
LEPTOSPIROSE
Le réservoir de la leptospirose clinique est représenté par les rats, mais également d’autres animaux, chiens, chats,
porcs, chevaux, porteurs d’autres types de leptospire.
L’inoculation ou la transmission se fait rarement par morsure de ces animaux, le plus souvent par un contact avec une
eau souillée par les urines contaminées des animaux précédents.
Ceci se fait donc à l’occasion :
- de baignades dans des lacs, dans des rivières,
- de pêche,
- de travaux d’agriculture,
- d’arrosage
- ou de travaux de voierie et d’égouts
- de contacts étroits avec animaux
Clinique
La leptospirose réalise un tableau souvent sévère avec ictère, thrombopénie, insuffisance rénale d’où son appellation
de leptospirose ictéro-hémorragique.
Toutefois, des formes plus frustes et plus atypiques sont décrites : pseudo-grippales, hépatites, ménigites.
L’incubation est de 4 à 14 jours, après pénétration cutanée par plaie ou excoriation.
Le début est franc et brutal :
- fièvre élevée : 39°-40°,
- frissons, état toxi-infectieux avec tachycardie, hypotension artérielle
- syndrome algique : myalgies importantes, céphalées,
- vaso-dilatation diffuse et injection conjonctivale, réalisant un érythème diffus.
Rapidement, va s’installer une triade associant :
- un syndrome méningé fruste avec céphalées, fièvre : le liquide céphalo-rachidien montre un profil de type
lymphocytaire pseudo-viral,
- un ictère intense, progressivement croissant (ictère mixte rétentionnel et hémolytique) associé à une
hépatomégalie. Les transaminases sont peu augmentées.
- Une insuffisance rénale, associant protéinurie, leucocyturie, oligo-anurie, souvent favorisées par une
hypotension. Cette insuffisance rénale sera d’évolution favorable.
La thrombopénie est souvent rencontrée et peut être responsable d’hémorragie. On note également la possibilité de
myocardite avec troubles du rythme cardiaque, une atteinte oculaire avec uvéite, kératite. Une pneumopathie est
également possible avec pneumopathie interstitielle, poumon de choc.
Il s’agit d’une maladie souvent sévère responsable d’une perte de poids importante, d’une asthénie prolongée et d’une
chute des cheveux.
Au plan biologique, on note souvent une hyperleucocytose à Polynucléaires, une élévation de la CRP ; l’isolement du
leptospire peut être réalisé avant l’antibiothérapie dans le LCR, dans le sang et dans les urines. Ceci requiert un milieu
spécialisé.
La sérologie est positive à partir du 10
ème
jour ; c’est une sérologie très fiable ; le taux d’anticorps varie de 100 à 1/100
000. La sérologie peut se négativer en cas d’antibiothérapie précoce.