La mise en œuvre d’un challenge test est très
délicate parce qu’elle suppose notamment :
-une parfaite connaissance de la recette
et du procédé devant être mis en œuvre ;
-la répétabilité du mode de production ;
-la connaissance de l’état physiologique
des micro-organismes tel qu’il résulte
de leur histoire antérieure et tel que
modifié par le procédé ;
-l’utilisation de flores pathogènes
potentiellement présentes ou déjà
rencontrées dans les matières premières
ou l’environnement du site de
production ;
-le choix pertinent du niveau des
surcharges microbiennes et du stade
d’inoculation.
LES LIMITES DE LA METHODE
ACTUELLE
Un certain nombre de problèmes quant à la
réalisation des challenge tests restent sans
réponse à ce jour. C’est le cas par exemple de
l’influence de l’état physiologique des souches
sur le résultat, qui n’est généralement pas
suffisamment pris en compte. En effet, de nom-
breuses publications montrent que des stress
influent sur la croissance bactérienne (Cornec,
1997 ; Humphrey et al., 1993 ; Kroll et
Patchett, 1992).
De plus, le protocole de réalisation des tests (mode
d’inoculation, quantité d’échantillon...) manque
souvent de précision. Enfin, l’interprétation des
résultats reste floue et doit être confiée à un
microbiologiste ayant déjà une expérience des
challenge tests (Notermans et al., 1994).
Tous ces points font aujourd’hui du challenge test
une méthode aux résultats dont l’interprétation
est délicate, d’autant plus que l’expertise dans
ce domaine en est encore à ses balbutiements.
EN CONCLUSION
Le challenge test ou test d’épreuve microbiologique
est, avant tout, un outil scientifique au service
des fabricants de produits alimentaires qui
souhaitent mieux appréhender certaines des
caractéristiques de leurs produits ou de leurs
procédés, faire évoluer leurs recettes ou leurs
technologies, tester l’aptitude à la conservation
de produits nouveaux...
C’est un outil complexe dont la fiabilité dépend
de nombreuses conditions difficiles à réunir. Sa
mise en œuvre suppose par ailleurs d’être faite
avec un minimum de déontologie et d’harmo-
nisation. Son emploi ne doit pas être systématisé :
c’est un outil d’étude et non de contrôle.
La meilleure réponse en matière de sécurité des
produits est apportée par la mise en œuvre d’un
système de type HACCP fonctionnant avec
efficacité et/ou l’application de guides de
bonnes pratiques d’hygiène et la réalisation
régulière de tests de validation des DLC, dont
le cumul des résultats sur une longue période
apporte les informations les plus fiables sur le
comportement du produit au regard de la
sécurité alimentaire.
Le CTSCCV est à la disposition des entreprises
pour conduire avec elles les tests de validation
des DLC et les challenge tests dont elles ont
besoin.
5
Bull. Liaison CTSCCV Vol. 11, N°1, 2001
Le challenge test