Nouvelle chute en 2013 de la production de brut des « majors

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MARDI 18 MARS 2014
= Nouvelle chute en 2013 de la production de brut des « majors », désormais contraintes à
désinvestir p.1
= Marche ou crève... p.6
= Quid de l’Ukraine face à la tyrannie des marchés ? p.7
= Pourquoi écrire ? p.10
= La Chine peut-elle mettre le feu à l’économie mondiale ? p.13
= Du dangereux exercice d’être président de la Fed p.15
= « L’expropriation légalisée et collectivisation bancaire ! » p.17
= L’or et l’argent vont-ils baisser à court terme ? p.29
= Le referendum et la réthorique p.30
= TSAR BOMBA OU LA FOLIE HUMAINE (vidéo) p.33
= Bourse : déflation ou inflation ? p.33
= LES VRAIS AVENTURISTES DE LA POLITIQUE p.34
= VOUS AVIEZ LE MORAL JUSQU’ICI AUJOURD’HUI ? ATTENDEZ… (vidéo) p.36
= Un monde de marchés manipulés p.37
= L’Ukraine, la Russie et le monde : Cinq questions à trois analystes p.42
= USA: la privatisation de la justice a commencé p.51
= Liborgate : le fonds de garantie des dépôts américains poursuit 16 mégabanques p.53
= LES JOURNALISTES À LA SOLDE S’AGITENT (Québec) p.54
= Scoop : La Banque d’Angleterre démonte les dogmes ! p.55
= Bill Gates : « les gens ne se rendent pas compte que les robots vont les remplacer » p.61
= L'immobilier canadien, toujours surévalué p.62
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Olivier Delamarche 17 mars (vidéos)
Le 17 mars, l’impact de l’élargissement de la marge de fluctuation du yuan
sur les devises, , les perspectives des derniers chiffres américains, ont été le
thème abordé par Olivier Delamarche, associé et gérant de Platinium Gestion
et Frédéric Rollin, conseiller en stratégie d’investissement chez Pictet, dans
Intégrale Placements, avec Cédric Decoeur, sur BFM Business.
Part 1 : http://www.youtube.com/watch?v=IAY9XqCjoGo
Part 2 : http://www.youtube.com/watch?v=TF-f8_3uyhE
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Nouvelle chute en 2013 de la production de brut des
« majors », désormais contraintes à désinvestir
17 mars 2014, par Matthieu Auzanneau
http://petrole.blog.lemonde.fr/2014/03/17/nouvelle-chute-en-2013-de-la-production-de-brut-desmajors-desormais-contraintes-a-desinvestir/
Les profits s'effritent, tandis que les coûts d'extraction continuent à
grimper, inexorablement. L'ex-n°2 du pétrole saoudien réitère le
pronostic d'un pic pétrolier d'ici à la fin de la décennie.
Le total de la production de pétrole des cinq principales compagnies
pétrolières internationales (Exxon, Shell, Chevron, BP et Total) a connu un
nouveau repli en 2013, pour la neuvième année depuis le pic de 2004, ai-je
constaté :
(Cliquer pour agrandir. Crédit : "Oil Man", Le Monde)
Cela commence diablement à ressembler à une tendance lourde. Fatidique ?
Les rapports annuels des "majors", publiés en février, rendent tous compte de
la poursuite du fléchissement de nombreuses zones d'extraction, en dépit d'un
effort d'investissement colossal et sans précédent.
La production de brut totale des 5 majors a reculé de 2,05 % en 2013, ce qui
porte le déclin à 27,35 % depuis le pic de 2004. Au cours de ces 9 dernières
années, pourtant, les dépenses d'investissement de capital (Capex) des
grandes compagnies pétrolières internationales ont presque triplé !
Toujours plus d'engrais, pourtant les récoltes sont de plus en plus mauvaises.
Les cinq majors, tout comme les autres grandes compagnies pétrolières
internationales, ont jusqu'ici dopé comme jamais leurs investissements, afin
de courir toujours plus vite sur le tapis roulant du déclin naturel de leurs puits
; elles n'en ont pas moins continué à céder du terrain :
Production de brut et dépenses de capital (Capex) des 11 principales compagnies pétrolières cotées.
Le repli historique de la production pétrolière des majors, révélé sur ce blog
il y a un an, ne concerne au total que près d'un dixième de la production
mondiale de brut. Ce repli n'en est pas moins significatif : les majors
disposent de la meilleure expertise technique du monde, ainsi que des
capacités d'investissement les plus massives, hormis celles des toutes
premières compagnies nationales de l'Opep. Les majors figurent toujours
parmi les plus riches compagnies privées de la planète, tous secteurs
d'activités confondus.
La Royal Dutch Shell et le français Total ont encaissé en 2013 les reculs les
plus importants : respectivement - 5,6 % et - 4,3 %. Seule la plus grande des
majors, l'américaine ExxonMobil, fille aînée de la Standard Oil, a pu
interrompre une hémorragie amorcée dans son cas en 2006, avec une
progression modeste de 0,8 % de ses extractions d'or noir l'an dernier, due en
premier lieu au développement de l'exploitation des sables bitumineux du
Canada.
BP est la compagnie dont la production de brut s'est de loin le plus affaissée
au cours de la dernière décennie. Cette chute est pour beaucoup la
conséquence du désengagement du consortium russe TNK-BP, établi en
2003.
Toutefois, cette "parenthèse" russe de BP mis à part, la chute de la production
des majors reste encore de 24,5 % en 11 ans, de 10,36 millions de barils par
jour (Mb/j) en 2002 à 7,82 Mb/j en 2013.
L'effondrement de la production des grandes compagnies internationales est
avant causé par l'épuisement naturel de plusieurs grandes zones pétrolifères
dans lesquels les majors restent lourdement engagées. La mer du Nord figure
au premier rang de ces zones entrées depuis plus de dix ans en déclin
structurel rapide. Ailleurs, les contrats dits "de partage de production",
lesquels réservent une part croissante des extractions aux pays hôtes lorsque
les cours du baril augmentent, ont contribué à amplifier le recul des
extractions des majors ; toutefois, ces contrats semblent loin de permettre
d'expliquer l'ampleur du phénomène.
Créées il y a près d'un siècle, les majors n'ont jamais été dans une telle
situation, pour l'heure apparemment inextricable. Leur impasse pourrait
préfigurer un phénomène séculaire de bien plus vaste ampleur : SUITE.
L'année 2014 semble d'ores et déjà marquer un tournant :
Exxon, Shell, Chevron, BP et Total viennent toutes peu ou prou de s'engager
pour les années à venir dans des stratégies assez similaires de
désinvestissement, d'élagage de leurs productions les moins rentables. Les
majors n'ont pas d'autre choix, puisque leurs profits tendent à chuter, pris en
sandwich entre un déclin de leurs extractions et des coûts de production
toujours plus élevés : cercle vicieux.
La course sur le tapis roulant est de plus en plus une course de funambules.
Après 9 années d'effritement de sa production de brut, le groupe Total (la
première entreprise de l'Hexagone) se dit maintenant sur le point d'inverser la
tendance, après cependant avoir promis à ses actionnaires de réduire ses
vertigineux investissements...
La production mondiale totale d'or noir, elle, continue de croître lentement,
en premier lieu à cause du développement des pétroles non-conventionnels et
extrêmes, et en particulier grâce au boom du pétrole de schiste* aux EtatsUnis, dans lequel de petits producteurs américains indépendants, et non les
majors, se sont taillés la part du lion.
[* Pétrole ou gaz "de roche-mère", à plus proprement parler.]
Sans les quelque 1,5 Mb/j fournis par le pétrole de roche-mère du Texas et du
Dakota du Nord, la production mondiale de pétrole serait sans doute de retour
à son niveau de 2005.
Chevron a fait savoir début mars qu'elle révisait à la baisse ses objectifs de
production pour les années prochaines, principalement à cause d'un
ralentissement de ses investissements dans le pétrole et le gaz de roche-mère
américains. Shell vient de même d'annoncer une réduction de 20 % de ses
investissements dans les hydrocarbures de roche-mère.
Un arrêt du boom du pétrole de roche-mère serait un fort mauvais symptôme
pour l'évolution future de la production mondiale de brut.
Les diagnostics pessimistes sur l'avenir de ce boom, émanant notamment de
l'administration Obama, semblent en passe de ternir l'enthousiasme affiché
jusqu'ici par la presse économique. Florilège de titres d'articles parus ces
dernières semaines :
agence Bloomberg | "Le rêve de l'indépendance pétrolière américaine s'écrase
contre les coûts du schiste" ; Forbes | "Pourquoi le boom du pétrole de
schiste américain pourrait s'arrêter plus tôt que vous le croyez" ; Christian
Science Monitor | "Que se passera-t-il quand le boom du schiste finira ?" ;
Wall Street Journal | "Big Oil peine à justifier le coût croissant de ses
projets".
Même si les experts optimistes demeurent nombreux, il semble qu'il y ait
comme un changement d'ambiance, allez savoir pourquoi.
Pour ce qui concerne l'imminence du pic pétrolier mondial, le dernier
pronostic de l'un des plus éminents lanceurs d'alerte de la planète, Sadad alHusseini, ancien n°2 de la compagnie pétrolière nationale saoudienne
(interrogé plusieurs fois ici), laisse peu de place au doute.
Le dr. Sadad al_Husseini, ex-n°2 de la Saudi Aramco, détentrice des plus vastes réserves d'or noir au
monde.
L'ex-responsable de la production de la Saudi Aramco indique dans une
récente interview, au sujet du "plateau" situé autour de 84 Mb/j, sur lequel se
maintient plus ou moins la production mondiale depuis 2005 (laquelle a
atteint 86 Mb/j en 2013) :
« Le plateau pétrolier pourrait à l'heure actuelle être grossi par 1 à 2
Mb/j de pétroles non-conventionnels à coûts élevés, mais tous les
analystes majeurs considèrent cela comme plus ou moins transitoire.
Le plateau lui-même reste une réalité, et malheureusement, il est
toujours improbable que sa durée s'étende au-delà de la fin de
cette décennie. »
Sadad al Husseini poursuit :
« Mon scénario de base pour le prix du brut [en dollars constants] se
situe toujours entre 105 et 120 dollars le baril, avec un plancher de
volatilité à 95 dollars et une pointe plus probable à 140 dollars le
baril d'ici à 2016/2017. »
Ensuite, que le plateau s'étende ou pas "au-delà de la fin de cette décennie",
c'est toujours l'in-con-nu.
Marche ou crève...
Patrick Reymond 17 mars 2014 http://lachute.over-blog.com/
Marche ou crève, dis le régime totalitaire Washingtonien à sa population. La
consommation de carburant s'effondre, elle est désormais au 1/3 (même pas)
de ses grandes années : 18 630.2 centaines de gallons/ jour (décembre 2013),
contre 66 017.1 en 1997 (décembre).
Les yankees, qui avaient le feu au cul, se déplaçaient pour n'importe quel
motif, surtout les plus futiles, roulaient en 4 X 4 et SUW, désormais doivent
faire comme n'importe quel trou du cul du monde : marcher. Ou rouler en
vélo.
Il est sûr qu'à ce rythme là, l'indépendance énergétique US est pour l'année
prochaine. Mais pas pour des progrès de production, mais parce que ce sont,
désormais, des gueux.
La consommation a donc baissé d'1/3 en une seule année. De 27,763.9 à 18
630.20. 32.30 % de réduction. Au total, depuis 97, la baisse atteint donc
presque 72 %.
A moins, bien entendu, que les Yankees ne remplissent désormais leurs
réservoirs comme aux temps de "sheriff fais moi peur", avec de la gnôle de
contrebande faite maison.
Il n'y a donc qu'une explication à cette contraction ; l'effondrement
économique.
Quid de l’Ukraine face à la tyrannie des marchés ?
18 mar 2014 | Philippe Béchade | http://la-chronique-agora.com/ukraine-marches/
▪ En éteignant mes écrans boursiers vendredi dernier, je suis parti avec une
boule au ventre. Compte tenu des menaces occidentales dont les
conséquences étaient annoncées terribles, les actionnaires russes (et tout le
monde sait que l’économie locale repose sur eux) risquaient de vivre un
second Lundi noir après celui du 4 mars.
Alors que florissaient en Occident des commentaires dignes des riches heures
du maccarthysme à propos des sombres manoeuvres de l’Empire du Mal
soviétique, le scrutin ukrainien se préparait dans le calme et sans incidents.
Et malgré un résultat massif en faveur du rattachement à la Russie (96% et
des poussières), je n’ai même pas entendu un dirigeant occidental dénoncer
un scrutin truqué.
Pas trace de flagrantes irrégularités, de bourrage des urnes, d’intimidation des
votants : c’est un vrai scandale, les autorités locales n’ont même pas respecté
— par anticipation — les mauvaises pratiques qui entachent la plupart des
élections en Russie.
On peut imaginer le pire : le Kremlin s’inspirant du vote en Crimée pour
semer la confusion chez les Occidentaux… où le résultat négatif des
consultations concernant les traités européens a été allègrement ignoré (mais
ça c’est parfaitement légal) par les élites de Bruxelles.
▪ Pas de Lundi noir à la bourse de Moscou
Quoi qu’il en soit, à Moscou, l’indice Micex (libellé en rouble) a bondi de
3,75%. Le RTS pour sa part (libellé en dollar) a grimpé de 4,9% après une
chute de 28% depuis le 1er janvier.
Le rouble lui-même a rebondi de 1,5% après avoir chuté de 12% face à l’euro
en 10 semaines. Il valait 50,6 pour un euro et 36,30 pour un dollar. Les
sherpas des marchés n’ont donc pas déclenché de grande offensive contre la
devise russe — ce qui aurait induit un risque d’inflation massive alors que
cette dernière dépasse déjà les 5%.
Mais aussi et surtout, cela aurait pu conduire Moscou à sauter sur l’occasion
de vendre massivement du dollar… et créer comme promis de fortes
turbulences sur le Forex (marché des changes). En s’attaquant aux actifs
russes, les Occidentaux prendraient le risque de subir un effet boomerang
dévastateur.
Car si les actionnaires russes n’ont plus grand-chose à perdre en cas de
turbulences des marchés, il n’en va pas de même des détenteurs d’un
portefeuille boursier à Wall Street, alors que tous les indices américains
flirtent avec la stratosphère.
Revenons donc sur Terre, comme les marchés financiers lundi. Les
russophones de Crimée ont d’abord voté en faveur d’un attachement
historique et quasi-charnel avec la Russie. Cela plutôt qu’en faveur d’un
système économique florissant et politiquement démocratique où le peuple de
la péninsule aurait davantage son mot à dire que sous la férule de Victor
Ianoukovitch.
▪ Un dossier définitivement refermé ?
Le scrutin de dimanche ne saurait occulter le problème des Tatars de Crimée
(12% de la population) qui ont massivement boycotté le referendum. Leur
principal représentant, Moustafa Djemilev, a répété à Vladimir Poutine qu’il
reconnaissait la légitimité du nouveau pouvoir ukrainien (contrairement au
maître du Kremlin) et n’entendait se soumettre qu’aux décisions de Kiev…
qui de son côté ne cesse de marteler que le vote du week-end reste illégal et
son résultat juridiquement nul.
Malgré des protestations occidentales de pure forme, la Douma devrait dès ce
mardi entériner le rattachement de la Crimée à la Fédération russe… et le
rouble a été institué dès hier comme seconde monnaie officielle de la
province.
Tout ceci est évidemment scruté avec beaucoup d’attention dans les autres
provinces russophones d’Ukraine, dont certaines ne reconnaissent pas non
plus l’autorité politique et fiscale de Kiev.
Les marchés quant à eux font comme si le dossier ukrainien se refermait avec
la reconnaissance tacite par les Occidentaux de la souveraineté russe sur la
Crimée… et comme si le risque de sécession d’autres provinces n’existait
pas.
Les toutes premières mesures prises par le Parlement de Kiev — confronté à
une situation de quasi-faillite du pays — risquent de ne pas faire l’unanimité
dans les provinces de l’est (où sont implantées de nombreuses usines
d’armement appartenant à la Russie) : retraites divisées par deux, arrêt des
subventions aux mines de charbon, hausse immédiate du prix de l’énergie.
Un tyran a été chassé… mais la propagande russe aura tôt fait de convaincre
les russophones de ne pas se plier à la tyrannie des marchés. Ces derniers
tiennent le pays à la gorge et peuvent lui imposer n’importe quelle mesure
visant à "rassurer" les créanciers. Sans parler de l’or ukrainien, qui s’est déjà
envolé vers les Etats-Unis et qui n’est pas près de réintégrer les coffres de la
Banque centrale à Kiev.
Le jour où Vladimir Poutine dénoncera "le vol de l’or du Peuple" par les
Occidentaux, vous pouvez être à peu près certain que l’embrasement de la
situation et le processus de partition de l’Ukraine sera engagé. Les marchés
cesseront alors de faire comme si de rien n’était, mais gageons que les initiés
n’oublieront pas de vendre alors que les médias claironnent que "tout va
bien".
Alors surtout, continuez de vous fier au comportement de l’or et de l’argentmétal plutôt qu’à celui du CAC 40 ou du S&P 500 : ce qui se passe sur les
métaux précieux est beaucoup plus parlant que les stratégies cachées mises
en oeuvre par les stratèges de Wall Street via les dérivés d’actions.
Pourquoi écrire ?
18 mar 2014 | Bill Bonner | http://la-chronique-agora.com/pourquoi-ecrire/
▪ Qu’en pensez-vous ? Les actions ne se sont pas encore remises de leur
chute. L’or continue de grimper… et semble désormais viser les 1 400 $.
Vous vous rappelez du sentiment qui régnait à la fin 2013 ? L’or était
condamné à chuter… tout le monde le disait. Au lieu de ça, l’or et les
minières aurifères s’en tirent plutôt bien, merci beaucoup.
Les valeurs américaines semblent très vulnérables. Vous voulez faire une
belle transaction contrarienne ? Vendez les valeurs américaines, achetez les
valeurs russes. Bénéfices presque garantis. Tout le monde aime les EtatsUnis, comme en témoignent les prix des actions. Tout le monde hait la
Russie.
▪ Vos papiers, SVP !
Le week-end dernier, nous étions à un événement hippique. Nous avons passé
la soirée avec quelques cavaliers, entraîneurs et palefreniers, dans une
pizzeria. Nous avons commandé un verre de vin — et c’est là que la serveuse
nous a coupé le souffle :
"Puis-je voir votre pièce d’identité ?" nous a-t-elle demandé.
"Quoi ?"
"Je dois vérifier que vous êtes en âge de boire de l’alcool".
"Vous êtes sérieuse ?"
"Oui… Le directeur dit que nous devons demander une pièce d’identité à tout
le monde… pour qu’il n’y ait pas de zones d’ombre".
"Des zones d’ombres ? Je ne suis clairement pas dans une zone d’ombre.
Quand j’avais 21 ans, les Etats-Unis avaient encore le service militaire… et
c’est la dernière fois que le budget fédéral était vraiment à l’équilibre."
"Quoi ?"
"Oubliez ça".
▪ Avons-nous gâché notre vie ?
La majeure partie de notre carrière s’est déroulée devant un clavier. Cela
semble une vie gâchée, de bien des manières. Le monde extérieur a tant de
choses supplémentaires à offrir. Le soleil, la mer, les montagnes, les vertes
prairies… de vieux clochards à moitié fous qui traînent dans St Paul Street.
Des femmes SDF assises toute la nuit parmi un amoncellement de sacs, dans
l’arrêt de bus devant la bibliothèque Enoch Pratt.
Nous aurions pu être ingénieur — et construire des ponts et des gratte-ciel…
ou cuisinier, faisant de délicieux canards à l’orange… voire un maçon
raisonnablement compétent. Qui sait ? Au lieu de ça, nous travaillons avec les
mots. Nous les plions, les tordons, les enrôlons à notre service.
Une fois engagés, les mots sont prêts à obéir à nos ordres. Comme des
blancs-becs débarquant de leur campagne ou de leur banlieue, les recrues ne
savent pas de quel côté se tourner ou quoi faire. Mais ils sont au garde-àvous. Ils saluent. Ils font ce que nous voulons. Ensuite… plus tard… ils se
rebellent lorsque nous avons le dos tourné.
Est-ce que nous vous avons déjà raconté comment nous sommes devenu
rédacteur ? Nous étions en classe de CM1, chez Mme Marshall, à l’école
élémentaire d’Owensville, en 1959. On nous avait donné un devoir : écrire
une histoire.
Nous étions assis à notre bureau, menton levé, la tête penchée à gauche et les
yeux au plafond. Après quelques minutes dans cette posture, Mme Marshall
nous a demandé des comptes.
"Billy, que fais-tu ?"
"Je réfléchis".
"Ne réfléchis pas, écris."
C’est ce que nous faisons depuis. Nous écrivons ces chroniques quotidiennes
depuis 2000… ou bien était-ce 1999 ? Cinq jours par semaine. Plus de 1 000
mots par jour… Ce qui donne… 5 000 mots par semaine — fois 52 semaines
(nous prenons rarement des vacances)… soit 260 000 mots par an, depuis 14
ans. Nous avons produit plus de trois millions de mots.
Pourquoi écrivons-nous autant ? Pourquoi ? Parce que c’est plus facile que
travailler pour vivre. C’est aussi plus facile que penser. En affaires comme
dans la vie, il y a une hiérarchie. L’étage le plus simple comporte des sottises,
comme lire le journal, regarder la télévision ou jouer sur l’or. Ensuite, il y a
les réunions. Puis l’écriture. Et au-dessus de tout ça, il y a le fait de résoudre
vraiment des problèmes.
Pour nous, l’écriture est un endroit confortable où nous avons le contrôle. Le
temps, les personnages, les faits — ils font ce que nous leur ordonnons. Le
monde est un endroit complexe, désorientant et menaçant. C’est un chaos de
mouvement, d’ambiguité et de nuances. Il est aussi indiscipliné qu’une foule
de Kiev… et aussi imprévisible que les marchés boursiers.
Mais avec nos mots, nous intervenons… et nous imposons l’ordre. Nous
choisissons nos cibles. Nos ennemis. Notre version de l’histoire et des faits.
Pourquoi nous satisfaire des crétins et des fâcheux qui peuplent la vie réelle ?
Nous invitons les anges à se joindre à nous… nous soupons avec les dieux…
nous convoquons d’authentiques héros.
Nous ne fréquentons personne dont nous n’avons pas cerné la personnalité
avec nos propres mots… pas plus que nous n’avons l’usage d’un fait que
nous n’avons pas nous-même inventé. Quant à l’histoire, pourquoi ne pas la
conter comme nous le voulons ?
Devant un clavier d’ordinateur, nous sommes comme un maréchal avec sa
propre armée d’immortels. Aucun château-fort n’est assez solide pour résister
à notre attaque. Aucune armée n’a de si bons capitaines qu’elle peut lutter
contre l’encerclement et l’annihilation. En moins de temps qu’il n’en faut
pour le dire, nous faisons des prisonniers et les abattons d’une balle dans la
nuque.
Lorsque nous écrivons, nous forçons les choses à faire ce que nous voulons.
Ce pauvre homme, errant sur le trottoir, son pantalon crasseux en
lambeaux… traînant les pieds dans ses vieilles baskets défoncées… une
barbe noire rongeant son visage tanné…
La SDF assise sur le banc de l’abribus… ses énormes sacs serrés contre
elle… des édredons sales autour de son corps obèse… somnolant assise
contre la barre de fer…
Lui, c’est un ancien courtier qui ne pouvait plus s’arrêter de jouer sur les
valeurs aurifères.
Elle, c’est une ancienne ballerine devenue boulimique.
Et maintenant — pourquoi pas — nous les faisons tomber amoureux !
La Chine peut-elle mettre le feu à l’économie
mondiale ?
17 mars 2014 | Cécile Chevré | http://quotidienne-agora.fr/2014/03/17/chine-shadow-banking/
Le 7 mars dernier, le fabricant de panneaux solaires Chaori Solar Energy
Science & Technology s’est déclaré en défaut de paiement, incapable qu’il
était de rembourser les 10,7 millions d’euros d’intérêts dus sur des
obligations émises en 2012.
Une faillite d’entreprise, quoi de plus banal ? En Europe, nous y sommes
tristement habitués. Les faillites et les défauts se sont d’ailleurs multipliés à
la faveur de la crise.
Mais pour les Chinois, c’est très loin d’être le cas. Car cette entreprise était
publique. Or c’est la première fois que Pékin laisse ainsi une de ses
entreprises faire défaut.
Immédiatement, le monde financier et économique s’est emballé : était-ce le
début d’une série de défaut en Chine ? Chaori Solar allait-il être le Lehman
Brothers chinois ?
Inquiétude d’autant plus justifiée que l’empire du Milieu ne cesse de publier
des chiffres en dessous des attentes.
La schadenfreude chinoise
Dans la presse occidentale et pour les investisseurs, des alarmes retentissent
dès qu’il s’agit de la Chine.
Le problème de cette dernière, c’est que cette économie a fonctionné et très
bien en dehors des sacrosaintes règles édictées par ce que j’appellerai de
manière très imprécise et globale : le libéralisme américain. Pas de
démocratie, grande présence de l’Etat, rôle du marché réduit à portion
congrue, etc., etc. Bref, normalement, la Chine ne devrait pas s’être imposée
comme une des principales économies de la planète.
Si bien qu’alors que, depuis 3 ans environ, le pays montre des signes
manifestes de ralentissement économique, c’est la liesse dans la presse
occidentale. De la schadenfreude, comme disent nos amis d’outre-Rhin qui
ont des mots pour tout ou presque, de la joie provoquée par le malheur
d’autrui.
Les derniers chiffres en provenance de l’empire du Milieu sont effectivement
inquiétants. Pas un pour sauver l’autre. Pour résumer, la production
industrielle, les exportations, les ventes au détail et le niveau
d’investissement sont en fort recul.
Le cas de la production industrielle est emblématique. En janvier-février
dernier, elle n’a augmenté que de 8,6% en rythme annuel, soit un plus bas
depuis avril 2009.
Un lourd problème de dettes
Outre ce ralentissement marqué des différents composants de l’économie
chinoise, c’est aussi l’ampleur du shadow banking associé au risque de la
dette qui inquiète les commentateurs. C’est un sujet que nous avons abordé
dans de précédentes Quotidiennes (à retrouver ici et ici). Les gouvernements
locaux, les banques, les entreprises et les particuliers se sont gavés de
mauvaises créances, d’investissements financiers douteux échappant en très
grande partie à la régulation, d’où le terme de finance de l’ombre.
L’endettement total (privé + public) officiel chinois est passé de 130% du PIB
à 210% actuellement. Voire même plus.
Certains chiffres donnent littéralement le tournis dès qu’il s’agit de la Chine
et de sa dette. Le site Zerohedge propose ainsi une comparaison entre
l’augmentation du bilan des banques américaines et chinoises depuis 2008.
Banques américaines : +2 100 milliards de dollars
Banques chinoises : +15 400 milliards de dollars
[NDLR : Les banques chinoises ne sont pas les seules à représenter une
menace réelle pour l'économie mondiale. Dans le rapport Banques, vos vrais
risques, Mory Doré s'intéresse... à votre banque !
Quels établissements bancaires sont les plus fiables actuellement selon nos
critères ? Comment équilibrer vos risques au mieux de ce qu'offre le marché
actuellement ? Quels produits d'épargne priviléger ? Analyses, chiffres et
solutions sont à découvrir ici...]
Au total, les banques chinoises détiennent pour 24 000 milliards de dollars
d’actifs, soit 2 fois et demi le PIB chinois.
Combien de ces actifs sont pourris et risquent de ne jamais être remboursés ?
Tout dépend des chiffres. Certains avancent le chiffre de 30%, d’autres
beaucoup plus, d’autres moins…
Quoi qu’il en soit, le danger est bel et bien là.
La réaction de Pékin
Evidemment, Pékin peut difficilement rester impavide devant ce risque. La
plupart des commentateurs occidentaux vous expliquent que le gouvernement
chinois est face à un choix critique :
- Soit Pékin se refuse à intervenir, laissant croître d’autant la probabilité
d’explosion de la bulle du crédit.
- Soit il décide de réguler le crédit pour limiter l’inflation de la bulle de la
dette. Le problème, c’est qu’une telle décision aurait forcément des
conséquences sur la croissance chinoise. Officiellement de 7,7% en 2013,
Pékin revoit progressivement à la baisse ses ambitions pour cette année,
autour de 7,5%, voire même de 7,3% ou 7,2%. Et comme vous le disait
vendredi dernier Philippe Béchade dans La Bourse au quotidien, certains
n’hésitent plus à évoquer 4% comme véritable chiffre de la croissance
chinoise.
Or sur la croissance repose, comme ne manquent pas de le rappeler les
commentateurs, la stabilité sociale et politique de l’empire du Milieu.
Permettre à l’économie de trop ralentir équivaudrait, pour le gouvernement
chinois, à signer son propre arrêt de mort.
Le choix est cornélien. Sauf que… Pékin pourrait avoir choisi une troisième
voie. C’est ce que nous verrons dès demain dans la Quotidienne.
Du dangereux exercice d’être président de la Fed
18 mars 2014 | Cécile Chevré | http://quotidienne-agora.fr/2014/03/18/fed-taper-quantitative-easing/
Comme prévu, les marchés ne sont pas laissés particulièrement troubler par
la décision de la Crimée de rejoindre la Russie, ni par les sanctions contre
plusieurs dignitaires russes décidées par l’UE ou les Etats-Unis. Hier, le CAC
a clôturé en hausse de 1,32%, le S&P 500 de 0,96% et le Dow Jones de
1,13%.
Est-ce la fin de l’épisode de correction que nous avons connu la semaine
dernière ? Aux Publications Agora, nos rédacteurs sont plutôt prudents. Eric
Lewin pense que le CAC va évoluer dans la zone des 4 150/4 300 points et,
pour Mathieu Lebrun, le CAC va échouer à refranchir les 4 300 points. La
semaine s’annonce donc en demi-teinte…
Il faut dire que la Chine pèse toujours sur les marchés, de même que les pays
émergents en général — l’Argentine vient de se faire à nouveau dégrader par
Moody’s, de “B3″ à “Caa1″.
Dans ces conditions, je me prends à m’inquiéter de la réaction des marchés
aux décisions que va prendre la Fed lors de sa réunion d’aujourd’hui et de
demain.
Janet Yellen devrait de nouveau annoncer une réduction de ses achats d’actifs
(quantitative easing). Ceux-ci sont déjà passés de 85 à 65 milliards par mois
au cours des précédents mois, et la réunion de mardi et mercredi pourrait
déboucher sur une nouvelle réduction de 10 milliards de dollars.
Ce nouveau “Taper” est déjà très largement anticipé par les marchés mais,
dans le même temps, la contestation monte. Cette contestation, c’est celle des
pays émergents qui accusent — en partie à juste titre d’ailleurs — la Fed de
déstabiliser leur monnaie, leurs marchés actions et leur économie. Jusqu’à
présent cette protestation n’a pas été entendue par les Etats-Unis mais si les
pays émergents s’enfoncent encore plus dans la crise, la Fed ne pourra peutêtre plus faire longtemps la sourde oreille.
D’autant plus que les grandissantes menaces de ralentissement chinois vont
bien finir par retentir douloureusement aux oreilles de Janet Yellen (c’est ce
que nous allons voir dans quelques instants en poursuivant notre analyse du
risque que représente actuellement l’empire du Milieu pour l’économie
mondiale).
Deuxième enjeu pour Yellen : la forward guidance. Cette technique de
communication employée par la Fed depuis le début de la crise lui permet
d’influencer les marchés en donnant une vision à moyen/long terme de sa
politique. C’est ainsi que Bernanke et aujourd’hui Yellen martèle à chaque
exercice de communication que les taux de la Fed seront maintenus à zéro ou
presque pendant “longtemps encore”. Ce qui explique que Bernanke ait
annoncé le “Taper” dès mai 2012.
Mais, aujourd’hui, le pouvoir presque magique de la forward guidance
semble s’évanouir. Et c’est un véritable danger. Car tout l’édifice construit
par la Fed repose sur la confiance que les marchés lui accordent.
Il faut dire que la politique de la Fed est menacée par un flou certain.
Premièrement sur la question du chômage. La banque centrale américaine a
lié sa politique de taux bas à celui du chômage. Ce qui n’était pas forcément
une bonne idée car celui-ci est en baisse (mais vous savez ce que valent ces
chiffres…) plus rapide que prévue. La Fed a donc revu plusieurs fois au cours
des derniers mois son objectif maximum de chômage, le faisant passer de
7%, à 6,5%, puis à 6%. Et Yellen pourrait annoncer une nouvelle révision, à
5,5%.
Cette nouvelle réunion de la Fed est donc un peu plus sensible qu’on aurait
pu le penser. Janet Yellent parviendra-t-elle à reprendre la main et regagner la
confiance des marchés ? Réponse dans deux jours.
En attendant, comme prévu, nous retournons en Chine pour examiner les
armes dont dispose Pékin pour lutter contre le risque d’éclatement de la bulle
du crédit. Et nous en profiterons pour tenter de déterminer les conséquences
pour vous d’un ralentissement de l’économie chinoise.
Bonne lecture et à demain !
« L’expropriation légalisée et collectivisation
bancaire ! »
Charles Sannat 18 mars http://www.lecontrarien.com/
Mes chères contrariennes, mes chers contrariens !
Il se passe des choses absolument extraordinaires dans notre Europe du 21e
siècle censé être un nouveau siècle des « lumières » grâce à la sagesse
atteinte par nos générations modernes, alors que les anciennes étaient des
sauvages, et à nos nouvelles technologies… c’est évidemment ironique tant
nos lumières semblent s’éteindre les unes après les autres.
La crise que nous affrontons depuis maintenant 7 ans (je sais, je me répète
mais j’insiste) nous permet de découvrir nos dirigeants et nos autorités sous
un jour auquel nous ne nous attendions pas forcément et un jour d’ailleurs
qu’encore une fois la majorité d’entre nous ne veut pas voir car cela remet
profondément en cause nos croyances notamment sur les belles «
démocrassies » que nous sommes devenus.
Il existe en ce bas monde quelques principes simples et qui permettent à
chacun d’entre nous de jouir d’une liberté relative, quelques principes, et ils
sont peu nombreux, qui différencient une démocratie d’une dictature, or ces
derniers temps, ces quelques principes subissent des attaques sans précédent,
nos droits sont érodés et consciencieusement rabotés au profit d’un
endoctrinement massif des populations ayant pour objectif final la captation
du maximum de richesses par un minimum de personnes. Le tout est
évidemment habillé à travers un verbiage fumeux permettant de faire croire
aux masses que tout est évidemment fait pour leur plus grand bien. C’est là
que la force des mots intervient ainsi d’ailleurs que leur sens !
La propriété privée !
La propriété privée, c’est-à-dire le respect de votre droit à posséder quelque
chose, à l’utiliser et à le transmettre si bon vous semble, est bien entendu l’un
des piliers de la liberté. Sans respect de la propriété, et je dirais même plus
sans protection de la propriété privée, il n’y a point de liberté en général et de
liberté économique en particulier.
Dans le système capitaliste, la propriété privée tient une place toute
particulière dans la mesure où elle est le préalable à toute croissance
économique durable et pérenne. Il y a bien eu quelques exemples de
collectivisation par le passé où la propriété privée était niée, annihilée et où
tout ce qui était à toi était aussi à moi. Plus personne n’ayant vraiment rien et
ne pouvant rien avoir, il n’y avait plus vraiment d’incitations positives. Ce
qui devait se passer se passa, à savoir que sans un système de répression
phénoménal l’ensemble de l’expérience communiste aurait pris fin encore
plus rapidement que ce qui se passa, et les peuples de l’Est durent endurer 70
ans d’un système parfaitement abominable.
Alors il était important de rappeler justement l’importance du principe de
propriété privée. Or en Europe, en Espagne plus précisément, une loi vient
d’abolir purement et simplement ce principe et d’octroyer aux banques une
licence massive d’expropriation non pas des propriétaires immobiliers qui ne
rembourseraient pas leur crédit mais des actionnaires des entreprises !! Cette
loi est tout bonnement hallucinante et je vais vous expliquer pourquoi elle est
extrêmement dangereuse et constitue un précédent alarmant.
Tout d’abord, une action d’une entreprise est un titre de propriété privée.
Vous êtes propriétaire d’une fraction de l’entreprise Tartempion SA. Par
définition, en tant qu’actionnaire qui plus est minoritaire, vous n’êtes pas
responsables indéfiniment des dettes de l’entreprise. Votre responsabilité
s’arrête à la valeur de votre action qui peut valoir zéro en cas de faillite de
l’entreprise, ce qui est parfaitement logique.
L’Espagne comme la France sont des pays confrontés à une épidémie de
faillites d’entreprises, et on ne parle pas ici des grands groupes cotés au CAC
40 qui se portent comme des charmes, on parle des centaines de milliers de
PME qui périclitent sous les coups de butoir d’une crise économique qui n’en
finit pas.
Que dit la nouvelle loi espagnole sur les faillites ?
Elle met fin tout simplement à la notion de propriété privée et va octroyer aux
banques la possibilité de se saisir comme bon leur semble des entreprises de
leur choix.
En effet, cette nouvelle loi sur les faillites stipule que si jamais l’entreprise
est en défaut de paiement (notamment à l’égard de ses banques qui sont en
général les créanciers), alors les actionnaires sont tenus de façon obligatoire
d’apporter à la banque l’ensemble des actions qu’ils détiennent dans le cadre
des plans de renégociation des dettes. Si jamais les actionnaires refusent de
donner leurs actions à la banque en contrepartie du « sauvetage » de leur
entreprise, alors les actionnaires deviennent responsables indéfiniment sur
leurs biens personnels des dettes de l’entreprise, ce qui est un non-sens
économique absolu.
Le métier de banquier consiste justement normalement à apprécier les risques
et à ne prêter que lorsque les perspectives de gains sont supérieures aux
possibilités de pertes. La marge des banquiers servant à absorber les erreurs
d’appréciation. C’est ce que l’on nomme le « coût du risque ».
Lorsque les entreprises espagnoles vont avoir besoin de se refinancer, et cela
arrive ni plus ni moins qu’à toutes les entreprises qu’elles soient en faillite ou
pas, il suffira que la banque créancière dise… « Houlalalala mon brave
monsieur, je ne vous refinance pas. Trop de risques. Il y aurait bien une
solution si vous ne tenez pas à mettre la clef sous la porte d’ici demain. Vous
pourriez me donner toutes vos actions. »
Ainsi, les banques ne sauveront avec cette loi pas plus les entreprises en
faillite demain qu’aujourd’hui, en revanche elles disposeront bientôt du plus
puissant outil juridique pour exproprier l’ensemble des propriétaires
d’entreprises. Elles pourront donc capter la propriété des entreprises sans
avoir à débourser le moindre centime d’euro, il ne sera même pas nécessaire
de « dédommager » les actionnaires-propriétaires.
Dans cette crise, nous en avons vu beaucoup de principes foulés aux pieds,
mais c’est la première fois que s’affiche ainsi le pouvoir absolu des banques
qui dirigent le monde, ou plus précisément sont en train de réduire en
esclavage le monde.
Un petit conseil, fuyez les crédits !
Au-delà de tous les aspects moraux, nous entrons dans une période où le
crédit que vous devez rembourser vous enchaînera encore plus que ce n’était
le cas jusqu’à maintenant. Avoir une dette sera être à la merci de son
banquier, et croyez-moi il ne vous veut aucun bien. Il a juste besoin de votre
argent et c’est lui qui fait les lois… et la loi, c’est celle du plus fort. Évitez au
maximum l’endettement et le crédit, et avant d’acheter un bien immobilier en
signant un prêt sur trente ans… réfléchissez bien.
Vous avez donc sous les yeux une nouvelle preuve que ce sont bien les
banques qui dirigent le monde… pour notre plus grand malheur. Bienvenue
dans le kolkhoze bancaire…
Restez à l’écoute.
À demain… si vous le voulez bien !!
Malgré la Crimée, les ventes d’armes françaises à la Russie continuent
Fabius s’agite, il parle, crie et fâche Vladimir en public. En réalité, nous
poursuivons sans nous poser de question notre collaboration militaire en
vendant aux très méchants russes tout plein d’armes qui nous rapportent tout
plein de sous-sous et nous sommes très contents de le faire… Alors Vladimir
se marre et il a bien raison de se payer notre tête ainsi. Nous pourrions aussi
foutre la paix au Kremlin, les laisser s’occuper de leur zone d’influence et
nous de la nôtre, et continuer à leur vendre des armes dont ils ne veulent pas
se servir…
Ce qui est drôle c’est qu’à terme, la marine russe aura plus de bateaux made
in France que la marine nationale… Tout cela est profondément pathétique et
risible. Nous sommes dans la bouffonnerie, une bouffonnerie qui a provoqué
tout de même la mort de plus de 150 personnes et nous y sommes pour
quelque chose.
Référendum en Crimée : 96,6 % des électeurs souhaitent se joindre à la
Russie (résultats officiels)
SIMFEROPOL (Ukraine), 17 mars – Les électeurs criméens ont exprimé leur
souhait de se joindre à la Russie par une majorité écrasante de 96,6 % lors du
référendum de dimanche sur le statut de la république autonome d’Ukraine,
selon les derniers résultats officiels.
La commission référendaire de Crimée a ajouté que seuls 2,55 % des
électeurs ont souhaité demeurer au sein de l’Ukraine avec une plus grande
autonomie. La Crimée est peuplée d’environ 2 millions de personnes.
La péninsule faisait partie de la Russie depuis le 18e siècle jusqu’à ce qu’elle
soit transférée en Ukraine en 1954.
Le Conseil suprême criméen a adopté une résolution de déclaration
d’indépendance le 11 mars pour ouvrir la voie au référendum de dimanche.
Agence de Presse Xinhua
Analyse & décryptage
Vous êtes certainement au courant du résultat de ce référendum qui est un fort
succès pour la Russie et dont le résultat est sans ambiguïté, même si on vous
expliquera qu’il y a eu des fraudes. Il faut être conscient du fait que la Crimée
est profondément russe comme une grande partie de l’est de l’Ukraine de
façon générale.
D’autres régions ukrainiennes devraient être amenées à faire sécession et
cette crise « ukrainienne » est partie pour durer. Nous entrons dans un cycle
durable de tensions géopolitiques exacerbées, ce qui va avoir un impact direct
sur la volatilité des marchés financiers et des actifs comme l’or ou le pétrole.
Charles SANNAT
La Chine accélère la construction de ses infrastructures de transport
BEIJING, 16 mars – La Chine va accélérer la construction d’infrastructures
de transport afin de faciliter l’urbanisation rapide du pays, indique un plan
national publié dimanche par le gouvernement central chinois.
Selon le plan d’urbanisation pour la période 2014-2020 du Conseil des
Affaires d’État, gouvernement central chinois, les trains normaux couvriront
davantage de villes ayant une population de plus de 200 000 habitants d’ici
2020, tandis que le réseau ferroviaire à grande vitesse reliera les villes de plus
de 500 000 habitants.
Les autoroutes devront quant à elles connecter les villes de plus de 20 000
habitants.
La Chine ambitionne d’élargir également son réseau d’aviation civile, en
couvrant 90 % de sa population totale.
Le plan prévoit que des efforts devront être consacrés au renforcement de la
connexion entre les villes et à l’amélioration des services de transport dans
les petites villes et les bourgs.
Agence de Presse Xinhua
Analyse & décryptage
Cette bonne nouvelle est en réalité un mauvais signe. Avez-vous remarqué
qu’à chaque fois que la croissance chinoise patine en raison d’une baisse
significative des exportations liée à une baisse de la demande des pays
« développés », la Chine compense immédiatement en investissant
massivement dans ses infrastructures… quitte à jouer à construire des villes
entières totalement vides d’habitants !!
Charles SANNAT
L’Australie parmi les destinations préférées des investisseurs
immobiliers chinois
SYDNEY, 17 mars – L’Australie est devenue l’une des destinations les plus
prisées des investisseurs immobiliers chinois, avec près de 6 milliards de dollars
australiens (5,42 milliards de dollars américains) investis par les Chinois dans le
marché immobilier australien au cours de la dernière année fiscale, ont rapporté
lundi les médias australiens.
Les Chinois, selon les estimations de plusieurs institutions financières,
achèteraient environ 12 % des nouveaux logements en Australie, selon la radio
australienne ABC.
Le House Economics Committee au Parlement fédéral australien évalue
actuellement les lois sur les investissements étrangers à l’heure où l’Australie
s’inquiète d’une flambée des prix du marché immobilier causée par les
investisseurs étrangers.
Kelly O’Dwyer, le président du comité, a expliqué lundi lors de l’émission radio
National Breakfast que l’enquête sur les lois relatives aux investissements
étrangers déterminera si elles sont efficaces ou non, leur objectif étant d’assurer
que l’argent étranger augmente le capital immobilier de l’Australie sans entraîner
de hausse des prix pour les Australiens.
Un rapport du Crédit Suisse prévoit que d’ici 2020, 18 % des nouveaux logements
à Sydney auront été achetés par des Chinois, et que la proportion pourrait grimper
à 14 % à Melbourne.
Le total des investissements chinois dans l’immobilier australien pourrait atteindre
44 milliards de dollars australiens (39,7 milliards de dollars américains) au cours
des sept années à venir (jusqu’à 2020), selon le rapport du Crédit Suisse.
Agence de Presse Xinhua
Analyse & décryptage
Il est assez logique que l’Australie soit une destination de choix pour les
Chinois. Tout d’abord, l’environnement économique et juridique est sain,
ensuite l’Australie est assise sur un véritable tas d’or de matières premières
de toutes sortes qui en plus permettent d’asseoir la stabilité du dollar
australien.
Enfin, l’Australie est un immense pays par la taille mais très peu peuplé… ce
qui est d’un intérêt évident pour les Chinois qui ont, eux, un léger problème
de place, sans oublier une certaine proximité géographique.
Charles SANNAT
Italie : accord pour une entrée de Rosneft au capital de Pirelli
C’est une dépêche AFP qui nous apprend qu’en dehors des simagrées
publiques, une grosse entreprise russe rachète une grosse entreprise
européenne, et italienne en l’occurrence. Pour le moment, nous sommes loin
d’une guerre économique ouverte et sanglante et la dissuasion économique
mutuelle semble fonctionner. Au moment où j’écris ces lignes, il n’y a tout
simplement pas de sanctions économiques problématiques et Vladimir
Poutine vient de reprendre la Crimée sans tirer un seul coup de fusil !
« MILAN – Le groupe russe Rosneft devrait faire indirectement son entrée au
capital du fabricant italien de pneus Pirelli, aux termes d’un accord-cadre
rendu public lundi par ses actionnaires italiens.
L’accord valorise le titre Pirelli à 12 euros par titre, selon un communiqué
commun des sociétés italiennes actionnaires Unicredit, Intesa Sanpaolo et
Nuove Partecipazioni. Celle-ci détenaient avec le fonds Clessidra 26,19 % de
Pirelli via la société Lauro Sessantuno/Camfin au 8 janvier 2014, selon le site
Internet de Pirelli.
Rosneft prendra 50 % d’un nouveau véhicule d’investissement qui détiendra
désormais cette part. Les autres 50 % seront répartis entre Nuove
Partecipazioni (80 %), Unicredit (10 %) et Intesa Sanpaolo (10 %). Clessidra
n’y participera pas. »
Source ici
Les terres rares, un bon placement ?
C’est un sujet passionnant ! Les terres rares, on en parle de plus en plus. Il ne
s’agit pas d’un lopin de terre paradisiaque, mais des minerais très prisés dans
le secteur industriel et high-tech. De nombreuses sociétés proposent
d’investir dans ce qui semblerait être une nouvelle manne pour les
investisseurs. Le placement est-il cependant aussi prometteur qu’on pourrait
le croire ?
Que sont les terres rares ?
Les terres rares sont un groupe de métaux aux propriétés similaires
comprenant :
- le scandium 21Sc ;
- l’yttrium 39Y.
Et les quinze lanthanides :
- le lanthane ;
- le cérium ;
- le praséodyme ;
- le néodyme ;
- le prométhium ;
- le samarium ;
- l’europium ;
- le gadolinium ;
- le terbium ;
- le dysprosium ;
- le holmium ;
- l’erbium ;
- le thulium ;
- l’ytterbium ;
- et le lutécium.
Sous leur forme élémentaire, les terres rares sont des métaux assez tendres,
malléables et ductiles. Ils sont chimiquement réactifs, surtout à des
températures élevées ou lorsqu’ils sont finement divisés.
Contrairement à ce que leur nom laisse penser, les terres rares ne sont pas des
métaux difficiles à trouver, ils sont même relativement répandus (à part le
prométhium). Par exemple, on trouve du cérium en même quantité sur Terre
que le cuivre. Mais ils sont en revanche assez difficiles à détecter et surtout à
isoler chimiquement.
Même si leurs applications industrielles sont nombreuses, l’or, l’argent ou
encore le platine entrent quant à eux dans la catégorie des métaux précieux.
Des enjeux technologiques, économiques et stratégiques
Les terres rares sont pour la première fois purifiées à un niveau industriel
dans les années 1940, avec le premier projet de bombe atomique (le projet
Manhattan).
Il faut attendre les années 1970 pour que l’une d’elles, l’yttrium, trouve une
application de masse dans la fabrication de luminophores des tubes
cathodiques utilisés dans la télévision couleur. Du point de vue de l’économie
mondiale, les terres rares font désormais partie de ce que l’on appelle les
métaux stratégiques.
Lire la suite de cet article ici
ING veut vendre des informations sur ses clients à des
entreprises. Comment protéger votre vie privée. Quelques
conseils.
C’est un autre article en provenance de Belgique qui nous apprend que la
banque ING « veut vendre des informations liées au comportement d’achats
de ses clients à des entreprises. Ces entreprises pourront dès lors leur faire
parvenir des publicités ciblées, a indiqué Hans Hagenaars, directeur
« Particuliers » chez ING, dans une interview donnée au journal néerlandais
Het Financieele Dagblad. »
« Selon M. Hagenaars, la banque a mis sur pied une équipe spéciale pour
analyser les comportements d’achats des clients. « ING réalise le plus
important trafic de paiements aux Pays-Bas. Nous savons comment les
clients dépensent leur argent et où ils le font », explique M. Hagenaars.
La banque va lancer un projet pilote cette année sur quelques milliers de
clients. Si le projet est couronné de succès, le service sera étendu aux 4,2
millions de clients de la banque. Selon une porte-parole d’ING, la banque
néerlandaise n’a pas de projet similaire en Belgique. »
On voit bien à quel point les banques sont tout d’abord à la recherche de tous
les nouveaux revenus possibles mais, surtout, on visualise à quel point nous
sommes sensibles car nos banques savent absolument tout de nous. Vous avez
la possibilité de lutter contre ce type d’intrusion dans votre vie privée. Pour
réussir à perdre vos espions, je vous recommande :
D’avoir plusieurs banques et de répartir vos dépenses et vos rentrées entre
différents comptes.
Par exemple, vos remboursement de sécurité sociale sur un compte dans une
banque, vos dépenses gênantes comme par exemple vos parties de poker en
ligne qui dégradent systématiquement votre scoring bancaire sur un autre
compte avec une carte bleue spécifique et souvent gratuite (Boursorama
banque, Fortunéo, etc.). Vos revenus sur un autre compte. Vos prélèvements
obligatoires doivent être répartis sur plusieurs banques (téléphone, assurance,
EDF, loyer etc.). Ne soyez jamais dépendant d’un seul banquier, la fidélité
n’est de toute façon plus du tout récompensée.
Vous pouvez utiliser la VeraCarte qui coûte moins de 20 euros par an
désormais et vous permet de payer sans passer par un compte bancaire et
avec votre or ! Vous pouvez utiliser le compte Nickel, même si je le trouve
cher et qu’il existe de nombreuses banques en ligne totalement gratuites pour
ceux qui ne sont pas interdit bancaire.
Enfin, vous pouvez aussi utiliser les CB prépayées ou encore, tant que cela
est possible, payer le maximum de choses en espèces.
En ce qui concerne les crédits, essayez d’en avoir le moins possible, pensez
toujours à cocher les cases où vous refusez que vos informations personnelles
soient revendues et que vous vous opposez à toutes les sollicitations
commerciales.
Bref, il y a de nombreuses façons de s’en sortir, mais cela se prépare et il faut
être organisé.
Charles SANNAT
Source ici
La nouvelle recette du FMI pour augmenter les recettes des États et
« réduire les inégalités » : augmenter la taxation sur l’immobilier
C’est un article de l’Express.be qui revient sur le dernier rapport du FMI dont
les experts sont en permanence à l’affût de votre argent et recherchent tous
les moyens possibles pour vous faire les poches. Leur dernière idée c’est
donc de taxer encore plus l’immobilier et ce n’est pas faute de mettre en
garde mes lecteurs sur les dangers des évolutions de la fiscalité immobilière.
Soyons pragmatiques. L’un des seuls secteurs qui ne soit ni délocalisable, ni
soumis à la concurrence internationale et relativement épargné par le
dumping fiscal que se livrent les différentes nations, c’est bien l’immobilier.
L’immobilier sera donc une véritable rente pour l’ensemble de nos
gouvernements surendettés. Ils vont venir vous faire les poches, ils vont taxer
l’immobilier de façon excessive, ils finiront par tuer le marché. Les taxes
rapporteront plus mais les prix s’effondreront. Les biens ne vaudront plus
grand-chose et les frais de mutations rapporteront tellement peu que nos
dirigeants, comme à chaque fois, créeront plus de problèmes qu’ils
n’apporteront de solutions.
« Au mois de janvier, un rapport du Fonds Monétaire International (FMI)
avait recommandé de mettre en place une «taxation opaque» sur l’épargne
pour permettre de réduire les niveaux de dettes insoutenables que l’on
observe dans nos économies à un niveau gérable.
Mais dans un nouveau rapport, intitulé «Fiscal Policy and Income
Inequality», le FMI préconise de cibler une nouvelle composante du
patrimoine : l’immobilier. Il affirme que beaucoup d’économies développées
ou émergentes pourraient s’attaquer aux inégalités de façon plus agressive en
employant une taxation sur la propriété et des impôts sur le revenu
progressifs.
Selon le blog financier Zero Hedge, il y a peu de chances que la
recommandation qui concerne les impôts sur le revenu plus progressifs soit
mise en place. En revanche, la taxation des biens immobiliers, décrite en
page 40 du rapport, est bien plus inquiétante :
«Certaines taxes levées sur la richesse, en particulier sur la propriété de biens
immobiliers, sont également une option pour les économies recherchant une
taxation plus progressive. Les taxes sur la richesse de toutes sortes ciblent la
même base sous-jacente pour les taxes sur les revenus du capital, c’est-à-dire
les actifs. Elles pourraient être ainsi considérées comme une source
potentielle de taxation progressive, en particulier là où les taxes sur les
revenus du capital (y compris sur les biens immobiliers) sont faibles ou
subissent l’évasion fiscale.»
«Il y a différents types de taxes sur la richesse, comme des taxes récurrentes
sur la propriété ou la richesse nette, les taxes sur les transactions, l’héritage et
les donations.
Sur les précédentes décennies, les revenus provenant de ces taxes n’ont pas
suivi la forte augmentation de la richesse en proportion du PIB, et, en
conséquence, le taux de taxation effectif a chuté d’une moyenne de près de
0,9 % en 1970 à approximativement 0,5 % aujourd’hui. La perspective
d’augmenter les revenus additionnels à partir des différents types de taxation
sur la richesse a été récemment discutée dans le rapport FMI (2013b) et le
rôle qu’ils peuvent jouer pour réduire les inégalités.
Ainsi, à l’avenir, en plus de leurs conditions de crédit, les acquéreurs d’un
bien immobilier devront étudier leur capacité à payer les taxes sur le bien
qu’ils convoitent avant de se décider à l’acheter, «parce qu’elles sont sur le
point d’augmenter en flèche», conclut le blog américain. »
Enfin ne soyons naïfs, la réduction des inégalités par le FMI c’est déjà une
blague en soit! En réalité il ne s’agit là que d’un artifice linguistique pour
faire croire que payer plus est juste… et évidemment ça ne l’est pas! Plus
nous payons, plus la misère et les injustices augmentent, d’ailleurs à la même
vitesse que les profits des banques et des grandes multinationales globalisées.
Charles SANNAT
Source ici
L’or et l’argent vont-ils baisser à court terme ?
Voici une question qui revient très souvent aujourd’hui de la part de
nombreux de nos camarades lecteurs du Contrarien.
Effectivement, certains défendent l’idée qu’avec la crise ukrainienne, la
Russie serait obligée de vendre une partie importante de ses avoirs en or ou
en argent afin de maintenir sa monnaie ou encore de payer des importations
occidentales où seul l’or et l’argent seraient acceptés comme mode de
règlement.
Graphiquement, l’or a passé une résistance très importante à la hausse, ce qui
libère un potentiel de gains très important mais un potentiel ne veut pas dire
une « réalité ».
Tout est possible tant la situation économique et géopolitique est complexe.
On peut également imaginer que les USA, qui ne veulent surtout pas que
l’intérêt soit attiré sur les métaux précieux, ne souhaitent en aucun cas se
faire payer certaines transactions en or pour la simple et bonne raison que
cela remonétiserait de fait les métaux précieux. C’est également valable pour
l’argent métal.
Ensuite, si à très court terme, et après son mouvement de hausse assez
conséquent, il serait logique que les cours des métaux précieux consolident
un peu, ce n’est pas forcément acquis ni une certitude. En effet, en fonction
de l’évolution de la crise, l’or peut tout au contraire augmenter encore plus
vite. Si la situation en Ukraine dégénère et le calme actuel est très précaire,
une simple étincelle pouvant mettre le feu aux poudres, le cours des métaux
précieux peut s’envoler aussi vite que la situation s’aggrave.
Et puis il y a les mesures et les rétorsions économiques. Pour le moment,
même si à longueur de dépêches on nous parle de sanctions de plus en plus
fortes, elles restent pour le moment dans les faits plus symboliques qu’autre
chose. L’Union européenne vient de prendre des sanctions contre 21 russes…
dont aucun membre du gouvernement russe. 21 russes qui ne peuvent plus
mettre les pieds aux USA, ce n’est pas très méchant et cela ne va pas effrayer
la Russie. Cela peut même renforcer la Russie paradoxalement puisque ces
oligarques préfèrent rapatrier tous leurs fonds… en Russie, ce qui augmente
les ventes de bons du Trésor américain…
Alors que faut-il en conclure ? Rien mes chers amis. Rien du tout ! En fait,
encore une fois, il faut faire la distinction entre l’investisseur-spéculateur et
l’investisseur de long terme sur les métaux précieux.
Si vous pensez que la situation économique au bout de 7 années de crise
justifie une quelconque forme d’optimisme, alors surtout n’achetez ni d’or ni
d’argent. Si vous pensez au contraire que tout s’empire d’année en année,
alors accumulez autant d’or et d’argent que vous pourrez.
En ce qui me concerne, si je regarde quotidiennement le cours de l’or pour
m’en imprégner et l’appréhender le plus finement possible, je n’y attache
aucune importance concernant la valeur de ma collection de pièces ! Je suis
positionné sur l’or pour le très long terme et tant que la grande crise
monétaire qui remettra les pendules à l’heure n’aura pas eu lieu. Tout le reste
n’est que l’écume des choses et il s’agit de mouvements spéculatifs sans
intérêt. Seul compte la grande tendance historique de fond… et il s’agit d’un
cycle séculier haussier sur l’or.
Bref, nous ne sommes pas au bout de nos surprises, ce qui est sûr c’est que
sur le court terme, nous assisterons forcément à un retour de la volatilité aussi
bien sur les actions que sur les métaux précieux. Si un char russe est aperçu,
les marchés peuvent perdre 2 %, l’or en prendre 2 %, et l’argent 4 % !! Mais
encore une fois, cela n’a pas de sens intrinsèquement. Ce qui compte ce sont
les fondamentaux économiques de long terme. Ils sont très mauvais. Ce qui
est très bon pour les métaux précieux.
Préparez-vous au pire, espérez le meilleur… et entassez vos métaux !!
Charles SANNAT
Le referendum et la réthorique
Patrick Reymond 17 mars 2014 http://lachute.over-blog.com/
Ce dont rêvait Bismarck s'est enfin produit, la "puissance" française s'est
embourbé en Afrique, ou du moins ce qu'il en reste.
Le reliquat de l'armée française essaie, sans y parvenir, de maîtriser la
Centrafrique. Et le Mali. Mais dans un conflit dissymétrique, le seul besoin
de l'ennemi, c'est de tenir suffisamment longtemps pour que le hard power
devienne intenable. Par son simple coût.
Un insurgé, ça ne coûte rien, l'arme suprême, la kalach, pas grand chose non
plus. En face, le simple déjeuner du simple soldat vaut son coût mensuel,
sans parler, de sa douche, de etc...
Le recrutement de l'armée de terre patine. il manque 14 engagé. c'est
l'avantage du ponzi éducatif. L'armée ne peut recruter des bac + 5, même
bidon, comme simple soldat. Et comme on les distribue allégrement, les
diplômes, on finit par se tirer une balle dans le pied, à tous niveaux.
Le referendum s'est passé en Crimée, et il n'avait même pas besoin d'être
truqué, le résultat est sans appel, et quasi "gaullien", comme les referendum
du début des années 1960.
95.5 % pour le rattachement à la Russie, avec une participation de 81 %.
Le résultat populaire est sans appel. Le seul espoir des occidentaux était dans
la communauté tartare. Mais l'empire russe sait gérer, de 1550, les minorités.
Pas seulement par l'extermination.
Rattaché à l'Ukraine à l'époque de Khrouchtchev, cette décision, était à
l'époque, sans importance. En effet, simple division administrative les états
soviétiques étaient plus folkloriques qu'autre chose, et surtout, répondaient à
une pratique impériale de gestion des minorités, que Staline ne fit que
reprendre, sans rien inventer.
Si à l'effondrement de l'URSS il parut judicieux à la population d'être
ukrainien, l'évolution, actuelle, avec un rattachement de l'Ukraine aux états
punis d'Europe du sud, reste et sera, un repoussoir.
Face au hard power russe, les occidentaux qui n'en ont eux, plus guère, pour
cause de dérive des dépenses publiques au profit des complexes militaroindustriels, il ne leur reste qu'à recourir aux vieux arguments financiers,
retrouvant les accents de juillet et d'août 1914. La guerre ne peut durer plus
de quelques semaines, en raison des liens économiques, et de la finance.
Pensez, il faudrait dévaluer. Impensable. Renoncer au libéralisme
économique, au profit d'une économie de guerre dirigée. Encore plus
impensable.
Les "lois", économiques, condamnent tout cela, sans appel. C'est bien la
preuve que les pays occidentaux ont complétement oublié les leçons de 1914,
et même la montée en puissance de l'indépendance économique de tous petits
pays, comme l'Italie, et l'Espagne, qui "nationalisait" leur finance,
développait leur industrie, dans le cadre d'un protectionnisme économique
déclenché par la guerre.
Si les occidentaux entreprennent une guerre financière avec la Russie, celleci a désormais des moyens de rétorsions importants, vus les investissements
importants que les occidentaux y ont fait, chose qui n'existait pas aux temps
de l'URSS.
Ils pensent qu'on n'oserait pas, leur faire ça, à eux. Enfin, pensent ils. Et
surtout, comme ils ne produisent plus grand chose les punitions en
technologies de pointes ne seraient pas celles des années 1980.
Bref, les occidentaux ont donnés les verges pour se faire battre. Maintenant,
ils tendent le cul.
Pour le reste des sanctions, l'économie russe est très peu dépendante des
marchés pour l'investissement. Les sots en sont restés à l'autofinancement,
aux crédits d'états, et aux crédits bancaires. On ne saurait être plus archaïque.
Où est la modernité occidentale, avec 100 % de distributions de dividendes,
financés, justement, avec l'emprunt ???
Encore plus sots, ils n'ont pas compris que l'investissement, lui-même était
archaïque ? (j'ai bon, là ? j'ai bien compris la mentalité CAC 40 ???).
Quand au pouvoir des oligarques russes, dans un contexte de montée du
nationalisme russe et dans une union sacrée qui semble se faire autour de
Vladimir Vladimirovitch, ils n'ont de pouvoir, finalement que dans la
faiblesse du politique. Le jour où le politique décrète la fin de la récréation,
ces zouaves répondent tout à fait à la définition du cardinal de Richelieu :
"Homme de nul mérite il est venu en une nuit, comme un potiron".
Mais, sans doute, la "vérité est ailleurs". Les USA ont sans doute résolu de
sacrifier les européens, pour continuer, un peu, leur empire.
Pour l'Ukraine, laissons pourrir la crise, entre ajustement structurel, et
incidents sanglants dans l'est. A terme, la Russie prendra sans doute
"l'Ukraine utile", industrielle, avec son équipement, mais sans ses problèmes
d'endettement, de crise sociale, etc...
Elle condescendra à laisser ces problèmes à l'ouest, et à ne prendre que le
bon...
TSAR BOMBA OU LA FOLIE HUMAINE
VIDEO de ARTE (2 minutes 40)
http://www.youtube.com/watch?v=sQ8qWpWK0Lk
Bourse : déflation ou inflation ?
Posté le 18 mars 2014 par Bcolmant Réactions | Réagir
Les bourses continuent à monter, attentives au taux d'emploi dont la faiblesse
oxygène - très paradoxalement - les cours. A chaque faiblesse de la
conjoncture, les banques centrales repoussent le moment d'une remontée des
taux d'intérêt, contribuant à rétrécir le coût du capital. Et, on le sait, toute
baisse du coût du capital se traduit par une hausse des cours, à tout le moins à
court terme.
Comment cela va-t-il se terminer ?
En bonne logique, la création monétaire devrait se transformer, à moyenne
échéance, en poussée inflationniste. Le coût du capital en serait augmenté,
mais les entreprises qui arriveront à transférer l'inflation à leurs clients en
sortiraient gagnantes.
Mais on pourrait imaginer une période de déflation prolongée, à tout le moins
en Europe, caractérisée par des taux très bas. A terme, l'effet favorable des
taux d'intérêt serait compensé par un tassement de la performance des
entreprises engluées dans la déflation.
A court terme, la déflation est favorable à la bourse.
Mais à long terme, seule l'inflation contribue à relancer l'économie et la
circulation du capital.
LES VRAIS AVENTURISTES DE LA POLITIQUE
17 mars 2014 par François Leclerc
George Osborne, le ministre des finances britannique, s’est fait une spécialité
de déclarations qu’il vient de renouveler du type « nous avons encore
beaucoup de décisions difficiles à prendre parce que ce pays s’est lourdement
endetté » et « nous devons aller encore bien plus loin. Nous devons vraiment
aller au fond des choses pour garantir une sécurité économique (sic) à la
population de ce pays ». On se rappellera que quand un dirigeant politique
parle de décisions difficiles, cela veut dire qu’elles vont être très
impopulaires, et qu’il lui en coûte de ce point de vue.
Cette promesse tend à se généraliser, en particulier dans les pays en passe de
sortir de plans de sauvetage qui les ont lessivé. Subir Lall, chef de la mission
du FMI au Portugal, déclarait fin février à Lisbonne que le pays « ne pourra
pas renouer avec le vieux modèle économique d’avant la crise », ajoutant
devant l’essoufflement de l’équipe au pouvoir que « les efforts doivent se
poursuivre quel que soit le parti au pouvoir » et appelant à un « vaste
consensus politique ».
Reprise par la Troïka, la formule a en premier lieu suscité un large appel à la
restructuration de la dette qui n’est pas spécialement dans les projets du fonds
s’agissant du Portugal. Le premier ministre Pedro Passos Coelho et le leader
de l’opposition et chef du parti socialiste, Antonio José Séguro, se devaient
de réagir sans tarder, ce qui a été fait hier dimanche. Le premier proposant au
second – qui a immédiatement accepté au nom de « son devoir institutionnel
» – de définir ensemble une stratégie de sortie du plan de sauvetage, dans la
perspective d’une « entente politique élargie ». Triste comédie ! La voie est
ouverte à la mise au point d’un futur accord de gouvernement pouvant
préluder à la mise en place d’un gouvernement de coalition l’année
prochaine, dans la foulée des élections législatives. Exsangue est le pays,
exsangue il le restera !
La perspective d’un tel gouvernement de rassemblement se dessine
également en Espagne, où José Luis Rodriguez Zapatero, l’ex-premier
ministre socialiste, joue les sages en multipliant les apartés favorables à la
mise sur pied d’une grande coalition à l’allemande entre le Parti populaire et
le PSOE, après les prochaines élections de 2015. En Espagne, il devient
également urgent de trouver une solution politique de remplacement au
gouvernement de droite, que la simple alternance ne peut offrir.
Comme au Portugal, c’est le parti socialiste qui a engagé la politique qui a
ensuite été poursuivie. Une solution de la coalition s’impose quand chacune
de ses composantes futures n’a plus à elle seule la force politique nécessaire
pour gouverner le pays, tel qu’il lui est enjoint par la Commission, le FMI et
la BCE (qui a ces temps-ci d’autres chats à fouetter). En application de cette
formule, la Grèce a joué les précurseurs et son équation gouvernementale va
devoir à nouveau être résolue en 2015, car elle a donné tout ce que l’on
pouvait en escompter. Mais tout sera fait pour imposer une solution
garantissant la continuité, bien que Siryza détienne une clé nettement plus
difficile à manier.
Matteo Renzi, le président du conseil italien, est venu rencontrer François
Hollande à Paris sur son chemin pour Berlin. Lui proposant de « changer
l’Europe ensemble », il s’est inscrit dans la campagne électorale européenne,
mais est tout autant venu rechercher un allié pour l’épauler dans la difficile
partie dans laquelle il s’est engagé (sans le dire à voix haute), afin de se
donner des marges de manœuvre financières. À entendre François Hollande
qui a limité l’aventure commune au partage de la vision d’une Europe « sûre
sur le plan économique », la décrivant comme « une Europe de la croissance
» sans plus de considérations pratiques, il semble être reparti gros Jean
comme devant et ne peut espérer grignoter que des miettes afin de maintenir
l’économie italienne juste à flot. C’est d’ailleurs tout ce qui lui est demandé !
Ne pouvant mettre en cause une stratégie européenne désormais bien ancrée,
l’un agit par la bande et l’autre fait le dos rond en multipliant les gages.
François Hollande promet « une compétition politique » à propos de la
conception de l’Europe, pour ne pas laisser « les populistes » instaurer un
débat pour ou contre. Mais tel que le débat est engagé, il ne va pas mobiliser
les foules. On en est à ce point que c’est le Parlement européen qui joue les
trouble-fête, continuant à refuser d’avaliser un projet d’Union bancaire fruit
inopérant d’un compromis politique laborieux.
L’heure est à calmer le jeu sur le terrain politique, sur le modèle de ce qui a
été obtenu sur le marché obligataire, afin de s’installer dans la durée. Les
dirigeants politiques des partis de gouvernement serrent les coudes là où il
n’y a plus que cela à faire et courbent le dos dans tous les cas, d’autant plus
incapables de formuler une alternative qu’ils ne la recherchent pas. L’objectif
poursuivi est de trouver une assise politique et une onction démocratique
formelle à une stratégie instaurant un cadre devenu permanent, et non plus
valable le temps d’un sauvetage momentané. En dernière instance, la
collaboration de toutes les forces « responsables » n’est pas de trop, mais elle
contribue à accentuer encore un profond fossé avec ces vrais aventuristes qui
rendent impossible de croire dans une démocratie représentative qu’ils
dévoient en occupant ses instances. Tout cela au nom de la préservation des
avantages acquis d’un capitalisme devenu assisté à nos frais.
VOUS AVIEZ LE MORAL JUSQU’ICI
AUJOURD’HUI ? ATTENDEZ… (vidéo)
17 mars 2014 par Paul Jorion
http://www.dailymotion.com/video/x1hsa7p_un-robot-pulverise-le-recorddu-monde-de-rubik-s-cube_news#from=embediframe
Le robot ARM-powered Cubestormer 3 vient de battre un nouveau record. Il
a résolu un Rubik's Cube en 3,253 secondes lors du Big Bang Fair de
Birmingham, au Royaume-Uni.
Un monde de marchés manipulés
Par John Rubino - Dollar Collapse
Publié le 18 mars 2014
« Il n’existe plus de marchés, rien d’autre que des interventions »
- Chris Powell, Gold Anti-Trust Action Committee
Il était une fois une poignée de pays parfois décrits comme capitalistes qui
avaient ont déclaré opérer sur le principe selon lequel les adultes consentants
doivent être autorisés à vendre, acheter, construire et consommer ce qu’ils
veulent, avec aussi peu d’interférence que possible de la part des autorités.
L’idée, dérivée du classique de 1776 d’Adam Smith, La Richesse des
Nations, était que ces nations formaient une main invisible capable de guider
la société vers la création d’un bien commun pur une majorité de gens. Par
coïncidence, les fondations politiques de ces sociétés ont été érigées la même
année de l’autre côté de l’Atlantique, alors que Thomas Jefferson écrivait
dans la Déclaration d’indépendance qu’en plus du droit à la vie et du droit à
la liberté, les individus devraient avoir le droit indéniable d’être heureux. Les
sociétés de marché qui en sont nées étaient désordonnées mais brillantes, et
ont produit plus de progrès en deux siècles qu’au cours des cinq millénaires
qui les ont précédés.
Mais ces jours sont depuis longtemps révolus. Après quatre décennies
d'emprunts incessants, le monde développé a été plongé dans un état de
quasi-effondrement constant, et les gouvernements du monde se sont sentis
obligés d’intervenir sur les marchés, ouvertement comme dans le plus grand
secret, et de plus en plus lourdement. Le système qui évolue aujourd’hui n’a
pas encore de nom moderne, mais ressemble de très près à la planification
centrale qui a misérablement échoué par le passé en Union Soviétique et en
Europe sociale-démocrate. Voici une brève historique des manipulations qui
dominent aujourd’hui le secteur de l’économie.
Taux d’intérêts maintenus artificiellement bas. Les taux d’intérêts sont le
prix de la monnaie, et en tant que tels, ils sont un signal crucial pour tous les
participants sur le marché. Lorsqu’ils sont élevés, les gens ont tendance à
épargner, parce que les rendements qui en découlent sont intéressants. Des
taux faibles, en revanche, signifient que la monnaie est peu chère et que
l’emprunt est potentiellement plus profitable que l’épargne.
Avant la seconde guerre mondiale, les taux d’intérêts étaient fixés par l’offre
et la demande. Quand il existait de nombreux usages productifs pour une
quantité limitée de monnaie, la demande augmentait et les taux d’intérêts
grimpaient, et vice versa. Les participants au marché avaient une idée de ce
que demandait l’économie et les gouvernements les laissaient généralement
répondre à ces demandes. Le terme laisser-faire est généralement utilisé pour
décrire cette version du capitalisme.
Quand la Fed a commencé à jouer un rôle accru au sein de l’économie dans
les années 1950 et 60, elle a choisi le taux des fonds fédéraux comme outil
principal, ou si vous préférez le taux auquel elle prête de l’argent aux
banques. Les taux d’intérêts sur le long terme (le marché des obligations)
sont restés libres de fluctuer en fonction de l’offre et de la demande pour les
actions. Mais après la crise de 2008, la Fed et les autres banques centrales ont
étendu leur intervention à tous les taux, ainsi qu’aux taux de long terme.
Aujourd’hui, la Fed intervient agressivement sur tous les fronts, a poussé les
taux d’intérêts à zéro et acheté suffisamment d’obligations pour faire passer
leurs taux de long terme à des niveaux historiquement bas.
Ces interventions ont rendu inefficace le mécanisme de signalisation de prix
des marchés, encouragé l’emprunt et la spéculation et découragé l’épargne.
Taux d’intérêts malhonnêtes. Alors que les gouvernements ont fait baisser
les taux, les plus grosses banques ont manipulé le London Interbank Offered
Rate (Libor) à leurs propres fins. Le Libor est le taux de référence utilisé pour
des trillions de dollars de prêts à travers le monde. Dans le cadre d’un
scandale dont nous n’avons pas encore vu la fin et qui se déroule depuis
2013, il a été révélé que les banques responsables de la fixation de ce taux
l’ont arbitrairement manipulé pour pouvoir gonfler leurs profits et leurs
bonus. D’autres banques ont menti quant à leurs taux d’emprunt pour paraître
moins fragiles suite à la crise financière de 2008, et ont trompé les
participants au marché aussi bien que les régulateurs. Bon nombre des prêts
basés sur le Libor ont désavantagé un côté de la transaction et coûté des
centaines de milliards de dollars.
Prix des actions artificiellement gonflés. Jusqu’il y a très peu de temps, les
prix des actions étaient déterminés par les forces du marché (bien qu’ils aient
été quelque peu influencés par les contrôles des taux d’intérêts de court terme
de la Fed et des lois gouvernementales sur les taxes et les dépenses). Les
fluctuations des marchés n’étaient pas originellement vues comme des
problèmes urgents par les gouvernements et les banques centrales. Puis, en
1988, en réponse au krach qui a vu les actions américaines perdre 30% en un
mois, l'administration Reagan a mis en place le Groupe d’étude sur les
marchés financiers pour prévenir de tels évènements de se produire et
pouvoir les gérer dans le futur.
Cette organisation a plus tard été appelée « Plunge Protection Team (PPT),"»,
et beaucoup pensent aujourd’hui qu’elle injecte de l’argent du gouvernement
sur le marché pour stimuler les prix des actions si besoin est. L’origine de
cette idée remonte à 1989, alors que le membre de la direction de la Réserve
fédérale Robert Heller expliquait au Wall Street Journal que « plutôt que de
noyer l’économie de liquidités et augmenter le risque d’inflation, la Fed peut
supporter le marché des actions en achetant des taux moyens de marché sur
les marchés à terme, stabilisant ainsi le marché dans son ensemble ». En août
2005, le hedge fund canadien Sprott Asset Management a publié un rapport
selon lequel le PTT manipule en effet les prix des actions.
Prêts immobiliers peu chers, gonflement des prix des maisons. Tout au
long du XXe siècle, les maisons ont été achetées en liquide ou grâce à des
prêts sur trente ans. Et parce que les taux d’intérêts n’étaient pas fixés par la
Fed, le prix de la monnaie avec laquelle acheter une maison était déterminé
par le marché. Mais après la crise financière de 2008, la Fed a commencé à
forcer les taux d’intérêt de long terme à la baisse, et les prêts immobiliers peu
chers et la hausse des prix des maisons sont devenus des objectifs privilégiés
du gouvernement. La Fed achète aujourd’hui des prêts immobiliers en plus
d’obligations, et injecte de l’argent sur le marché des prêts immobiliers,
rendant ainsi les prêts plus faciles à obtenir. La hausse du prix des maisons
n’est qu’un effet de richesse qui induit plus de dépenses et d’emprunts. Et les
individus sont encouragés à acheter la plus grosse maison possible grâce aux
prêts les plus agressifs possibles.
Suppression du prix de l’or. Nous couvrons l’or en détails dans notre
Section IV, mais disons simplement ici que puisque le métal est une forme de
monnaie, lorsque son prix augmente en termes de dollars, il donne au dollar
et à ceux qui le gèrent de mauvais airs. Pendant près de deux décennies, les
Etats-Unis, ainsi que d’autres gouvernements et leurs banques centrales, sont
systématiquement intervenus sur le marché de l’or pour faire baisser son taux
de change contre le dollar. Ils y parviennent en injectant de l’or des banques
centrales sur les marchés et en forçant les banques commerciales à vendre
d’importantes quantités de contrats à terme sur de petits marchés. Ensemble,
ces machinations sont parvenues à maintenir le prix de l’or bien en-dessous
du niveau auquel l’aurait porté le marché libre. La capacité de l’or à signaler
aux participants au marché qu’une inflation se développe ou que les devises
nationales sont mal gérées a été court-circuitée. En conséquence, les
participants qui devraient convertir ces devises en actifs physiques ne le font
pas nécessairement.
Tous les points déjà mentionnés. Le Fonds de stabilisation des changes a été
établi en 1934 pour donner carte blanche à l’intervention du gouvernement
fédéral sur les marchés sans accord préalable du Congrès. Comme le docteur
Anna J. Schwartz, autrefois membre distinguée de l’American Economic
Association, l’a expliqué en 1998, « le Fonds a été fondé sous le contrôle
exclusif du secrétaire du trésor, avec l’accord du président, dont les décisions
doivent être finales et ne sont pas l’objet de révisions par d’autres officiers
des Etats-Unis ».
Le Fonds est aujourd’hui utilisé par le Département du trésor pour intervenir
secrètement sur les marchés. Il fournit des prêts de stabilisation aux
gouvernements étrangers. Il influence les taux de change entre les devises –
et entre les devises et l’or. Il a été utilisé pour offrir une assurance aux fonds
des marchés monétaires. Plus récemment, il a été drainé pour permettre au
gouvernement de contourner l’impasse du plafond de la dette de 2013. Quant
au marché des actions, pourquoi pas ?
Distorsion des signaux et perte de confiance
Que se passe-t-il lorsque les signaux des marchés sont distordus par le
gouvernement ? En un mot, le mal-investissement. Des usines sont
construites pour produire les mauvais biens, des maisons sont achetés à des
prix que leurs propriétaires ne peuvent se permettre, les banques sont
renflouées pour acheter des actions à l’approche de corrections, et l’or et les
actifs physiques sont convertis en devises papier lorsqu’ils devraient être
accumulés sur la durée. En clair, le marché cesse de diriger le capital vers ses
utilisations productives, et la production de capital est suspendue.
Les gens commencent en cours de route à se rendre compte que les marchés
qu’ils pensaient plus ou moins honnêtes sont manipulés au bénéfice d’autres,
et la confiance s’érode. Le chapitre suivant explique ce qu’il se passe
ensuite.
L’Ukraine, la Russie et le monde : Cinq
questions à trois analystes
Par The Wolf le 17/03/2014 • Bruno Bertez
Tlaxcala a posé cinq questions à trois auteurs - Dmitry Orlov, The Saker/El
Saqr et Pepe Escobar - qui suivent de très près la situation en Ukraine et
autour de l’Ukraine. Voici leurs réponses. Tlaxcala ne partage pas tous
leurs points de vue, mais les trouve assez intéressants pour être partagés.
===
1- Pensez-vous que les USA (Obama) se servent de l’Ukraine pour se venger
de leur défaite en Syrie et neutraliser l’UE ? Quels seraient leurs objectifs
stratégiques ?
Dmitry Orlov : L’objectif d’Obama était de fomenter un coup d’État pour
remplacer le gouvernement ukrainien par un régime fantoche. En cela, il a
réussi. Mais je doute que ses stratégies aillent au-delà.
Pepe Escobar : L’Ukraine est sans aucun doute victime de la stratégie
détournée de l’administration Obama pour se venger de ne pas avoir été
autorisée à bombarder la Syrie (elle en a en fait été sauvée, ainsi que des
conséquences horribles qu’aurait entraîné une telle action, par Moscou). Les
seules choses qui comptent pour Washington en Ukraine, dans cet ordre,
sont : 1) y implanter des bases de l’OTAN. 2) le « Pipelineistan », à savoir
que les grandes compagnies pétrolières US contrôlent les richesses
pétrolières et gazières encore inexplorées. 3) que l’agro-business US
s’empare des terres ukrainiennes fertiles. L’Union européenne n’a pas besoin
de l’Ukraine et n’en veut pas, car pour sauver celle-ci de la faillite, elle aurait
besoin de fonds qu’elle n’a pas (sans parler du fait qu’une telle opération
enragerait plus encore des millions d’Européens déjà démunis).
El Saqr : La crise actuelle a été entièrement créée par les USA et, dans une
moindre mesure, par l’Union européenne. Les USA sont enfermés dans une
mentalité de type guerre froide, illustrée par les deux citations suivantes.
L’une d’Hillary Clinton déclarant : « Il y a une tentative de re-soviétiser la
région. (…) Cette tendance ne va pas être appelée comme ça. Elle sera
appelée ‘Union douanière’, ‘Union eurasienne’ ou quelque chose comme ça
(…) Mais ne faisons aucune erreur à ce sujet. Nous savons quel en est
l’objectif et nous essayons de trouver des moyens efficaces pour la ralentir
ou l’empêcher. » (source) ;
la deuxième citation est de Zbigniew Brzezinski[1] : « ‘Sans l’Ukraine, la
Russie cesse d’être un empire, tandis qu’avec l’Ukraine – d’abord achetée et
ensuite subjuguée– elle se transforme automatiquement en empire…’ Selon
lui, le nouvel ordre mondial sous l’hégémonie des USA est créé contre la
Russie et sur les fragments de la Russie. L’Ukraine est l’avant-poste de
l’Occident pour empêcher la reconstitution de l’Union soviétique. » (source).
Ainsi les USA ne sont-ils pas en train d’essayer d’« obtenir » l’Ukraine pour
l’intégrer dans l’OTAN ou à d’autres fins, mais ce qu’ils veulent, c’est priver
la Russie de l’Ukraine dans l’espoir de l’empêcher de devenir un nouvel
empire soviétique. Il s’agit donc purement d’un jeu à somme nulle – toute
perte pour la Russie est, par définition, un gain pour les USA. Le fait que la
Russie soit déjà une superpuissance capable d’arrêter les USA (comme l’a
démontré la crise syrienne) ou le fait que la Russie n’ait pas l’intention de
devenir une autre Union soviétique ou même toute autre sorte d’empire (les
empires sont coûteux et les Russes n’ont pas le désir de devenir une autre
URSS) ne fait aucune différence : la ploutocratie US croit cela et base ses
actions sur cette croyance. En outre, les élites US ont été humiliées dans la
crise syrienne et veulent maintenant montrer à la Russie et au reste du monde
« qui est le patron ». Enfin, ajoutez à cela l’influence de certains lobbies
ethniques très puissants qui partagent une haine commune pour la Russie
(Juifs, Ukrainiens, Polonais) et vous obtiendrez une politique dont le seul but
est de rendre les choses aussi mauvaises que possible pour la Russie. Rien de
nouveau là-dedans.
Au cours de la guerre en Afghanistan, les USA ont fait le choix de soutenir
complètement les pires terroristes wahhabites uniquement pour affaiblir
l’URSS. Maintenant, les USA apportent leur soutien à des nationalistes néofascistes violents. La seule condition pour que n’importe quel groupe
terroriste, si fanatique et malfaisant soit-il, puisse obtenir de l’argent de la
CIA et de ses filiales, c’est de haïr la Russie. Les guerres en Croatie, en
Bosnie et au Kosovo n’avaient pas d’autre but que de « faire la misère aux
Russes ». Et si nous regardons de plus près au cœur de cette haine maniaque
des élites usaméricaines à l’encontre de la Russie, nous constatons que très
peu de choses ont changé en Occident depuis le Moyen-Age : les élites
occidentales ont toujours détesté la Russie à cause de son orthodoxie et pour
avoir refusé d’être conquise.
2) Quels sont selon vous les objectifs stratégiques de la Russie (de Poutine)
et les moyens tactiques d’y parvenir ?
DO : Empêcher plus d’empiétement de l’UE / OTAN ; garantir les droits des
russophones dans ce qui a été pendant des siècles un territoire russe ;
maintenir la primauté du droit international. Peut-être venger les actions de
l’OTAN contre la Serbie au Kosovo.
PE : L’objectif stratégique numéro un est d’empêcher l’implantation de bases
de l’OTAN en Ukraine. Les services de renseignements russes ont déjoué un
coup d’Etat en Crimée qui aurait été une réplique du coup d’État à Kiev. Cela
conduirait – à long terme – les putschistes de Kiev à démanteler le traité
russo-ukrainien à Sébastopol, ouvrant ainsi la voie à l’OTAN. C’est ce qui a
précipité l’envoi de Spetsnaz en Crimée. Poutine a pesé les avantages et les
inconvénients. C’est un coup d’échecs. Il pourrait perdre à l’Ouest, mais il
gagne à l’intérieur (il est plus populaire que jamais), il garde Sébastopol, et si
la Crimée rejoint la Russie, Gazprom pourra exploiter d’immenses gisements
de pétrole et de gaz dans la péninsule, à la place des grandes compagnies
pétrolières US.
El Saqr : Pour la Russie le but est simple : survivre en tant que nation, que
pays et que civilisation. En ce sens, ce n’est pas une « politique de Poutine »,
mais une « politique russe » : mis à part les quelques minuscules partis
financés par la CIA et qui ne représentent pas plus de 1 ou 2 % de la
population russe, il existe un consensus parmi tous les principaux
mouvements politiques de Russie en faveur de la position russe actuelle face
à cette crise que les Russes considèrent comme une menace existentielle.
Lorsque l’OTAN a bombardé les Serbes en Croatie, en Bosnie et au Kosovo,
la Russie était gouvernée par une marionnette occidentale alcoolique, Eltsine,
et une clique d’oligarques majoritairement juifs appelée la
« Semibankirchtchina » (les sept banquiers) : la Russie était alors très
semblable à l’Ukraine d’aujourd’hui. Mais même à cette époque, la majorité
du peuple russe savait parfaitement que la dévastation des Balkans par les
USA était un message adressé à eux : « regardez ce que nous pouvons faire
subir à vos alliés – et vous êtes les prochains sur la liste ». Ce sentiment a été
largement renforcé par la guerre clandestine des USA contre la Syrie, la
plupart des Russes ayant compris qu’Assad tuait en Syrie exactement le
même type de nervis wahhabites malfaisants que Poutine avait dû écraser en
Tchétchénie.
Beaucoup de Russes se sont alors exprimés ainsi : « nous devons remercier
Assad de les tuer là-bas, cela nous permet de ne pas avoir à le faire ici » et «
si nous laissons Assad se faire renverser, nous serons les prochains ». Ce qui
se dit aujourd’hui en Russie, c’est qu’« il ne s’agit plus des Serbes ou des
Syriens, cette fois c’est nous qui sommesdirectement menacés ». Ainsi, pour
la grande majorité des Russes – y compris Poutine –, le principal objectif
stratégique est simple : ne pas laisser la Russie devenir la prochaine Bosnie,
le prochain Kosovo ou la prochaine Syrie. En d’autres termes, il s’agit
de survie. Le deuxième objectif stratégique de la Russie est d’empêcher que
toute l’Ukraine devienne un « Banderastan[2] » et de protéger la population
russophone de la menace d’un asservissement par un régime ouvertement
néo-fasciste et raciste.
Le troisième objectif stratégique de la Russie est de réaliser les deux premiers
objectifs, si possible, sans déclencher une guerre avec les USA / l’OTAN.
Remarquez bien que j’ai énuméré ces objectifs par ordre de priorité et que si
les USA / l’OTAN menacent de déclencher une guerre totale, le Kremlin ne
cèdera pas sur ses deux premiers objectifs stratégiques. Il ne faut pas faire
d’erreurs d’analyse, la Russie est prête à entrer en guerre pour ces deux
objectifs, Poutine ne bluffe pas.
Quant à la tactique choisie par la Russie, elle est assez sophistiquée. Selon un
diction bien connu, « lorsque la Russie est menacée, elle ne se met pas en
colère, elle se concentre. » C’est ce qui se passe aujourd’hui. L’essence de la
tactique russe est la suivante : d’abord, protéger militairement la Crimée pour
lui permettre de se séparer de l’actuel Banderastan et ainsi créer un précédent
et un exemple : Alors que dans la moitié des régions actuellement contrôlées
par les néo-fascistes, les salaires des fonctionnaires de l’Etat ne sont pas
payés du tout, et alors que le régime révolutionnaire à Kiev a déjà indiqué
qu’il envisageait de réduire tous ces salaires de 50%, en Crimée, tous les
salaires et tous les services sociaux seront payés en totalité à tout le monde,
même à ceux qui ont préféré démissionner plutôt que de reconnaître les
autorités de Crimée. Les foules du Banderastan vont bientôt découvrir que
diriger un pays est une tâche autrement plus ardue que de tabasser des flics
non armés et d’entonner l’hymne national.
Ensuite, la Russie a menacé de recourir à la force militaire si les forces
banderistes essayent de s’emparer du Sud (Odessa, Nikolaïev, Kherson) et de
l’Est (Donetsk, Kharkov, Dniepropetrovsk, Lougansk) par la force. Cette
menace permet à la fois de dissuader les Banderistes de déchaîner la
violence, tout en donnant aux russophones une sorte de « filet de sécurité »
pour leurs actions de protestation et de désobéissance civile. Troisièmement,
le Kremlin sait que le Banderastan nouvellement créé est en faillite et que les
USA et l’UE ne pourront jamais apporter ne serait-ce qu’une partie de
l’argent nécessaire pour renflouer ses caisses. Non seulement la Russie a
cessé d’envoyer de l’argent à l’Ukraine, mais Gazprom a déclaré que l’accord
précédent conclu avec M. Ianoukovitch a été violé par le nouveau régime, de
sorte que le prix du gaz pour l’Ukraine va maintenant augmenter fortement.
Enfin, les régions les plus riches de l’Ukraine sont, précisément, l’Est et le
Sud du pays qui essayent maintenant de ne pas payer d’impôts au régime
illégal de Kiev. Et si les Banderistes parviennent à s’emparer de l’Est, alors
l’ensemble de son industrie s’effondrera instantanément (car elle dépend
entièrement de la Russie). Ainsi, le temps joue en faveur de la Russie et le
nouveau Banderastan n’est tout simplement pas viable. Sans argent, sans
énergie et sans la possibilité de gouverner par la terreur (du moins dans le
Sud et l’Est), le nouveau régime va inévitablement s’effondrer. La Russie ne
s’investira à nouveau dans l’État-croupion d’Ukraine qu’une fois que les néofascistes auront disparu et qu’un régime civilisé sera revenu au pouvoir à
Kiev.
3) Croyez-vous que les « marionnettes » de service (Allemagne – Arabie
Saoudite) des USA tentent de devenir indépendantes de leurs maîtres ?
Merkel a-t-elle sa propre politique envers l’Ukraine et la Russie ? Et
l’Arabie saoudite en a-t-elle une vis-à-vis de la Syrie, de l’Égypte et de l’Irak
?
DO : Je ne sais pas à quel point l’Allemagne va jouer les marionnettes. Elle
est déjà beaucoup plus proche de la Russie qu’on ne l’imagine et elle est
relativement déçue par les USA. L’Arabie Saoudite voulait utiliser les forces
US comme des mercenaires en Syrie ; quand ils ont échoué, ils sont devenus
très insatisfaits des US-Américains eux aussi.
PE : Les marionnettes commencent à penser par elles-mêmes – mais cela
requiert certaines aptitudes. L’Allemagne et la Russie – en termes d’énergie
et d’investissements – ont déjà un partenariat stratégique ; interrogez
n’importe quel capitaine important de l’industrie allemande. Berlin en
a vraiment marre de Washington ; l’une des significations de l’exclamation
de Vic[toria Nuland] « Ni*ue l’Union européenne » est que les USA
voulaient un changement de régime immédiat, avec leur propre marionnette
(« Iats[eniouk] ») en place – même aidée par les néo-nazis (Svoboda, le
Secteur de droite) au lieu de le réaliser peut-être plus tard, avec la
marionnette allemande inexpérimentée (Klitschko) en place.
La seule politique de la Maison des Saoud est leur propre survie – surtout
maintenant, la succession d’Abdullah étant toujours ouverte. Cela, mélangé à
de la paranoïa et à la haine wahhabite irrationnelle vis-à-vis des chiites,
oriente leur « stratégie ». Ils ont acheté la junte de Sissi en Egypte, un petit
prix à payer pour se débarrasser des Frères musulmans. Ils auraient adoré une
sorte d’émirat en Syrie – et leurs plans ont été frustrés bien que Bandar Bush
ait déployé l’artillerie lourde (pas étonnant qu’il ait été remplacé). Et en Irak,
ils veulent également un changement de régime, parce qu’ils considèrent
Maliki comme une marionnette iranienne. La Maison des Saoud est la
principale source des tensions à travers tout le Moyen-Orient.
El Saqr : L’UE traverse une profonde crise systémique dont elle n’a aucune
possibilité de sortir sans des changements drastiques que la bureaucratie de
l’UE rejette catégoriquement – elle refuse ne serait-ce que de les envisager.
Pour l’UE, l’Ukraine était l’opportunité d’acquérir un marché pour ses
produits et services et une chance d’essayer d’apparaître comme une entité
qui compte encore dans les affaires internationales. De toute évidence, l’UE a
besoin de l’Ukraine pour redorer son image et son ego fortement altérés, d’où
les promesses insipides et le flux constant de politiciens de l’UE vers la place
Maïdan. Et si cela implique de soutenir des néo-fascistes et des racistes qui se
revendiquent ouvertement comme tels, eh bien, tant pis ! Mais le problème de
l’UE est qu’elle n’a pas les moyens de ses politiques. Certes, Klitschko est
considéré par certains comme une marionnette allemande, mais ni lui,
ni Tyagnibokni même Iatseniouk ou Timochenko n’ont vraiment
d’importance. Les gens qui comptent aujourd’hui en Ukraine sont les
membres du Secteur de droite de Dmitri Iarosh – les fous furieux, la version
ouest-ukrainienne des Talibans. Eux seuls comptent car ils détiennent
actuellement le monopole de la violence.
Certes, Timochenko a le soutien des oligarques et ceux-ci ont beaucoup
d’argent, mais du moins à court terme, un fusil de chasse a plus de pouvoir
qu’une valise pleine de dollars. Contrairement aux « leaders de l’opposition
officielle », les nervis du Maïdan sont entièrement payés et contrôlés par les
USA, d’où l’analyse brute mais exacte de Mme Nuland quant au rôle de l’UE
dans la crise actuelle. Bien sûr, certains politiciens européens deviennent
nerveux, parce qu’après tout, avoir un grand Banderastan au milieu de
l’Europe est une chose très dangereuse, mais aucun politicien européen ne
remettra jamais ouvertement en cause les USA au sujet de leurs politiques.
Au sein de l’UE, les USA sont « les patrons », et tous les politiciens de l’UE
le savent. Le fait est qu’il n’y a pas de « politique de l’UE ». L’UE est la pute
des USA, et elle fera tout ce que l’Oncle Sam lui dit de faire. Bien sûr, les
politiciens de l’UE peuvent faire des discours, ils ont encore quelque chose
qui rappelle vaguement une opinion personnelle, mais quand les choses se
gâtent, ils sont tous quantité négligeable, et ils le savent.
4) Revenons-en à l’Ukraine : Êtes- vous d’accord avec l’analyse de
Christopher Westdal selon laquelle L’Ukraine devrait laisser la Crimée faire
sécession. Mais Poutine ne devrait pas la prendre ? Quels sont vos
commentaires ?
DO : L’Ukraine n’a pas le choix en la matière, et rejoindre la Russie ou non
est l’affaire des habitants de Crimée et des législateurs russes. L’avis de
Poutine tournera probablement autour de ce qui favorisera le plus sa
popularité auprès des Russes, et je suppose que dans cette perspective,
absorber la Crimée serait la meilleure issue.
PE : Pour l’essentiel, c’est exact ; la Crimée est beaucoup plus utile (et moins
chère) à Poutine à l’intérieur de l’Ukraine – avec un très grand degré
d’autonomie – que ré-attachée à la Fédération de Russie. Il reste à voir
comment le résultat du référendum peut être utilisé/piloté par le Kremlin pour
obtenir des « concessions » de Kiev, en supposant que Moscou et Kiev
recommencent à se parler (ils le devront). Ce qui importe le plus à la Russie
est le caractère sacré de Sébastopol et la certitude qu’il n’y aura pas de bases
de l’OTAN en Ukraine. Je doute que Kiev puisse les rassurer sur ces deux
points.
El Saqr : L’analyse de Westdal est fondamentalement viciée parce qu’elle
néglige deux faits essentiels : premièrement, la Russie n’est pas une dictature
et la Crimée est une terre russe sacrée pour laquelle un grand nombre de
Russes sont morts sur une période de plusieurs centaines d’années. Si Poutine
décidait de livrer la Crimée aux Banderistes, il devrait faire face à une
situation très délicate à l’intérieur de la Russie avec une opinion publique
indignée. La deuxième erreur de Westdal est qu’il estime que la Russie a
besoin d’un « hameçon » pour contrôler plus ou moins l’Ukraine. Il n’y a
plus d’« Ukraine », cette expérience est terminée. Tout ce que nous avons
maintenant est un Banderastan dans le centre et l’Ouest de l’Ukraine, une
région pour laquelle on se battra d’une manière ou d’une autre à l’Est et au
Sud, et une Crimée qui en est séparée pour toujours. Quant au régime néofasciste actuellement en place à Kiev, il n’est pas viable de toute façon, et la
Russie a beaucoup d’autres « hameçons » pour négocier avec tout futur Étatcroupion ukrainien qui succédera à l’actuel Banderastan. Conclusion : si les
habitants de Crimée veulent se joindre à la Russie, Poutine n’a pas d’autre
choix que de l’accepter.
5) En vous basant sur votre expérience, quels conseils pourriez-vous donner
à ceux qui luttent contre des régimes despotiques pour qu’ils évitent de
tomber dans le piège d’une révolution colorée ?
DO : N’acceptez pas d’aide des USA ou de l’UE. Faites de votre mieux pour
discréditer le travail des ONG occidentales et expulsez-les du pays dès que
possible.
PE : Gardez un œil très attentif sur les ONG apparentées à la NED et à
Freedom House, et sur la manière dont elles instrumentalisent toute
dissidence à leurs propres fins de changement de régime. Même chose pour
les manœuvres du Département d’État, y compris les ambassadeurs US
suspects du type « agitateur ». Suivez la trace de l’argent, suivez la trace de la
propagande, découvrez qui se tient derrière votre « soutien ».
El Saqr : N’acceptez jamais de l’argent ou un quelconque soutien de
l’empire. N’acceptez jamais dans vos rangs quiconque est prêt à recevoir de
l’argent ou du soutien de l’empire. Et rappelez-vous toujours qu’un mauvais
État et un mauvais régime politique sont toujours préférables à l’absence
d’État et de régime politique. Cela signifie qu’il ne faut pas utiliser la
violence pour renverser un régime que vous détestez, même s’il vous
oppresse. Premièrement, la violence engendre toujours de la peur et plus de
violence. Mais plus important encore, la violence conduit souvent à
l’effondrement non seulement du régime honni, mais aussi de l’État luimême. Et quand l’anarchie se déchaîne, ce sont toujours les gangs les plus
violents et les plus impitoyables qui accèdent au pouvoir. Lorsque vous vous
battez contre un régime oppressif haï, luttez contre son idéologie, contre son
autorité, ne lui montrez aucun respect, moquez-vous ouvertement de lui, mais
ne recourez pas à la violence et ne luttez jamais contre vos propres
compatriotes. Luttez contre les idées, pas contre les gens. Vous pouvez
gagner une guerre de libération nationale contre un occupant étranger, mais
vous ne pouvez pas gagner une guerre civile. Cherchez la réconciliation,
jamais la vengeance, montrez de la compassion pour l’« autre » et n’ignorez
jamais la voix de votre propre conscience. Faites toujours la différence entre
le bien et le mal, mais jamais entre « les nôtres » et « les leurs » car tous les
êtres humains sont également précieux aux yeux de Dieu. Donnez votre
allégeance à Dieu seul et « Ne vous fiez pas aux grands de ce monde, ni aux
enfants des hommes, en qui il n’y a pas de sécurité. » (Psaume 145, LXX). Si
vous maintenez votre cœur et votre conscience pures, alors aucun empire ne
fera de vous sa marionnette.
Notes
[1] Zbigniew Kazimierz Brzeziński (né le 28 mars 1928 à Varsovie en
Pologne) est un politologue américain d’origine polonaise. Il a été conseiller
à la sécurité nationale du Président des USA Jimmy Carter, de 1977 à 1981.
En tant que tel, il a été un artisan majeur de la politique étrangère de
Washington, soutenant alors à la fois une politique plus agressive vis-à-vis
de l’URSS, en rupture avec la détente antérieure, qui mettrait l’accent à la
fois sur le réarmement des USA et l’utilisation des droits de l’homme contre
Moscou. (wikipédia)
[2] « Banderastan » est un néologisme composé du nom de
l’ultranationaliste ukrainien Stepan Bandera (1909-1959) – considéré
comme un héros national par l’extrême-droite ukrainienne qui revendique
son héritage – et du suffixe « stan » qui dans les langues indo-européennes
signifie « lieu, pays, résidence ».
Merci à Tlaxcala
Source: http://tlaxcala-int.org/article.asp?reference=11748
Date de parution de l’article original: 16/03/2014
URL de cette page: http://www.tlaxcala-int.org/article.asp?reference=11752
USA: la privatisation de la justice a commencé
Les moutons enragés 17 mars posté par Benji
C’est bien cela, cela résume les Etats-Unis dans toute leur splendeur, la
privatisation à tout va de tout et n’importe quoi au nom de l’argent, et
bien sur, le traité transatlantique risque de nous amener ce mode de
pensée également. Les USA avaient fait fort avec la privatisation des
prisons, cela entrainant dans le même temps des abus et des dérives
financières, alors pour la justice, le pire pouvant être craint!
Dans le sud des Etats-Unis, la justice se privatise. Des sociétés assurent le
suivi des décisions des tribunaux, pour le recouvrement des amendes, mais
aussi pour les mises en liberté surveillée. Pour les localités endettées, c’est la
solution idéale : ces services ne leur coûtent rien, tous les frais sont à charge
des « clients », les personnes condamnées.
The Nation brosse le portrait d’une de ces sociétés, active en
Alabama où la petite localité de Harpersville a passé un contrat avec
elle.
Une amende de roulage impayée a conduit une dame à perdre son
permis de conduire, pratique courante en Alabama. Contrôlée à
nouveau alors qu’elle était au volant, l’addition a vite grimpé pour
atteindre 745 dollars, plus que ses maigres revenus, hors frais de
justice.
« Prise en charge » par Judicial Correction Services (JCS), une
société de « probation » privée, elle n’a pu payer ses amendes,
cette fois augmentées de la redevance mensuelle réclamée par la
société, de 35 à 45 dollars par mois.
Le non-paiement des amendes l’a ensuite menée à la prison,
publique mais payante (31 dollars par jour), où elle ne pouvait
travailler, et d’où son avocat l’a sortie pour intégrer un Centre de
travail fermé où elle pouvait subvenir à ses besoins… et payer son
séjour.
Justice payante
Plus d’un millier de tribunaux ont recours aux services du privé pour
assurer le suivi de leurs décisions, de la Géorgie à l’Idaho, note The
Nation. La réduction des budgets les précipite dans ses bras.
C’est la même logique qui est à l’oeuvre dans les lois « pay-to-stay »
qui rendent les prisons payantes pour les condamnés ou
l’augmentation des amendes et des frais de justice.
C’est un bon moyen de remplir les caisses vides, l’article notant que
la localité de Harpersville est réputée pour ses limitations de vitesse
compliquées et ses radars efficaces…
JCS, fondée en 2001, a prospéré sur ce terreau fait de coupes
sombres et de privatisation de la justice. Malgré leur interdiction par
la Constitution, ces pratiques se transforment en piège à
l’endettement pour de pauvres citoyens sans défense, condamnés à
verser des sommes qu’ils n’ont pas et re-condamnés pour défaut de
paiement.
Si l’idée de la probation privée a vu le jour en Floride dans les
années 1970, elle connaît vraiment un boom depuis une dizaine
d’années, surtout dans le Sud pauvre des Etats-Unis.
Source: RTBF
Liborgate : le fonds de garantie des dépôts
américains poursuit 16 mégabanques
Publié le 18 mars 2014 par Olivier Demeulenaere
"L’Agence fédérale américaine garantissant les dépôts bancaires, la FDIC, a
entamé le 14 mars une poursuite judiciaire contre 16 méga-banques et la
British Bank’s Association, dans le cadre du scandale sur la manipulation du
taux de référence pour les prêts interbancaires, le Libor, qui avait éclaté en
juillet 2012.
Parmi les 16 banques poursuivies, il y a une banque française, la Société
Générale. Les 15 autres banques incriminées sont : Bank of America,
Citigroup, Crédit Suisse, JPMorgan Chase, HSBC, Barclays, Rabobank,
UBS, Royal Bank of Scotland, Deutsche Bank AG, Lloyds Banking Group
Plc, Norinchukin Bank, Royal Bank of Canada (RY), Bank of TokyoMitsubishi UFJ Ltd. et WestLB AG.
Cette poursuite vient s’ajouter à celles de nombreuses autres municipalités et
entités locales de par le monde, qui ont dû souscrire à des instruments
financiers indexés sur le Libor dans le cadre de leurs emprunts et qui ont été
flouées par ces pratiques frauduleuses.
Dans son recours, la FDIC explique avoir elle aussi essuyé, à cause de la
manipulation du Libor, d’importantes pertes financières pour le compte de
38 banques placées sous sa tutelle au lendemain de la crise financière de
2008.
Tout ceci démontre bien entendu la nécessité de rétablir une séparation
stricte des banques selon leur type d’activités et de mettre fin à l’esprit de
casino qui domine le secteur de la finance depuis plusieurs décennies".
Solidarité & Progrès, le 17 mars 2014
LES JOURNALISTES À LA SOLDE
S’AGITENT (Québec)
Publié le 18 mars 2014 par actualites des 7 (R.Bibeau)
Ils ne savent plus que faire pour créer du mystère et vous appâter pour ce
spectacle de mauvaise qualité. Ils ne savent plus que faire pour se commettre
en faveur de leur poulain lors de cette élection bidon. Voici que les chefs des
partis bourgeois tentent de se sortir du débat constitutionnel dans lequel les
«journaleux» les ont empêtrés. Ces bonzes politiques savent trop bien que les
votants éventuels n’aient rien à faire dans ce quiproquo souverainiste
fédéraliste – ce foutoir pour hystérique chauviniste –, mais les «journaleux»,
totalement déconnectés des problèmes des salariés, et surtout, indifférents
aux malheurs des pauvres et des ouvriers, persistent et s’obstinent à harceler
– à tourmenter les politiciens véreux sur ce sujet pernicieux, puis,
hypocritement, le coolie obstiné déclame que la question constitutionnelle
poursuit les chefs… c’est-à-dire que lui, le «journaleux», poursuit les
politiciens de ses obsessions pour faire de la nouvelle avec rien – que dalle –
du vent.
Mais direz-vous, voir ces malandrins, pantins de partis vauriens, se quereller
au milieu du poulailler pour plaire aux riches et faire ramage afin d’obtenir
l’appui de leur entourage par des promesses volages, vous indiffère. Voir et
entendre ces larbins se contredire à propos des affaires constitutionnelles
pour lesquelles ils ne peuvent rien (la grande bourgeoisie monopoliste a
tranché, c’est non à la souveraineté) c’est perte de temps direz-vous…et vous
avez raison.
Ce n’est pas de constitution et de pseudo-souveraineté qu’il sera question
après l’élection – quel que soit le parti au pouvoir à l’Assemblée d’opérette.
Il sera question de régimes de retraite des employés de l’État (municipaux,
provinciaux, parapublic, etc.). De grands assauts se préparent de ce côté
comme l’ont rappelé les maires des cités – au nom de la bourgeoise d’affaires
qui s’impatiente de livrer combat contre leurs employés et se demande à quel
chef politique confier ce «contrat» contre les salariés.
Observez la performance des chefs et vous saurez lequel entend se présenter
comme le matamore inexpugnable dans ce combat contre le prolétariat…
Pour le reste, cette élection bidon n’est que billevesée pour journalistes
excités… Attendez patiemment la facture qui ne saurait tarder. Ils ne
contrôlent rien, ils ne peuvent régler la crise économique systémique, tous
juste savent-ils vous imposer de nouvelles taxes, de nouveaux impôts, des
hausses de tarifs sans vous garantir aucun emploi.
Pour qui voter, vous demandez ? Pour personne – ils sont tous pareils.
Scoop : La Banque d’Angleterre démonte les
dogmes !
par Gérard Foucher (son site) mardi 18 mars 2014 Agoravox
"Il existe de nombreuses manières d'organiser un système bancaire,
celle que nous utilisons aujourd'hui est la pire de toutes." - Mervin
King, gouverneur de la Banque d'Angleterre du 1er juillet 2003 au
1er juillet 2013
La Banque Centrale d'Angleterre, dans son dernier bulletin sorti le 14 mars
2014, démonte consciencieusement les idées fausses qui sont encore
largement enseignées dans de nombreux cours d'économie à propos de la
monnaie, et les remplace par une description complète de la réalité des faits.
Explication :
Pour la première fois dans l'histoire de la finance, une Banque Centrale
publie enfin une description parfaitement claire et exacte de la façon dont la
monnaie est créée et distribuée dans la société, et c'est une version tout à fait
bouleversante pour les dogmes établis.
Cette publication est également une excellente nouvelle pour tous les
activistes qui, depuis des années, se battent pour faire connaître ces
dispositifs essentiels, et se heurtent à l'incrédulité d'une grande partie du
public et de la majorité des spécialistes de la question, qu'ils soient
économistes, universitaires ou responsables politiques.
C'est un évènement d'autant plus important que ces mécanismes monétaires
ont des conséquences incalculables à tous les niveaux de nos sociétés
(inégalités croissantes, pillage de l'économie et de la planète, crises à
répétition, étouffement de la démocratie, etc, etc...).
De plus, malgré de nombreux efforts (vidéos, documentaires, livres,
articles...), la création monétaire par la dette était jusqu'à présent restée un
domaine assez confidentiel, limité à quelques initiés.
Aucune institution officielle n'avait jusqu'ici présenté publiquement et
exhaustivement ces informations.
Cela vient de changer du tout au tout.
Il y avait bien eu auparavant quelques timides approches de ces mécanismes
hautement contre-intuitifs par d'autres Banques Centrales.
- La Banque de France, dans son petit livret "La monnaie et nous", annonçait
sans commentaires que
"L’argent créé par le banquier prêteur se retrouve en dépôt dans d’autres
établissements bancaires." (p 15),
et que
"Le crédit... fait apparaître sur un compte une somme qui n’existait pas
auparavant." (p 29)
mais ce livret est quasiment introuvable aujourd'hui.
- La Banque Nationale Suisse pour sa part répondait ainsi à la question
"Comment les banques créent-elles de la monnaie ?" :
"Si l'entrepreneur acquiert pour 16 000 francs de matériel informatique et
que le vendeur verse le montant reçu en billets à sa banque, celle-ci peut à
nouveau en prêter une partie sous forme de crédit. La masse monétaire
s'accroît à nouveau. Le processus de création monétaire se poursuit."
Mais c'était au fin fond d'un site complexe et à usage professionnel.
http://www.snb.ch/f/welt/portrait/banks/4.html
Il faut toutefois reconnaître que les banquiers centraux, malgré le caractère
souvent obscur de leurs discours, n'ont jamais vraiment "caché" le système
qui commande les mécanismes de création et de distribution monétaires.
En revanche, ils n'ont jamais non plus cherché à démentir les légendes qui
entourent depuis toujours la monnaie, la première de ces légendes étant que
le métier de la banque c'est de collecter des dépôts et de les prêter à des
emprunteurs, et la seconde légende étant que la quantité de monnaie de base
émise par la Banque Centrale limite à tout moment la quantité de monnaie en
circulation dans la société, et qu'en conséquence les Banques Centrales
conservent un rôle crucial dans la bonne gestion de l'économie.
Pour la première fois de manière absolument officielle dans ce bulletin, la
Banque d'Angleterre affirme désormais tout le contraire de ces légendes, et
rejoint ainsi, enfin, les analyses des citoyens de tous bords qui en décryptent
la véritable nature depuis des années.
Les deux conclusions essentielles de la Banque d'Angleterre sont les
suivantes :
1. La création monétaire est effectuée par les banques commerciales à chaque
fois qu'elles émettent un crédit pour un client
2. La création de crédit n'est pas limitée par la Banque Centrale, mais par les
opportunités de profit disponibles.
Les conséquences sont claires :
- Toute la monnaie qui réside sur les comptes bancaires (c'est-à-dire le total
de tous les soldes de tous les agents économiques : particuliers, entreprises,
administrations, collectivités locales, etc...) a été émise d'abord par un
emprunt bancaire, et donc toute la monnaie est de la dette qui circule.
- La quantité de monnaie dans l'économie ne dépend ni de l'État, ni de la
Banque Centrale. Elle dépend seulement du bon vouloir des banques
d'émettre du crédit et des besoins en monnaie des agents non bancaires
(particuliers, entreprises, État).
- La monnaie, c'est la dette, et la dette, c'est la monnaie.
- Pour chaque centime de monnaie, il existe un centime de dette.
- Si nous voulons plus de monnaie dans l’économie, il faut s'endetter encore
plus.
- Si l'on essayait de rembourser toute la dette, il faudrait vider tous les
comptes et il n'y aurait plus un centime de monnaie.
Et ce ne sont là que les données immédiates du problème.
Les ramifications sont beaucoup plus profondes, et déséquilibrent au
quotidien et depuis des décennies tous les rapports entre humains, entre
classes sociales, entre pays. Ce système a rendu la monnaie payante, à
l'infini, et de manière exponentielle.
Comme le dit plus frontalement l'économiste Tarek El Diwany :
"Nous avons institutionnalisé la fraude, la fraude dont on ne parle pas...
l'abus de la création de monnaie par le système bancaire est au coeur du
problème... Tant que nous n'aurons pas traité cette fraude au coeur de notre
système, rien d'autre ne sera juste."
(Tarek El Diwany at "The City and the Common Good : What kind of City
do we want ?" debate - St Paul's Cathedral, 7th May
2013) http://youtu.be/Qh8Lz70aCss?t=26m5s
Sur la première conclusion, l'omniprésence de la monnaie-dette, le bulletin de
la BoE est très clair.
Citation :
"Dans une économie moderne, la plus grande partie de la monnaie existe
sous la forme de dépôts bancaires, qui sont créés par les banques
commerciales elles-mêmes. Quand une banque accorde un crédit à l'un de
ses clients, elle crédite simplement le compte de ce client avec un solde de
dépôt plus élevé. À cet instant, de la monnaie nouvelle est créée."
Explication : Les banques ne prêtent pas des dépôts existants. Les dépôts
sont inscrits au passif des banques, et ne sont donc pas des actifs qui
pourraient être prêtés. Bien au contraire, ce sont de simples engagements
envers les déposants de leur rendre leur argent à un moment donné, à
condition que cet argent soit disponible au moment où ils le demandent, et à
condition que tout le monde ne redemande pas son argent en même temps !
Sur l'absence de contrôle de la masse monétaire en circulation, le doute n'est
pas permis non plus. La Banque d'Angleterre démonte l'un des mythes les
plus solides de l'enseignement de l'économie : le multiplicateur monétaire.
Jusqu'à présent, il était difficile d'aborder cette question épineuse de la
création ex nihilo de quantités infinies de crédit par les banques "pourvu
qu'elles marchent toutes du même pas", comme l'écrivait J.-M. Keynes (ce
qui aurait pu permettre d'expliquer entre autres l'émergence de bulles
spéculatives et immobilières, et leur explosion).
Tous les manuels d’économie enseignent encore que les Banques Centrales
disposent d'un pouvoir de régulation sur les emballements possibles du
secteur bancaire privé grâce au contrôle de la "monnaie de base", les
fameuses "réserves obligatoires" qu'elles sont les seules à pouvoir
émettre. C'est ce processus que tous les économistes ressortent en général
quand on leur pose la question : "Qu'est-ce qui limite les émissions de crédit
par les banques ?"
Les explications de la Banque d'Angleterre, toutefois, réfutent totalement ce
mythe, et elles sont parfaitement claires :
Citation :
"La relation entre les réserves et les crédits opère dans le sens inverse de
celui qui est décrit dans certains cours d'économie. Les banques décident
d'abord combien elles vont prêter selon les opportunités de profit
disponibles... Ce sont ces décisions qui déterminent le montant des dépôts
qui seront créés par le système bancaire. Le montant des dépôts influence à
son tour le montant de monnaie centrale que les banques veulent détenir en
réserve (pour fournir les retraits du public, les paiements aux autres
banques, ou satisfaire aux exigences des ratios de liquidité".
Explication : Le multiplicateur monétaire n'existe pas. Les autorités
monétaires n'ont aucun pouvoir pour décider de la quantité de monnaie dont
l'économie a besoin en imposant une quelconque quantité de réserves aux
banques commerciales privées. Le processus fonctionne en réalité dans le
sens inverse : les banques créent d'abord du crédit ex nihilo, et les réserves
s'ajustent après. Les banques centrales ne peuvent même pas stimuler
l'économie en relançant le crédit aux entreprises en créant de la monnaie de
base, car ces opérations d'assouplissement quantitatif ne sont que de la
création de réserves, et ces réserves ne peuvent pas être transmises à
l'économie réelle.
(Il est vrai toutefois que la création monétaire n'est pas tout à fait sans
contraintes, et la politique monétaire des Banques Centrales, c'est-à-dire le
contrôle des taux d'intérêts, a toujours un rôle, mais cette technique a
désormais révélé toutes ses insuffisances. Malgré des taux au plus bas depuis
des années et des politiques colossales d’assouplissement monétaire, le crédit
aux entreprises ne montre aucune tendance à la reprise.)
On peut donc légitimement se poser la question de savoir si un système de
création monétaire privé, dépendant des décisions d'un secteur particulier de
la société, et qui injecte la monnaie nouvelle dans l'économie sous forme de
dette soumise à intérêt, est vraiment le meilleur processus pour faire face à
tous les problèmes écologiques, financiers et sociaux que l'humanité doit
résoudre en ce moment même.
Avec le temps et beaucoup d'efforts, le secteur bancaire avait réussi à
reprendre au monde politique le privilège de "battre monnaie". Le prétexte
était que les politiciens n'étaient pas à la hauteur de la tâche. Nous constatons
que le secteur bancaire ne fait guère mieux, et que les mécanismes seraient à
revoir de fond en comble, peut-être même à remplacer entièrement...
Quoi qu'il en soit, nous devons féliciter la Banque Centrale d’Angleterre pour
son courage et son honnêteté. Pour la première fois dans le monde, la vérité
est faite sur le fonctionnement réel du système monétaire.
Cet article du Bulletin officiel de la Bank of England entrera sans doute dans
l'Histoire, et restera la référence ultime, maintenant et dans le futur, pour
comprendre, enseigner ou réformer notre système financier. C'est une grande
victoire et ce sera un excellent support pour tous ceux et celles qui se battent
depuis des années pour essayer d'éduquer les responsables politiques et le
grand public à propos de ces réalités.
On pourra même espérer relancer l'industrie de l'édition scolaire et de
l'imprimerie : il va y avoir un bon nombre de manuels scolaires et
universitaires à détruire et à réécrire !
Bill Gates : « les gens ne se rendent pas compte que
les robots vont les remplacer »
From www.gizmodo.fr - March 17, 10:42 PM
Comme beaucoup d’autres, Bill Gates reste persuadé que de nombreux
emplois sont voués à être assurés non plus par des humains, mais par des
robots. Et ce bien plus tôt qu’on pourrait le penser !
Pour faire suite à cette étude relayée par Bloomberg, qui listait les emplois
« menacés » par l’amélioration constante des robots et de leur IA, voici une
déclaration faite par Bill Gates la semaine passée lors d’une session organisée
par le « think tank » The American Enterprise Institute :
« La substitution logicielle, qu’elle serve aux conducteurs, aux serveurs ou
aux infirmières, évolue. Au fil du temps, la technologie va faire chuter la
demande pour ces emplois, et plus particulièrement en ce qui concerne les
emplois peu qualifiés. D’ici à 20 ans, la demande de main-d’œuvre pour
beaucoup de secteurs sera très inférieure. Je ne pense pas que les gens
l’établissent dans leur modèle mental. »
Pour revenir sur l’étude publiée par Bloomberg, elle laissait entendre que les
agents de crédits, les réceptionnistes, les parajuristes, les vendeurs, les
chauffeurs de taxi, les barmans, les employés de fast-food ou encore les
musiciens et les chanteurs étaient les plus menacés par l’avènement des
logiciels-robots.
L'immobilier canadien, toujours surévalué
Bernard Mooney LesAffaires.com Publié le 16/03/2014
Il y a longtemps que je n’ai pas regardé les prix immobiliers canadiens. En
parlant avec des gens d’affaires, mon impression était que le marché s’était
calmé et que les prix avaient commencé à baisser en 2013.
Toutefois, la nouvelle selon laquelle le grand gestionnaire obligataire Pimco
avait réduit sa pondération en titres canadiens en raison des risques associés à
l’immobilier m’a poussé à regarder ce dossier de plus près. Et notre marché
immobilier demeure nettement surévalué, n’ayant pour ainsi pas encore du
tout baissé.
En fait, selon l’Association canadienne des courtiers immobiliers, en
moyenne, il a fallu payer 389 119$ pour s’acheter une maison en décembre
2013 au Canada. C’est 10,4% de plus qu’en décembre 2012. C’est loin d’un
marché qui se calme!
Selon la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), le prix
moyen MLS a progressé de 5,3% en 2013 à 382 543$. Peu importe la
statistique que vous préférez, c’est loin du prix médian américain qui se situe
à seulement 198 000$US. Même si le marché américain a rebondi (au point
où certains parlent à nouveau de bulle…), les prix canadiens restent sur leur
propre planète.
Et cela inquiète bien des investisseurs étrangers. Pimco craint par exemple
qu’une baisse des prix provoque un éclatement comme ce fut le cas dans
plusieurs pays comme les États-Unis et l’Irlande.
«Il y a longtemps que j’en parle avec les clients et que j’écris à ce sujet, a
mentionné Ed Devlin, représentant de Pimco au Canada. Le changement,
c’est que je crois que la baisse des prix immobiliers s’amorcera cette année.»
Morningstar mentionnait il y a un mois dans le cadre de sa couverture des
banques canadiennes qu’elle s’inquiétait de la situation du marché
immobilier canadien. «Les prix ne peuvent pas continuer de s’apprécier et
une baisse est de plus en plus probable dans les prochaines années», souligne
la firme de recherche indépendante.
Selon Morningstar, le plus épineux problème, outre les prix trop élevés, est le
ratio de la valeur des prêts par rapport à la valeur des maisons (PV). En
moyenne, ce ratio, pour les prêts assurés par la SCHL est d’environ 55%, ce
qui semble raisonnable. Par contre, ce qui fait peur c’est que presque 24% de
tous les prêts assurés ont des ratios de plus de 80%. Morningstar rappelle que
tout juste avant l’écroulement du marché immobilier aux États-Unis, 22% des
hypothèques avaient des ratios supérieurs à 80%.
Pour les banques canadiennes, le secteur immobilier demeure critique. Les
cinq plus grandes banques ont plus de 55% de leurs prêts dans des
hypothèques résidentielles. Selon Morningstar, les Banque Nationale et CIBC
seraient les plus frappées par un recul immobilier.
En terminant, il me semble qu’on ne parle pas assez de cette menace qui
demeure réelle. À mon avis, la question n’est pas de savoir si les prix sont
trop élevés, mais de savoir comment se déroulera la dégringolade et quels
seront les impacts sur l’économie canadienne.
Ça risque de ne pas être beau.
Bernard Mooney
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