Comment le nom passé est passé du langage courant à la terminologie grammaticale ?
-il a de très nombreux actants1, et entre de ce fait dans plusieurs constructions ;
-il prend deux auxiliaires différents selon qu’il est construit transitivement ou non ;
-il est représentatif d’un glissement sémantique de l’espace au temps et à
l’abstraction très productif en français.
Les élèves connaissent tous au moins une acception du nom passé du langage
courant ; depuis l’école primaire, ils sont confrontés à ses emplois en grammaire.
Puisque l’objectif de cette courte séquence est de développer la conscience
sémantique des élèves, on leur permettra de mesurer le chemin parcouru en leur
demandant une définition du mot [pase] en début et en fin de séquence2.
En début de séquence, on demandera aux élèves de lire le premier chapitre de 1984
d’Orwell en leur annonçant que le travail d’étude de la langue préalable leur permettra
de mieux comprendre l’originalité de ce récit.
http://www.ebooksgratuits.com/pdf/orwell_1984.pdf
ou Annexe 1
On leur demandera de faire une recherche documentaire sur Orwell sur internet et de
mettre en relation les évènements vécus et décrits par l’auteur avec le programme
d’histoire. Pour la séance 4, un binôme d’élèves prend en charge une présentation
orale de 5 minutes que les autres devront compléter.
Séance 1 - Tâche n°1 : Comment définiriez-vous le mot [pase] ?
Définition individuelle, par écrit
La consigne est donnée oralement avant de donner le titre de la séquence afin de
laisser ouvertes deux interprétations : passer et passé. On précise aux élèves que cette
définition ne sera pas notée, que l’objectif de la séquence est de l’enrichir et qu’ils
pourront y revenir pour la compléter à la fin de la séquence. Son exploitation est
différée à la séance 4.
Séance 1 - Tâche n°2 : Première approche de la polysémie du verbe passer
Par binômes, un binôme au tableau ou quand c’est possible derrière un volet du tableau
Ce mot [pase], très fréquent, on fait remarquer aux élèves qu’ils l’emploient dans toutes
sortes d’expressions, qu’ils vont avoir à comparer pour en préciser le sens.
•Imaginez une situation de communication dans laquelle un locuteur pourrait dire l’un
1 La notion d’actant a été introduite par Lucien Tesnière (1959) avec la définition suivante : « être ou
chose qui, à un titre quelconque, et de quelque façon que ce soit, même au titre de simples figurants
et de la façon la plus passive, participent au procès ». Chaque verbe, selon le sens qu’il prend dans
ses constructions appelle un nombre donné d’actants. Jacqueline Picoche (2002) choisit de les
numéroter dans son Dictionnaire du français usuel : Jean associe Marie à ses travaux > A1 humain
associe A2 humain à A3. Elle précise que certains verbes très polysémiques comme passer imposent
d’en distinguer un plus grand nombre et que ces actants ne sont pas nécessairement des noms mais
peuvent être un infinitif, une subordonnée, un adjectif ou même un adverbe.
2 Voir la partie III pour une comparaison entre l’écrit diagnostique et l’écrit terminal.
SCOLAGRAM – Juin 2015 2/60