La communication dans le couple, la sexualité, le pardon On nous a

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Communication fiancés 11/01/13
Bertille et Olivier Gautier-Brandicourt
La communication dans le couple, la sexualité, le pardon
Bonsoir, Nous sommes : Bertille et Olivier. Nous sommes mariés depuis 24 ans. Je suis
Responsable d’Aumôneries hospitalières, visites aux malades et personnes en fin de vie.
Olivier est Responsable Juridique d’une entreprise de sécurité. Nos enfants Marie, Louis,
Pierre-Marie, Virgile, Cyprien et Barthélemy ont entre 23 et 9 ans.
Nous avons 3 choses à vous dire en préambule : la première : Merci : le fait d’avoir préparé
cette soirée nous as permis de revisiter notre façon de vivre la communication dans notre
couple. Merci aussi pour le témoignage que vous donnez dans ce désir de vous engager dans
le mariage chrétien. La deuxième : notre préparation au mariage date d’il y a 25 ans, c’est un
peu ancien, mais nous en vivons encore aujourd’hui. La troisième, c’est que bien
évidemment nous ne sommes pas des modèles, ceux qui nous connaissent pourraient vous le
confirmer. C’est pourquoi, d’avance nous souhaitons vous demander pardon pour ce qui
pourrait vous blesser dans nos paroles ou nos attitudes.
On nous a demandé de vous parler de la communication, la sexualité, la
liberté et le pardon
Ce sujet est vaste, nous avons choisi de privilégier la communication verbale. Nous
aborderons aussi la communication physique. La communication écrite, forme moins utilisée
de nos jours ne sera pas pour autant absente de la soirée. Ces modes de communication et
plus généralement la vie à deux donnent de nombreuses occasions d’offenses, c’est pourquoi
nous aborderons enfin, le pardon.
La communication : tout le monde est d’accord pour reconnaitre son
importance dans les relations privées et professionnelles. Il existe des masters de la
communication et de Directeurs de la Communication. Ce soir, c’est la communication au
sein du foyer qui nous intéresse : elle est le véritable fil rouge de la vie à deux.
Nous allons voir comment améliorer notre compréhension mutuelle, comment apprendre à
parler et à écouter de façon efficace afin que grandissent entre nous amour et respect.
Et cela n’est pas aisé. Nous allons vous raconter une anecdote vécue par des amis qui n’ont
d’ailleurs pas hésité à en témoigner.
L’affaire se passe au cours de leur voyage de noces, ou plutôt, lors du retour. Ils sont sur le
bateau qui les ramène de leur croisière. Le mari aperçoit des larmes qui coulent doucement
sur les joues de son épouse. Il en est tout alarmé, et pense en lui-même, qu’elle regrette peutêtre son engagement. Comme il est très délicat, il n’ose lui en parler. Il portera longtemps en
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lui cette inquiétude et ce ne sera que bien plus tard qu’il découvrira qu’elle était triste parce
que le voyage prenait fin.
Un simple dialogue aurait pu éviter ce quiproquo et quelques angoisses au mari.
L’autre sera toujours un mystère pour moi : un mystère n’est pas un mur contre lequel je
bute, mais un champ à découvrir sans cesse.
La communication est au service de la communion pour laquelle nous sommes faits et qui
nous rend heureux.
La communion c’est l’accueil et le don mutuel « afin de réaliser l’unité de nos deux
personnes dans l’amour ». « Je te reçois comme époux (épouse) et je me donne à toi pour
t’aimer … »
« La communication est au sein du couple, l’instrument permanent de la ré-adaptation à
l’autre ».
1. Connaître nos différences
2. Comment communiquer
3. Le pardon
1.Nos différences
Dieu nous a créé différents et j’ai besoin que tu restes différent pour que je devienne moimême. De surcroit, un couple n’est pas statique, mais dynamique, il nous aide à devenir plus
homme, plus femme l’un pour l’autre. Ces différences sont d’abord une richesse et une
complémentarité ; si nous étions exactement semblables nous n’aurions rien à nous dire. Ni à
nous donner. Elles suscitent notre attirance l’un pour l’autre, et en même temps, elles
peuvent créer des tensions. Nous y reviendrons.
Il est très important de se connaître soi-même et d’entrer dans la connaissance de l’autre.
Cette volonté est sans cesse à renouveler, non pour posséder l’autre mais pour l’aimer plus.
« Je te connais car je t’aime et je t’aime car je te connais. »
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1.A Les différences liées à notre masculinité et à notre féminité.
Homme et femme, nous sommes d’égale dignité Genèse 1,27. Tout notre être est sexué,
notre corps bien sûr, mais aussi notre affectivité, notre intelligence…A travers quelques
exemples, nous allons observer les conséquences de ces différences pour vous en faire
découvrir les richesses. Attention, ce sont des traits généraux qui peuvent être + ou –
développés selon la personnalité et l’histoire de chacun.
Nous vivons les mêmes événements et nous les ressentons différemment
• Les femmes ont besoin d’être devinées donc elles ne se donnent pas la peine de dire les
choses ex : « J’aimerais bien qu’il reste avec moi ce samedi après-midi plutôt que d’aller
bricoler dans le garage ». Au lieu de l’exprimer tout simplement à son mari, elle aura
tendance à penser que s’il l’aime vraiment, il la devinera.
• Les hommes un besoin explicite d’être sollicités ! Ils aiment qu’on ait besoin d’eux.
« Mais tu aurais du me dire que tu avais besoin que je reste au lieu de faire la tête ! ». Si
on a besoin d’eux, c’est qu’on les aime !
• Quand un homme énonce un problème, il est déjà à la recherche d’une solution.
Alors que, quand une femme fait part d’un souci à son conjoint, c’est souvent qu’elle a
envie d’être écoutée et soutenue. Cela lui suffit. Le fait de parler de son problème l’aide à
trouver sa propre solution. «J’ai mal à la tête» -« prends un cachet »
• La femme est plus dans la durée et l’homme dans l’instant. Ex : La femme rumine toute
la journée la dispute du matin. Le soir le mari rentre ayant tout oublié, il est surpris de
trouver sa femme boudeuse.
• L’homme informe sur les faits, alors que la femme évoque plutôt ses sentiments. Prenons
l’exemple d’une femme qui dit : je me sens seule et le mari rétorque : mais non je suis là.
• Autre point très important : quand les femmes ne vont pas bien, elles ont tendance à le
manifester d’une façon ou d’une autre : énervement, paroles acerbes, mini déprime etc…
Quand les hommes sont soucieux, souvent ils se taisent.
• L’homme aura tendance à utiliser d’emblée sa logique et ira droit au but alors qu’une
femme s’attachera plus immédiatement aux détails et fera preuve d’une imagination
fertile. Dans la visite d’un appartement, l’homme aura focalisé sur le gros-œuvre, la
femme sur le liseré du carrelage de la faïence de la cuisine
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1.B Les différences liées à notre caractère
Les types de caractères sont nombreux et complexes:
• L’un est émotif et l’autre non ; l’un a besoin d’une forte motivation pour agir alors que
l’autre se créera ses propres occasions d’agir car il aime l’action pour elle-même ;
• L’un retrouvera rapidement son équilibre affectif après une émotion alors que l’autre aura
besoin de plus de temps…
• L’un peut-être introverti (grande pudeur à extérioriser ses sentiments) l’autre extraverti.
• Ex : Monsieur dispendieux et Madame parcimonie. !
Le caractère ne se change pas, en revanche il est perfectible : Il est vital de nous accepter et
de nous aimer tels que nous sommes. Gardons-nous bien cependant de mettre des étiquettes
et d’enfermer les autres et nous- mêmes : nous sommes uniques et avons chacun notre façon
d’exprimer notre personnalité.
1.C Les différences liées à notre histoire, notre culture, notre éducation.
Nous n’allons pas développer. Dans notre cas, Bertille avait 8 frères et sœurs, 15 neveux et
nièces et vivait dans une maison de 20 pièces alors que j’ai 1 sœur célibataire sans enfant et
nous logions dans unT4 Hlm.
Rappelons-le encore une fois, ces différences sont essentielles à la communication car il ne
peut y avoir de véritable communication sans altérité. Nous sommes appelés à ne faire
qu’un avec l’autre qui est différent et complémentaire.
2. Comment communiquer ?
A) La communication par la parole
B) La communication physique
2. A La manière d’entrer en relation qui nous est la plus spontanée c’est la
parole.
La communication est perçue comme essentielle à la vie du mariage :
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En effet, chacun de nous a un besoin vital
- de reconnaissance,
- de respect,
- de considération de la part de quelqu’un qui s’intéresse fortement à ce que l’on vit.
D’où l’importance :
- de se sentir regardé (et non seulement vu !)
- et de se sentir écouté (et pas seulement entendu !)
Pourtant – et on vous le dit d’expérience, croyez-le bien ! – cette communication ne se fait
pas très naturellement.
Parler, exprimer ce qu’on ressent et ce qu’on pense est une exigence incontournable - surtout
pour nous les hommes !
Pour simplifier à l’extrême, il semble en effet, que les hommes aient plus de difficultés à dire
que les femmes. Cela conduit le Père Sonet, conseiller conjugal à écrire ceci : « Un homme
croit qu’il dit du moment qu’il fait et la femme ne voit pas ce qu’il fait car elle n’écoute que
ce qu’il dit »
Comment se faire comprendre si on se tait, sans se donner la peine de dire ce que l’on désire,
ce que l’on attend de l’autre ?
Mettre des mots sur nos pensées et nos ressentis permet de découvrir ce que l’on vit en
profondeur : parler, c’est bon pour que tu me comprennes mais c’est aussi très bon pour que
je me comprenne !
Ecouter est plus important encore.
Ainsi l’apôtre Jacques nous exhorte-t-il avec sagesse et expérience :
« Soyez prompts à écouter, et lents à parler » (Jc 1, 19), car, le plus souvent, notre problème
de communication, c’est l’écoute !
C’est pourquoi le fameux « Ecoute Israël ! » (Dt 6,4) traverse toute l’histoire biblique. Par
ailleurs nous avons une bouche et deux oreilles, c’est pour écouter deux fois plus qu’on ne
parle.
Ecouter, c’est plus qu’une attitude physique qui est elle-même indispensable, c’est décider
d’ouvrir son cœur et d’accueillir ce que l’autre a à nous dire, décider de recevoir et de
donner, de connaître et se faire connaître pour vivre en communion dans l’amour.
Lorsqu’une personne nous écoute et nous comprend, nous percevons concrètement
- qu’elle est vraiment présente et nous respecte,
- qu’elle nous prend en considération.
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Dans toute communication, comme à la radio, à la télévision ou sur le web, il y a trois parties
distinctes :
• tout d’abord le contenu, c’est le « message »
• ensuite la personne qui envoie le message : « l’émetteur »
• enfin la personne qui reçoit le message : « le récepteur ».
Emetteur et récepteur doivent donc être tous les deux en bon état de marche, sans
interférences ou virus. Il en est de même pour le mariage : il faut savoir bien émettre et bien
recevoir et donc bien parler et bien écouter. Nous en sommes co-responsables.
Il y a une double nécessité : celle de s’exprimer / celle de d’écouter.
Notre parole a du poids, elle nous engage. Quand on dit : « vous avez ma parole, cela
signifie, vous pouvez compter sur moi, me faire confiance.
Dans le sacrement de mariage ce sont les paroles dites par les fiancés lors de l’échange des
consentements qui sont le signe sacramentel du mariage indissoluble (eau et St. Chrême pour
le baptême, la confirmation et l’ordre, pain et vin pour l’eucharistie …)
Les conditions de la communication
Le désir, le respect, la vérité, l’acceptation des désaccords. Sur quoi communiquer et
comment communiquer.
1) Le désir :
• Désirer communiquer,
• Dire à l’autre plutôt qu’il devine. Si vous attendez que l’autre devine, vous pouvez
attendre longtemps.
• Attention à la curiosité et au mythe de la transparence.
Il est important de désirer pouvoir être transparent à l’autre, mais en même temps
l’autre n’est peut-être pas prêt à recevoir tout ce que je veux dire. D’où l’importance
de la 2ème condition ; le respect de l’autre.
2) Le respect :
• Respecter le temps de l’autre et accepter d’attendre
• Accepter l’autre tel qu’il se donne : je ne juge pas.
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3) La vérité :
• Etre vrai, donc accepter d’être vulnérable (se découvrir à l’autre en vérité nous oblige
à faire tomber les masques)
4) L’acceptation des désaccords :
• Un conflit même s’il n’est jamais agréable n’est pas forcément un drame ; il est même
neutre moralement. C’est la façon de réagir qui a une coloration morale.
L’un des signes de la maturité de l’amour est le fait d’accepter le temps et la durée. Tout ne
se met pas en place immédiatement, tout ne se résout pas tout de suite. La confiance, la
complicité se construisent au fil du temps.
Sur quoi communiquer ?
1) Sur le présent. Notre vie sera d’abord le quotidien. La vérité est dans le présent
2) Le passé n’a d’importance que dans la mesure où il éclaire le présent. Attention le désir
de la connaissance de l’autre ne doit pas nous entrainer à l’indiscrétion. Ainsi nos éventuelles
expériences antérieures ne sont pas forcément à partager pour éviter d’être jaloux du passé de
l’autre.
3) L’avenir ; Quelles sont nos valeurs ? C’est à dire sur quoi voulons nous bâtir notre vie ?
Des questions importantes doivent être posées. Qu’en est-il de la vie professionnelle de
chacun et ses conséquences sur la vie de la famille ? Quelle est notre relation à l’argent ?
Qu’en est-il de la venue d’un enfant handicapé ou du risque d’absence d’enfant ? Quelle
éducation ? Certes nous ne savons pas comment nous réagirions réellement si tel ou tel
évènement survenait, mais il est fondamental d’avoir posé des jalons afin de ne pas subir
l’évènement mais de poser des choix libres. Plus profondément, quel est notre projet de
couple ? C’est en vous posant personnellement et ensemble ces questions que vous pourrez
découvrir vos fondamentaux.
Comment communiquer ?
Prendre le temps (RDV…) au bon moment. Trouver ses marques, les rythmes, les rites. (ex..)
Mon fiancé, ma fiancée et par la suite, mon époux, mon épouse doit être mon meilleur ami.
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Notons 5 mauvais réflexes : Rassurer, donner des conseils, intellectualiser ou spiritualiser,
détourner la conversation et interrompre (Pages 9, 10, 11 de la soirée N°2 Alpha couple
27/01/12)
2.B La communication physique
Il nous semble capital de souligner que les relations physiques sont un lieu de
communication très important pour servir l’amour. C’est le lieu du don et du don total. C’est
un sujet qui nous engage au plus intime de notre être tout entier.
Pour qu’il y ait sacrement de mariage, il doit y avoir le consentement des époux et l’union
des corps. C’est l’expression de notre amour la plus forte qui soit, à la fois pour nous donner
la joie du cœur et le plaisir du corps.
L’harmonie sexuelle est un moyen extraordinaire mis à notre disposition pour construire
notre couple. C’est un moyen pas un but. Si l’homme et la femme y attachent une
importance trop grande, et en font une fin en soi, ils vont arriver à une impasse. A l’inverse,
s’ils négligent cette dimension, ils se mettent en danger.
L’unité de notre couple va grandir, se construire et nous permettra de nous donner aux autres
car elle est source de joie.
L’union des corps implique toute la personne. Elle exprime le don des personnes corps, âme
et esprit. Dieu ne nous demande pas de vivre notre sexualité au rabais, c’est-à-dire que la vie
conjugale intègre (et c’est légitime) le plaisir et les pulsions de l’un et de l’autre, dans un
respect mutuel.
Malgré toute une série de caricatures largement véhiculées dans notre culture, les chrétiens
sont convaincus des bienfaits et même de la bénédiction de la sexualité au sein du foyer.
Jésus rappelle lui-même dans l’Evangile de Matthieu que c’est un fondement de la nature
humaine inscrite par le Créateur dès les origines : « L’homme et la femme s’attacheront l’un
à l’autre et ils ne seront qu’une seule chair ». « Une seule chair », c’est à dire un seul corps,
un seul esprit, un seul cœur : on ne peut être plus clair !
Dieu a placé la sexualité au cœur du projet conjugal : opposer foi et sexualité est donc un
non-sens chrétien. Le Cantique des Cantiques, dans l’Ancien Testament célèbre l’amour
passionné, quasi-érotique et l’intensité des sentiments entre un homme et une femme.
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Jean Paul II a passé trois années à faire un enseignement sur la sexualité : pour simplifier à
l’extrême : La sexualité vécue par les époux est à l’image du don total de Dieu trinitaire.
Vous pouvez lire en ce sens le livre d’Yves Semen La théologie du corps selon JPII. Je cite
« un couple qui fait l’amour dans un don total de soi à l’autre est une icône vivante de la
Trinité. » Il y parle même de la « liturgie des époux. » La sexualité est à la fois fruit de notre
amour au quotidien et nourriture de notre foyer. L’intimité de nos vies partagées, notre
relation de confiance, d’estime et d’affection trouvent leur expression la plus forte dans notre
union sexuelle et à son tour, notre sexualité se déploie au cœur de notre vie, nourrit notre
amour et notre complicité de tous les jours.
Nous avons donc à connaître notre corps, à l’accepter, à l’aimer et à apprendre à le gérer.
Accepter d’être homme ou femme. C’est très important.
L’Homme est fécond depuis sa puberté jusqu’à sa mort tous les jours et 24h/24 (sauf
difficultés médicales)
La femme est fertile de l’âge de la puberté jusqu’à la ménopause (45-55 ans) et seulement
avant et au moment de l’ovulation c’est-à-dire + ou – 8 jours par mois selon les femmes. Ce
qui veut dire que la femme est soumise à un cycle qui aura des répercussions sur son corps
bien évidemment mais aussi sur son affectivité (etc…) Plus ou moins fatiguée, irritable, etc
…
Le désir qui va contribuer à la relation physique est lié à cela. Il est donc différent chez
l’homme et chez la femme.
a) Chez l’homme
Le désir est généralement rapide et spontané. Il est quelques fois impétueux voire
encombrant. Nous allons messieurs apprendre jour après jour à canaliser ce désir, à
l’apprivoiser et puis à le faire patienter pour rejoindre celui de notre épouse qui est différent.
b) Chez la femme
Le désir est généralement plus lent à s’éveiller, par contre quand il est éveillé il peut être très
fort. Il est généralement plus fort au moment de la période fertile ce qui est très beau car cela
montre combien nous sommes tournés vers la vie.
Cuisinière
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Le désir chez la femme est plus facilement dépendant des conditions « intérieures » (souci
professionnel par ex. ou dispute le matin avec son mari ou enfant malade par exemple) ou
« extérieures » (chambre d’hôtel affreuse ou quand on est chez des amis et que l’on a peur
d’être entendus …) La femme aura parfois à décider «de lâcher prise » sur ce qui la
préoccupe pour se tourner vers son mari et l’accueillir.
Le plaisir aussi sera vécu différemment.
Il n’est pas assuré chez la femme à chaque fois. Encore une fois, attention aux idées
véhiculées par la société (films, pub, média, revues etc …) qui présentent faussement
l’amour.
Quelques mots sur l’enseignement de l’Eglise à propos du temps des fiançailles.
Il ne s’agit pas pour nous de nous situer sur un terrain moralisateur, ni même de juger mais
pour une fois, d’expliquer pourquoi l’Eglise propose de vivre le temps avant le mariage sans
union physique ;
Il y a quatre enjeux fondamentaux :
• La vérité : les relations sexuelles manifestent le don total de ma personne à l’autre. Or,
avant le mariage, je ne me suis pas encore donné totalement à l’autre, donc je peux me
reprendre à tout moment. L'union physique est un don, pas un prêt.
• la liberté : les relations sexuelles créent des liens et heureusement (si tel n’était pas le
cas, il faudrait se poser des questions), donc ma liberté est entravée (or elle est une des
conditions de validité de sacrement du mariage).
•
les raisons psychologiques : les relations sexuelles prennent une grande place et
peuvent court-circuiter les autres modes de communication tellement nécessaire
pendant le temps de découverte et de construction.
• la sexualité n’est pas une technique pour vérifier que nous sommes faits l’un pour
l’autre : Elle est au service du couple et pas l’inverse. Elle n’est pas la cause de
l’amour, elle en est l’expression. Avoir des relations sexuelles pour voir si nous nous
entendons bien dans ce domaine ne nous sera d’aucun secours. Elles évolueront dans
le temps.
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Il est, à tout moment, possible de décider de ne plus avoir d’unions physiques avant le
mariage. Nous avons rencontré des fiancés qui vivaient ensemble avant le mariage et qui ont
pris cette décision.
Nb : les fruits :
• respect de la liberté de l’autre ;
• favorise la communication, le fait de retrouver d’autres façon de nous montrer notre
tendresse : retrouver la joie de danser ensemble, de se tenir la main : vous tenez-vous
la main lorsque vous marchez tous les deux ?
• apprentissage de la maitrise de soi ;
• apprentissage de la chasteté : c’est-à-dire considérer l’autre comme une personne et ne
pas en faire sa chose. Cela nous concerne tous mais cela se vit différemment selon les
états de vie ;
• un autre fruit : vivre une nuit de noces…
3. LE PARDON
A l’occasion de ces différents modes de communication et dans toute la vie commune plus
généralement, nombreuses sont les occasions de se blesser. C’est pourquoi nous vous parlons
du pardon.
Il y a quelques années, à l’occasion de préparation au mariage auxquelles nous participions,
nous demandions aux fiancés s’il était possible de tout pardonner. En général, ils répondaient
plutôt oui, sauf l’adultère.
Kilo de plumes/kilo de plomb.
Aimer c’est vouloir le bien de l’autre ; or, plus nous nous aimons, plus nous avons
d’occasions de blesser celui ou celle que l’on aime : Il est bien évident que si Bertille me
traite de crétin, cela me fait plus de mal que si c’est un automobiliste dans le flot de la
circulation.
Nous nous faisons, l’un à l’autre du mal :
• soit en acte : si je ne mange pas ce que ma femme m’a préparé ;
• soit en paroles : critique de ta famille ou de ta sœur ;
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• soit en pensée : lorsque nous jugeons l’autre ;
• soit parce que nous ne faisons pas ce que nous aurions dû et dont l’autre avait besoin :
je ne prends pas suffisamment en compte le point de vue de Bertille.
J’ai blessé ou je suis blessé et j’ai besoin d’être guéri. Dans cette situation, une demande de
pardon de l’autre peut nous permettre d’ouvrir à nouveau notre cœur, à condition d’accepter
de lui pardonner, bien entendu.
3. A Le pardon comment ?
§ Et d’abord combien de fois ? Mathieu XVIII 21-22
§ C’est un acte et pas un sentiment. Le pardon repose sur une décision que je
pose, ou plutôt sur deux décisions que nous posons. C’est un acte d’humilité et
de vérité.
§ Pardonner c’est redonner sa confiance ; c’est faire le pari raisonnable de la
bonne volonté de l’autre. Aujourd’hui est le premier jour du reste de ma vie et
de celle de ma ou mon fiancé(e). « il n’est pas de plus beau regard que celui qui
espère »
§ Lorsqu’on pardonne, c’est la personne que l’on pardonne. Il s’agit de pardonner
la personne et non pas nier ou excuser l’acte lui-même.
§
Le pardon n’est pas l’oubli. Il suppose une exigence de mémoire. Si j’ai du mal
à pardonner, je me souviens de ce que nous avons vécu de beau (comme dans
les psaumes).
§ Concrètement comment faire ?
C’est une démarche explicite, on demande « pardon » à haute voix et on doit entendre
« je te pardonne ».
Le pardon est inconditionnel. Il n’y a pas d’excuses, pas d’explications, pas de morales,
pas de restriction (exemples).
Ne pas minimiser la demande « mais non ce n’est pas grave ». Ca n’est jamais sans
importance, c’est un cadeau de l’ordre du don des corps.( à nu, vulnérable devant
l’autre)Le pardon , c’est le don parfait.
Peut-être est-celui qui a le moins à se faire pardonner qui en prend l’initiative.
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Trouver le bon moment, en tenant compte de nos différences de psychologies et savoir
saisir les occasions. Il est important de ne pas laisser trop de temps s’écouler entre
l’offense et la demande de pardon.
§ Enfin, le conseil vital « ne laisse jamais le soleil se coucher sur ton désaccord » ou tout
du moins demander pardon et dire que l’on a entendu la demande. « Bertille et son coup
de coude ». Bien sûr ce sont là des blessures du quotidien qui ne sont pas à négliger (kilo
de plumes). Lorsque le mal est trop grand, trop difficile à pardonner, ayons à cœur le
désir de pardonner. On peut accueillir la demande de pardon de l’autre et lui demander
du temps pour y répondre. On peut alors, demander à Dieu de nous y aider. « pardonnesnous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés »
3. B. Les fruits du pardon
C’est une chance (une grâce) pour chacun de nous, pour le couple et pour la famille.
Avec le pardon on ne repart pas à zéro le pardon n’est pas l’oubli mais c’est accepter de
vivre en paix avec l’offense) mais grandis. Car de même que « là où le péché abonde, la
grâce surabonde » de même que d’un mal Dieu peut tirer un plus grand bien, de même le
pardon fait que notre amour est plus fort après la guérison de la blessure. Le pardon est
une source de libération, de guérison et de joie. Nous vivons alors une véritable
libération.
La corde coupée.
Le pardon restaure l’alliance conclue entre nous. C’est un nouveau départ, une nouvelle
déclaration d’amour : je t’aime, je te re-choisis, je me redonne à toi.
Quand on a des enfants ; attention à ce qu’ils ne soient pas témoins que de nos disputes.
Ils doivent l’être aussi de nos réconciliations. Cela leur donne beaucoup de joie et les
construits. Ex : Barth et Cyprien qui viennent s’agglutiner sur le couple parental enlacé !
3. C. Un mot sur le Sacrement de Réconciliation
Lorsque nous blessons l’autre et en particulier notre conjoint, c’est Dieu lui_même que
l’on blesse car il est l’Amour, et tout ce que nous faisons ou ne faisons pas à notre
proche, à notre conjoint, c’est à Lui que nous le faisons ou ne le faisons pas. En
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demandant pardon à Dieu, il nous donne la force de demander pardon à notre conjoint, il
nous guérit.
En réalité, nous sommes déjà pardonnés par Dieu avant même que nous ne venions le
trouver dans le Sacrement, mais là, c’est nous qui accueillons la grâce de son pardon.
Dans le Sacrement de réconciliation ou « confession » on reconnaît l’immense amour de
Dieu. On n’y est pas toujours ajusté, on va en demander pardon au Seigneur par
l’intermédiaire du prêtre. « Fils prodigue ». La préparation au Mariage et le mariage luimême sont de bonnes occasions d’y avoir recours.
§ Nous vous invitons à vous écrire maintenant une lettre, une lettre d’amour en
notant ce que vous aimez particulièrement chez l’autre, pourquoi vous
l’aimez, vos désirs. La lettre pourra être terminée ultérieurement s’il est tard
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