OBSERVATOIRE du Pic du Midi LYCEE Jean DUPUY Avenue d’Azereix BP 826 65000 TARBES Tel : 05 62 56 60 39 Fax : 05 62 34 67 63 Contact : Francis LACASSAGNE Email : [email protected] 1,rue Aristide Bergès 65016 TARBES tél : 05 62 34 03 74 Fax: 05 62 34 86 19 B.T.S. C.P.I Session 2008-2009 DELATTRE Brice RIOLAND Julien -1- -2- 1- Présentation et évolution du site : A 2877 m d’altitude, le sommet du pic du Midi de Bigorre est un lieu privilégié pour faire des recherches scientifiques en raison de son altitude mais aussi en raison de la qualité exceptionnelle stable de son atmosphère, souvent dénuée de turbulences, ce qui permet d’y obtenir des images d’une finesse rare des corps célestes. Plusieurs nuits par an, la pureté de l’atmosphère permet des observations d’une qualité inégalée dans aucun autre lieu de la planète. L’activité du pic a débuté en 1865 grâce à la société Ramon fondée par des pyrénéistes. En 1882, les fondateurs cèdent leur établissement à l’état. De 1865 à 1930, la vocation de la fondation est l’observation météorologique avec l’installation d’une station de relevés et d’observation. En 1892, Emile Marchand débute les recherches scientifiques en recherchant les relations entre l’activité solaire, le climat et les tremblements de terre. Il mesure les champs électriques atmosphériques, le magnétisme terrestre, la vitesse et l’altitude des nuages. En 1907, Benjamin Baillot directeur de l’observatoire de Toulouse fait installer le premier télescope, muni d’un miroir de 50 cm. -3- Ce télescope, par rénové permettra : la suite - D’examiner la surface des planètes. - De dresser une cartographie détaillée de la surface de la lune qui permettra l’alunissage des missions Appolo , muni d’un miroir de 1,03m de diamètre , en 1969. En 1935, Bernard Lyot invente le coronographe qui est un télescope permettant d’étudier la couronne entourant le soleil sans attendre une éclipse. Cette observation permanente dans les années 50 et 60 permet de prévoir les perturbations dans les transmissions radio. L’observation régulière de nos jours des protubérances solaires permet de mieux connaître les champs magnétiques qui se créent à la surface de notre astre. En 1981, a lieu la mise en service du télescope Bernard Lyot muni d’un miroir de 2 m de diamètre. Il sera présenté plus tard en détail puisqu’il fait l’objet de la demande Ce nouvel équipement placé dans lieu privilégié que constitue ce site d’observation fait de l’observatoire du pic du Midi avec Meudon un des deux grands observatoires français de mission. Actuellement le site compte 7 télescopes -4- 2- Présentation de la société actuelle : L’observatoire du pic du Midi (OMP) est une composante de l’université Paul Sabatier (Toulouse 3) qui regroupe les six laboratoire des Sciences de l’Univers de cette université et une unité de service de recherche. L’OMP est aussi un observatoire des Sciences de l’Univers du CNRS qui a sous sa responsabilité quatorze services d’observation. Au 1er janvier 1993, 415 permanents sont attachés à l’OMP : - 213 chercheurs. - 202 ingénieurs, techniciens et administratifs. L’OMP dispose de plusieurs sites de recherche. Le site du pic du Midi en étant un. La gestion de ce dernier, technique, planning d’utilisation est assurée par une unité basée à TARBES et nommée OSERVATOIRE DU PIC DU MIDI (OMP). En 1993, le directeur de l’Institut des Sciences de l’Univers (INSU) annonce l’arrêt des activités scientifiques à partir de 1998 sur le site du pic du Midi. Pour éviter la fermeture du site, deux actions sont menées : -5- 1- Dans le domaine scientifique : Projet Pic 2000 élaboré par l’OMP et l’université Paul Sabatier qui consiste à réduire de façon massive les coûts internes de l’exploitation scientifique. Ce projet s’appuie sur la haute performance du télescope de 2m Bernard Lyot dont la récente instrumentation le place à la pointe des performances actuelles. 2- Dans le domaine touristique : L’exploitation touristique est retenue comme facteur de rentabilisation de la recherche scientifique. Un syndicat mixte est créé. Il est composé : - de la région Midi-Pyrénées - du département des Hautes Pyrénées - de la communauté des communes de la HauteBigorre - des communes de Bagnères de Bigorre, Campan et Sers - de la régie intercommunale du Tourmalet et de la commission de la vallée de Barèges Ce projet prévoit : - L’amélioration de l’accès par installation d’un téléphérique à haut débit (12 m/s) - La Présentation au public des activités scientifiques menées et la visite de certains équipements utilisés. Jusqu’à cette rénovation, environ 45000 visiteurs étaient recensés chaque année. Actuellement certains jours d’été 3000 visiteurs sont accueillis. -6- ORGANISATION ACTUELLE DE LA SOCIETE ET DU SITE : L’OPM est contrôlé par : - L’université Paul Sabatier UPS - Le Centre National de Recherche Scientifique - Les instances administratives régionales. -7- CNRS REPARTITION DES PRINCIPALES COUPOLES SUR LE SITE -8- Identification du besoin CONTEXTE DE LA DEMANDE : L’activité scientifique d’observation est principalement centrée sur le télescope Bernard Lyot. C’est sur lui que nous est adressée la demande d’étude de la part des services techniques de l’unité OMP de Tarbes TELESCOPE BERNARD LYOT : 1- Son environnement immédiat: Il est placée à l’extrémité du site du pic, logé dans une coupole placée au sommet d’une tour qui se détache légèrement de l’architecture du pôle. L’accès depuis les autres zones du pôle s’effectue par une galerie souterraine L’assise du télescope repose sur quatre poteaux de béton ancrés sur la roche et isolés de l’ensemble de la tour dans laquelle il est logé. Cette implantation permet de soustraire le télescope aux pertubations de l’ensemble de la zone construite et en particulier aux vibrations provoquées par la rotation de la coupole (voir croquis suivant). -9- La tour sur laquelle est placée la coupole comporte trois niveaux: Le niveau supérieur: C’est là que se trouve le télescope. C’ est un local climatisé de 15 m de diamètre et 13 m de hauteur. La température y est maintenue voisine de la température extérieure du moment où seront faites les observations la nuit. Cette régulation en température permet l’optimisation des résultats d’observation. L’enceinte de cette salle est constituée par la coupole. Celle-ci est d’une conception unique. En effet toutes les coupoles ne sont munies que de deux mouvements: - Une rotation d’axe vertical de la coupole sur son assise bétonnée. - L’ouverture de la coupole. - 10 - La coupole du télescope Bernerd Lyot est munie de trois mouvements: - Une rotation d’axe vertical de la base de la coupole sur l’assise bétonnée. - Une rotation de la partie supérieure de la coupole par rapport à sa base. - L’ouverture de la coupole qui est une baie circulaire de diamètre légèrement supérieur à celui de l’objectif du télescope.Elle s’appelle le cimier. Illustration de la cinématique de la coupole Cette architecture de coupole permet à l’objectif du télescope de recevoir un “éclairage” sensiblement à sa taille. Le niveau intermédiaire: C’est là que se trouvent les équipements électroniques et informatiques assurant la gestion d’une mission. Un astronome retient le télescope pour une période d’observations (mission). - 11 - Pendant la journée précédant la mission, le télescope est instrumenté. C’est à dire muni du récepteur spécifique pour le type de mesure à effectuer (champ magnétique,…). Ces instruments sont reliés au poste informatique d’observation. Déroulement d’une observation: L’astronome se tient devant l’écran d’un poste informatique d’acquisition. Un opérateur présent pendant toute la durée de l’observation se tient devant un poste informatique de pilotage. L’astronome annonce les coordonnées de l’astre à viser. L’opérateur pilote le télescope jusqu’à avoir présent sur son écran de contrôle l’astre recherché. Au cours de l’observation, aucune personne n’est présente dans la salle contenant le télescope. Le niveau inférieur: C’est là que se trouvent les équipements cryogéniques pour climatiser l’étage supérieur et refroidir les instruments du télescope de façon à optimiser la qualité de l’observation. C’est la machinerie qui climatise la coupole. Cette salle contient également la machine de dépôt d’alumine sous vide qui permet de ré-aluminer le miroir (régénérer son teint) de manière à conserver le meilleur aspect réfléchissant. Cette opération est effectuée environ tous les deux ans. A cette occasion, le miroir de 2 m est déplacé à l’aide d’un treuil à travers les trappes pratiquées dans le sol des deux étages supérieurs. Cette salle est également utilisée comme atelier de première urgence pour la maintenance des éléments du télescope. - 12 - 2- Le télescope: Tube optique C’est l’équipement permettant de faire des observations astronomiques et des relevés de paramètres physiques de l’univers. Monture Il se compose de deux sousensembles: - Le tube optique (qui reçoit les instruments). Instrument - La monture. 1- Le tube optique: Il permet le grossissement des objets observés. Plusieurs principes de tubes existent. Celui du TBL est du type CASSEGRAIN Il comporte donc les 2 miroirs primaire et secondaire. La qualité des images dépend de la taille du miroir principal. Le miroir le plus grand, celui de 6 m de diamètre se trouve dans le Caucase où la qualité de l’atmosphère est médiocre. Miroir principal Le miroir du TBL est le plus grand de France, il a un diamètre de 2 m. - 13 - 2- La monture: C’est la structure articulée reliant le tube optique au sol et permettant par ses deux liaisons pivot d’assurer le pointage et le suivi d’un astre. Un tube optique peut être placé sur deux architectures de montures différentes: - La monture azimutale. -La monture équatoriale. 1- La monture azimutale: Cette structure permet de déplacer le tube optique parallélement et perpendiculairement au sol. Pour suivre un astre, il faut en permanence composer ces deux mouvements. C’est la solution adoptée sur les télescopes pour amateurs débutants et les gros telescopes. 2- La monture équatoriale: δ α - 14 - L’axe principal nommé est incliné de manière à être parallèle à l’axe de rotation de la terre. Cet axe est appelé axe polaire, car il est dirigé vers le pôle nord céleste. En faisant tourner l’instrument autour de cet axe à la vitesse dite sidérale, on conserve l’objet dans le champ de l’occulaire. Tube optique δ Monture équatoriale en fer à cheval Monture α Miroir principal Le second axe nommé δ ou ascension droite permet la visée d’un astre. Lorsque l’astre cherché est atteint, seul le mouvement régulier autour de l’axe α assure le suivi de l’observation. L’objet visé demeure ainsi facilement centré dans le champ. Le télescope Bernard Lyot est un télescope avec: - Tube optique sur le principe CASSEGRAIN. - Monture EQUATORIALE. - 15 - 3- L’instrumentation du tube optique: Le miroir principal (φ 2 m) Mp est placé à l’extrémité du tube optique. Contre ce miroir est placé un instrument. L’instrument mis en place dépend de l’observation menée. Monture Miroir Dans un magasin situé à proximité du télescope sont stockés les instruments disponibles sur le site - Spectro-Réducteur visible ISARD - Caméra infrarouge MOICAM - Spectrographe MUSICOS - Polarimètre STERENN - Tavélographe Structure du tube optique Instruments MAGASIN Cette panoplie d’instruments permet de mener des investigations dans l’étude de l’univers à grande échelle: - Evolution de la couche d’ozone. - Electricité naturelle. L’ensemble de l’équipement effectue des relevés de champs magnétiques en périphérie des astres inspectés maisn’a pas de vocation à créer des images de leur géométrie. - 16 - ARCHITECTURE DU TELESCOPE: Tube optique Axe α Secteur denté Miroir secondaire Bras Moteur δ lent Embrayage Moteur δ rapide Codeur δ Moteur α Axe δ Patins hydrostatiques Vérin embrayage Miroir primaire Palier axe α inférieur Instrument optique - 17 - DETAIL DE CONCEPTION DU TBL: L’ensemble du télescope a une masse de 80 tonnes et la partie mobile a une masse de 65 tonnes. Trois sous-ensembles caractérisent le télescope dans les phases de préparation et de manœuvre. Secteur denté . - L’axe α - L’axe δ - L’instrumentation. 1- L’axe α: Palier supérieur Patins Palier supérieur - Il supporte toute la masse mobile. - Le pivot est réalisé par palier hydrostatique grâce à des patins à film d’huile. Secteur denté - Le mouvement est assuré par un moteur à courant continu avec asservissement de vitesse. Il peut avoir tourner avec des vitesses différentes. Moteur d’entraînement de l’axe α -Le moteur est placé sur la partie supérieure du pivot. Il entraine la partie mobile par engrenage avec pignon sur l’arbre moteur et secteur denté sur la fourche de la structure - L’amplitude de la rotation est de 180°. Palier inférieur - 18 - 2- L’axe δ: Poutre de la monture α Poutre de la monture δ (du support de tube optique) - Il supporte le tube optique. - Le pivot est réalisé par roulement. - Le mouvement est assuré par 2 moteurs: 1- Un moteur à courant Moteur continu Moteur δ rapide muni δ rapide d’un pignon à denture droite placé sur une poutre de la structure. Le pignon engrenne avec une Roues dentées roue solidaire du tube optique et placée sur l’axe de rotation δ. Moteur α lent Ce moteur assure le mouvement d’approche rapide dans la recherche d’un astre. Boîtier de transmission 2- Un moteur pas à pas Moteur α lent , placé sur la seconde poutre de la structure assure la mise en mouvement du bras relié à la structure du optique à travers un embrayage animé par un vérin électrique. La position du tube est lue par un codeur. Bras de transmission - 19 - Manipulation du télescope lors d’une observation : 1- Dans la phase d’approche de la cible: - L’embrayage est désactivé. - Le moteur δ rapide est alimenté. - Lorsque l’approche est suffisante, l’embrayage est alimenté - Le moteur δ lent est alimenté pour finir le pointage en déclinaison (d). - Le moteur α est alimenté, d’abord à vitesse rapide pour l’approche puis à vitesse lente pour affiner le pointage. 2- Dans le suivi de la cible: - Le moteur α tourne de façon continue à vitesse opposée à celle de la rotation de la terre autour de la ligne des pôles. - Le moteur δ lent est actionné lorsque l’objet s’éloigne du champ de vision. Ceci est nécessaire pour compenser le défaut de parallélisme de l’axe α avec la ligne des pôles. Dans les deux situations, le codeur informe de la position réelle du tube optique. - 20 -