Nouvelle chute en 2013 de la production de brut des « majors

MARDI 18 MARS 2014
= Nouvelle chute en 2013 de la production de brut des « majors », désormais contraintes à
désinvestir p.1
= Marche ou crève... p.6
= Quid de l’Ukraine face à la tyrannie des marchés ? p.7
= Pourquoi écrire ? p.10
= La Chine peut-elle mettre le feu à l’économie mondiale ? p.13
= Du dangereux exercice d’être président de la Fed p.15
= « L’expropriation légalisée et collectivisation bancaire ! » p.17
= L’or et l’argent vont-ils baisser à court terme ? p.29
= Le referendum et la réthorique p.30
= TSAR BOMBA OU LA FOLIE HUMAINE (vidéo) p.33
= Bourse : déflation ou inflation ? p.33
= LES VRAIS AVENTURISTES DE LA POLITIQUE p.34
= VOUS AVIEZ LE MORAL JUSQU’ICI AUJOURD’HUI ? ATTENDEZ… (vidéo) p.36
= Un monde de marchés manipulés p.37
= L’Ukraine, la Russie et le monde : Cinq questions à trois analystes p.42
= USA: la privatisation de la justice a commencé p.51
= Liborgate : le fonds de garantie des dépôts américains poursuit 16 mégabanques p.53
= LES JOURNALISTES À LA SOLDE S’AGITENT (Québec) p.54
= Scoop : La Banque d’Angleterre démonte les dogmes ! p.55
= Bill Gates : « les gens ne se rendent pas compte que les robots vont les remplacer » p.61
= L'immobilier canadien, toujours surévalué p.62
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Olivier Delamarche 17 mars (vidéos)
Le 17 mars, l’impact de l’élargissement de la marge de fluctuation du yuan
sur les devises, , les perspectives des derniers chiffres américains, ont été le
thème abordé par Olivier Delamarche, associé et gérant de Platinium Gestion
et Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet, dans
Intégrale Placements, avec Cédric Decoeur, sur BFM Business.
Part 1 : http://www.youtube.com/watch?v=IAY9XqCjoGo
Part 2 : http://www.youtube.com/watch?v=TF-f8_3uyhE
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Nouvelle chute en 2013 de la production de brut des
« majors », désormais contraintes à désinvestir
17 mars 2014, par Matthieu Auzanneau
http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/03/17/nouvelle-chute-en-2013-de-la-production-de-brut-des-
majors-desormais-contraintes-a-desinvestir/
Les profits s'effritent, tandis que les coûts d'extraction continuent à
grimper, inexorablement. L'ex-n°2 du pétrole saoudien réitère le
pronostic d'un pic pétrolier d'ici à la fin de la décennie.
Le total de la production de pétrole des cinq principales compagnies
pétrolières internationales (Exxon, Shell, Chevron, BP et Total) a connu un
nouveau repli en 2013, pour la neuvième année depuis le pic de 2004, ai-je
constaté :
(Cliquer pour agrandir. Crédit : "Oil Man", Le Monde)
Cela commence diablement à ressembler à une tendance lourde. Fatidique ?
Les rapports annuels des "majors", publiés en février, rendent tous compte de
la poursuite du fléchissement de nombreuses zones d'extraction, en dépit d'un
effort d'investissement colossal et sans précédent.
La production de brut totale des 5 majors a reculé de 2,05 % en 2013, ce qui
porte le déclin à 27,35 % depuis le pic de 2004. Au cours de ces 9 dernières
années, pourtant, les dépenses d'investissement de capital (Capex) des
grandes compagnies pétrolières internationales ont presque triplé !
Toujours plus d'engrais, pourtant les récoltes sont de plus en plus mauvaises.
Les cinq majors, tout comme les autres grandes compagnies pétrolières
internationales, ont jusqu'ici dopé comme jamais leurs investissements, afin
de courir toujours plus vite sur le tapis roulant du déclin naturel de leurs puits
; elles n'en ont pas moins continué à céder du terrain :
Production de brut et dépenses de capital (Capex) des 11 principales compagnies pétrolières cotées.
Le repli historique de la production pétrolière des majors, révélé sur ce blog
il y a un an, ne concerne au total que près d'un dixième de la production
mondiale de brut. Ce repli n'en est pas moins significatif : les majors
disposent de la meilleure expertise technique du monde, ainsi que des
capacités d'investissement les plus massives, hormis celles des toutes
premières compagnies nationales de l'Opep. Les majors figurent toujours
parmi les plus riches compagnies privées de la planète, tous secteurs
d'activités confondus.
La Royal Dutch Shell et le français Total ont encaissé en 2013 les reculs les
plus importants : respectivement - 5,6 % et - 4,3 %. Seule la plus grande des
majors, l'américaine ExxonMobil, fille aînée de la Standard Oil, a pu
interrompre une hémorragie amorcée dans son cas en 2006, avec une
progression modeste de 0,8 % de ses extractions d'or noir l'an dernier, due en
premier lieu au développement de l'exploitation des sables bitumineux du
Canada.
BP est la compagnie dont la production de brut s'est de loin le plus affaissée
au cours de la dernière décennie. Cette chute est pour beaucoup la
conséquence du désengagement du consortium russe TNK-BP, établi en
2003.
Toutefois, cette "parenthèse" russe de BP mis à part, la chute de la production
des majors reste encore de 24,5 % en 11 ans, de 10,36 millions de barils par
jour (Mb/j) en 2002 à 7,82 Mb/j en 2013.
L'effondrement de la production des grandes compagnies internationales est
avant causé par l'épuisement naturel de plusieurs grandes zones pétrolifères
dans lesquels les majors restent lourdement engagées. La mer du Nord figure
au premier rang de ces zones entrées depuis plus de dix ans en déclin
structurel rapide. Ailleurs, les contrats dits "de partage de production",
lesquels réservent une part croissante des extractions aux pays hôtes lorsque
les cours du baril augmentent, ont contribué à amplifier le recul des
extractions des majors ; toutefois, ces contrats semblent loin de permettre
d'expliquer l'ampleur du phénomène.
Créées il y a près d'un siècle, les majors n'ont jamais été dans une telle
situation, pour l'heure apparemment inextricable. Leur impasse pourrait
préfigurer un phénomène séculaire de bien plus vaste ampleur : SUITE.
L'année 2014 semble d'ores et déjà marquer un tournant :
Exxon, Shell, Chevron, BP et Total viennent toutes peu ou prou de s'engager
pour les années à venir dans des stratégies assez similaires de
désinvestissement, d'élagage de leurs productions les moins rentables. Les
majors n'ont pas d'autre choix, puisque leurs profits tendent à chuter, pris en
sandwich entre un déclin de leurs extractions et des coûts de production
toujours plus élevés : cercle vicieux.
La course sur le tapis roulant est de plus en plus une course de funambules.
Après 9 années d'effritement de sa production de brut, le groupe Total (la
première entreprise de l'Hexagone) se dit maintenant sur le point d'inverser la
tendance, après cependant avoir promis à ses actionnaires de réduire ses
vertigineux investissements...
La production mondiale totale d'or noir, elle, continue de croître lentement,
en premier lieu à cause du développement des pétroles non-conventionnels et
extrêmes, et en particulier grâce au boom du pétrole de schiste* aux Etats-
Unis, dans lequel de petits producteurs américains indépendants, et non les
majors, se sont taillés la part du lion.
[* Pétrole ou gaz "de roche-mère", à plus proprement parler.]
Sans les quelque 1,5 Mb/j fournis par le pétrole de roche-mère du Texas et du
Dakota du Nord, la production mondiale de pétrole serait sans doute de retour
à son niveau de 2005.
Chevron a fait savoir début mars qu'elle révisait à la baisse ses objectifs de
production pour les années prochaines, principalement à cause d'un
ralentissement de ses investissements dans le pétrole et le gaz de roche-mère
américains. Shell vient de même d'annoncer une réduction de 20 % de ses
investissements dans les hydrocarbures de roche-mère.
Un arrêt du boom du pétrole de roche-mère serait un fort mauvais symptôme
pour l'évolution future de la production mondiale de brut.
Les diagnostics pessimistes sur l'avenir de ce boom, émanant notamment de
l'administration Obama, semblent en passe de ternir l'enthousiasme affiché
jusqu'ici par la presse économique. Florilège de titres d'articles parus ces
dernières semaines :
agence Bloomberg | "Le rêve de l'indépendance pétrolière américaine s'écrase
contre les coûts du schiste" ; Forbes | "Pourquoi le boom du pétrole de
schiste américain pourrait s'arrêter plus tôt que vous le croyez" ; Christian
Science Monitor | "Que se passera-t-il quand le boom du schiste finira ?" ;
Wall Street Journal | "Big Oil peine à justifier le coût croissant de ses
projets".
Même si les experts optimistes demeurent nombreux, il semble qu'il y ait
comme un changement d'ambiance, allez savoir pourquoi.
Pour ce qui concerne l'imminence du pic pétrolier mondial, le dernier
pronostic de l'un des plus éminents lanceurs d'alerte de la planète, Sadad al-
Husseini, ancien n°2 de la compagnie pétrolière nationale saoudienne
(interrogé plusieurs fois ici), laisse peu de place au doute.
Le dr. Sadad al_Husseini, ex-n°2 de la Saudi Aramco, détentrice des plus vastes réserves d'or noir au
monde.
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