Date : 22/09/2016
Heure : 05:18:51
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Pays : France
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Hier lors de la 71e session de l'Assemblée générale de l'ONU, des chefs d'États se sont pour la première
fois engagés à adopter une approche générale et concertée, à renforcer la réglementation, à promouvoir de
meilleures pratiques et à encourager l'innovation pour développer des alternatives aux antimicrobiens, de
nouveaux diagnostics et des vaccins. « Les engagements pris aujourd'hui doivent maintenant être traduits
en actions rapides. […] Le temps presse », a estimé Margaret Chan, directeur général de l'OMS. L'OMS, la
FAO (Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture) et l'OIE (Organisation mondiale de la
santé animale) coordonneront les actions et dresseront le bilan à l'Assemblée générale de septembre 2018.
Parmi les traitements alternatifs figure la phagothérapie, l'utilisation de virus – inoffensifs pour l'homme
– capables de détruire les bactéries. Coordonnée par l'hôpital militaire Percy, l'étude Phagoburn, évalue
actuellement son efficacité contre les infections cutanées dans 11 centres de grands brûlés en France (dont
le Centre hospitalier Saint-Joseph Saint-Luc de Lyon et le CHR de Metz-Thionville), en Belgique et en Suisse
( voir par ailleurs ).
En mai, l'économiste Jim O'Neill, chargé d'une mission par le gouvernement britannique, avait listé dix
mesures, appelant notamment à ce que les antibiotiques ne soient plus prescrits sans test diagnostic
préalable, à réduire l'usage non nécessaire dans l'agriculture, et à une incitation financière de 1 à 1,5 milliard
de dollars pour les laboratoires qui produiront de nouveaux médicaments appropriés. Car l'innovation est
en panne dans ce domaine : très peu de nouveaux antibiotiques ont été découverts ces trente dernières
années. De son côté, un collectif d'associations américaines, anglaises, allemandes et françaises a lancé une
campagne pour « exhorter l'industrie pharmaceutique à dépolluer sa chaîne d'approvisionnement ». Il appelle
à la diffusion d'une liste noire d'entreprises polluantes qui contribuent à l'antibiorésistance.
S. M.
Pneumonies, tuberculoses, infections urinaires et sexuelles
La tuberculose, les pneumonies, les infections urinaires et des infections sexuellement transmissibles sont
aujourd'hui les pathologies dans lesquelles on rencontre le plus de résistance aux antimicrobiens. En 2013,
la tuberculose ultrarésistante avait été identifiée dans 100 pays avec 480 000 cas tandis qu'on assiste
aussi à un retour de force des infections à gonorrhée autrement appelées « chaudes-pisses » (+52 % en
France entre 2008 et 2009) qui « pourraient devenir bientôt impossibles à traiter », estime l'OMS. En 2012,
pratiquement tous les virus grippaux A en circulation chez l'homme s'étaient montrés résistants aux principaux
médicaments utilisés dans la prévention de la grippe. Selon l'Inserm, la situation la plus préoccupante est
celle des entérobactéries EBLSE, produites par des microbes présents essentiellement dans le tube digestif,
en constante hausse depuis dix ans et en particulier Klebsiella pneumonia et E. coli.
La découverte en mai dernier, chez une Américaine de 49 ans atteinte d'une infection urinaire d'une bactérie
E.Coli résistante à l'un des antibiotiques de dernier recours, la colistine, a ainsi été considérée comme un
événement très préoccupant. Il existe cependant quelques bonnes nouvelles : en France, la résistance aux
antibiotiques est en baisse constante depuis 10 ans chez le célèbre staphylocoque doré et le pneumocoque.
S. M.
158 000
En France, 158 000 personnes contractent chaque année une infection à bactérie multirésistante et 12 500
en meurent.
30 %