Le Dauphiné

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LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ | MERCREDI 29 MARS 2017 | 3
IANNECYI
IMEGÈVEI
Nous vous invitons au concert de
Joey DeFrancesco + The People
Albert II de Monaco va devenir
citoyen d’honneur de la ville
» Amateurs de jazz, ne loupez pas ce rendez-vous : dans le
» Le prince Albert II de Monaco sera présent à Megève
cadre du Lac in Blue festival, le Jazz Club d’Annecy et Le
Dauphiné Libéré vous invitent au concert de Joey
DeFrancesco + The People, qui aura lieu à l’Arcadium
d’Annecy le vendredi 7 avril à 20 heures. Les sept premiers
lecteurs qui se présenteront demain jeudi à partir de 10
heures à notre agence d’Annecy (centre Bonlieu) se verront
remettre deux places pour le concert.
vendredi, pour assister à une cérémonie officielle au cours
de laquelle il deviendra citoyen d’honneur de la commune.
Il recevra notamment la médaille de la ville. À l’issue de la
cérémonie, il signera le livre d’or de la commune. Megève
et Monaco ont développé des liens d’amitié, grâce à la
Société des bains de mer de Monte-Carlo, qui assure la
direction artistique du festival Jazz à Megève.
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VOTRE RÉGION
ARCHAMPS | Un procédé unique a été élaboré pour lutter efficacement contre les maladies nosocomiales
Rompre la chaîne de la contamination
U
ne infection est dite nosocomiale si elle apparaît au cours ou à la suite
d’une hospitalisation et si elle
était absente à l’admission.
En pratique, les maladies nosocomiales touchent près de
800 000 personnes par an. Et
beaucoup seraient évitables !
« Tout n’est pas fait en
France pour lutter contre les
maladies nosocomiales », explique Didier Martinez, directeur marketing de la startup MyBiotech, basée à Archamps en plein cœur du
Biopark, qui a développé
une nouvelle technique de
lutte contre les infections.
« On est arrivé à Archamps
en mai 2016. On est le distributeur exclusif en France de
99Technologies. Un procédé
unique de désinfection par
voie aérienne. »
99Technologies trouve ses
origines en Italie. En 1999, le
membre d’une riche famille
d’industriels italiens meurt
des suites d’une infection nosocomiale, plus précisément
d’un staphylocoque doré.
Une fondation est alors créée
pour trouver une solution de
désinfecter les sites propices
aux infections dans le domaine de la santé ou de l’agroalimentaire. Pendant 10 ans
une équipe internationale
d’ingénieurs, de médecins,
de biologistes, est réunie
pour mettre au point un nouveau système. HyperDryMist (littéralement brume
hypersèche) voit le jour. Un
procédé validé et certifié.
Une approche différente
« L’infection nosocomiale est
cachée, taboue dans les établissements de santé et dans
les institutions », rajoute Didier Martinez. La cause principale de l’infection en milieu
hospitalier : l’hygiène des
soins tout au long du parcours du patient.
« Un meilleur environnement s’appuie sur trois piliers : l’hygiène des mains, la
stérilisation du matériel et la
désinfection environnementale des établissements.
C’est surtout ce dernier pilier
TROIS
QUESTIONS À…
Alain-Michel Ceretti
Président d’honneur
de l’association Le Lien
qui lutte, entre autres, contre
les infections nosocomiales
« Mettre en place
des indicateurs par services »
Didier Martinez devant sa machine 99Technologies, compacte, légère, mobile. Dans une salle d’opération ou une chambre, il suffit de 30 minutes de
traitement au total pour avoir un environnement dénué de toute charge bactérienne. Photo Le DL/S.Pe.
qui pèche », explique-t-il.
« Une solution optimisée et
désinfectante a été mise au
point à base de peroxyde
d’hydrogène faiblement dosé et de coformulants tenus
secrets. Elle permet la désinfection de l’air et des surfaces. Il faut 30 minutes pour
traiter un environnement
choisi. Le produit n’est pas
nocif, toxique, corrosif ou
dangereux. Notre approche
est différente : on prévient en
amont le risque infectieux.
L’appareil est mobile et facilement utilisable. On transforme le liquide en une forme
de gaz. C’est de la nano-nébulisation. Il suffit d’un verre
de solution pour désinfecter
une salle d’opération. »
Actuellement, en France,
on en est aux essais de
99Technologies. « Une étude
clinique devrait être lancée
dans 5 CHU en France. En
Haute-Savoie, de petites discussions ont été entamées
avec certains établissements… »
« Des tests ont été effectués
dans un établissement hospitalier italien, de taille comparable au CHAL. En un an,
dans deux services, les infections nosocomiales ont baissé
de 60 % et repris dès l’arrêt
de la désinfection. »
Didier Martinez espère faire de MyBiotech le premier
choix des équipes opérationnelles d’hygiène, « pour que
les établissements bénéficient d’un environnement
sécurisé. Nous ne remplaçons pas le nettoyage, nous
sommes un procédé de désinfection ».
Sabine PELLISSON
annick Mabrut, 47 ans,
exerce le métier de greffier à Limoges. Sa vie est
complètement chamboulée
en 1987, après un accident de
deux-roues. « J’ai eu trois
fractures non ouvertes au niveau de la cheville. Je me suis
retrouvé au CHU de Limoges, de nuit, un week-end de
Pâques. À mon réveil, j’avais
un plâtre des orteils au haut
de la cuisse. » Sa température
est montée, il a fait des malaises. « On m’a dit que j’étais
douillet. » Quand on a finalement ouvert son plâtre, sa
jambe était “pourrie”. « J’ai
passé un mois à l’hôpital. On
m’a refait la cheville qui tenait avec une vis. » En 1989, il
a de nouveau de la température, le mollet qui gonfle. « Je
ne savais pas ce que j’avais.
En 2004, j’ai fait des septicémies à répétition. On décou-
Au cours de sa convalescence,
Yannick Mabrut a côtoyé
Guillaume Depardieu. Photo DR
vre alors que j’ai contracté un
staphylocoque doré. Là, c’est
l’opération d’urgence : ou je
suis amputé à mi-cuisse ou je
meurs ! » Rapidement, il est
équipé d’une prothèse avec
un genou électronique, « la 5e
de ce genre en France ». Il
fréquente le centre de réédu-
l’association Le Lien ?
«C’était il y a 20 ans, en
1997, lors de la première “affaire” de maladie nosocomiale et le scandale de la
Clinique du sport à Paris, où
des opérations avaient été
effectuées avec des instruments d’endoscopie mal
stér ilisés (NDLR : une
soixantaine de patients ont
été contaminés dont l’épouse de M. Ceretti).»
ment fournit 5 à 6
indicateurs. L’idéal : obtenir
des chiffres par services sur
les maladies nosocomiales
mais aussi sur les antibiotiques, etc. Ainsi, ces chiffres
ne seraient pas noyés dans
la masse et ça serait un
moyen de pression sur le
chef de service et sa notoriété. Pour l’instant, cette demande est au point mort.
C’est au ministère de faire le
pas.»
Ü Quels sont les objectifs de
Ü Quelle est la position de
l’association ?
«Dès 1997, Le Lien a eu plusieurs objectifs : faire connaître le sujet au grand public et faire passer une loi
pour indemniser les malades. C’est chose faite depuis 2002 avec la loi Kouchner relative aux droits des
malades et la création, dans
la foulée, de l’Office national
d’indemnisation des accidents médicaux, des affections Iatrogènes et des infections nosocomiales. Troisième objectif : la création
d’indicateurs de qualité par
établissement. Ces tableaux de qualité sont apparus en 2006. Un tableau annuel où chaque établisse-
la France ?
«On a été très mauvais élève dans les années 90. En
1996, Philippe Douste-Blazy, alors ministre, s’y est intéressé. En France, on sait
surveiller, via le réseau national des infections nosocomiales. La veille sanitaire est
importante. Mais tous les
établissements français ne
sont pas égaux. Il y a aussi
le lobby des élus à prendre
en compte. La concurrence
est aussi un frein à la transparence. Il faut toujours penser à l’intérêt général.»
Propos recueillis par S.Pe.
www.lelien-association.fr
LE CHIFFRE
4000
C’est environ le nombre de décès
enregistrés chaque année en France, suite à
des infections nosocomiales contractées en
milieu hospitalier. On parle même de fléau.
De plus, 800 000 personnes par an contractent une infection. Ce
risque de contracter une infection au cours de soins de santé est
2 à 20 fois plus élevé dans les pays en développement.
La lutte contre les infections nosocomiales passe par le CLIN
Yannick Mabrut, victime et amputé :
« Je ne savais pas ce que j’avais »
Y
La carte TRAICE, peut être utilisée dans les chambres, les salles de
soins, d’opérations, etc. Elle assure un traitement automatique, permet
un contrôle instantané des opérations et une traçabilité du process. Un
constat : une opération contrôlable est mieux effectuée par le
personnel. Ce “traceur” permet un suivi sans faille, irréfutable de la
phase de désinfection. Il est rassurant pour la direction de l’hôpital, le
personnel, les patients, les autorités et les assureurs. Ce système est
unique au monde. Photo MyBiotech
Ü Comment est née
cation de Valenton.
Yannick Mabrut s’intéresse
de près à la technique MyBiotech. « Je pense que ce
concept est intéressant et
qu’il a déjà fait ces preuves
dans des établissements de
santé (hôpitaux, cliniques,
EHPAD…), industrie agroalimentaire, etc. » De son côté,
Didier Martinez a repéré son
site et MyBiotech soutient ses
actions.
Depuis, sa maladie a disparu mais il doit gérer des douleurs fréquentes, des fourmillements, des problèmes
de dos, etc. « J’ai été licencié
de mon emploi dans un laboratoire pharmaceutique. Je
suis entré au greffe de Limoges en 2014. » Il a aussi écrit
un livre, “J’ai confiance en la
médecine, moins en certains
praticiens”.
S.Pe.
L
e CLIN (Comité de lutte
contre les infections nosocomiales) est une instance
obligatoire depuis 1989, chargée de la lutte contre les infections nosocomiales dans
les établissements de soins.
Chaque CLIN travaille en
collaboration étroite avec une
équipe opérationnelle d’hygiène hospitalière (EOHH).
Parmi les instances du Centre hospitalier Alpes Léman,
on retrouve un CLIN qui est
chargé d’organiser la surveillance et la prévention des
infections nosocomiales au
sein de l’établissement. Cette
instance s’attache à lutter
contre des infections contractées par les patients durant
leur hospitalisation et le développement des germes pathogènes. Ce CLIN est présidé par le docteur Dusseau,
médecin hygiéniste.
Il doit aussi élaborer un programme d’actions avec l’EO-
Au centre hospitalier Alpes Léman (CHAL), le CLIN coordonne (organiser, planifier et animer) la lutte des
infections nosocomiales dans le cadre de la gestion des risques. Archives photo Le DL/S.Pe.
HH qui sera mis en œuvre par
l’ensemble des professionnels ; coordonner l’action des
professionnels dans les domaines de la prévention et la
surveillance des infections
nosocomiales ; ou élaborer un
rapport d’activité adressé directement au ministère.
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