221
© Editions O
p
hrys 2010
C
hapitre 
B
R
È
VE CONVERSATION
À
MEINIER
(
CANTON DE GEN
È
VE):
L
A F
Ê
TE DE L’ESCALADE
1
1. Intro
du
ctio
n
e l
d
d
’enquête
q
: Meinier
,
commune de 1 800 habitants
,
se situe
à
q
uel
q
ues kilomètres de la ville de Genève.
L
ocuteur
interviewé
: CM est â
g
é de 48 ans au moment de l’enquête. Né
en ville de Genève en 1954, il s’établit à Meinier à l’â
g
e de 21 ans. Après avoir
e ectué un apprentissa
g
e d’employé de commerce, CM est devenu a
g
ent de
v
oya
g
e, profession qu’il exerce depuis lors.
Relation
entre
les
locuteurs
:
CM est le
p
ère de l’une des deux en
q
uêtrices,
qui n’assiste pas à cette conversation
g
uidée. CM et l’enquêtrice diri
g
eant
c
ette conversation se vo
u
voient
.
Lieu et année de l’enregistrement
g
:
Chez CM
,
à Meinier
,
en 2002
.
2. As
p
ects culturels et lexicau
x
Le thème abor
d
é
d
ans cet extrait est l
Escalade
(l.5 et l.5-6), fête tradi-
e
tionnelle
g
enevoise célébrée chaque année le 12 décembre pour commémorer
la victoire de Genève, cité
p
rotestante
p
ros
p
ère, sur les trou
p
es du duc de
Savoie
,
Charles-Emmanuel
I
e
r, à l’occasion de l’atta
q
ue savoyarde lancée
p
ar
1. Ce chapitre a été rédi
g
é par Helene N. Andreassen, Raphaël Maître et Isabelle Racine
.
Partie
V
. La
S
uiss
e
222
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Editions O
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hrys 2010
surprise en
d
épit
d
e
l
a paix jurée. CM raconte comment se
d
érou
l
ait
l
a
f
ête
l
ors
q
u’i
l
était en
f
ant. I
l
ex
pl
i
q
ue
q
u’
il y avait une fête à l’école
(l
.9
)
,
l
ors
d
e
e
l
aque
ll
e on
l
eur
rappelait l’histoire
(
l
.9),
d
ont voici
l
es péripéties principa
l
es:
e
dans la nuit du 11 au 12 décembre 1602, 2000 soldats savoyards
p
arvien-
nent au
p
ied des murailles de la ville à
p
ied ou à cheval.Ils tirent de leur
matériel des éléments d’échelles emboîtables
q
u’ils assemblent et hissent le
lon
g
des murailles pour les escalader, d’où le nom donné à cet épisode histo-
rique. Réveillé par un tir d’arquebuse, le peuple
g
enevois tout entier prend
les armes et défend sa cité. Là survient le
g
este héroïque resté
g
ravé dans
la mémoire
p
o
p
ulaire: Catherine Cheynel, a ectueusement surnommée l
a
Mère Royaume,
j
ette sur la tête d’un assaillant une marmite pleine de soupe,
le blessant mortellement. La tentative des Savo
y
ards de faire sauter l’une des
p
ortes d’entrée forti ées
p
our
p
ermettre aux trou
p
es de
p
énétrer dans la ville
échoue
g
râce au ré exe de l’un des
g
ardes d’abaisser la herse. Constatant leur
échec, les trou
p
es savoyardes se re
p
lient. Le dimanche matin, les Genevois,
emmenés
p
ar  éodore de Bèz
e
2
–
q
ue CM mentionne en ex
p
li
q
uant:
O
n
nous re/ remémorait le tout parce
q
u’on avait oublié depuis l’année d’avant, l
e
nom de  éodore de Bèze et les autres
(l.10-11)–, se rendent dans les temples
s
p
our remercier Dieu de leur victoire. L’événement se solde
p
ar 18 morts côté
g
enevois, 54 côté savoyard, ainsi que 13 prisonniers,
j
u
g
és et exécutés le
j
our
même. Si
g
né l’été suivant, le Traité de Saint-Julien obli
g
e Charles-Emma
-
n
u
el
I
er
à renoncer à faire de Genève sa ca
p
itale du nord des Al
p
es. L’Es-
calade, emblème de l’indé
p
endance des Genevois, devient la fête nationale
de la République. L’hymne
g
enevois, intitulé
q
u’è lain
o
«Celui
q
ui est
là-haut», a été composé vers 1603 en patois
g
enevois (francoprovençal), qui
a complètement disparu de nos
j
ours
(
cf
V.1.:1.
).
f
f
Les festivités ont lieu le 12 décembre même
,
et les commémorations
o cielles le week-end le plus proche. Un cortè
g
e historique mettant en scène
800
p
artici
p
ants costumés dé le le dimanche soir dans les rues de la vieille
v
ille. CM le thématise
p
lusieurs fois dans l’extrait: on allait reli
g
ieusemen
t
aussi cha
q
ue année avec mes parents assister au... dé lé, bien entend
u
(
l.17-18
)
,
et
p
lus tard, en ex
p
li
q
uant
q
ue, cette année, il ne
p
ourra
p
as se rendre au
dé
(l.28). Il évoque également le
é
cortège de l’Escalade
(l.29-30)
q
u’il allait
e
v
oir avec ses enfants, et raconte
q
ue,
p
our les faire
p
atienter en attendant le
passa
g
e du cortè
g
e, ils man
g
eaient des pa
q
uets de marron
s
(
l.32
)
, nom donné
dans certaines ré
g
ions de Suisse romande –dont Genève– aux châtai
g
nes
2. Recteur de l’Académie et successeur du célèbre réformateur Jean Calvin dans les char
g
es qu’il
occu
p
ait à Genève
.
Chapitre 4. Brève conversation à Meinier (canton
d
e Genève)
2
2
3
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gri
ll
ées au
f
eu
d
e
b
ois, servies
d
ans
d
es sac
h
ets
d
e papier, et ven
d
ues en
h
iver
d
ans
d
es ca
b
anes en
b
ois
.
Les enfants se dé
g
uisent et dé lent de nuit dans les rues en frappant au
x
p
ortes
p
our chanter la fameuse chanson «Ah! La Belle Escalade», contre
q
uoi
ils reçoivent ar
g
ent ou friandises, coutume évoquée par CM:
e
n
n d’a
p
rès
-
midi
,
on allait chanter de … de porte en porte
(l.12). Il souligne toutefois
e
q
ue, de son tem
p
s, les enfants recevaient très
p
eu d’ar
g
ent mais surtout de
s
mandarines, des chocolats, des... des petites choses comme ça
(
l.13-14
)
. Mais en
a
1960 –CM est alors âgé de six ans–, le Conseil d’État (gouvernement canto-
p
nal, à ne
p
as confondre avec le
C
onseil des
É
tats
,
chambre lé
g
islative fédérale,
cf.
V.2.: 2.) édicte une ordonnance n’autorisant plus les déguisements sur la
f
v
oie
p
ubli
q
ue
q
u’aux enfants de moins de 15 ans. Celle-ci sera reconduite en
19
7
8: il a été,
p
endant une
p
ériode de deux trois ans,
j
e crois, euh, strictemen
t
interdit d’être dans le... des endroits publics, déguisés
(
l.22-23
).
s
Comme nous l’avons mentionné précédemment, l’un des 
g
ures
héroïques de la fête est la Mère Royaume. Pour commémorer son
g
este de
bravoure, des marmites en chocolat remplies de lé
g
umes en massepain et de
bonbons dans des emballa
g
es aux couleurs
g
enevoises sont vendues dans tous
les ma
g
asins de la ville. De petits pétards sont
g
lissés dans les emballa
g
es.
CM, s’il n’y fait
p
as mention ex
p
licite, fait allusion à la tradition de faire
des
petites bêtises
(
l.14-15
)
et
s
des
canailleries
(l.16), ce qui, selon lui,
s
est prati
q
au moment de l’Escalade
(l.16-17).
e
A
u niveau lexical, on peut souli
g
ner que CM produit un lan
g
a
g
e assez
soutenu (mal
g
ré l’emploi prépositionnel de
s
t
y
l
e
, l.15
)
:
remémorait
(l.10),
t
canailleries
(l.16),
s
débordements estudiantins
(l.21),
s
étant
invité à… dîner
t
(l.28). On peut é
g
alement relever qu’en faisant le choix contrôlé –si l’on en
croit la brève
p
ause d’hésitation
q
ui le
p
récède– de
dîner
(l.28) pour désigner
r
le repas du soir, CM semble vouloir éviter le ré
g
ionalisme correspondant
sou-
per
(
r
cf.
V.1.:2.2.). Cette stratégie d’évitement montre que CM, tout comme
f
le locuteur de Gland
(
cf
V.2.: 2.), est
p
arfaitement conscient de la s
p
éci cité
f
f
suisse de ce terme et
p
ourrait être inter
p
rétée comme un e et de la faible
g
itimité des ré
g
ionalismes dans un re
g
istre lan
g
a
g
ier soutenu
.
3. As
p
ects syntaxi
q
ues et discursif
s
Comme le lexi
q
ue, la syntaxe et la structuration du discours sont soi-
g
nées, sans que l’on puisse y relever de spéci cités
g
ionales. On relève la
Partie
V
. La
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uiss
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rareté
d
es
b
a
l
ises ora
l
es: CM
p
ro
d
uit un seu
l
bon
(
et pu
is
bon
,
en n
d
es...
d
es,
des
canailleries
, 1. 16
)
, et aucun
ben
ne
l
tre. On retro
u
ve to
u
t
d
e même
u
n
certain nom
b
re
d
h
ésitations: i
l
y a eu une épo
q
ue,
euh
, j’étais petit
h
(l.19-20),
t
Et le cortè
g
e de l’Escalade avec nos en
f
ants, c’était aussi un souveni
r
euh
... asse
z
extraordinaire
(l.29-30), et de répétitions:
e
on
allait
chanter
de
...
de
porte en
e
p
ort
e
(
l.12
)
,
e
t
p
uis bon, en
n,
des
...
des
,
s
des
canailleries
s
(l.16). On ne trouve
s
q
u’une seule
p
hrase inachevée dans l’extrait:
j
e me ra
pp
elais
p
a
s
les, il
y
avai
t
quasiment plus de fêtes
(l.20-21) et très
p
eu de scories:
s
donc euh
,
c
’/ il
y
a, il a
été
, pendant une période de deux trois ans, je crois, euh, strictement interdit d’être
éé
dans le... des endroits publics, déguisés
(
l.22-23
)
et
s
mais
p
eu de tem
p
s a
p
rès
c
est
le, c’/ la
f
êt
e
est redevenue une fête
e
(l.25-26). Le
p
ronom
p
ersonnel est omis
e
d
ans les
d
e
u
x cas o
ù
CM
u
tilise le verbe
f
alloi
r
:
Fallait
que ce soit strictement
t
privé
(l.24) et
é
fallait
juste les tenir un peu
t
(
l.31
)
. Le verb
e
être
, em
p
loyé
comme présentatif, est au sin
g
ulier:
C’est
,
tt
c
est
des souvenirs d’enfant
t
(
l.5
)
et
t
C’est
,
tt
c
est
des bons souvenirs
t
(l.19). On peut encore souligner la position de
s
l’a
d
verbe
donc
en tête de proposition (
c
Euh
,
très traditionnel
,
donc
il y avait
c
une
f
ête à l’écol
e
,
l.9
,
et
Donc
, ça tombe être sur l’heure euh... du cortège que
c
je vais man
q
ue
r
, l.29), ainsi que, dans la construction du récit, le passa
g
e
de l’im
p
arfait au
p
résent dans la même
p
hrase:
O
n
a
rriv
a
i
t
trop tôt, puis il
t
f
aisai
t
froid alors... Après avoir mangé huit paquets de marrons et... retourné
t
q
uatre fois l’écharpe autour du cou, c’es
t
p
as su
sant et... Puis en
n
arrivent
les
t
tambours, les trompettes et les chevaux
(
l.31-34
).
x
4. Aspects phonétiques et phonolo
g
ique
s
Sur le
p
lan vocali
q
ue, nous avons vu
(
cf
V.1.: 2.4.)
q
ue la  n des subs-
f
f
tantifs et ad
j
ectifs féminins en
-
ie
,
-
ée
,
-
ue
,
-
eue
et
e
-
oue
peut s’opposer pho-
e
nolo
g
iquement, pour beaucoup de Romands, à leur correspondant masculin
-
i
,
-
é
,
é
é
-
u
,
-
eu
et
-
ou
. CM atteste cette o
pp
osition dans
année
([
e
a
neː
j
]
, l.11 et
17
)
et dans
âgée
([
e
a
ːʒeː
j
]
, l.28), ainsi
q
ue dans
canailleries
(l.16) [
s
kanajʁiːj
]
.
CM illustre l’opposition de lon
g
ueur /a
-
aː
/
d
ans
âgée
[
e
a
ːʒeː
j
]
(
l.28
)
–seule
occurrence présentant une lon
g
ueur non imputable à une hésitation ni à un
allon
g
ement de  n de
g
roupe
vs.
année
[
e
a
neː
j
] (l.17). L’o
pp
osition /
o
-
ɔ
/
en  n de mot est –comme chez le locuteur valaisan
(
cf
V.3.: 4
)
– neutra-
f
f
lisée chez CM: la vo
y
elle de tro
p
(
l.31
)
est fermée comme celle de
chevaux
(l.34), et elle s’o
pp
ose à celle
q
ue l’on trouve en syllabe  nale fermée,
q
ui est
ouverte et moyennement centralisée et
q
ui a
pp
araît dans
école
(1. 9) et dans
e
époque
(l.20). En revanche, on trouve autant de [
e
ɛ
]
q
ue de
[
e
]
en initiale et à
Chapitre 4. Brève conversation à Meinier (canton
d
e Genève)
2
2
5
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l
’interne, avec une
d
istri
b
ution a
pp
aremment ex
pl
ica
bl
e
p
ar une ten
d
ance
à
l
h
armonie voca
l
i
q
ue (
f
ermeture avant voye
ll
e
f
ermée): on trouve [
ɛ
],
l
e
pl
us
souvent avec réalisation mo
y
ennement fermée [
ɛ
̝], dans
école
(l.9),
e
é
poqu
e
(
l.20
)
,
j’étais
(l.20),
s
débordements
(l.21),
s
dé
(
l.28
)
,
é
c
était
(l.30)
t
vs.
[
e
]
d
ans
dé
(
l.18
)
,
é
déguisés
(
l.23
)
,
s
été
(l.25). L’imparfait est réalisé avec /
é
ɛ
/
(
avait
, l.9,
tt
allait
, l.12,
tt
recevait
, l.12). Le conditionnel n’est pas attesté. La
tt
stabilité de l’o
pp
osition
/
ɛ-
œ
̃/
s
emble mise à mal.Certes
,
CM arrondit /
œ
̃
/
d
ans
un
(l.14, 18, 30, 31 et 34) davanta
g
e que /ɛ̃
/
d
ans
n
(
l.12
)
, en
n
(
l.16
)
,
estudiantins
(l.21), mais il est connu que l’article indé ni peut être
s
le dernier résistant à la fusion
(
cf
V.1.: 2.4.
)
. Par ailleurs, l’extrait ne nous
f
f
p
ermet
p
as de nous
p
rononcer sur la tendance à la diérèse
p
résente chez les
locuteurs de Gland et de Veyras
p
uis
q
u’il ne com
p
orte aucune occurrence
potentielle de ce phénomène. Le consonantisme ne diver
g
e
g
uère du système
du FR, si ce n’est par la lé
g
ère mais insistante palatalisation de /
k
/
d
evant
v
oyelles antérieures, y com
p
ris /
a
/
(
p
. ex.
p
a
q
uet
s
,
l.32
,
q
uatre, l.33, etc.
)
, et
devant
p
ause
(
épo
q
u
e
, l.20
).
L’extrait ne fournit aucun schwa en syllabe initiale de
p
ollysyllabe
p
récédé
de deux consonnes. Lors
q
ue le schwa est
p
récédé d’une voyelle, il
p
résente un
taux d’e acement élevé: dix occurrences sur douze. Il ne se maintient
q
u’
à
deux re
p
rises, dans
r
e
r
r
mémorait
(l.10) où il porte un accent d’insistance, et
t
d
ans
r
e
r
r
ligieusement
(
l.17
)
. Dans les cas où deux ou trois schwas se succèdent,
t
c’est le
p
remier
q
ui chute dans
r(e)c
e
vait
(l.12), le troisième dans
t
r
e
r
r
d
e
e
e
d
d
v
(
e)nu
e
(
l.26
).
Concernant la liaison, tout comme
p
our les locuteurs de Gland (
cf
V
.2.:
f
f
4.) et de Ve
y
ras
(
cf
V.3.: 4.), l’extrait ne
p
résente aucune
p
articularité. CM
f
f
e ectue de manière systématique les liaisons caté
g
oriques
(
cf.
II. 1
)
, soit entre
f
le
d
éterminant et le nom:
les [z]autres
(l.11),
s
un [n]autobus
(l.18-19),
s
trois
[
z
]
an
s
(l.22),
s
des [z]endroits
(l.23),
s
nos [z]enfants
(
l.30
)
et
s
un
[
n
]
autr
e
(l.34),
e
entre
p
rocliti
q
ue et verbe:
o
n
[
n
]
avai
t
(l.10-11),
t
on [n]allait
(l.12 et 17),
t
on
[
n
]
arrivai
t
(l.31),
t
ils [z]étaient
(l.31), ainsi que dans la locution
t
bien
[
n
]
entend
u
(l.18). Par ailleurs, on peut souli
g
ner que, même si le lexique,
la syntaxe et la structuration du discours de CM sont soi
g
nés, il ne produit
aucune liaison variable. En e et, la liaison n’est
p
as réalisée a
p
rès les deu
x
occ
u
rrences
du
verbe «être»:
é
tant
//
invit
é
(l.28) et
é
c’était
//
auss
i
(l.30),
i
ni
d
ans les occ
u
rrences s
u
ivantes :
des débordements// estudiantins
(l. 21),
s
strictement// interdit
(l.23),
t
a
vaient
//
ét
é
(l.25),
é
j
e ne
p
eux
p
as// alle
r
(
l.27
)
,
après// avoir mangé
(l.32), ni entre le verbe à l’in nitif et l’élément qui le suit:
é
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