ÉTOILES ET PLANÈTES
Par une belle nuit d’été, sans lune, est-il rien de plus saisissant que le spectacle du
ciel quand les étoiles sans nombre se détachent sur un fond presque noir ? Le plus
souvent nous nous contentons de jeter un regard rapide sur cette voûte merveilleu-
sement belle et d’admirer un instant la beauté de la Création. Mais si nous réfléchis-
sons un peu à l’immense étendue et à la profondeur sans fond de cet univers que
fouille indéfiniment la science, notre esprit est comme saisi de vertige.
Voici en effet ce que nous en disent les savants :
A l’œil nu on distingue que, parmi les astres innombrables, quelques-uns ont une
lumière fixe comme celle d’une lampe posée sur une table : ce sont les planètes. Les
autres ont une lumière changeante, des éclats continuels et irréguliers, comme la
lanterne d’une voiture en marche agitée par les cahots qui la secouent sur la route, et
même des changements de couleur : ce sont les étoiles.
Dans les puissantes longues-vues des astronomes, les planètes apparaissent comme
de petits ronds, bien petits, bien pâles, mais qui ont une largeur assez visible, et
qu’un fil très fin ne recouvre pas.
Au contraire, les étoiles apparaissent, dans les longues-vues les plus puissantes,
comme de simples points brillants, et, la plus éclatante est masquée complètement
par un fil d’araignée tendu...
La science nous explique ces différences : c’est que les planètes sont beaucoup,
beaucoup moins éloignées de nous que les étoiles, dans l’infini sans fond et sans
limite où tout cela roule et se déplace.
Il y a d’autres différences entre les planètes et les étoiles. Tout d’abord ces der-
nières sont, comme le Soleil, d’immenses globes en feu ; au contraire, les premières
sont bien plus petites et ont, comme la terre qui est une planète, une écorce refroi-
die, généralement solide et froide, et ne brillent que parce qu’elles nous renvoient la
lumière reçue du soleil.
Et puis, les étoiles (y compris le Soleil) ne changent pas de position les unes par
rapport aux autres. Les planètes, elles, tournent autour du Soleil en courant chacune
sur une grande courbe, presque un cercle, qu’elles parcourent indéfiniment.
Il faut mettre la Lune à part ; c’est une planète si l’on veut, mais tournant autour
de la Terre au lieu de tourner directement autour du Soleil. Puis elle est relativement
très près de nous, et c’est pourquoi elle paraît si grosse alors qu’elle est plus petite que
les autres planètes et 49 fois plus petite que la Terre II y a aussi d’autres lunes, tour-
nant autour d’autres planètes que la Terre et entraînées par elles dans leur course
autour du Soleil.
Le dernier, le Soleil, est semblable aux étoiles ; mais, infiniment plus près de nous,
il nous éclaire de sa lumière et nous réchauffe de sa chaleur au lieu de nous appa-
raître comme un simple point brillant : il est 1 million 300.000 fois plus gros que
la Terre.
La planète la plus proche du Soleil s’appelle Mercure ; elle reste à une distance
moyenne du Soleil de 14 millions et demi de lieues, en nombres ronds (lieues de 4
kilomètres).
Vient ensuite Vénus, l’astre brillant qui précède le Soleil le matin ou le suit le soir
suivant l’époque de l’année. Elle est à une distance de 27 millions de lieues du Soleil.
La Terre, notre propre planète, est à 37 millions de lieues ; Mars, à 58 millions de
lieues ; Jupiter, à 194 millions de lieues ; Saturne, à 365 millions de lieues ; Uranus,
à 717 millions de lieues et Neptune, à 1.123 millions de lieues.
Pour nous donner une idée de ces effroyables distances, supposons un train rapide
partant de la Terre tout droit pour Neptune au moment où ces deux planètes sont,
sur le cercle qu’elles parcourent, le plus près l’une de l’autre. Ce train, en ne s’arrê-
tant jamais, mettrait environ 180.958 jours, soit tout près de 500 ans, pour son
Reconnaître une étoile d’une
planète...
Almanach 1911 : P. 95