la moindre analyse historique. Nous avons eu au cours du XIX eme et au début du XX eme
d’immenses faillites bancaires par exemple aux USA, en 1873 , en 1905, en 1922, en 1929 ,
amenant à chaque fois des dépressions profondes et des malheurs sans nom. La dépression aux
Etats-Unis qui dura de 1873 à 1880 fut pire que celle de 1929, et la panique financière de 1905
est restée dans l’histoire.
Qui plus est, l’étalon or donne un avantage géopolitique immense à celui qui en produit puisque
cela le libère tout au moins en partie de la contrainte du commerce extérieur. Si nous passions
aujourd’hui à l’étalon or, les principaux gagnants (pays producteurs) seraient d’abord la Chine,
ensuite l’Australie et enfin la Russie, tous des pays que j’aime bien mais qui ne sont pas tous des
parangons de marchés libres et de Démocratie. Donner plus de pouvoir au premier et au
troisième qu’ils n’en ont déjà ne me paraitrait pas très opportun en ce moment.
Qui plus est, s’imaginer que passer sous l’étalon or va automatiquement réduire le pouvoir de
l’Etat me parait être en fait une vue de l’esprit et toute analyse historique infirme cette idée. Par
exemple, Philippe le Bel, le Roi faux monnayeur a dévalué 12 fois la monnaie Française pendant
son règne, en diminuant à chaque fois son poids d’or.
En fait, notre temps est confronté à un problème éternel : le contrôle de la monnaie par l’Etat.
S’imaginer que l’étalon or nous délivrera de ce problème est une vue de l’esprit. Nous avons eu
une période « libérale » dans l’Histoire qui a duré un siècle, non pas grâce à l’étalon or mais parce
que tous les gens au pouvoir étaient libéraux. Il ne faut pas inverser l’ordre de la causalité…
Mais va me dire le lecteur, que faire donc et quelle est la solution ?
Le seul système libéral et donc rationnel est celui que j’ai toujours défendu :
La monnaie est un bien commun qui ne doit appartenir ni à l’Etat ni au secteur privé.
A chaque Nation sa monnaie et chaque monnaie doit être indépendante des autres et cotée dans un
marché libre et sans contrôle des changes.
Les pays qui contrôlent leurs taux de change et le maintiennent à des niveaux artificiels pourront
être l’objet de mesures protectionnistes de la part des autres.
Dans un monde idéal, chaque monnaie sera gérée par un Conseil indépendant constitutionnellement
du pouvoir politique, sur le modèle de la Bundesbank autrefois.
Dans les pays démocratiques, il sera prévu que l’Etat ne peut être en déficit budgétaire, sauf en cas
de guerre.