NOTE DE SYNTHÈSE
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Rédacteur 2016
Concours externe et interne
L’économie mondiale approche-t-elle d’une crise similaire à celle de 2008 ? À l’aide du dossier ci-joint, vous
ferez le point sur la situation actuelle de l’économie mondiale et discuterez les similitudes et/ou divergences
avec la crise de 2008.
LISTE DES DOCUMENTS JOINTS
1. Interview de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France
www.banque-france.fr Europe 1 13/01/2016 3 pages
2. Interconnexions et risque de contagion dans le secteur bancaire européen
S. Gabrieli, D. Salakhova et G. Vuillemey www.banque-france.fr Avril 2015 4 pages
3. Is this really 2008 all over again?
www.economist.com 07/01/2016 3 pages
4. La situation économique mondiale à l’été 2015 : l’activité mondiale ralentirait en 2015, dans le
sillage des économies émergentes
L. François, B. Guannel, T. Gillet, J. Lecumberry, Y. Padieu, A. Tavin www.tresor.economie.gouv.fr
Septembre 2015 8 pages
5. George Soros Sees Crisis in Global Markets That Echoes 2008 A. Ondaatjie et A. Haigh
www.bloomberg.com 07/01/2016 2 pages
6. Le FMI plus pessimiste pour la croissance mondiale Anne Cheyvialle
www.lefigaro.fr 19/01/2016 2 pages
7. L’OCDE toujours plus pessimiste pour l’économie mondiale
http://lexpansion.lexpress.fr 09/11/2015 2 pages
8. Bill Gross went to see « The Big Short » and thinks the same thing is happening all over again
Matt Turner http://uk.businessinsider.com 07/01/2016 1 page
9. Crise financière, les questions qui se posent
www.lesechos.fr 11/02/2016 4 pages
10. Comprendre la chute du yuan chinois en 3 questions Mathilde Damgé
www.lemonde.fr 14/01/2016 2 pages
11. Pourquoi le pétrole continue de chuter Anne Feitz
www.lesechos.fr 14/01/2016 1 page
12. Interview de François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France
www.banque-france.fr BFM Business 10/02/2016 4 pages
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13/01/2016
Interview de François Villeroy de Galhau, gouverneur
de la Banque de France
« Cest le moment davoir une mobilisation générale
pour la croissance et pour lemploi »
Europe 1 13 janvier 2016
THOMAS SOTTO
Jean-Pierre ELKABBACH, vous recevez ce matin François VILLEROY DE GALHAU, cest le
tout nouveau gouverneur de la Banque de France. Messieurs, cest à vous.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et cest sa première intervention publique. Merci et bienvenue. François VILLEROY DE
GALHAU, bonjour.
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Bonjour Jean-Pierre ELKABBACH.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Le monde est de plus en plus inquiet. Lannée 2016, Monsieur VILLEROY DE GALHAU,
va-t-elle reproduire la crise de 2008 et même en pire ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Non.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Non ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
2016 ne sera pas la répétition de 2008. Vous savez, ce ne sont pas toujours ceux qui parlent le
plus fort ou le plus noir qui ont raison après coup. Beaucoup de choses ont changé depuis 2008 et,
en particulier, nous avons aujourdhui un système financier dans le monde qui est plus solide, sur
lequel nous avons mis des règles de sécurité plus fortes. Il y a une reprise progressive -nous
allons en parler- dans la zone euro et en France ; il y a une transformation en Chine. Mais non,
ceux qui nous prédisent des risques financiers comme en 2008 ont tort.
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13/01/2016
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Les leçons de 2008 ont été tirées selon vous, mais la planète avec une croissance dà peine 2,5 %
flirterait avec une récession qui nous pend au nez. Cest ce quon lit, quon entend. Est-ce que
cest vrai ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Les chiffres de croissance pour 2016 sont plutôt supérieurs dans lensemble à ce 2,5 que vous
avez cité. Quand on regarde la zone euro et la France, qui nous intéresse le plus directement, nous
aurons plus de croissance en 2016 quen 2015.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais qui reste faible.
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
En zone euro, nous devrions être autour de 1,7 % après 1,5 % en 2015. Cest un progrès mais cela
nest pas encore assez. En France, nous devrions avoir 1,4 %. Et au milieu de cela, la Chine se
transforme, cest vrai.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et en 2017, la Banque de France avait prévu 1,6. Vous confirmez ces chiffres ? On verra si cela
permet de lutter ou pas contre le chômage.
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Sur 2017, nous aurons le temps dactualiser la prévision mais nous sommes en Europe et en
France dans un mouvement de reprise qui est incontestable, qui tient bon malgré les attentats de
novembre dernier mais qui nest pas suffisant. Il faut amplifier cette reprise pour pouvoir gagner
contre le chômage.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Vous avez parlé des attentats, monsieur le gouverneur de la Banque de France. Est-ce quil y a un
effet du terrorisme sur lactivité économique française ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Notre analyse -nous avons publié hier une note sur la situation en décembre- est quil y a eu un
effet temporaire de ralentissement. Mais cet effet est en train de seffacer et cela ne devrait pas
modifier notre prévision à 1,4 % en 2016.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
En Chine, les principales bourses gringolent, en particulier celle de Shanghaï. On dit que les
capitaux fuient ; la croissance annuelle, qui était de 9 %, descend à 7 et ça cest officiel, mais elle
serait plutôt tombée à 3-4. Est-ce que la peur, cest que la Chine exporte sa crise vers nous ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Quest-ce qui se passe en Chine ? Il y a une transformation complète du modèle chinois, dun
modèle avant tout tourné vers les exportations -vous vous souvenez quon se plaignait dailleurs
que la Chine inondait le monde- vers un modèle plus tourné vers la consommation intérieure, vers
la demande des ménages chinois. Un modèle qui soit aussi moins polluant. Cest plutôt une
bonne chose et cela devrait se traduire par une croissance en 2016 qui restera élevée, probable-
ment entre 6 et 7 %. À lintérieur de cette transformation, la Bourse de Shanghaï par exemple a
été très mal gérée. Il y a eu sur-spéculation jusquà lété dernier ; elle avait beaucoup trop monté.
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Puis des coupe-circuits ont été mis en place, qui ne fonctionnaient pas. Mais la Bourse de
Shanghaï, cest une petite partie de la transformation chinoise.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Mais vous ne dites pas que la Chine peut être durablement un continent malade. Ce nest pas ça.
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
La Chine a plus de 6 % de croissance ; la Chine est une puissance économique mondiale qui ne
cesse de monter. Tout cela ne traduit pas une maladie grave.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Un des soucis est : est-ce que la Chine peut stopper ou réduire la croissance française et
européenne dont vous venez de parler ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
La France est plutôt moins exposée que dautres à un ralentissement chinois, parce que nos
exportations vers la Chine sont plus limitées. Donc, la croissance française et la croissance
européenne, soyons clairs, dépendent dabord de nous-mêmes, y compris des réformes que nous
allons faire.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
« Que nous allons faire ». Pourquoi ? Vous êtes sûr quon va les faire ?
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Des réformes sont souhaitables. Un mot à ce propos : la victoire contre le chômage, ce nest pas
une succession de sprints et darrêts ; cest une course qui se gagne dans la durée, avec beaucoup
de continuité et beaucoup desprit déquipe. Et comme nous avons des conditions très favorables,
avec des taux dintérêt bas, un prix du pétrole qui est très bas, Jean-Pierre ELKABBACH, trente
dollars…
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Très bas, le plus bas de lannée.
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Cela, cest une bonne nouvelle pour la croissance française. Nous avons un taux de change de
leuro qui est favorable. Voilà, cest le moment davoir une mobilisation générale pour la
croissance et pour lemploi.
JEAN-PIERRE ELKABBACH
Et vous la voyez venir. Vous avez parlé des taux dintérêt bas, mais hier dans votre symposium à
la Banque de France -vous avez des tas de têtes spécialisées- vous avez dit : « Les taux dintérêt
ultra-bas trop longtemps risquent de créer des bulles ». Et quand on entend le mot « bulle », on
tremble et on comprend « crise ».
FRANÇOIS VILLEROY DE GALHAU
Ce que jai dit, pour être précis, cest que des taux dintérêt trop bas trop longtemps -et je
souligne le « trop longtemps »- pourraient présenter des risques éventuels pour demain. Cela
nest pas le cas aujourdhui. Nous avons des taux dintérêt bas en zone euro parce que cest cela
quil faut avoir pour faciliter le bon financement des ménages et des entreprises, pour la
croissance en zone euro.
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Avril 2015
Rue de la Banque
5 Avril 2015
Interconnexions et risque de contagion dans le secteur
bancaire européen
Silvia GABRIELI
Direction de la Stabilité financière
Dilyara SALAKHOVA
Direction des Études monétaires
et financières
Guillaume VUILLEMEY
Direction des Études monétaires
et financières
Cette lettre présente le sultat de travaux
de recherche menés à la Banque de France.
Les idées exposées dans ce document
reflètent l’opinion personnelle de leurs auteurs
et
n'expriment pas nécessairement la position de la Banque de France. Les éventuelles erreurs
ou
omissions sont de la responsabilité
des auteurs.
Dans le cadre de travaux menés à la Banque de France sur la stabilité financière, un outil a été
développé qui permet d’analyser l’influence d’interconnexions dues aux relations financières
entre les groupes bancaires européens sur le risque de diffusion d’un choc au sein du
système
bancaire. Ce modèle permet d’évaluer la résilience du secteur bancaire européen dans son
ensemble ainsi que les caractéristiques individuelles qui rendent une banque plus « vulnérable »
à la contagion ou plus « dangereuse » pour ses contreparties. De façon générale, l’analyse
révèle que l’impact estimé de la contagion est très hétérogène
et fonction de l’identité de la
banque faisant défaut ainsi que de la structure du réseau de relations financières entre les
banques au
moment du faut. Ainsi, en 2008, pour un scénario de stress de marché
relativement faible, le défaut de la banque la plus systémique, après contagion, aurait causé des
pertes égales à 13 % du capital Common Equity Tier 1 (CET1) du système bancaire.
Cependant, pour
quelques cas extrêmes, les pertes auraient pu atteindre jusqu’à 30 %
du capital
du système (soit 300 milliards d’euros) et entraîner le
défaut de quatorze autres
établissements. Si, de 2009 à 2012, des
vulnérabilités importantes ont persisté pour les
banques de certains pays, les résultats montrent que le système bancaire européen est
devenu
progressivement plus résilient au risque de contagion lié aux
expositions financières
interbancaires.
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