LE DAUPHINÉ LIBÉRÉ
|MERCREDI 29 MARS 2017 |
3
VOTRE RÉGION
IMEGÈVEI
Albert II de Monaco va devenir
citoyen d’honneur de la ville
»Le prince Albert II de Monaco sera présent à Megève
vendredi, pour assister à une cérémonie officielle au cours
de laquelle il deviendra citoyen d’honneur de la commune.
Il recevra notamment la médaille de la ville. À l’issue de la
cérémonie, il signera le livre d’or de la commune. Megève
et Monaco ont développé des liens d’amitié, grâce à la
Société des bains de mer de Monte-Carlo, qui assure la
direction artistique du festival Jazz à Megève.
Une infection est dite no-
socomiale si elle appa-
raît au cours ou à la suite
d’une hospitalisation et si elle
était absente à l’admission.
En pratique, les maladies no-
socomiales touchent près de
800 000 personnes par an. Et
beaucoup seraient évita-
bles !
« Tout n’est pas fait en
France pour lutter contre les
maladies nosocomiales », ex-
plique Didier Martinez, di-
recteur marketing de la start-
up MyBiotech, basée à Ar-
champs en plein cœur du
Biopark, qui a développé
une nouvelle technique de
lutte contre les infections.
« On est arrivé à Archamps
en mai 2016. On est le distri-
buteur exclusif en France de
99Technologies. Un procédé
unique de désinfection par
voie aérienne. »
99Technologies trouve ses
origines en Italie. En 1999, le
membre d’une riche famille
d’industriels italiens meurt
des suites d’une infection no-
socomiale, plus précisément
d’un staphylocoque doré.
Une fondation est alors créée
pour trouver une solution de
désinfecter les sites propices
aux infections dans le domai-
ne de la santé ou de l’agroali-
mentaire. Pendant 10 ans
une équipe internationale
d’ingénieurs, de médecins,
de biologistes, est réunie
pour mettre au point un nou-
veau système. HyperDry-
Mist (littéralement brume
hypersèche) voit le jour. Un
procédé validé et certifié.
Une approche différente
« L’infection nosocomiale est
cachée, taboue dans les éta-
blissements de santé et dans
les institutions », rajoute Di-
dier Martinez. La cause prin-
cipale de l’infection en milieu
hospitalier : l’hygiène des
soins tout au long du par-
cours du patient.
« Un meilleur environne-
ment s’appuie sur trois pi-
liers : l’hygiène des mains, la
stérilisation du matériel et la
désinfection environnemen-
tale des établissements.
C’est surtout ce dernier pilier
qui pèche », explique-t-il.
« Une solution optimisée et
désinfectante a été mise au
point à base de peroxyde
d’hydrogène faiblement do-
sé et de coformulants tenus
secrets. Elle permet la désin-
fection de l’air et des surfa-
ces. Il faut 30 minutes pour
traiter un environnement
choisi. Le produit n’est pas
nocif, toxique, corrosif ou
dangereux. Notre approche
est différente : on prévient en
amont le risque infectieux.
L’appareil est mobile et faci-
lement utilisable. On trans-
forme le liquide en une forme
de gaz. C’est de la nano-né-
bulisation. Il suffit d’un verre
de solution pour désinfecter
une salle d’opération. »
Actuellement, en France,
on en est aux essais de
99Technologies. « Une étude
clinique devrait être lancée
dans 5 CHU en France. En
Haute-Savoie, de petites dis-
cussions ont été entamées
avec certains établisse-
ments… »
« Des tests ont été effectués
dans un établissement hospi-
talier italien, de taille compa-
rable au CHAL. En un an,
dans deux services, les infec-
tions nosocomiales ont baissé
de 60 % et repris dès l’arrêt
de la désinfection. »
Didier Martinez espère fai-
re de MyBiotech le premier
choix des équipes opération-
nelles d’hygiène, « pour que
les établissements bénéfi-
cient d’un environnement
sécurisé. Nous ne rempla-
çons pas le nettoyage, nous
sommes un procédé de dé-
sinfection ».
Sabine PELLISSON
Didier Martinez devant sa machine 99Technologies, compacte, légère, mobile. Dans une salle d’opération ou une chambre, il suffit de 30 minutes de
traitement au total pour avoir un environnement dénué de toute charge bactérienne. Photo Le DL/S.Pe.
ARCHAMPS
|
Un procédé unique a été élaboré pour lutter efficacement contre les maladies nosocomiales
Rompre la chaîne de la contamination
TROIS
QUESTIONS À…
«Mettre en place
des indicateurs par services »
Alain-Michel Ceretti
Président d’honneur
de l’association Le Lien
qui lutte, entre autres, contre
les infections nosocomiales
ÜComment est née
l’association Le Lien ?
«C’était il y a 20 ans, en
1997, lors de la première “af-
faire” de maladie nosoco-
miale et le scandale de la
Clinique du sport à Paris, où
des opérations avaient été
effectuées avec des instru-
ments d’endoscopie mal
stérilisés (NDLR : une
soixantaine de patients ont
été contaminés dont l’épou-
se de M. Ceretti).»
ÜQuels sont les objectifs de
l’association ?
«Dès 1997, Le Lien a eu plu-
sieurs objectifs : faire con-
naître le sujet au grand pu-
blic et faire passer une loi
pour indemniser les mala-
des. C’est chose faite de-
puis 2002 avec la loi Kouch-
ner relative aux droits des
malades et la création, dans
la foulée, de l’Office national
d’indemnisation des acci-
dents médicaux, des affec-
tions Iatrogènes et des in-
fections nosocomiales. Troi-
sième objectif : la création
d’indicateurs de qualité par
établissement. Ces ta-
bleaux de qualité sont appa-
rus en 2006. Un tableau an-
nuel où chaque établisse-
ment fournit 5 à 6
indicateurs. L’idéal : obtenir
des chiffres par services sur
les maladies nosocomiales
mais aussi sur les antibioti-
ques, etc. Ainsi, ces chiffres
ne seraient pas noyés dans
la masse et ça serait un
moyen de pression sur le
chef de service et sa noto-
riété. Pour l’instant, cette de-
mande est au point mort.
C’est au ministère de faire le
pas.»
ÜQuelle est la position de
la France ?
«On a été très mauvais élè-
ve dans les années 90. En
1996, Philippe Douste-Bla-
zy, alors ministre, s’y est in-
téressé. En France, on sait
surveiller, via le réseau na-
tional des infections nosoco-
miales. La veille sanitaire est
importante. Mais tous les
établissements français ne
sont pas égaux. Il y a aussi
le lobby des élus à prendre
en compte. La concurrence
est aussi un frein à la trans-
parence. Il faut toujours pen-
ser à l’intérêt général.»
Propos recueillis par S.Pe.
www.lelien-association.fr
Yannick Mabrut, victime et amputé :
« Je ne savais pas ce que j’avais »
Yannick Mabrut, 47 ans,
exerce le métier de gref-
fier à Limoges. Sa vie est
complètement chamboulée
en 1987, après un accident de
deux-roues. « J’ai eu trois
fractures non ouvertes au ni-
veau de la cheville. Je me suis
retrouvé au CHU de Limo-
ges, de nuit, un week-end de
Pâques. À mon réveil, j’avais
un plâtre des orteils au haut
de la cuisse. » Sa température
est montée, il a fait des malai-
ses. « On m’a dit que j’étais
douillet. » Quand on a finale-
ment ouvert son plâtre, sa
jambe était “pourrie”. « J’ai
passé un mois à l’hôpital. On
m’a refait la cheville qui te-
nait avec une vis. » En 1989, il
a de nouveau de la tempéra-
ture, le mollet qui gonfle. « Je
ne savais pas ce que j’avais.
En 2004, j’ai fait des septicé-
mies à répétition. On décou-
vre alors que j’ai contracté un
staphylocoque doré. Là, c’est
l’opération d’urgence : ou je
suis amputé à mi-cuisse ou je
meurs ! » Rapidement, il est
équipé d’une prothèse avec
un genou électronique, « la 5e
de ce genre en France ». Il
fréquente le centre de réédu-
cation de Valenton.
Yannick Mabrut s’intéresse
de près à la technique My-
Biotech. « Je pense que ce
concept est intéressant et
qu’il a déjà fait ces preuves
dans des établissements de
santé (hôpitaux, cliniques,
EHPAD…), industrie agroali-
mentaire, etc. » De son côté,
Didier Martinez a repéré son
site et MyBiotech soutient ses
actions.
Depuis, sa maladie a dispa-
ru mais il doit gérer des dou-
leurs fréquentes, des four-
millements, des problèmes
de dos, etc. « J’ai été licencié
de mon emploi dans un labo-
ratoire pharmaceutique. Je
suis entré au greffe de Limo-
ges en 2014. » Il a aussi écrit
un livre, “J’ai confiance en la
médecine, moins en certains
praticiens”.
S.Pe.
Au cours de sa convalescence,
Yannick Mabrut a côtoyé
Guillaume Depardieu. Photo DR
LE CHIFFRE
4000 C’est environ le nombre de décès
enregistrés chaque année en France, suite à
des infections nosocomiales contractées en
milieu hospitalier. On parle même de fléau.
De plus, 800 000 personnes par an contractent une infection. Ce
risque de contracter une infection au cours de soins de santé est
2 à 20 fois plus élevé dans les pays en développement.
La lutte contre les infections nosocomiales passe par le CLIN
Le CLIN (Comité de lutte
contre les infections noso-
comiales) est une instance
obligatoire depuis 1989, char-
gée de la lutte contre les in-
fections nosocomiales dans
les établissements de soins.
Chaque CLIN travaille en
collaboration étroite avec une
équipe opérationnelle d’hy-
giène hospitalière (EOHH).
Parmi les instances du Cen-
tre hospitalier Alpes Léman,
on retrouve un CLIN qui est
chargé d’organiser la sur-
veillance et la prévention des
infections nosocomiales au
sein de l’établissement. Cette
instance s’attache à lutter
contre des infections contrac-
tées par les patients durant
leur hospitalisation et le déve-
loppement des germes pa-
thogènes. Ce CLIN est prési-
dé par le docteur Dusseau,
médecin hygiéniste.
Il doit aussi élaborer un pro-
gramme d’actions avec l’EO-
HH qui sera mis en œuvre par
l’ensemble des profession-
nels ; coordonner l’action des
professionnels dans les do-
maines de la prévention et la
surveillance des infections
nosocomiales ; ou élaborer un
rapport d’activité adressé di-
rectement au ministère.
Au centre hospitalier Alpes Léman (CHAL), le CLIN coordonne (organiser, planifier et animer) la lutte des
infections nosocomiales dans le cadre de la gestion des risques. Archives photo Le DL/S.Pe.
La carte TRAICE, peut être utilisée dans les chambres, les salles de
soins, d’opérations, etc. Elle assure un traitement automatique, permet
un contrôle instantané des opérations et une traçabilité du process. Un
constat : une opération contrôlable est mieux effectuée par le
personnel. Ce “traceur” permet un suivi sans faille, irréfutable de la
phase de désinfection. Il est rassurant pour la direction de l’hôpital, le
personnel, les patients, les autorités et les assureurs. Ce système est
unique au monde. Photo MyBiotech
IANNECYI
Nous vous invitons au concert de
Joey DeFrancesco + The People
»Amateurs de jazz, ne loupez pas ce rendez-vous : dans le
cadre du Lac in Blue festival, le Jazz Club d’Annecy et Le
Dauphiné Libéré vous invitent au concert de Joey
DeFrancesco + The People, qui aura lieu à l’Arcadium
d’Annecy le vendredi 7 avril à 20 heures. Les sept premiers
lecteurs qui se présenteront demain jeudi à partir de 10
heures à notre agence d’Annecy (centre Bonlieu) se verront
remettre deux places pour le concert.
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