ION UCT IND AMO PAJ EXPÉRIENCE PAJAMO EXPÉRIENCE SPAGHETTI En 1957, une collaboration étroite s’établit entre les laboratoires de Jacques Monod et François Jacob afin de faire l’analyse génétique du système lactose en utilisant la conjugaison comme outil. Les différents mutants i, z et y sont insérés dans les bactéries mâles ou femelles dans leurs différentes combinaisons. Arthur B. Pardee ©Institut Pasteur Arthur B. Pardee fut le partenaire essentiel de ces expériences. Extrait d’une Lettre du 12 décembre 1957 de Jacques Monod à Melvin Cohn (Archives de l’Institut Pasteur) HISTOIRE DU MODÈLE OPÉRON “In 1957, as an Associate Professor at Berkeley, I took the opportunity for sabbatical leave. I decided to go abroad for the scientific and cultural experience and chose to work with Jacques Monod. […] I had read these publications, in particular the 1952 review on enzyme adaptation, and my work overlapped significantly with his […] So, in the fall of 1957, with my wife, Marjorie, and our three small sons, I set off my adventure, sailing across the Atlantic on the steamer France.“ ©Institut Pasteur Jacques Monod (1910-1976) PARDEE. A.B. (2002) PaJaMas in Paris. Trends in Genetics 18(11):585 11 janvier 1958, extrait du bilan de travail en cours établi par Arthur B. Pardee. Les résultats obtenus sont totalement différents suivant le sens du croisement. Mâle (z-i-) x Femelle (z+i+), on n’observe aucune synthèse d’enzyme, même après plusieurs heures. Mâle (z+i+) x femelle (z-i-), l’enzyme commence à être synthétisé immédiatement (2-3 min) après la pénétration du facteur z+ dans le cytoplasme puis la synthèse s’arrête. En ajoutant de l’inducteur (IPTG), la synthèse redémarre. Finalement, ils obtiennent le 25 mars une courbe publiable. Voici ce qu’écrit Jacques Monod à son ami Melvin Cohn à propos de ces expériences : Cahiers de laboratoire d’A.B. Pardee (Archives de l’Institut Pasteur) L’hypothèse d’un répresseur qui bloque l’expression des gènes, est mise en avant : Extrait d’une Lettre du 28 février 1958 de Jacques Monod à Melvin Cohn (Archives de l’Institut Pasteur) Le 28 mai 1958, les travaux d’Arthur B. Pardee, de Jacques Monod et de François Jacob sont présentés à l’Académie des sciences : PARDEE A.B., JACOB F. & MONOD J. (1958) Sur l'expression et le rôle des allèles "inductible" et "constitutif" dans la synthèse de la -galactosidase chez des zygotes d'Escherichia coli. C. R. Acad. Sci. 246(21):3125-3128 « Suivant une suggestion faite par Léo Szilard alors de passage à Paris, Monod en vint à considérer que le gène i contrôlait la formation d’un « répresseur » de la synthèse de galactosidase. Autrement dit, la formation d’enzyme n’était pas un phénomène positif mais le résultat d’une négation de la négation, un cas de « double bluff » : la galactosidase apparaissait quand le lactose ou ses analogues bloquaient l’action de ce répresseur ». Une convergence prend corps : GAUDILLIERE J. P. (1997) Mais qu'est-ce donc que l'expérience Pyjama. Gaz. Arch. (179):408-424 « L’expérience de conjugaison faite avec Elie sur la phage, l’induction érotique, et celle faite avec Pardee et Monod sur le système lactose, l’expérience PY JA MA, se sont les mêmes. Même situation. Même résultat. Même conclusion. Dans les deux cas, un gène gouverne la formation d’un produit cytoplasmique, d’un répresseur qui bloque l’expression d’autres gènes, empêchant ainsi soit la synthèse de la galactosidase soit la multiplication du virus. » JACOB F. La statue intérieure. Paris : O. Jacob, 1987, pp. 331-332 Jacques Monod et Leo Szilard (1898-1964) à Paris en 1961 ©Cold Spring Harbor Laboratory Après avoir pris quelque temps le nom de "PaJaMo" (Pardee-Jacob-Monod), ces célèbres expériences ont rapidement été retenues sous celui, beaucoup plus connu, de "PyJaMa".