La Colère du Tigre : documentation La presse Dans un décor qui évoque les Nymphéas par de subtils effets vidéos, la pièce de Philippe Madral se consacre à l’amitié de deux grands hommes au soir de leurs vies, Georges Clémenceau et Claude Monet. C’est tendre et doux. La servante savoureuse, Marie-Christine Danède, et l’intellectuelle amoureuse, Sophie Broustal, ajoutent du charme à la soirée. Brasseur avec sa précision, la véhémence du Tigre, la vulnérabilité d’un cœur transi, est remarquable […]. Une très bonne mise en scène de Christophe Lidon. 13 septembre 2014 Une mise en scène fluide et simple, dans des décors translucides reflétant d’imaginaires Nymphéas. On aime surtout l’incarnation ultra sensible, hantée d’humanité, de larmes et de rires, de regrets et de désirs, du quatuor de comédiens. Fabienne Pascaud, 17 septembre 2014 Un face à face durant lequel lequel ils se remémorent leur jeunesse, se confient, se soutiennent, s'affrontent, qui est aussi le prétexte à des répliques historiques. On a toujours plaisirs à retrouver Claude Brasseur, impeccable, dans la peau de Clémenceau, avec sa voix cassée […]. BA. T., 21 septembre 2014 La Colère du Tigre : documentation […] Le genre de la pièce historique à deux personnages est bien balisé. Un argument fourni par l'histoire, deux rôles de grands hommes taillés sur mesure pour des stars des planches… « La Colère du Tigre » ne déroge pas à la règle. L'auteur, Philippe Madral, fait se rencontrer en 1923 deux amis fameux au crépuscule de leur vie : Clemenceau (quatre-vingt deux ans) et Monet (quatre-vingt-trois ans). Le peintre a accepté l'invitation du Tigre, qui normalement vit seul avec sa domestique, Clotilde, dans sa maison vendéenne, mais qui ces temps-ci reçoit son éditrice, Marguerite Baldensperger, une belle quadragénaire. Les deux ressorts dramatiques de la pièce sont simples : l'amitié entre les deux hommes, menacée par le refus de Monet de livrer ses « Nymphéas » à l'Orangerie (alors qu'elle a été aménagée à grands frais à la demande de Clemenceau) ; et l'amour fou que ressent le vieux Tigre encore vert pour Marguerite. Philippe Madral déroule ce fil ténu avec un classicisme assumé, mais son écriture ne manque pas d'élégance. Bien qu'il se soit livré à un gros travail de documentation, il évite la leçon d'histoire et le festival des bons mots piqués dans la correspondance des deux grands hommes. Au-delà du tableau d'époque, il parvient à faire passer un message humaniste revigorant : la volonté des hommes est une cure de jouvence - jusqu'au bout, on peut défier la vieillesse et la mort. Au final, Clemenceau et Marguerite tombent dans les bras l'un de l'autre et Monet, vexé de la colère du Tigre, reprend son pinceau, malgré sa mauvaise vue. Claude Brasseur [est] bouillant, volontiers bravache […]. La scène où Brasseur-Clemenceau avoue à son ami son amour pour Marguerite, tout en retenue, est magnifique. […]Sophie Broustal incarne avec finesse Marguerite, Marie-Christine Danède est une pétulante Clotilde, à la fois bonne, mère et dragon. La mise en scène de Christophe Lidon est tout en nuances délicates, à l'image du beau décor « impressionniste » de Catherine Bluwal, qui mixe toile peinte, tulles et projections. Quand les papys font de la résistance… Cette soirée théâtre a peut-être un côté « vieux style », mais elle ne manque pas de charme. Philippe Chevilley, Les Echos, 15 septembre 2014 Philippe Madral, l'auteur, raconte l'histoire peu connue de la rencontre de deux fortes personnalités, Georges Clemenceau et Claude Monet. Les deux géants ne sont plus jeunes, veufs tous deux. La pièce se déroule chez Clemenceau. Le texte est habile, bien documenté ; les répliques font mouche. La présence de la vieillesse, de la solitude et surtout la proximité de la mort sont bouleversantes. Entre ces deux amis, plus que la question de l'installation des Nymphéas à l'Orangerie, c'est de cette angoisse-là dont il est question. Claude Brasseur est exceptionnel dans le rôle du Tigre, surnom attribué à Clemenceau et à son énergie débordante. […] Le déclin de formidables énergies incarné par d'immenses acteurs. Sylviane Bernard-Gresh, 25 septembre 2014 La Colère du Tigre : documentation Cette pièce montre un visage peu connu de Clémenceau, celui de l'ami de Monet. Le Tigre bouscule le peintre qui sombre dans la dépression, lui insuffle de l'énergie. Une confrontration savoureuse entre deux excellents acteurs. On oublie que Claude Brasseur, qui a joué dans plus de quatre-vingt-dix films, a débuté au théâtre dans le « Judas » de Marcel Pagnol et fut par ailleurs l'élève de Roger Planchon. L'acteur, que l'ORTF rendit célèbre à travers la série de Marcel Bluwal sur « Vidocq » et qui obtint un César du meilleur second rôle dans « Un éléphant, ça trompe énormément » d'Yves Robert, se réincarne au Théâtre Montparnasse dans la peau de Georges Clémenceau. « Le Tigre », selon son surnom et pour lequel le digne octogénaire confesse une vive admiration, constatant à travers ce rôle que la politique n'a guère évolué depuis un siècle. « Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir » En effet, à l'heure où le centenaire de la Guerre de 14 donne lieu à de multiples commémorations, cet hommage à l'ancien président du Conseil, qui fut aussi ministre de la Guerre, tombe à point nommé. Toutefois, c'est un visage inattendu de Clémenceau que nous fait entrevoir Philippe Madral, auteur de plusieurs pièces et créateur des « Cahiers de la production théâtrale », ainsi que de la compagnie « Le Théâtre du dedans ». Celui d'un homme ayant livré tous les combats de sa vie et qui laisse percer, au soir de son existence, un amour profond pour une femme beaucoup plus jeune que lui, Marguerite Baldensperger, jouée par Sophie Broustal, ainsi que son amitié pour le peintre Claude Monet. […] Tous deux sont pleins de mélancolie. Elle, en raison du deuil de sa fille aînée qui s'est suicidée. Lui, plus prosaïquement parce qu'il perd la vue et arrive de plus en plus difficilement à peindre. Alors Le Tigre tente de leur insuffler un peu de cette énergie qui l'anime toujours et prononce à l'égard de cette femme, sans doute la plus importante dans sa vie, elle qui lui fit écrire son « Démosthène », ces paroles magnifiques : « Mettez votre main dans la mienne. Je vous aiderai à vivre, vous m'aiderez à mourir ». Quant à Monet, perpétuellement insatisfait de son travail, Le Tigre le bouscule pour l'inciter à achever ses fameuses « Nymphéas » et sortir coûte que coûte de sa dépression latente. Savoureux dialogues Cette confrontation entre l'homme d'action encore en mouvement, toujours amoureux et rempli d'une volonté inextinguible de vivre sous ses airs bourrus, et l'artiste mélancolique, solitaire et qui n'éprouve plus aucun désir, donne lieu à de savoureux dialogues. Admiratif du Tigre qui fait l'objet de toutes les attentions de Marguerite comme de sa gouvernante, Clotilde, le peintre, lui, lâche : « Ces sentiments de passion physique ne sont que des souvenirs. Ma peinture m'occupe tout entier. Cela ne m'empêche pas de penser que l'amour physique est un cadeau que nous fait la vie et que ce serait un crime de le refuser ». […] Hubert Coudurier, Le Télégramme de Brest, 14 septembre 2014 La Colère du Tigre : documentation La Colère du Tigre réunit deux monstres de la scène pour évoquer l'amitié de deux sacrés monstres de notre histoire de France, Monet et Clemenceau, à un moment délicat de leur amitié. Une soirée théâtrale d'un charme infini où il est question de ce qui fait le sel de la vie : l'amitié, l'honneur, l'amour… Clemenceau, 82 ans, vit retiré en Vendée avec sa fidèle gouvernante. Il est pour tous le vainqueur de la grande guerre, mais il a aussi l'impression que pour l'opinion publique il a fait son temps. Arrivent en même temps pour égayer sa solitude, Marguerite Baldensperger, jolie quadragénaire, son éditrice, et surtout Claude Monet, son fidèle ami aussi âgé que lui. Philippe Madral a concocté une pièce historique autour de la relation entre Monet et Clemenceau, s'intéressant à un épisode assez peu connu des Nymphéas qu'il situe en 1923. L'auteur entremêle habilement deux intrigues : l'amitié entre ces deux monstres sacrés menacée par le refus de Monet de livrer ses Nymphéas à l'Orangerie (alors qu'elle a été aménagée à grands frais à la demande de Clemenceau lui même) et un amour quasi inavouable qui nait dans le cœur du vieux Tigre au contact de sa séduisante éditrice. Dans un joli décor impressionniste de Catherine Bluwal, fait de peinture, de transparence et de très poétiques projections, on oublie très vite les [comédiens]. Leur pudeur, leur refus de tout cabotinage, et le metteur en scène Christophe Lidon y a veillé, donnent à voir comme une évidence Clémenceau et Monet. La richesse de leur carrière, le poids de l'expérience donnent toute la profondeur et la complexité nécessaires aux personnages qu'ils incarnent. Brasseur, au sommet, est tour à tour bouillant, bravache ou tendre (extrêmement touchant lorsqu'il avoue son amour pour Mathilde à son vieil ami), capable de colère homérique lorsqu'il s'agit d'extirper Monet, qui se sent devenir aveugle, de sa mélancolie. Les deux femmes qui les accompagnent sont à l'unisson. Sophie Broustal campe une élégante et fine Marguerite, tandis que Marie-Christine Danède est drôlissime dans le rôle de la domestique autoritaire et totalement dévouée. La mise en scène de Christophe Lidon, assume le classicisme du spectacle et la lenteur de certaines scènes, sans jamais se complaire dans le passéisme. Un très joli moment de théâtre, qui évite l'écueil de la leçon d'histoire au profit d'une vraie démonstration d'humanité de deux géants, volontaires, passionnés, méfiant vis-à-vis des honneurs et du pouvoir de l'argent, jusqu'au crépuscule de leur vie. 15 septembre 2014 Cliquez ici pour accéder à l'entretien de Claude Brasseur sur France 2 La Colère du Tigre : documentation Le peintre Monet est chez lui. Il écrit à son vieil ami Clémenceau. Les deux hommes arrivent à se revoir, Monet quittant Giverny pour la Vendée. En présence l'un de l'autre, ils vont pouvoir philosopher, se confier, s'engueuler copieusement, se rabibocher… Encore une pièce, dira-t-on, sur deux figures historiques. Jean-Claude Brisville avait brillamment ouvert le feu. On se souvient, d'ailleurs, que Brasseur avait joué Foucher (dans « Le souper », du même Brisville) et qu'il était Steve Arnold dans « A torts ou à raisons » de Ronald Hartwood. [...] Au crédit de la soirée, une ambiance sereine que le décor accompagne. De belles scènes… avec la colère du Tigre face la bonhomie fatiguée de Monet, tout ceci servi par des comédiens de grande classe, […] surtout Claude Brasseur à l'énergie bluffante. Une grosse moustache blanche lui barrant le visage, ce n'est qu'à la dernière scène qu'il se coiffe du célèbre bonnet du Tigre. Il y a aussi, bien sûr, des trouvailles : les cigarettes de Clémenceau, que sa servante lui alloue au compte-gouttes, le charme délicat de sa jeune compagne, la dernière, ou à la fin, quand le suspense se précise (Monet va-t-il ou non achever ses fameux « Nymphéas ?) on voit le peintre réalisant « techniquement » et en parole les toiles à venir. Gérard Noël, 13 septembre 2014