
Continuité et ruptures chez les personnes issues de l’immigration au Québec
Simon David Yana et Elke Laur, agents de recherche, ministère de l’Immigration et des
Communautés culturelles, Direction de la recherche et de l’analyse prospective
Résumé : L’objectif de cette communication est de dresser un portrait de certaines
transformations survenues dans les familles immigrantes au Québec, à travers les caractéristiques
des membres de la deuxième génération, c’est-à-dire ceux nés au Canada et dont au moins un des
parents est né hors du Canada. Bien qu’il soit essentiellement descriptif, un tel portrait peut
donner un bon aperçu de la transmission du capital économique, social ou symbolique entre les
générations au sein des familles issues de l’immigration. En effet, on peut supposer qu’il y a eu
continuité entre les générations lorsqu’on constate le maintien de certaines caractéristiques d’une
génération à l’autre, et rupture dans le cas contraire. Principalement basée sur une analyse
comparative des données du recensement canadien de 2006 entre les personnes immigrantes et
celles de la deuxième génération, l’étude abordera notamment : l’origine ethnique déclarée par les
répondants, la langue maternelle, la langue utilisée à la maison et au travail, le niveau de scolarité
et l’activité économique.
Brocoli ou biscuit au chocolat : pour le bien de qui?
Carol Gélinas, travailleuse au ROCFM (Regroupement des organismes communautaires Famille
de Montréal)
Résumé : En prenant appui sur le texte « Famille, État et structuration d’un champ familial »
(Dandurand, Ouellette, 1995), nous analyserons la position, les intérêts et la mobilisation d’un
agent de plus en plus présent dans le champ familial : le marché/privé. À travers une pratique très
concrète et quotidienne qu’est l’alimentation, nous soulignerons quelques enjeux en présence qui
interpellent l’ensemble des agents du champ soit la définition, l’exercice et le contrôle du travail
reproductif. Quels en sont les impacts sur les parents et les enfants?
ATELIER 3 LES MOTIFS DE LA TRANSMISSION
Présidence : Florina Gaborean, chercheure invitée, Centre Urbanisation Culture Société
de l’INRS
La dynastie à l’épreuve des faits : l’idéal de transmission appliqué aux
transmissions d’entreprises
Delphine Lobet, chercheure postdoctorale, Centre Urbanisation Culture Société de l’INRS
Résumé : Bien des images viennent en tête quand il s’agit d’évoquer la transmission et l’héritage :
l’arbre d’une généalogie, la chaîne des générations, l’encre d’un testament… On conçoit ainsi
qu’un lien rassemble les individus en vertu des biens, des valeurs, des histoires, des richesses
matérielles ou symboliques que laissent les uns et que reçoivent les autres. Pour les uns, imagine-
t-on, il s’agit de continuer à vivre dans le legs, pour les autres, de tenir ses racines. L’entreprise
familiale paraît à cet égard l’archétype du bien à transmettre : dès lors qu’elle compile plusieurs
générations, elle est un patrimoine historique, identitaire et matériel, dans lequel les membres de
la famille peuvent investir passé, présent et futur. Elle est en somme un parfait objet dynastique.
La réalité semble cependant loin des idées romantiques que l'on peut se faire de la transmission et
de l'héritage. À partir du cas de petites entreprises familiales multigénérationnelles, on évaluera
cet écart du mythe aux faits. On verra aussi que, dans les transmissions d’entreprises, celui qui
donne n’est pas forcément celui qu’on croit, le légataire (le repreneur familial) s’avérant souvent
l’agent de la transmission et donc en quelque sorte son propre « légateur ».