Questions Chapitre 5 • Les mesures d’association et la causalité 1 Interpréter les mesures d’association Expliquer les conditions d’une association causale Interpréter les mesures d’impact 5.1 Question Démontrez, à l’aide d’un exemple numérique simple, qu’il est impossible de calculer directement le RR dans une étude cas-témoins. 5.2 Question Pour étudier la relation entre la consommation de tabac et d’alcool et le cancer de l’œsophage, on a recruté des malades et des non-malades. Les résultats obtenus ont été représentés dans le tableau suivant. Consommation d’alcool et de tabac chez des personnes souffrant ou non du cancer de l’œsophage Alcool + Alcool – Tabac + Tabac – 171 29 122 78 Cancer de l’œsophage + 391 387 328 450 Cancer de l’œsophage – Estimez le risque relatif pour chacune de ces expositions (alcool, tabac) et commentez les résultats. 5.3 Question Le taux d’incidence du cancer du poumon pour les personnes âgées de 35 ans et plus est le suivant : • chez les non-fumeurs, 0,07 X 10-3 an-1 ; • chez les fumeurs, 0,96 x 10-3 an-1. Calculez le risque relatif des fumeurs par rapport aux non-fumeurs et interprétez les résultats. 5.4 Question Quelle est l’utilité du risque relatif : a) pour le clinicien ? b) pour le chercheur ? 5.5 Question Une étude est menée pour évaluer l’association entre la consommation de cigarettes et le décès, toutes causes confondues. On a classé 6 200 sujets en fonction de leur consommation de cigarettes : non-fumeurs, fumeurs légers, fumeurs modérés et gros fumeurs. Les participants à l’étude ont été suivis pendant 10 ans et les décès, quelle qu’en soit la cause, ont été enregistrés. Les données sont inscrites dans le tableau présenté ciaprès : e Épidémiologie appliquée, 2 édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. Questions Chapitre 5 • Les mesures d’association et la causalité 2 Décès toutes causes confondues en fonction de la consommation de cigarettes Consommation Condition à la fin de l’étude de cigarettes Mort Vivant Total Aucune 350 3 000 3 350 Légère 400 1 600 2 000 Modérée 200 350 550 Forte 150 150 300 Total 1 100 5 100 6 200 a) De quel type d’étude s’agit-il ? b) Estimez le risque de décès toutes causes confondues pour les gros fumeurs dans cette population. c) Calculez le risque relatif de décès pour un gros fumeur comparativement à un fumeur léger. Interprétez. Le RR vous fournit-il des indications quant au risque de décès présenté par les gros fumeurs ? d) Calculez le risque relatif de décès pour un gros fumeur comparativement à un nonfumeur. Interprétez. e) Calculez le risque relatif de décès pour un fumeur modéré comparativement à un fumeur léger. Interprétez. f) Calculez le risque attribuable (RA) entre un gros fumeur et un non-fumeur. Interprétez. 5.6 Question Dans votre région, une usine produit un plastique spécial très recherché. Elle emploie, bon an mal an, environ 300 ouvriers. Depuis votre installation dans la région il y a un an, vous avez dû adresser à un spécialiste deux travailleurs qui présentaient une tumeur osseuse. Dans un cours sur l’appareil locomoteur, à la faculté, vous aviez appris qu’il s’agissait là d’une maladie rare au Québec. Intrigué, vous communiquez avec la direction de l’épidémiologie du ministère de la Santé. On vous confirme qu’il s’agit effectivement d’une maladie rare, dont l’incidence est stable depuis de nombreuses années. Elle est de l’ordre de 25 x 10-7 an-1 dans la population active. Vous obtenez de la direction de l’usine la permission de fouiller les dossiers médicaux de ses employés. Vous constatez que 12 travailleurs ont dû quitter leur poste à cause d’un cancer des os depuis 10 ans. a) Vous ne savez pas encore s’il s’agit de la maladie que vous avez décelée, mais en supposant que ce soit le cas, quelle mesure d’association entre le fait de travailler dans cette usine et l’apparition de cette maladie peut être calculée ? b) Effectuez le calcul et énoncez les postulats que vous devez poser pour que votre mesure soit valide. c) Quelle conduite adoptez-vous à la suite de votre découverte ? 5.7 Question Dans le cadre d’une étude cas-témoins sur le lien entre les problèmes de développement de l’embryon et l’exposition prénatale aux radiations, on a examiné les dossiers hospitaliers de 2 000 enfants pour qui un diagnostic de troubles du développement a été posé, et ceux de 8 000 autres enfants témoins. Pour l’ensemble des enfants, on a interrogé les mères pour savoir si elles avaient été exposées à des radiations à la suite d’un accident nucléaire durant leur grossesse. Un même nombre d’enfants des deux e Épidémiologie appliquée, 2 édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. Questions Chapitre 5 • Les mesures d’association et la causalité 3 groupes, soit 1 600, étaient nés de mères irradiées. a) Reconstituez le tableau de contingence représentant les données qui permettent le calcul des mesures d’association. b) Quel est le risque de troubles du développement chez les enfants exposés aux radiations in utero ? A. 0,05. B. 0,5. C. 0,2. D. 0,8. E. Il ne peut être calculé à partir des données. c) Quel est le rapport de cotes d’un trouble du développement associé à l’exposition aux radiations in utero ? A. 16. B. 8,5. C. 4. D. 0,8. E. Il ne peut être calculé à partir des données. d) Quel résultat obtient-on quand on calcule le risque relatif d’un trouble du développement associé à l’exposition aux radiations in utero ? A. 16. B. 8,5. C. 4. D. 0,8. E. Il ne peut être calculé à partir des données. e) Quelle est la prévalence des troubles du développement ? A. 68 %. B. 32 %. C. 20 %. D. 80 %. E. Elle ne peut être calculée à partir des données. 5.8 Question Vous lisez une publicité pharmaceutique qui vante les mérites de l’Hypolipidémol dans la réduction significative de la cholestérolémie. Lors d’une étude qui a mesuré la concentration de l’Hypolipidémol en fonction de la cholestérolémie, on a trouvé un coefficient de corrélation linéaire de « ... ? ». Malheureusement, votre chien a mordillé votre courrier et vous ne pouvez lire correctement le coefficient. Celui-ci est le plus vraisemblablement égal à : A. 0,08. B. 0,8. C. 0. D. – 0,8. E. – 0,08. 5.9 Question Une équipe du CLSC désire étudier le lien entre le niveau d’anxiété et l’usage de la cigarette. Pour explorer la question, les membres de l’équipe réalisent une enquête dans un grand centre commercial. Parmi 2 000 personnes interrogées au hasard, 500 avaient un niveau d’anxiété élevé et 800 étaient fumeuses, 400 d’entre ces dernières manifestant e Épidémiologie appliquée, 2 édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. Questions Chapitre 5 • Les mesures d’association et la causalité 4 aussi un niveau d’anxiété élevé. a) De quel type d’étude s’agit-il ? b) Reconstituez le tableau de contingence. c) Quelle est l’incidence cumulée d’un haut niveau d’anxiété chez les participants ? A. 0,25. B. 0,5. C. 0,4. D. 0,2. E. Elle ne peut être calculée à partir des données. d) Quelle est la prévalence d’un haut niveau d’anxiété ? A. 0,25. B. 0,5. C. 0,4. D. 0,2. E. Elle ne peut être calculée à partir des données. e) Quel est le rapport de cotes ? A. 6. B. 11. C. 2. D. 9,6. E. Il ne peut être calculé à partir des données. 5.10 Question Pendant 20 ans, on a suivi 150 enfants ayant été exposés à de fortes concentrations de mercure pendant les 6 premiers mois de leur vie. De ce nombre, 40 ont présenté des troubles neurologiques. Un autre groupe de 200 enfants, non exposés au mercure, a aussi été suivi pendant la même période. Dans ce second groupe, huit enfants ont présenté des troubles neurologiques. a) Reconstituez le tableau de contingence. b) De quel type d’étude s’agit-il ? c) Quelle est l’incidence cumulée de troubles neurologiques chez les enfants qui ont été exposés au mercure ? d) Quel est le risque relatif de présenter des troubles neurologiques chez les enfants qui ont été exposés au mercure par rapport aux non-exposés ? e) Quel est le rapport de cotes ? f) Quel est le risque attribuable des troubles neurologiques à l’exposition au mercure ? 5.11 Question On dit que le risque de décès toutes causes confondues attribuable au tabac est de 60 %. Qu’est-ce que cela signifie ? 5.12 Question Après avoir pris connaissance des quelques éléments du raisonnement sur lequel on s’est appuyé pour affirmer que la consommation de tabac cause le cancer du poumon présentés ci-après, ainsi que des critères de causalité de Hill énumérés à leur suite, associez ces éléments aux critères. (À noter qu’un élément de raisonnement peut ne e Épidémiologie appliquée, 2 édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. Questions Chapitre 5 • Les mesures d’association et la causalité 5 correspondre à aucun critère, ou peut correspondre à un ou plusieurs critères ; réciproquement, il se peut qu’un critère ne corresponde à aucun élément de raisonnement, ou corresponde à un ou plusieurs éléments.) Éléments de raisonnement A. Les personnes qui ont fumé plus longtemps risquent davantage d’être subséquemment atteintes d’un cancer. B. La mesure du risque entre la consommation de tabac et le cancer est forte. C. L’association entre la consommation de tabac et le cancer du poumon a été établie dans une dizaine de milliers d’études dont la plupart sont jugées valides. La plus célèbre de ces études est celle où une cohorte britannique d’environ 20 000 médecins a été suivie pendant plus de 40 ans. D. La consommation de tabac constitue aussi un facteur de risque pour les maladies pulmonaires chroniques, les maladies cardiovasculaires, le cancer de la bouche, du larynx et du pancréas, le cancer de la vessie, la vasculite, etc. Réciproquement, le cancer du poumon peut aussi se développer chez les non-fumeurs. E. Les études ont établi que les plus gros fumeurs, et surtout les personnes qui fument depuis très longtemps, présentent un risque accru de cancer. F. La fumée du tabac contient de nombreuses substances toxiques. On croit que ces substances peuvent à la longue induire des perturbations de la biologie humaine. G. À l’époque où l’on a commencé à effectuer des études sur la consommation du tabac, on connaissait mal la relation entre les agents de l’environnement non vivants et les différentes maladies. Diverses expériences avec les matières radioactives commençaient à montrer l’influence de certains agents physico-chimiques. Depuis, les études écologiques se sont multipliées et la preuve a été faite que de nombreuses substances, surtout dans l’environnement du travail, sont nocives pour la santé animale et humaine. H. En exposant des animaux à plusieurs substances que l’on trouve dans la fumée du tabac, on a provoqué chez eux des cancers. I. Au siècle dernier, on a montré qu’il existait une association probablement causale entre le cancer du scrotum chez les ramoneurs de cheminées et l’exposition à la suie. Critères de causalité 1. Consistance et validité des résultats 2. Relation dose-réponse 3. Temporalité 4. Analogie 5. Vraisemblance 6. Force de l’association 7. Spécificité 8. Cohérence avec les connaissances antérieures 9. Plausibilité biologique 10. Aucun 5.13 Question On a rapporté à la question 5.3 que le taux d’incidence du cancer du poumon chez les personnes âgées de 35 ans et plus était le suivant : • chez les non-fumeurs, 0,07 X 10-3 an-1 ; • chez les fumeurs, 0,96 x 10-3 an-1. e Épidémiologie appliquée, 2 édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc. Questions Chapitre 5 • Les mesures d’association et la causalité 6 a) Calculez la fraction étiologique chez les exposés et interprétez le résultat. b) En supposant que la proportion des fumeurs est de 25 %, calculez la fraction étiologique dans la population totale. 5.14 Question L’Organisation mondiale de la Santé publiait en 2003 un communiqué de presse intitulé La fréquence des cancers pourrait augmenter de 50 % dans le monde, avec 15 millions de nouveaux cas par an en 2020, dans lequel on pouvait lire : « Le risque de cancer pulmonaire pour les fumeurs réguliers par rapport aux non-fumeurs (risque relatif) est multiplié par un facteur allant de 20 à 30. Dans les pays à forte prévalence du tabagisme et où de nombreuses femmes fument des cigarettes tout au long de leur vie adulte, on attribue à cette consommation environ 90 % des cancers pulmonaires dans les deux sexes. » a) Est-il adéquat de considérer que les études sur lesquelles s’appuie l’OMS ont observé des mesures de risques relatifs entre le tabagisme et le cancer du poumon variant entre 20 et 30 ? b) À quelle mesure d’impact pourrait correspondre la proportion suivante : « Dans les pays à forte prévalence du tabagisme et où de nombreuses femmes fument des cigarettes tout au long de leur vie adulte, on attribue à cette consommation environ 90 % des cancers pulmonaires dans les deux sexes » ? e Épidémiologie appliquée, 2 édition © 2008 Les Éditions de la Chenelière inc.