Hommage à François Jacob
L’une des plus grandes personnalités de la recherche médicale française, François Jacob, biologiste,
généticien et bactériologiste, est décédé à Paris le 21 avril 2013.
Docteur en médecine, c’est vers la recherche que va se tourner François Jacob, qui, au tout début des
années 1950, entre à l’Institut Pasteur, dans le service de physiologie microbienne dirigé par André
Lwoff. La “biologie” est alors en pleine effervescence, en même temps que se développent les
recherches sur la génétique des microorganismes. En ce lieu prestigieux, il rencontre celui qui sera
l’un de ses compagnons de route, Jacques Monod.
La bactérie Escherichia coli est leur modèle et ils en analysent la constitution génétique. Ils
découvrent, notamment, que la synthèse des protéines obéit à un double déterminisme génétique :
des gènes de structures qui spécifient la configuration des chaines peptidiques et des gènes
régulateurs qui commandent l’expression de ces gènes de structure. Ils ouvrent ainsi la voie à la
révolution génétique.
Leurs travaux les mèneront tout droit à la plus prestigieuse des reconnaissances scientifiques :
François Jacob reçoit, conjointement avec André Lwoff et Jacques Monod, le Prix Nobel en
physiologie ou médecine 1965, pour “leurs découvertes sur le contrôle génétique de la synthèse des
enzymes et des virus”.
Mais, au-delà de ses recherches qui lui ont valu les plus hautes distinctions, François Jacob était un
homme de conviction (engagé dans les Forces françaises libres à Londres en 1940 et Compagnon de
la Libération), un humaniste, un écrivain et un homme de grande culture.