallie certaines
carences techniques d’origine. Néanmoins, le
principal souci reste l’absence d’étude de sol
préalable, d’autant plus préjudiciable que le
sous-sol de la région est hétérogène et qu’elle
est soumise à des aléas sismiques.
Revêtements de façade: le plus souvent bénins,
les désordres des enduits monocouches sont
peu pris en compte par les compagnies d’assu-
rances car ils n’affectent ni la solidité, ni l’im-
propriété à la destination de l’ouvrage. Les
déclarations portent principalement sur de la
microfissuration, ou des décollements d’enduit
hydraulique en partie courante consécutifs à
une mauvaise préparation du support. Bien
qu’elles soient récurrentes, les microfissures
ne peuvent être imputées à des malfaçons car
les intervenants respectent de plus en plus l’in-
corporation d’armatures dans le corps d’enduit.
Elles sont inhérentes à la construction. Les
décollements d’enduits en pied de façade sont
essentiellement liés au non-respect des règles
relatives à la garde au sol de l’espace à laisser
entre la base de l’enduit et le sol fini. Cet aspect
est souvent négligé par les constructeurs et les
architectes pour des raisons esthétiques, d’au-
tant que les désordres ne se révèleront que plu-
sieurs années après la réception.
Revêtements de sol carrelés : les sinistres
concernent les sols carrelés posés en maisons in-
dividuelles et dans l’habitat collectif. L’apparition de
fissurations multidirectionnelles dans le carrelage
est un désordre récurrent depuis une quinzaine
d’années dans la région. Elle est due au retrait dif-
férentiel de la forme de pose. Cependant, ce type
de sinistre devrait être en recul depuis que la pose
de carrelage collé a été imposée, notamment sur
les chauffages par le sol qui se multiplient. La
compression des délais d’exécution est une cause
souvent avancée face à ce phénomène de retrait
différentiel mal maîtrisé. Pourtant, on le constate
même lorsque les délais sont respectés. Éga-
lement souvent incriminée, la mise en œuvre du
chauffage par le sol – et plus particulièrement les
délais de mise en chauffe – nous paraît devoir
être mise hors de cause. En effet, les mêmes dé-
sordres apparaissent dans nombre de maisons de
la région aussi bien dans leurs zones chauffées
par le sol que dans les autres zones. Et ce, toutes
choses étant égales par ailleurs: même interve-
nants, mêmes contraintes climatiques, même
support, même mode opératoire, etc.
Malgré les recommandations du DTU 26.2/52.1 (3),
le tassement différentiel de la forme de pose
sur l’isolant phonique et un simple film polyane
provoque encore de la fissuration dans le carre-
lage. Bien que mince, cette interposition iso-
lante ou pas peut provoquer des fissurations
avec des désaffleurs coupants qui entraînent
des restaurations relativement lourdes finan-
cièrement. Des carreaux émaillés et de faible
épaisseur aggravent les dégradations car leurs
bords sont immédiatement coupants. En règle
générale, l’économie des projets conduit à ne
pas respecter les temps de séchage et à
marcher trop tôt sur les revêtements carrelés,
ce qui constitue des causes aggravantes d’ap-
parition des sinistres.
Les pathologies émergentes
Les pompes à chaleur air-air: mis à part
quelques défauts d’installation, la tendance
lourde des pathologies concerne des défauts de
conception. Dans les sinistres observés, le
(3) Norme NF P61-203 Partie commune au DTU 26.2 et au DTU 52.1 – Mise en œuvre des sous-couches
isolantes sous chape ou dalle flottante et sous carrelage – Cahier des clauses techniques (décembre 2003).
Norme NF DTU 26.2 Travaux de bâtiment – Chapes et dalles à base de liants hydrauliques (avril 2008).
Norme NF DTU 52.1 Travaux de bâtiments – Revêtements de sol scellés (novembre 2010).
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QUALITÉ CONSTRUCTION
N° 128
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011
PATHOLOGIE PRÉVENTION
2
dimensionnement des Pac est souvent inadapté
aux locaux à chauffer. Sous-dimensionnée, la
pompe à chaleur manque de puissance calori-
fique en période hivernale et n’arrive pas à four-
nir les températures nécessaires. Les dégi-
vrages sont plus fréquents et les appoints se
déclenchent plus vite, ce qui pénalise le ren-
dement annuel de l’installation. L’inadaptation
des pompes à chaleur air-air est également liée
au relief de la région: l’altitude est insuffi-
samment prise en compte. Or, malgré les per-
formances annoncées par les fabricants, force
est de constater qu’au-delà d’une certaine
altitude ces matériels sont inadaptés aux impor-
tantes saisons froides et ne sont pas assez puis-
sants pour assurer le confort demandé. «Il est
illusoire de vouloir obtenir des résultats en termes
de rendement Pac air-air classique lorsque les
durées des périodes de gel sont importantes,
notamment en fonction de laltitude», insiste Jean-
Christophe Charpy, vice-président d’Ixi-Groupe.
Les Pac à géothermie horizontale: en Auvergne,
les périodes froides sont assez longues. Au-delà
d’un certain nombre de jours, les capteurs hori-
zontaux installés sur des terrains trop exigus pour
la Pac, n’arrivent plus à récupérer suffisamment
de calories pour assurer un fonctionnement
correct. Les caractéristiques des sols jouent éga-
lement un rôle important dans le rendement. Cet
aspect n’est que très peu pris en compte au stade
de l’étude et du dimensionnement, car il néces-
site une analyse fine et complexe. Les acquéreurs
s’en aperçoivent dès le premier hiver lorsque la
température plafonne à 15 °C dans la maison
en période de gel. Les réparations sont souvent
onéreuses. Qu’il s’agisse de Pac air-air ou géo-
thermiques, la cause essentielle des dysfonction-
nements est due à un déficit d’étude préalable. Les
calculs ne sont pas ou mal faits, ou souvent réa-
lisés de manière empirique à partir d’abaques
fournis par le fabricant. Des fournisseurs peu
scrupuleux mettent aussi en avant des perfor-
mances qu’ils savent ne pas pouvoir atteindre.
Analyse des causes régionales
Un grand nombre de pathologies recensées en
région Auvergne découle d’un manque d’étude
préalable des sols. La région est constituée des
roches les plus anciennes et les plus jeunes de
France, qui ont été édifiées et remaniées par les vol-
cans pour former de multiples reliefs. LAuvergne
renferme donc non seulement des zones sensibles
au retrait/gonflement des argiles, mais aussi beau-
coup de sols hétérogènes. De plus, la sécheresse
sévit en région depuis 1989. Bien qu’un répit se soit
manifesté pendant six ou sept ans avec des étés un
peu moins chauds, et que des périodes de précipi-
tations soient venues corriger les déficits anté-
rieurs, des records d’aridité ont encore été loca-
lement relevés en plaine cette année.
Toujours active, lAuvergne est entièrement sou-
mise aux aléas sismiques avec deux types d’in-
tensité répertoriés, faible et modérée. Sur les
coteaux, la présence de pentes associées à un
sous-sol hétérogène est un sujet de préoccupa-
tion concernant les fondations. L’appréciation de
la nature, de la topographie et de la tenue des
sols est insuffisante et constitue la principale
cause du manque d’adaptation des constructions.
Les pathologies trouvent aussi leur origine dans le
climat très typé de la région. LAuvergne présente
d’importants contrastes climatiques générés par
le relief. Sur l’essentiel du territoire régional, la ten-
dance continentale accroît l’amplitude thermique
entre l’été et l’hiver. À altitude égale, les hivers sont
plus froids et beaucoup plus secs et les étés plus
chauds. La température peut dépasser 40 °C en
plaine. Les épisodes de gel et de dégel sont plus ré-
manents qu’ailleurs et constituent un phénomène
aggravant vis-à-vis des fissurations des
Ce graphique présente la
répartition en % du nombre des
12 éléments d’ouvrage cause des
désordres, qui sont les plus
fréquents parmi les désordres
signalés dans la région Auvergne
pour les maisons individuelles.
Ce graphique présente la
répartition en % du coût de
réparation des 12 éléments
d’ouvrage cause des désordres,
dont les montants de réparation
sont les plus importants parmi
les coûts signalés dans la région
Auvergne pour les maisons
individuelles.
Source: Sycodés régional
Auvergne 2010
2
1
“Un grand nombre de pathologies
recensées en région Auvergne découle
d’un manque d’étude préalable des sols

31
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011
N° 128
QUALITÉ CONSTRUCTION
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QUALITÉ CONSTRUCTION
N° 128
SEPTEMBRE / OCTOBRE 2011
PATHOLOGIE PRÉVENTION
enduits de façade. Concernant l’installation
des Pac air-air, l’altitude du lieu d’installation et les
conditions climatiques afférentes ne sont pas
suffisamment prises en compte. Enfin, sur le
chapitre de l’étanchéité à l’air des bâtiments, une
solide formation aux futures règles de construc-
tion induites par la RT 2012 est indispensable pour
éviter des soucis potentiels.
Les axes de prévention
Les axes prioritaires de prévention liés aux dé-
sordres constatés en Auvergne sont:
encourager fortement à réaliser une étude de sol
préalable par un bureau d’études spécialisé, y
compris pour les maisons individuelles dès lors
qu’elles sont situées en zone argileuse ou sur une
pente de coteau. Il serait souhaitable que les
études des plans d’expositions aux risques
(sécheresse, glissement de terrain…) lancées par
les villes et les communes voici quatre, cinq ans,
soit publiées et mises en vigueur. Il est à noter que
l’application de la nouvelle réglementation sis-
mique aura un effet bénéfique, notamment sur les
problèmes récurrents de fissuration liés aux
tassements de fondations, en offrant une
meilleure rigidité au bâti. Parmi les précautions
essentielles recommandées par cette réglementa-
tion, notons par exemple le choix du site d’implan-
tation du bâtiment et le choix des matériaux;
inciter fortement à réaliser une étude ther-
mique préalable à l’installation d’une Pac air-air
ou d’une Pac à géothermie horizontale. Seul un
bureau d’études thermiques est capable d’ap-
précier tous les paramètres en vue d’assurer le
meilleur rendement de l’installation. Un dia-
gnostic sérieux prend en compte les orienta-
tions, l’altitude, la dimension du terrain, l’isola-
tion du bâti, l’état des menuiseries, etc. ;
respecter les règles relatives à la garde au sol
de l’espace à laisser entre la base de l’enduit et
le sol fini, et accepter ce changement d’aspect
esthétique.
Enfin, notons que la sortie attendue d’une étude
réalisée par la SMABTP devrait apporter des ré-
ponses au problème des carrelages posés sur
isolant phonique en maison individuelle et en
collectif.
Avec la collaboration de Jean-Christophe Charpy
“Il est à noter que l’application de la nouvelle
réglementation sismique aura un effet bénéfique,
notamment sur les problèmes récurrents de
fissuration liés aux tassements de fondations, en
offrant une meilleure rigidité au bâti”
Fissuration de mur due à des
périodes de sécheresse.
Photo AQC
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