REPUBLIQUE DU SENEGAL
Un Peuple - Un But Une Foi
MINISTERE DE L’ECONOMIE DES FINANCES ET DU PLAN
DIRECTION GENERALE DE LA PLANIFICATION ET DES POLITIQUES ECONOMIQUES
DIRECTION DE LA PREVISION ET DES ETUDES ECONOMIQUES
29/02/2016
Point mensuel de conjoncture
Janvier 2016
Le point mensuel de conjoncture est publié au plus tard 30 jours après la fin du mois.
Après une année 2015, relativement décevante en termes
de performances de l’économie mondiale, 2016 s’annonce sur
une nouvelle ère de conjecture, légèrement moins optimiste
concernant la reprise de l’activité globale, matérialisée par une
prévision de croissance de 3,4% contre 3,5% à la même période
un an plus tôt. La faiblesse de la croissance dans les principaux
pays émergents pèsera surement sur l’expansion globale en
2016, même si l’activité économique devrait se raffermir quel-
que peu, soutenue principalement par l’amélioration de la situa-
tion dans les pays veloppés. Celle-ci est jugée, toutefois, in-
suffisante pour compenser les importantes pertes qui persistent
dans les principaux pays émergents, avec des ramifications en-
travant la croissance des pays en développement.
Cette moindre ambition des prévisionnistes témoigne de
la persistance des inquiétudes liées à l’évolution des indicateurs
macro-économiques dans les différentes zones économiques, en
première ligne desquelles les pays émergents qui s’érigent au-
jourd’hui en goulot pour une réelle croissance, avec de nom-
breux défis (ralentissement économique, baisse des capitaux et
dépréciation des monnaies) auxquels ils devraient effectivement
faire face, après avoir été les locomotives de l’économie mon-
diale au cours des dernières années de crise. Aujourd’hui, les
inquiétudes se concentrent tout particulièrement sur les BRIC
dont la morosité économique devrait se confirmer cette année.
En effet, en 2016, le ralentissement de l’économie chinoise de-
vrait se poursuivre, à 6,3% de croissance après 6,9% en 2015,
alors que la récession persisterait en Russie (-1,0% après- 3,7%)
et au Brésil (-3,5% après -3,8%), même si la conjoncture devrait
être favorable en Inde (7,5% après 7,3%).
En Afrique subsaharienne, la croissance devrait s’accélé-
rer en 2016, à 4,2% après 3,4 % en 2015, grâce principalement à
la stabilisation des prix des produits de base. Cependant, le ryth-
me de croissance varie d’un pays à l’autre, les niveaux de
consommation étant différenciés selon que le pays est exporta-
teur ou non de produits pétroliers. La croissance au Nigéria et en
Afrique du Sud, les deux plus importantes économies du conti-
nent, est respectivement attendue à 4,1% et 0,7%, en 2016, après
3,0% et 1,3% un an auparavant.
Toutefois, dans les pays avancés, le contexte économique
de 2016 se caractériserait par un retour progressif de la croissan-
ce économique. Ainsi, l'activité dans l’OCDE devrait progresser
globalement de 2,1% après 1,9% en 2015, quand bien même il
existerait une certaine disparité au sein de la zone, selon l’état
d’avancement des pays dans le cycle de reprise de l’activité. Aux
Etats-Unis, dans la zone euro et au Japon, les croissances sont
respectivement estimées, pour 2016, à 2,6%, 1,7% et 1,0% après
2,5%, 1,5% et 0,6%, l’année précédente.
CROISSANCE ECONOMIQUE MONDIALE: moindre optimisme des prévisionnistes
Page 1 Point mensuel de conjoncture
DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
A ce début d’année 2016, la situation financière internatio-
nale est marquée par trois faits majeurs.
Aux Etats-Unis, après avoir pris la décision historique de
baisser son taux directeur à un niveau très faible, entre 0 et 0,25%,
et l’avoir couplé à une politique monétaire accommodante, consis-
tant essentiellement à racheter massivement et régulièrement des
titres dans le cadre d’un défunt programme appelé « Quantitative
Easing » (assouplissement quantitatif), la Réserve Fédérale Améri-
caine (Fed) débute 2016 par un relèvement de son taux de refinan-
cement, pour la première fois depuis presque 10 ans, d’un quart de
point, à 0,50%.
Pendant que la Fed attire les capitaux en faisant remonter
ses taux, la BCE poursuit son programme d’assouplissement quanti-
tatif, avec des taux négatifs. L’esprit de la mesure est d’acheter
1160 milliards d'euros de titres de dettes publiques et privées d'ici
septembre 2016. Toutefois, l’efficacité souhaitée de la politique
monétaire de la zone euro tarde à être perceptible véritablement sur
l’économie réelle.
En Chine, la Banque centrale adopte une politique monétaire
"prudente" afin de contrôler sa monnaie et ses marchés financiers
qui commencent à inquiéter les investisseurs du monde entier. En
effet, l’autorité monétaire chinoise a baissé, à nouveau, le cours
pivot du yuan, par rapport au dollar, pour la huitième fois consécuti-
ves, à 6,56 yuans pour un dollar, le plus bas niveau depuis cinq ans.
En zone euro, la politique d’assouplissement semble influer
sur le taux de change et situe davantage la monnaie unique en des-
sous de ses paires dans l’OCDE. Ainsi, en janvier 2016, face au
dollar et au yen, l’euro s’est déprécié de 6%, en glissement annuel,
contre 1,6% comparé à la livre sterling.
MARCHE FINANCIER ET MONETAIRE: divergence des politiques monétaires de la FED et de la BCE
Graphique 1: Evolution du cours de l’euro par rapport au dollar US
Source: Les Echos, DPEE
INFLATION: baisse mensuelle des prix à la consommation en janvier 2016 dans la zone OCDE
S’agissant de l'indice des prix à la consommation, il a
baissé de 0,1%, en rythme mensuel dans la zone OCDE, du fait
de la baisse de 1,8% des prix de l’énergie. Les prix des produits
alimentaires ont, pour leur part, progressé de 0,5%. L’inflation
hors produits alimentaires et énergie a reculé de 0,6%.
En variation annuelle, l’inflation dans la zone OCDE a progressé
de 1,2% sur la période, contre 0,9% en décembre. Parmi les pays
de l’OCDE, l’inflation annuelle s’est située à 1,4% aux Etats-
Unis, 0,3% au Royaume-Uni et 0,5% en Allemagne, contre, res-
pectivement 0,7%, 0,2% et 0,3%, un mois auparavant.
En France, elle est restée inchangée à son niveau de décembre
2015 (+0,2%) en dépit de l’augmentation de 0,3% des prix à la
consommation dans la zone euro (après +0,2% en décembre
2015). Au Japon, elle est nulle, après 0,2% le mois précédent.
Par ailleurs, l’inflation annuelle a décéléré en Chine (+1,8% en
janvier 2016 après +1,6%) et en Russie (+9,8% après +12,9%)
tandis qu’elle est restée stable au Brésil (+10,7%).
DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
Source: Lefigaro.fr, DPEE
Page 2 Point mensuel de conjoncture
Sur le marché du pétrole, le cours du baril de brent a enco-
re chuté en janvier 2016, enregistrant une baisse mensuelle de
18,3%. L’offre surabondante des pays membres de l’OPEP
(Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole) combinée à
une croissance modérée de la demande mondiale de pétrole ont
constitué les principaux facteurs explicatifs de la chute des
cours de l’or noir. En glissement annuel, le cours du baril de
brent a perdu 36% de sa valeur en janvier 2016.
Graphique 3 : Evolution des cours du cours du pétrole brent ($/bbl)
Source: INSEE, DPEE
Sur le marché des matières premières, les cours ont de
nouveau baissé en janvier 2016. En variation mensuelle, l’indi-
ce global des cours des matières premières, s’est replié de 3%,
porté par les produits alimentaires (-2,9%) et industriels
(-2,6%). En glissement annuel, il a également baissé de 17,2%
en janvier 2016.
Le recul mensuel des prix des denrées alimentaires concerne
les céréales, les oléagineux et le sucre qui ont enregistré des
baisses respectives de 0,5%, 1,7% et 4,7%. Le cours du sucre
a, ainsi, reculé, après deux mois de hausses consécutives, en
rapport avec l’augmentation de la production de sucre prévue
au Brésil. Concernant, les céréales et les oléagineux, l’abon-
dance des disponibilités face au ralentissement de la demande,
a affaibli les prix. En variation glissante, en janvier 2016, l’in-
dice des cours des matières premières alimentaires a reculé de
10,8%, tiré par les céréales (-10,3%), les oléagineux (-17,7%)
et le sucre (-5,1%).
Au chapitre des produits de base industrielle, en janvier
2016, les cours des matières agro-industrielles et minérales ont
baissé respectivement de 2,7% et 2,3%, en rythme mensuel.
Relativement à janvier 2015, l’indice des cours des produits
industriels a reculé de 22%, porté par les matières agro-
industrielles (-17,1%) et minérales (-23,7%).
MARCHE DES MATIERES PREMIERES: repli des cours en janvier 2016
Graphique 2: Evolution des cours des matières premières Tableau 1: Cours des matières premières
Source: INSEE, DPEE
* : indice ; Autres : cours en $
Tableau 2: Indice Général d’Activité (IGA)
DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
Page 3 Point mensuel de conjoncture
ACTIVITE ECONOMIQUE INTERNE: repli mensuel de l’activité en janvier 2016
Au mois de janvier 2016, l’activité économique (hors
agriculture et sylviculture) a enregistré une baisse de 15,7%,
en variation mensuelle. Cette contreperformance est attribua-
ble aux faibles résultats des secteurs tertiaire (-11,3%) et pri-
maire (-4,7%).
Sur une base annuelle, une croissance de 2,7% de l’activité est
notée en janvier 2016, à la faveur d’une bonne orientation des
secteurs tertiaire (+3,9%), primaire (+4,2%) et secondaire
(+2,2%). L’administration publique (+4,9%) s’est également
bien comportée sur la période. Source: DPEE
SECTEUR PRIMAIRE (HORS AGRICULTURE) : baisse de l’activité en janvier 2016
Après les croissances successives relevées sur les deux
derniers mois de 2015, le secteur primaire (hors agriculture et
sylviculture) s’est replié de 4,7% au mois de janvier 2016, en
rythme mensuel. Cette situation est imputable aux contreperfor-
mances notées dans le sous secteur de l’élevage (-7,5%), en
liaison principalement avec la baisse des abattages contrôlés
d’ovins (-15,1%) et de caprins (-11,0%).
En variation glissante sur un an, l’activité dans le secteur pri-
maire s’est consolidée de 4,2%, en janvier 2016, portée par le
sous-secteur de la pêche (+22,4%), l’élevage s’étant contracté
de 0,2% sur la période.
.Tableau 3: Indice Général d’Activité (IGA) dans le secteur primaire
Graphique 4: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de la pêche
Graphique 5: Evolution de l’activité dans le sous-secteur de l’élevage (en tonnes)
Source: DPM, PAD, SOGAS, DPEE
Source: DPM, PAD, DPEE
Source: SOGAS, DPEE
En janvier 2016, l’activité du secteur secondaire a enregis-
tré une croissance de 1,3%, en variation mensuelle. Cette situa-
tion résulte principalement, des performances notées dans la
construction (+19,2%), l’égrenage de coton et la fabrication de
textile (+564%) ainsi que la fabrication de matériaux de cons-
truction (+14,2%). Elle a été, particulièrement, atténuée par les
faibles résultats observés au niveau de la fabrication de pro-
duits céréaliers (-18,2%), des industries chimiques (-23,3%) et
des extractives (-11%).
Sur un an, le secteur secondaire a progressé de 2,2%, tiré, es-
sentiellement, par la construction (+15,1%), l’énergie
(+10,2%), les industries chimiques (+48,8%) et les extractives
(+14,4%). Ces performances ont été, essentiellement, amoin-
dries par l’égrenage de coton et la fabrication de textile, les
conserveries de viande et de poisson et la production de sucre
qui se sont respectivement contractés de 57,6%, 50,1% et
52,5%, sur la période.
Graphique 6: Evolution de l’activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)
Tableau 4: Indice Général d’Activité dans le secteur secondaire (base = 100 en 2006)
SECTEUR SECONDAIRE: progression de l’activité en janvier 2016
Source: DPEE Source: DPEE
Page 4 Point mensuel de conjoncture
DGPPE/DPEE/DSC - Point Mensuel de Conjoncture @février2016 N° 111
SECTEUR TERTIAIRE: contraction de l’activité en janvier 2016
Au mois de janvier 2016, l’activité dans le secteur tertiaire
s’est contractée de 11,3%, en variation mensuelle. Ce résultat
est principalement attribuable au commerce (-24,2%) et aux
services financiers (-39,3%).
Comparativement à la même période un an auparavant, l’activi-
té dans le secteur tertiaire a progressé de 3,9%, en janvier 2016,
essentiellement tirée par la branche des « transports et télécom-
munications » (+7,9%), les activités immobilières (+22,0%),
les services d’hébergement et de restauration (+42,6%), et les
services financiers (+3,5%).
Graphique 7: Evolution de l’activité dans le secteur tertiaire (base = 100 en 2006)
Tableau 5: Indice Général d’Activité dans le secteur tertiaire
Source: DPEE
Source: DPEE
EMPLOI SALARIE DANS LE SECTEUR MODERNE: hausse des effectifs en janvier 2016
Source: DPEE
OPINION DES CHEFS D’ENTREPRISES DANS LE SECONDAIRE ET LE TERTIAIRE
Au courant du mois de janvier 2016, les industriels inter-
rogés sur les contraintes qui entravent leurs activités ont, pour
la plupart, évoqué la concurrence jugée déloyale (18%), la ré-
currence des délestages d’électricité (14%) et les difficultés de
recouvrement des créances (12%). Concernant l’évolution de la
production entre décembre 2015 et janvier 2016, les enquêtés
ont fait état d’un recul (-1 point) même si, par ailleurs, ils ont
indiqué une progression (+2 points) des commandes. Les
stocks de produits finis ont, en ce qui les concerne, baissé
(-2 points) sur la période sous revue et sont situés à quatre (4)
points au-dessus de leur niveau moyen. En perspectives, les
industriels estiment que la production et les commandes de-
vraient légèrement baisser, en février 2016.
Dans le sous-secteur des bâtiments et travaux publics, les
difficultés de recouvrement des créances (35%), la concurrence
supposée déloyale (24%), la fiscalité (18%) ainsi que l’accès
difficile aux crédits (12%) sont considérés, par les entrepre-
neurs, comme les principaux facteurs ayant affecté les activités
durant le mois de janvier 2016. Néanmoins, l’activité (+5
points), les commandes publiques (+1 point) ainsi que les com-
mandes privées (+2 points) se sont améliorées, entre décembre
2015 et janvier 2016, selon les chefs d’entreprise interrogés.
En prévision, les chefs d’entreprise de BTP anticipent, pour le
mois de février 2016, une bonne orientation des commandes
publiques et privées qui devraient se situer au-dessus des
moyennes respectives de long terme.
En janvier 2016, l’emploi salarié du secteur moderne s’est
accru de 0,9% par rapport au mois précédent. Cette progression
est tirée par le secteur secondaire (+4,6%), à travers l’augmen-
tation de 5,5% des emplois dans l’industrie. Les effectifs des
BTP ont, par contre, baissé de 1,2%, en variation mensuelle.
Au niveau du secteur tertiaire, des pertes nettes d’emplois sont
enregistrées aussi bien dans les services (-1,7%) que dans le
commerce (-7,6%).
Comparativement à la même période de 2015, l’emploi salarié
du secteur moderne a progressé de 4,5% à fin janvier 2016.
Dans le secteur tertiaire, les effectifs se sont accrus de 7,7% sur
cette période, en liaison avec les créations nettes d’emplois
observées dans les services (+8,0%) et le commerce (+6,7%).
Une consolidation de l’emploi salarié (+2%), est également,
enregistrée dans le secteur secondaire, portée par l’industrie
(+3,1%), les effectifs ayant baissé de 4,6% dans le sous-secteur
des BTP.
Tableau 6: indice de l’emploi salarié dans le secteur moderne
(base = 100 en 2010)
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