
 
S. Daubin lycée F. Mistral 2014-2015  Page 2 
 
respectabilité du deutschemark et bénéficie de la crédibilité de la politique monétaire 
vis-à-vis de l’inflation) ce qui attire les capitaux étrangers. La force de l’euro contribue à 
asseoir son rôle de monnaie internationale. Cela permet là encore d’attirer les capitaux 
(hausse de l’épargne disponible, baisse des taux d’intérêt et hausse de l’investissement), 
de  développer  les  places  financières  européennes,  mais  aussi  d’utiliser  la  monnaie 
comme instrument de facturation et de règlement des échanges.  
Ces avantages théoriques n’ont que partiellement été réalisés. L’Europe constitue une 
puissante zone commerciale, l’euro est devenu une monnaie internationale (mais loin 
derrière le dollar), beaucoup de capitaux ont été investi dans la zone, un processus de 
rattrapage  des  pays  pauvres  s’est  opéré.  Néanmoins,  la  zone  euro,  en  particulier, 
semble  souffrir  d’un  déficit  de  croissance et    les  disparités  dans  la  zone  restent  très 
importantes  (chômage,  industrie,  innovations,  solde  commercial,  finances  publique 
connaissent des situations très différentes). Cette absence de convergence réelle pose la 
question de l’opportunité d’une monnaie unique.  
Les  pays  « périphériques »  de  la  zone  ont,  du  fait  de  leur  faible  compétitivité, 
considérablement  pâti  de  la  force  de  la  monnaie  unique  (  qui  élève  les  prix  des 
exportations).  Parallèlement  l’inflation  et  la  politique  monétaire  européenne  ont  pu 
alimenter  des  phénomènes  d’endettement  massif  (endettement  des  Etats  mais  aussi 
des agents économiques privés) débouchant sur des bulles (comme la bulle immobilière 
en Espagne) et une crise des dettes souveraines (l’exemple le plus marquant étant celui 
de la Grèce). 
Les contraintes de la mise en œuvre d’une monnaie unique 
Pour s’assurer d’une certaine convergence des économies, le traité de Maastricht avait 
pourtant défini un certain nombre de critères de convergence qui, pour être remplis, ont 
nécessité  beaucoup  d’efforts  de  la  part  des  pays  candidats  à  la  monnaie  unique.  Il 
s’agissait de favoriser une certaine homogénéité dans la zone, et d’éviter que certains 
pays soient  tentés de  se comporter  en passager  clandestin ou que  les  difficultés d’un 
pays n’affectent les autres. L’euro accroît en effet les interdépendances entre les pays. 
À  titre  d’exemple,  si  un  pays  laisse  filer  son  déficit  public,  il  risque  d’augmenter  
l’inflation et  il devra emprunter massivement sur les marchés. Il en résultera alors une 
hausse des taux d’intérêt. Par ailleurs, si un pays est trop endetté aux yeux des marchés 
financiers, cela  va peser sur la confiance accordée à d’autres Etats de la zone ainsi que 
l’a montré la crise des dettes souveraines. 
Les contraintes résultent aussi d’une perte d’autonomie des politiques conjoncturelles. 
La mise en place de la monnaie unique impose de renoncer, au niveau de chaque pays, à 
deux instruments de politiques conjoncturelles : la politique monétaire et la politique 
de change. 
L’euro étant la monnaie commune, aucun pays n’a désormais la possibilité de procéder 
à une dévaluation compétitive lorsqu’il est confronté à un déséquilibre extérieur et un 
ralentissement  de  sa  croissance.  Faute  de  consensus,  il  n’existe  pas  de  véritable 
politique  de  change  en  Europe,  cette  dernière  dépend  des  décisions  de  la  banque 
centrale européenne qui mène par ailleurs la politique monétaire commune. A ce titre, 
le  mandat  de  la  BCE et  d’assurer  la  stabilité  des  prix  dans  la  zone  (soit  une  inflation