ECOLOGIE EVOLUTION ADAPTATION DIVERSITE DU VIVANT Professeur A.Meinez I - ORIGINE DE LA VIE Quelle est l’origine de la vie ? Les premiers philosophes grecs se posaient déjà la question. C’était donc un des questionnements philosophiques principaux, à tel point qu’il fût ancré dans le monde des religions. Nous allons voir dans ce cours l’origine de la vie tels que les scientifiques la voient, de façon théorique et nondogmatique. Nous rentrons avec l’étude de cette théorie dans le domaine de la biologie théorique, tellement existent d’hypothèses, de réflexions philosophiques et de questionnements sur le sujet, à la différence des autres domaines de la biologie, qui relèvent des sciences exactes. Nous allons donc donc beaucoup se poser beaucoup de questions, dont la plupart resteront sans réponse. QU’EST CE QUE LA VIE ? Qu’est ce qu’une définition de la vie, une définition d’un être vivant ? Durant des millénaires, on considère de façon philosophique et spirituelle que la vie correspond à la créature, dérivant de la création « divine », quelle que soit la religion., catholicisme, bouddhisme… Selon une étude, il reste encore en France 20% de personnes soutenant la thèse créationniste. Aux Etats Unis, 60% le sont, et ces derniers temps, les créationnistes étant en grand questionnement, sont obligés, en parallèle de la lecture de la genèse, de citer la thèse scientifique. Ce pourcentage diminue, étant dû aux nouveaux créationnistes, les ID « intelligent design ». Ces derniers admettent la théorie de l’évolution, jusqu’au stade actuel de l’évolution, d’un équilibre si parfait que la thèse de l’induction divine est soutenue. Nous allons voir par la suite que la vie s’est formée lors d’aléas et d’évènements positifs et négatifs, retirant un peu du « prestige » de la création et de sa spiritualité de par la vision pragmatique des choses. PREMIERE DEFINITION DE L’ETRE VIVANT Au niveau scientifique, nous pouvons définir la vie à travers de deux caractéristiques : • • Tous les êtres vivants sont constitués de cellules Le métabolisme (modifications chimiques propre au vivant) de ces êtres vivants permet leur croissance et leur reproduction Ces caractéristiques proviennent donc de Van Leevwenhoek en 1672 en observant pour la première fois la cellule, élément de base de la vie. METABOLISMES L’anabolisme et le catabolisme font partie du principe du métabolisme. Il existe deux principaux métabolismes : • • Les cellules autotrophes, qui se nourrissent toutes seules, en trouvant leur nourriture minérale en complète indépendance et autonomie. Exemple : la photosynthèse. Il existe également des bactéries qui se nourrissent grâce aux réactions chimiques. Les cellules hétérotrophes ont besoin de se nourrir d’organismes ayant vécu. Exemple : l’homme, les champignons se nourrissant d’humus, etc. DEUXIEME DEFINITION DE L’ETRE VIVANT « Toute cellule vient d’une cellule », « omni ovo ex ovo ! », donc « omni vitam ex vitam ». Ce principe est intangible et a été prouvé par Pasteur lors de sa première stérilisation. Jacques Monod, Prix Nobel pour son livre « le hasard de la nécessité » a défini un objectif de la vie en citant « l’invariance de la transmission de l’information ». Toute vie a un projet : se reproduire. C’est son seul et unique objectif. C’est la téléonomie. CARACTERISTIQUES La vie possède des caractéristiques propres : • • la capacité d’évoluer, de changer, de s’adapter après chaque reproduction (mutations, brassage génétique, etc). le principe d’homéostasie : c’est une régulation constante de l’environnement interne. Le métabolisme régule cet environnement (acidité, température, salinité, etc). Ces critères sont quasiinvariables. Cette homéostasie est en rapport aux stimuli externes. La cellule réagit donc au stimuli externe. Une petite définition, de Orgel : la vie est un CITROENS « Complex Informations, Transforming, Reproducting Obejcts that Evolve by Natural Selection » LA PLUS PETITE CELLULE CONNUE Nous venons de dire que la base de la vie est la cellule. Il serait donc intéressant de chercher à savoir quelle aurait été la plus petite cellule connue. Mais se pose plusieurs problèmes : LES VIRUS Ils sont plus petits que les bactéries. L’immense majorité des scientifiques considèrent des virus comme des organismes qui ne sont pas vivants : ils ne régulent pas leur homéostasie, etc, et surtout, ils ne se reproduisent pas seuls. C’est un système biochimique évolué parasite des cellules. Mais, quand on connait le parasitisme, on sait que l’espèce va se nourrir au détriment de l’hôte. A force d’être parasite, l’espèce va perdre un certain nombre de fonctions, un changement de leur forme dans un sens de restriction, et ce de façon globale. Considérant ce phénomène, on pourrait penser que le virus était auparavant plus simple qu’une bactérie, mais certes un organisme vivant. Mais on ne connaît aucun intermédiaire entre la bactérie et le virus, renvoyant au stade d’hypothèse le fait que le virus soit la plus petite entité vivante ancestrale. LES NANOBACTERIES Elles ressemblent aux bactéries et mesurent quelques dizaines de nanomètres. Le problème est qu’on ne sait pas ce qui se trouve à l’intérieur. On ne peut les voir qu’au MEB à haute résolution. On ne les voit donc pas se reproduire. Elles sont donc extrêmement étranges. On n’a donc aucune preuve les concernant. On ne connaît pas non plus d’intermédiaire entre la nanobactérie et la bactérie. Cette hypothèse reste à suivre. LES PLUS PETITES BACTERIES CONTEMPORAINES CONNUES Les Américains ont regroupé les plus grands chercheurs pour se poser la question suivante : quelle est, théoriquement, la plus petite bactérie connue ? La conclusion est que la plus petite bactérie devrait mesurer entre 200 et 300 nanomètres, avec un nombre de gènes entre 200 et 300. Qu’existe donc-t-il comme bactéries de cette taille ? il existe plusieurs types de bactéries : les Eubactéries et les Archéobactéries (archées). La plus petite trouvée est un Mycoplasma génitalium, qui mesure 0,3µm de diamètre. C’est une eubactérie. Mais par la suite, on a trouvé une archéobactérie, ARMAN « Archaea Richmond Mine Acidophilic Nanoorganism » mesurant 0,2µm. C’est la plus petite connue aujourd’hui. On en conclut qu’on ne trouve pas d’intermédiaire entre ces plus petites bactéries et le rien. Aucune transition. Il faut savoir que la bactérie est une structure extrêmement complexe, une usine vivante, et on ne trouve rien entre le rien et la bactérie, et ce d’autant plus mystérieux que la vie est apparue sur terre sous forme de bactérie il y a plus de 3,5Ga . Pendant 2Ga, la vie est restée unicellulaire. Mais aujourd’hui, la biodiversité est dominée par les unicellulaires. Cela signifie que tout petit, on évolue très bien avec cette taille, et plus facilement. COMMENT ? Comment la vie, les bactéries se sont constituées ? Pour répondre, les scientifiques se sont dit, convaincus convain de leur science, qu’ils allaient essayer de reconstituer la vie à partir de rien. ACIDES AMINES Cette idée provient d’un étudiant de thèse, Stanley Miller, précurseur de la reconstitution de la vie à partir du néant. Il a donc procédé à une expérience : sachant que la vie est constituée de 4 principales molécules : C, N, H, H2O, il a imaginé une machine en circuit fermé reproduisant les conditions de formation de la « soupe primitive ». Voir schéma ci-contre. Des acides aminés sont apparus, mais des géophysiciens ont réussi à déterminer qu’à l’époque de la formation de la Terre, on ne trouvait pas les gaz utilisés dans l’expérience dans l’atmosphère. Cette expérience constitue notamment un épisode intéressant de la chimie prébiotique, au début des années 50. ADN Quelques années après,, en 1953, 1953 Crick et Watson ont émis l’hypothèse que toutes les cellules possédaient de l’ADN. Toutes les expériences e synthèse furent vouées à l’échec. Mais on sait qu’existe l’ARN, plus simple que l’ADN. ARN Certains chercheurs ont essayé de reconstituer l’ARN. Les laboratoires qui espéraient y arriver ont trouvé un catalyseur permettant le « moulage » de la chaîne ribonucléique, la montmorillonite. montmorillonite Aujourd’hui, on note dans les parutions scientifiques que ces molécules se sont mises en réseau, additionnées, donnant de l’ARN. Le tout reste très théorique. MEMBRANE CELLULAIRE Concernant la membrane, boîte sophistiquée, on suppose que dans une soupe chaude, un bouillon primitif, se forme une émulsion, des coacervats. Mais on est loin de former une membrane. Il aurait fallu également imaginer que ces coacervats contiennent des molécules d’ARN, d’acides aminés… On est donc encore très loin de recréer la vie en laboratoire. RECHERCHE VIA LA PHYLOGENIE Une autre façon de voir comment se sont passées les choses est via la génétique. De par la phylogénie, on peut remonter à une bactérie originelle. Celle-ci à été appelée LUCA « Last Universal Common Ancestor ». Mais, dans le processus de l’élaboration de cet arbre, si une bactérie s’est formée, elle s’est formée dans un contexte bien précis, une soupe où tout est en place pour la production de masse. Il est donc plus important de se demander où, comment et pourquoi cette bactérie fût produite, on parle alors de Cenancestor ou de Progenote, forme la plus primitive de bactéries. On peut donc conclure que sans aucun doute, les bactéries sont les espèces les plus primitives de la vie, mais on ne sait absolument pas comment elles se sont formées. VOIE METABOLIQUE Actuellement, les chercheurs travaillent sur des voies beaucoup plus « humble » en recréant des molécules cycliques pratiquant du métabolisme. Mais ces expérimentations prendraient énormément de temps, rendant pratiquement improbable ou probable seulement dans une dimension temporelle très grande la formation d’ADN. QUAND ? Ce chapitre ce chiffrera en Ga, ce qui est énorme. On va donc se positionner par rapport à quelque quelqu chose de fixe. Le Big Bang, lui, a eu lien entre 13 et 15Ga, estimé via l’éloignement des plus lointaines étoiles. On se basera ici sur la formation de la Terre, estimée à 4,650Ga. 5Ga 4Ga 4,65Ga - formation de la Terre 3,5Ga - plus vieux fossiles 3,7 - 3,8Ga thèse souffre 3Ga 2Ga 1Ga 0Ga 3,9-3,8 - fin du refroidissement terrestre, èr.e hadéen 3,5Ga - thèse bioconcretionn ements 3,8Ga thèse Fe3+ 3,8Ga - thèse carbone 3,5Ga - thèse microfossiles 2,7Ga - thèse hydrocarbure s 1,6Ga, premier pluricellulaire eucaryote 0,6-0,5Ga derniers fossiles retrouvés Darwin(explo. cambrien) 0,065Ga - dispa. dino. 0,007Ga - Homme Actuellement Evol. Bact - Evol. Vég. Darwin a presque réussi à douter de sa théorie, a cause de l’absence de fossiles antérieurs à 0,5Ga. On a actuellement retrouvés des fossiles vieux de 3,5Ga. 3,5Ga. On a la preuve qu’à l’hadéen, période très hostile, se sont formés des océans malgré un bombardement de météorites de toutes toutes tailles. En observant Mars et la Lune, on constate que ces deux astres sont bombardés de cratères, et non la terre, car animée par la tectonique des plaques. Il y a donc très peu d’endroits sur terre où l’on peut retrouver des roches conservées de ces époques. ép 4,65 à 3,9-3,8, ère hadéen De 3,5 à 2,8Ga, bactéries évoluant jusqu'à nos jours De 2,8Ga, apparition des eucaryotes unicellulaires jusqu’a nos jours Quelques rares fossiles de pluricellulaires végétaux, 1,6Ga La prépondérance des unicellulaires, c’est c’e dans le temps, et dans l’espace. QUELLES SONT LES TRACES CES DES PREMIERES APPARITIONS AP DE LA VIE SUR TERRE ? Il y a six catégories de preuves : • L’oxygène, preuve indirecte, qui est produit par la photosynthèse. On suppose que certains volcans ont pu en libérer, ibérer, mais l’essentiel est produit par photosynthèse. photo . Mais, à cette époque, il n’y n a pas de végétaux. Il faut donc considérer que certaines bactéries contemporaines contiennent de la chlorophylle. Ces bactéries sont en grande partie des cyanobactéries. Elles existent encore de nos jours, sous forme uni et pluricellulaires. Donc, si on trouve des traces d’oxydation dans les roches, on peut penser qu’existaient ces bactéries. Il y a une trace liée à la présence ce d’oxygène sur terre, le fer. 2+ A l’origine, il y avait beaucoup de Fe dans l’eau. Ce Fer s’est oxydé, et la rouille a sédimenté, ce qui forme toutes les mines de fer exploitées de nos jours, les BIF « banded iron formation ». On a donc essayé de les dater : le pic de formation date de 2,5Ga, mais on en trouve un peu avant, à partir de 3,8Ga. Ainsi, on a même pu distinguer le fer des océans du fer des eaux douces. Cette réaction est vraiment forte à un moment donné, à une période ou les cyanobactéries étaient en très grand nombre. On peut donc supposer supposer que les cyanobactéries sont apparues à partir de 3,8Ga. • Autre preuve indirecte, le carbone. Les géophysiciens travaillent dessus. Il existe en trois isotopes : C12, C13, et C14, radioactif mais ayant un temps de demi-vie demi vie insuffisant. Cela dit, il existe une proportion entre le C12 et le C13, de l’ordre de 89 atomes de C12 pour 1 atome de C13. La réaction de photosynthèse utilise le CO2. Mais les végétaux préfèrent le C12. Donc, la proportion prop est différente : 92C12 pour 1 C13. On analyse donc le carbone, et si la proportion est équivalente à la seconde, on suppose que s’est produit de la photosynthèse. On retrouve des traces de carbone au Groënland à la proportion 92:1 datant d’il y a 3,8Ga dans une publication de 2003, qui a été contestée via la démonstration ation que l’origine photosynthétique est peut être fausse au profit de l’origine minérale. Le résultat n’est donc pas entièrement fiable. Il y a donc un point d’interrogation sur la question, il faut donc plus de preuves. On a malgré cela trouvé la même proportion proportion de carbone dans des fossiles ultérieurs. La preuve peut donc être considérée comme assez fiable. • Le souffre : il y a trois isotopes du souffre, le S : 95%, S : 4,31% S : 0,75% Les premières bactéries étaient autotrophes, donc certaines utilisant utilisant le souffre. Ces bactéries utilisent la chaleur des eaux chaudes des grands fonds pour transformer le souffre en matière organiques. Ces 33 bactéries sulforéductrices fixent un peu moins de souffre lourd et plus de S. La proportion est de 34 15% de moins de S que dans la signature naturelle. Or, dans certaines roches très anciennes datant de cette époque, on retrouve du souffre dans des sédiments ayant cette signature de diminution du 34 S. Cela dit, on n’a pas pu dater avec précision ces anomalies, elles sont donc évaluées de 3,8 à 3,7Ga. 3,7Ga • Les hydrocarbures : ce sont des genres d’amas très carbonatés formés par l’accumulation d’organismes vivants dont les parois n’ont pas été lysées. Cette recherche d’hydrocarbure est un peu décevante : les plus anciens hydrocarbures datent de 2,7Ga. 32 33 34 • Une des plus remarquables preuves : des bioconcretionnements. C’est une concrétion biologique due à un être vivant. Le plus brillant exemple est dû à des stromatolithes, qui sont des accumulations sédimentaires fixées sur les es parties filamenteuses d’organismes vivants. Les stromatolithes sont apparus peu après ès 3,5Ga. On note néanmoins qu’àà l’époque, il n’y avait pas d’ozone, et l’atmosphèree laissait passer des rayons UV, empêchant toute vie en surface. On a donc retrouvé des stromatolithes profonds. Il y a plusieurs dizaines de stromatolithes datés entre 3 et 3,5Ga dans le monde. C’est donc une preuve formelle. Cependant, les stromatolithes actuels, comme ceux exhumées il y à 2,7Ga étaient formées de cyanobactéries pluricellulaires, pluricellulaires, donc des filaments de cellules photosynthétiques. Le fait de trouver les mêmes formes il y a 3,5Ga laisse supposer qu’il y avait la même chose. Donc, comment peut-on peut on imaginer que les bactéries photosynthétiques aussi complexes sont apparues aussi tôt t dans l’évolution ? Tous les systèmes pluricellulaires les plus avancés sont donc utilisés au plus tôt par ces bactéries, ce qui est étonnant il y a 3,5Ga. • Les microfossiles : un fossile est une trace concrète de quelque chose de vivant, une coquille, une trace… Les premiers microfossiles datent également entre 3,5 et 3,4 Ga, mais il y en a peu et ils sont contestés. Les premiers ont été retrouvés en 1977, très petites, dans des sédiments marins. On a également retrouvés des fossiles pluricellulaires de de 3,5Ga, mais violemment contestés en 1993. Pr Shopf. Or, en 2003, une équipe anglaise de chimistes a cherché de démontrer que ces fossiles sont des petites bulles se propageant dans des roches en fusion étant figées. Donc, le Pr Shopf a utilisé le technique ue d’imagerie de Raman et a prouvé que les fossiles contiennent du kerogène. kerogène En 2004, un chercheur a fourni de nouvelles images de bactéries filamenteuses figées dans la lave, cyanobactéries pluricellulaires. Dans une autre publication de 2000, ont été publiées pub des images de filaments bactériens de 3,4Ga dans de la roche riche en souffre. CONCLUSION En n rapprochant toutes les données exposées, l’oxygène, le carbone, le souffre, les stromatolithes et les bactéries, cela constitue un faisceau de présomption en ce qui concerne des traces de vie, déjà très diversifiée sur Terre (unicellulaires, pluricellulaires photosynthétiques [vraisemblablement cyanobactéries], pluricellulaires sulforéducteurs filamenteux), il y a 3,5Ga. On peut donc dire que la vie sur Terre est apparue entre 3,5 et 3,8Ga. Si on prend l’hypothèse que la vie a commencé sur terre, il est donc impossible que la vie ait eu le temps de se développer aussi rapidement. OU ? SUR TERRE ? OU AILLEURS ? Rien que de poser la question, cela semble iconoclaste, iconoclaste, dans la façon où on s’oppose à des dogmes, ici religieux. Toutes les religions, quelles qu’elles soient, imposent le concept de la création de la vie sur Terre. Jusqu’à la fin du XIXe, il n’y avait qu’une idée dogmatique, celle que qu la vie était apparue sur Terre. On n’imaginait même pas une autre hypothèse. Dès le début des années 1900, beaucoup de chercheurs ont évoqué l’hypothèse d’une vie venant d’ailleurs. Le premier est un chimiste, Lord Kelvin, et le plus connu est Arrhenius,, tous deux prix Nobel. Cette théorie est celle de la panspermie « un ensemencement qui vient d’ailleurs ». Beaucoup de chercheurs essaient d’apporter des preuves, ils étaient appelés exobiologistes, maintenant nommés astrobiologistes, à distinguer des Ufo Ufologues. Des budgets considérables sont dédiés à cette recherche de la vie ailleurs. La deuxième hypothèse commence à l’emporter. Crick et Watson sont les découvreurs de l’ADN. l’ADN On note que Crick a écrit un livre fou, parlant de l’histoire d’un satellite contenant un grand nombre bre de bactéries, lancé pour ensemencer la terre, et ceux qui ont ensemencés viendront prochainement pour la récolte. Cependant, Crick a mis un point d’honneur sur la question du moyen de transport de ces organismes, supposant qu’il s’agissait s’agissait de météorites. D’autant plus qu’on a trouvé des bactéries résistant à toutes les épreuves (radiations, température, pression, temps). ALH84001 : L’HISTOIRE DE LA METEORITE M C’est un caillou d’un kilo, retrouvé dans l’antarctique aux montagnes Alan Hills, en 1984. Lors de son analyse, un livre entier a été écrit dessus : au cœur du caillou, on a retrouvé et on en a déduit que : • • • • des hydrocarbures que l’on ne trouve pas sur terre • une ancienneté d’entre 4 et 3,8Ga • des fissures colmatées il y a 3,6Ga, il contient donc des sédiments • On a la certitude qu’il vient de Mars, on suppose donc qu’une météorite a heurté Mars il y a 3,5Ga projetant des roches, navigant entre 3,5Ga et 15000 ans dans l’espace. Dans les sédiments, on retrouve des globules carbonatés contenant des hydrocarbures Dans ces globules carbonatés, on a pu observer un espèce de ver ressemblant à nos nanobactéries o On a donc conclu à la présence de vie sur le caillou ALH84001, ce qui a été contesté Mais on a également retrouvé rouvé des cristaux de magnétite; ma on note que dans les bactéries se forment des chaînes de magnétite, leur permettant de s’orienter. Mais les chaînes de magnétite trouvées étaient strictement identiques les unes aux autres,, laissent penser que formés par des processus cellulaires. Cristallisation par dodécaèdres tronqués. La preuve la moins contestée de la vie sur le caillou est relative à cette cristallisation. Publication : Chains of magnetite crystals in the meteorite ALH84001. L’hypothèse actuelle est que la vie vient d’ailleurs, cette alternative est possible, et la preuve la plus directe est la présence de magnétite dans ce caillou venu de mars. II - PROCARYOTES=BACTERIES Dans un premier temps, nous devons faire la distinction entre les eucaryotes et les procaryotes. Les caractéristiques des procaryotes par rapport aux eucaryotes : • • • • • • • Les procaryotes n’ont pas de noyau. L’ADN existe, c’est une longue molécule se trouvant en général au milieu de la cellule. Cet unique brin d’ADN contient peu de gènes, au maximum 3000 (100 à 1000 fois plus dans les eucaryotes). Pas de noyau, donc pas de méiose, pas de mitose, et pas de reproduction sexuée classique. Pas d’organites (boîte contenant des processus biologiques permettant la vie des eucaryotes) Cils et flagelles ont une structure extrêmement simple chez certains procaryotes, notamment les spirochètes. Pas de déplacement cytoplasmique (tout semble figé dans la bactérie) Il y a des ribosomes chez les procaryotes, mais ils sont différents : plus petits, moins volumineux, moins lourds. On s’en est aperçus avec une ultracenrifugeuse, qui permet une sédimentation en couche des différents éléments cellulaires. LES ARCHEOBACTERIES En 1977, Carl Woese, analyse les bactéries de milieux extrêmes, et constate que celles-ci sont différentes de toutes les bactéries. Les différences sont tellement fondamentales que l’on doit scinder le règne des bactéries en deux : les Eubactéries et les Archéobactéries. • • • • L’ARN ribosomal des archéobactéries est très différent des eubactéries et des eucaryotes La paroi cellulaire des archéobactéries est particulière : elle est très résistante à la chaleur, à l’acide, et a d’autres éléments nocifs pour la vie. Les éléments la constituant changent : chez les archées, on trouve des liaisons éther entre une molécule de glycérol et deux alcools gras, qui est thermorésistante, alors que les eubactéries possèdent une liaison ester entre une molécule de glycérol et d’acide gras. L’ADN est une double hélice. Chez les archées, les deux entortillements tournent dans le même sens, qui permet une grande résistance. Chez les eubactéries et les eucaryotes, la seconde hélice tourne en sens inverse à la première hélice. Les archées sont insensibles à tous les antibiotiques. Les archées sont quelques centaines d’espèces se plaisant dans des milieux extrêmes (milieux extrêmophiles). Température, milieux acides, milieux hypersalins, sources sulfureuses… LES EUBACTERIES On sait que le plus grand groupes de bactéries sur terre réside en les eubactéries. On les trouve partout. Cependant, on ne connait pas leur nombre. Code le la nomenclature. Pour nommer un animal, un être vivant, on doit se référer à des règles. Une règle est commune : lorsqu’on décrit une espèce nouvelle, pour qu’elle soit validée, il faut toujours un échantillon-type. Pour les micro-organismes, on peut préparer une lame. Mais pour les bactéries, on n’y arrive pas. Alors, il a été décidé que pou valider une espèce, il faut les cultiver et les dupliquer. Un problème cependant, une immense majorité de bactéries ne peuvent pas être cultivées. On n’a donc pas une culture acsénique. On commence donc à identifier des gènes « parlants », qui a un fort rapport avec la bactérie. On a donc des banques de données de gènes bactériens disponibles. Il y a donc deux classifications bactériennes actuellement, qui ne sont pas très strictes. Comment arrive-t-on à identifier une bactérie pathogène ? On sait ce que celles-ci aiment (sels minéraux) et à quelle température elles aiment. On compte ensuite le nombre de colonies présentes, et on arrive donc à les identifier. Parmi ces bactéries, certaines contiennent de la chlorophylle. Ce sont des bactéries autosynthétiques. Elles sont donc autotrophes. On va en trouver trois principales catégories : • • • Rhodobactéries « bactéries pourpres » Elles possèdent le même type de chlorophylle que les plantes, en plus d’un caroténoïde qui leur donne leur couleur. Chlorobactéries Elles restent vertes. Cyanobactéries Elles contiennent la vraie molécule de chlorophylle, et ont une coloration bleue. III - LES CYANOBACTERIES (=CYANOPHYCEE) On a trouvé des stromatolithes fossiles vieux de 3,5Ga, et on sait que ceux-ci sont formés par des cyanobactéries, on pense donc que les cyanobactéries étaient là depuis très longtemps. On a trouvé, mais peu, des dépôts de fer de 3,5Ga, puis une oxydation de masse entre 3,5 et 2,4Ga. Ce sont à priori les cyanobactéries qui ont contribué à la formation de l’oxygène. Les cyanobactéries existent encore sur terre sous forme de plancton, répartis sur 2/3 de la planète sur 100m de profondeur. L’oxygène est un déchet de leur production, polluant le milieu terrestre et tuant les bactéries anaérobie. On suppose aussi que les cyanobactéries sont à l’origine des plastes des végétaux. On s’aperçoit que des cellules, toutes identiques, reçoivent des messages ordonnant l’expression plus ou moins poussée de certains gènes, induisant le phénomène de différentiation génétique à 2,7Ga. MORPHOLOGIE FORME UNICELLULAIRE > FORME COLONIALLE FORME FILAMENTEUSES=TRICHOMES A droite, spiruline. FORME RAMIFIEE HETEROCYSTES Fixent l’azote et sont réfringents (renvoyant la lumière) AKINETE Cellule de survie CYTOLOGIE Les parois et la membrane sont perméables. Il y a donc un échange continu avec le milieu extérieur. Fibrille L2, L4 Membrane cellulaire L1, L3, L5 Paroi de type bactérien Ribosome Airosomes ADN Nucléoplasme central Thylakoïdes Gouttelette de lipides Carboxylomes Cyamylon LES PIGMENTS CHLOROPHYLLE A On trouve dans ces cyanobactéries la chlorophylle A, chlorophylle que l’on trouve dans tous les végétaux sur terre. On la trouve sur les thylakoïdes. CAROTENOÏDES & XANTHOPHYLLES Ils donnent les couleurs rougeâtres et orangés des plantes. BILIPHYCOPROTEINES/PHYCOBILIPROTEINES/BILIPROTEINES Ce groupement est représenté par la phycoerithrine et la phycocyanine. Elles sont respectivement rouges et bleues. Les cyanobactéries possèdent donc plus de phycocyanine. Ceux-ci se retrouvent également sur les thylakoïdes. thylakoïde chlorophylle avec Allophycocianine Phycocyanine Phycoérithrine BIOLOGIE MOUVEMENTS Les cyanobactéries ne possèdent pas de système de propulsion. Cela dit, on observe dans certains cas des cyanobactéries filamenteuses avancer dans l’eau, surtout les spiraloïdes. Elles sont douées d’un phénomène de reptation. Les écologistes connaissent ce phénomène dans certaines zones, comme les vasières de la mer du nord : quand la mer descend, les cyanobactéries rentrent dans la vase, et sortent quand l’eau revient (merismopedia). REPRODUCTION Les bactéries n’ont pas de reproduction sexuée. Cependant, on va observer chez les cyanobactéries des types de reproduction variées. • • • • Division par scissiparité Un classique des bactéries. La bactérie se scinde en deux cellules plus petites. Les cellules filles ont besoin de temps pour atteindre la taille de la cellule mère. Prendre schma. Division par nanocyste Au lieu de se séparer en deux parts égales, la cellule va se séparer en une cellule de taille normale, et une autre de petite taille, le nanocyste. La cellule fille n°1 aura besoin de peu de temps pour être à nouveau capable de se reproduire. Endospores La cellule va se diviser en même son sein en quatre cellules plus petites. La paroi va ensuite éclater, libérant les quatre endospores néoformées. Exospores Chez les cyanobactéries filamenteuses, il faut qu’il y ait reproduction. Chez certains groupes, il existe • • des exospores. La cellule apicale se transforme en devenant d’abord un peu plus grosse, puis en produisant des exospores : l’ADN va se diviser et la cellule va libérer sans arrêt des exospores. Ce qui est remarquable est el fait que la cellule apicale soit à priori différenciée ? Nécridies Quand un filament est très long, il peut se fragmenter : une cellule nécridie va se nécroser et mourir pour permettre cette séparation. Akinètes Ce sont de très grosses cellules, volumineuses, aux parois épaisses. C’est une cellule de repos ou de survie. Elle est aussi différenciée. Dans des mauvaises conditions, elle survivra et redonnera naissance, si besoin est, à une colonie. ECOLOGIE MILIEUX MARINS Le milieu pélagique (pelagos) est très favorable à ces cellules. C’est une tranche d’eau superficielle, 100m de profondeur sur toute la surface des eaux. On y trouve notamment le plancton, une soupe d’algues chlorophylliennes. Dans ce plancton, on trouve des cyanobactéries unicellulaires. Le milieu opposé à pelagos est benthos, le milieu benthique. C’est en rapport avec le sol des mers et des océans, tout ce qui est dessus et dedans. On trouve des cyanobactéries sur le milieu benthique. Elles peuvent être uni ou pluricellulaires, uniquement entre 0 et 100m de profondeur à cause de la rapide atténuation lumineuse sous l’eau. On les trouve donc sur tous les littoraux. Ce sont donc des milieux fondamentalement marins ou limniques (eaux douces). REPARTITION SYMBIOTIQUE On va trouver des cyanobactéries ailleurs, celles-ci seront des symbiotes. La symbiose étant une association entre deux espèces où l’un a besoin de l’autre pour vivre et vice-versa. C’est une union obligée. On y trouve des lichens, qui sont des associations entre des champignons et des cellules photosynthétiques, parmi elles des cyanobactéries. La cyanobactérie fabrique donc du sucre pour le champignon, qui lui permet de vivre en hauteur. Les coraux tropicaux possèdent dans leur chair des cellules photosynthétiques, qui sont représentées en partie par des cyanobactéries. Le réchauffement climatique fait fuir les cellules du corail, qui meurt. Les bénitiers possèdent dans leur coquille un manteau contenant des cyanobactéries, qui lui permettent de se nourrir. On retrouve les cyanobactéries chez d’autres espèces, et même chez les végétaux. Chez certaines fougères et mousses, on retrouve les cyanobactéries dans certains stades de leur développement. Les pousses de luzerne possèdent sur leurs racines des nodules qui contiennent des cyanobactéries qui fixent l’azote. MILIEUX HYPERSALINS En dehors des milieux précités, on trouve certaines cyanobactéries dans des milieux hypersalins : flaques littorales, marais salants. En fonction du degré de concentration des flaques se développent des espèces de cyanobactéries spécifiques, avec des couleurs spécifiques. On peut donc ainsi doser à vue d’œil la concentration en sel des bassins. Les cyanobactéries endolithes. Au cap Ferrat, on observe que le sel tue toute végétation sur une certaine hauteur de roche au dessus de la mer. On observera néanmoins deux couleurs : une ocre sur le haut, et une marron sale sur le bas. La roche foncée est truffée de filaments de cyanobactéries qui dissolvent le calcaire et vivent dans les trous ainsi crées. Quand la mer s’agite, les cyanobactéries sortent et se font manger par un microcoquillage (1mm). UTILISATION La spiruline est une cyanobactérie filamenteuse en forme de serpentin. Elle est actuellement cultivée car elle contient 60% de son poids en protéines végétales. SYSTEMATIQUE Invention par Linné de la classification universelle Binominale au XVII., ce qui a permis aux savants de communiquer. Jusqu’en 1980 les cyanobactéries étaient des algues et rentraient dans le code de nomenclature botanique, et il fallait posséder un échantillon-type pour prouver de la réalité de l’espèce. Elles sont ensuite reconnues comme bactéries et doivent être mises en culture acsénique. 2000 espèces étaient décrites dans le système binominal. On a réussi à en cultiver à peu près 300, et celles aux formes distinctives changeaient de forme, les rendant méconnaissables. On a donc du utiliser un autre phénomène de classification, le séquençage du gène ribosomal 16s, afin de donner un nom de code à chaque bactérie. Néanmoins, l’écologiste a besoin de nommer une espèce pour pouvoir la décrire. Il y a donc un immense malaise parmi la communauté scientifique. Cela dit, on considère 5 ordres, grands groupes structuraux organisationnels (terminologie –ale): • • • • • Chlorococcales Pleurocapsales Oscillatoriales Nostocales Stignématales unicellulaires simples unicellulaires simples produisant des endospores pluricellulaires simples pluricellulaires, akinètes, hétérocystes pluricellulaires, akinètes, hétérocystes, vraies ramifications CONCLUSION Ce groupe des cyanobactéries à une importance fondamentale dans l’origine de la vie sur terre : en effet, les premiers fossiles témoignent de leur trace sur terre il y a 3,5Ga. Rien que ce fait est extrêmement intriguant, car précédemment, la terre était quasi-invivable. Vers 3,9Ga, une croûte apparaît, un océan apparaît, mais existe un volcanisme terrible. Puis, entre 3,9 et 3,5Ga était bombardée de météorites. Mais, dès 3,5Ga, on trouve ces cyanobactéries, déjà très complexes. Tout cela vient à nous faire croire que la vie provient d’ailleurs, tellement un développement aussi rapide dans ces conditions est improbable. Tous les eucaryotes sur Terre ont besoin d’oxygène pour vivre. Les cyanobactéries l’ont crée en premier, et ont permis la genèse des eucaryotes. Les cyanobactéries sont les plastes de tous les végétaux eucaryotes actuels.