Discours du Président James Alix Michel à l`occasion de la Fête

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Discours du Président James Alix Michel
à l’occasion de la Fête Nationale
le 18 juin 2013
Chers frères et sœurs seychellois,
Monsieur le Secrétaire général de la CNUCED
Président Mancham
Excellences
Distingués Invités
Vingt ans passés, nous prenions rendez-vous avec l’histoire. Notre Troisième République voyait le
jour, avec tous les symboles représentatifs de la dignité et la fierté du peuple seychellois. Il s’agit
notamment de notre Constitution, notre drapeau national, notre hymne national et les nouvelles
institutions de la République.
Vingt ans après, tous ces symboles restent encore gravés dans nos cœurs, plus forts et plus solides
que jamais, comme pour nous rappeler tout ce grand exercice qui nous a mobilisés ensemble. Ils
sont encore là ancrés, d’abord pour nous inspirer à faire encore mieux pour notre Seychelles. Ils sont
là pour nous rappeler que c’est l’unité dans la diversité qui fait notre force. Ils sont là également
pour attiser la flamme patriotique dans notre cœur. Ils sont là, enfin, pour nous dire que nous
sommes d’une seule et même patrie et que nous sommes tous les enfants des Seychelles.
Notre joie est d’autant plus grande que l’événement est rehaussé aujourd’hui par la présence du
Secrétaire général de la Conférence des Nations Unies pour le Commerce et le Développement
(CNUCED), le Dr Supachai Panitchpakdi.
Monsieur le Secrétaire général,
Permettez-moi de vous souhaiter nos chaleureuses bienvenues! Les petits États insulaires en
développement, comme les Seychelles, sont à la recherche de structures commerciales adéquates
pour améliorer leurs perspectives de développement, d’autant que nous sommes conscients de la
nécessité d’être aussi résistants face aux secousses mondiales. Votre présence ici aujourd'hui
témoigne de l'importance que les Nations Unies accordent au programme de développement des
Petits Etats Insulaires en Développement (PEID). Nous vous remercions d’avoir bien voulu être des
nôtres.
Peuple seychellois,
Aujourd’hui, nous avons un autre grand rendez-vous avec l’histoire. Cette date historique confère
une profonde signification à notre symbole national. Et quand nous lui rendons hommage, nous le
faisons avec un patriotisme renouvelé et avec fierté - la fierté d’être les enfants d’un des plus beaux
pays du monde comme, du reste, le préambule de notre Constitution le stipule. C’est avec et dans
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cette même fierté que nous célébrons l’unité qui nous rassemble en tant que peuple. Nous
célébrons les liens de solidarité qui nous lient. Enfin, nous célébrons nos accomplissements.
Nous avons énormément accompli depuis le 18 Juin 1993. Le bilan est là, tangible, devant nous.
Nous tous, en tant que peuple fier, laborieux et débrouillard, avons contribué à ce succès.
Nous sommes considérés à cet égard comme un exemple, voire un modèle, à travers le monde: un
modèle de paix, d’unité, de tolérance et de bonne gouvernance. Je ferai en sorte que nous restions
toujours ainsi.
Pendant ces 20 dernières années, nous avons sans cesse renforcé notre démocratie, une démocratie
participative, à travers la consultation. Nous sommes aussi dans un Etat de droit. Nous avons
nettement amélioré l’ordre, la paix et la sécurité dans le pays. Nous avons redressé notre économie
qui repose aujourd’hui sur une base solide capable d’assurer notre avenir.
Pendant ces 20 ans, notre pays s’est également économiquement et socialement transformé,
permettant un bon développement et une bonne gestion de nos ressources, devenant ainsi un pays
où toutes les richesses sont drainées vers l’amélioration constante de la vie de tous ses citoyens sans
exception; où tout un chacun s’est engagé à travailler dur, encore plus dur pour notre Nouvelle
Seychelles.
Un pays dont les personnes âgées vivent dans la dignité et un certain confort.
Un pays conscient de ses responsabilités sociales qui continue à bâtir des logements pour ses
citoyens.
Une société où nous continuons à offrir l’éducation et un système de santé gratuits, malgré tous les
défis que posent leur amélioration et leur consolidation.
Au plan économique, en 1993, notre Produit Intérieur Brut par tête d’habitant était de 6400 $. Vingt
après, il est passé à 13900 $.
En 1993, notre Produit Intérieur Brut (PIB) se chiffrait à 469 millions de dollars américains. Vingt ans
après, il est de 1.2 milliard de dollars.
En 1993, nos réserves en devises étrangères s’élevaient à peu près à 35 millions de dollars.
Aujourd’hui ces mêmes réserves s’élèvent à plus de 345 millions de dollars.
En 1993, les Seychelles étaient classées comme un pays à revenu moyen. Aujourd’hui, nous sommes
classés comme un pays à revenu intermédiaire supérieur.
En 1993, dans le Rapport des Nations Unies sur le Développement Humain, les Seychelles étaient
classées 63ème et étaient catégorisées comme un pays à développement humain moyen. En 2013,
les Seychelles sont 46èmes dans le classement mondial et 1ère en Afrique. Aujourd’hui les
Seychelles sont classées comme un pays à Indice de développement humain très élevé.
Sur la scène internationale également, nous n’avons pas été en reste. Nous avons enregistré
beaucoup de succès. Notre diplomatie proactive a été reconnue et même sollicitée. Nous avons
apporté notre contribution au maintien de la sécurité internationale et dans la lutte contre le crime
organisé. Nous avons apporté notre médiation dans la résolution de conflits. Et comme un porte-
parole des Petits Etats Insulaires, nous avons apporté une lumière éclairante quant à notre position
face aux défis concernant la protection de l’environnement, y compris les changements climatiques.
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Ainsi, les Seychelles projettent-elles aujourd’hui une image positive dans le miroir du monde.
Peuple Seychellois,
Les chiffres que j’ai mentionnés plus haut sont éloquents. Les progrès que nous avons faits depuis la
fondation de notre Troisième République sont phénoménaux. Ils sont reconnus par la communau
internationale. Et nous en sommes légitimement fiers. Evidemment rien ne s’est fait sur un coup de
dé. Il nous a fallu consentir beaucoup de sacrifices. Nous avons aussi rencontré de nombreuses
difficultés, en raison notamment d’une conjoncture internationale défavorable. Ceci nous a obligés à
prendre parfois des mesures difficiles et impopulaires. Des décisions qui s’imposaient objectivement
et sans arrière-pensée politique. Mais nous avons persévéré. Nous avons fait preuve de résilience. Et
nous sommes restés unis. Nous avons travaillé dur. Cela nous a permis de grimper au sommet de la
montagne pour scruter avec confiance l’horizon qui s’étale devant nous.
Pour que notre pays continue dans cette lancée, il faudrait que nous travaillions tous durement, que
chacun apporte sa contribution. Le travail dur met en valeur la dignité humaine. C’est un
investissement pour l’avenir. Et chacun doit assumer ses responsabilités.
Aujourd’hui, nos efforts et notre politique nous ont conduits loin. Mais nous ne pouvons nous en
tenir là. Nous devons songer à l’ avenir et explorer les voies et moyens d’aller de l’avant. Nous
devons continuer à développer notre économie afin d’améliorer, en constance, la vie de notre
peuple, créer de l’emploi et accroître les richesses du pays. La croissance économique exige le
concours de tous dans la société. Et elle doit bénéficier à tous les Seychellois. C’est du reste en cela
qu’elle contribue à créer plus de justice sociale, un principe auquel j’ai toujours adhéré. Un principe
qui me motive à me dépenser pour le peuple seychellois, mon peuple.
La justice sociale est le fondement de notre société moderne quoique notre croissance économique
rapide a eu comme conséquence l’émergence dans notre société d’une certaine inégalité sur les
plans économique et social.
L’une de nos tâches fondamentales consistera donc à enrayer toutes les inégalités de quelque
nature que ce soit qui puisse exister dans notre société. Car il nous faut renforcer la justice sociale.
Nous y parviendrons par :
la réduction des écarts qui existent entre les pouvoirs économiques des Seychellois ;
la création de beaucoup plus d’opportunités ;
le renforcement de nos institutions démocratiques ;
un système socio-économique sain et fort qui n’exclut aucun de nos citoyens ;
l’accès à l’éducation, la santé et un logement décent ;
jouir de nos droits en toute liberté et accepter de faire face à nos obligations et
responsabilités ;
du travail pour tout le monde, et travaillons dur ;
par l’entrée en possession (ownership) et le renforcement des capacités (empowerment) de
tous les Seychellois.
Pour moi, comme pour la majorité des Seychellois, ces deux concepts, ‘ownership’ et
‘empowerment’ qui sont intimement liés, jouent un rôle primordial dans l’affermissement de la
justice sociale. Nous devons prendre possession (ownership) de notre Nouvelle Seychelles. Nous
devons continuellement renforcer les capacités de nos gens à prendre en main leurs responsabilités,
leurs obligations, notre santé, notre éducation et nos activités socio-économiques.
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Quand j’évoque ‘ownership’ et ‘empowerment’, je pense notamment aux petites et moyennes
entreprises. Elles sont la locomotive de notre économie, et constituent une plateforme importante
du développement de notre pays.
Dans le passé, nous nous étions appesantis sur le renforcement des capacités des grandes
entreprises. Nous l’avons fait, à raison, de façon excellente et intelligente. Les investissements
étrangers ont largement contribué à cet égard à nous propulser au niveau où nous nous trouvons
aujourd’hui. Il nous fallait réunir à l’époque une masse de capitaux. Parallèlement, il nous fallait
‘lifter’ l’image des Seychelles dans le monde afin de développer nos piliers économiques, d’autant
que nous ne voulions pas être les canards boiteux, tandis que la nécessité de créer de nombreux
emplois était patente. La compétition était rude. Mais les fruits et les résultats tangibles de cette
politique sont aujourd’hui là devant nous.
Il nous revient à présent de renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises. Maintenant
que nous disposons d’une base solide suite à nos reformes économiques, nous devons aider les
entreprises seychelloises à s’épanouir.
Mais nous constatons qu’il existe encore des obstacles à la création de petites entreprises et à leur
épanouissement. L’un de ces obstacles, ce sont les procédures bureaucratiques qu’il nous faut
revoir. Tous les ministères et organismes concernés doivent faciliter la tâche aux Seychellois qui
désirent voler de leurs propres ailes, se débrouiller. Ils en ont besoin pour donner une autre
dimension à leurs entreprises.
Un autre obstacle non moins important, c’est l’accès au crédit à des conditions abordables. Le
Ministère des Finances est en train de mettre la dernière main sur un nouveau Programme pour
lequel il a déjà pris attache avec les différentes banques. Ce programme entrera en vigueur le mois
prochain. Et il prévoit d’épauler et d’aider dans un délai raisonnable tout Seychellois qui désire ‘’se
lever et se débrouiller’’, et cela sans préjudice d’aucune bureaucratie ou de problème d’accès au
crédit.
D’une façon générale, ce programme sera applicable uniquement aux entreprises opérant dans le
secteur productif. Il couvrira le crédit jusqu'à concurrence de 3 millions de roupies, à un taux
d’intérêt de 5 à 7%, payable en 5 ou 7 ans et assorti d’un moratoire de 6 mois sur le remboursement.
L’apport personnel du businessman n’excédera pas 2,5% du montant du crédit. Et pour faciliter son
démarrage, l’entreprise sera exonérée de taxe pendant une certaine période de temps. Bien plus, le
gouvernement mettra à disposition, gratuitement, un atelier pendant une période de 6 mois.
Période après laquelle l’entreprise commencera à s’acquitter d’une location abordable.
Nous avons localisé à Providence l’endroit où seront installées les infrastructures dont les travaux
doivent commencer durant le premier semestre de 2014.
Le Ministère des Finances communiquera dans les jours à venir les informations complémentaires
relatives à ce Programme.
Un autre sujet sur lequel je souhaiterais me pencher, c’est le crédit pour la construction d’un
logement. Les procédures, les critères d’accès et les taux d’intérêt en vigueur dans les banques
commerciales sont pour le moins trop compliqués.
Afin de remédier à cette situation, le Gouvernement doit introduire incessamment un programme
appelé ‘SMART SUBSIDY‘ (ou subventions intelligentes). Ce programme est le fruit d’un partenariat
entre le Gouvernement, les banques et HFC (Financial Housing Company) applicable à la catégorie de
demandeurs désireux, soit de construire ou d’acheter une maison, pour la première fois.
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Conformément au programme SMART SUBSIDY’, le Gouvernement accordera une subvention aux
demandeurs dont le salaire ou l’ensemble des revenus se situe entre 6 000 et 20 000 roupies. Une
subvention qui variera selon le niveau de salaire du postulant. Ceux dont le revenu se situe entre le
salaire minimum et atteigne à peine 6000 roupies, pourraient être considérées à titre exceptionnel
par le programme, à condition que leur apport personnel réponde aux divers critères établis.
Quant aux autres demandeurs qui ne rentrent pas dans cette catégorie particulière, je peux les
assurer que mon Gouvernement ne ménagera aucun effort afin qu’ils obtiennent leur logement à
travers les autres programmes déjà en place. Dans ce contexte, j’ai le plaisir d’annoncer que HFC
reprendra l’allocation des crédits, en août prochain, et par la même occasion augmentera le ‘Second
Housing Loan’ (deuxième crédit logement) qui passera de 200 000 à 300 000 roupies.
Peuple seychellois,
L’oscillation du coût de la vie dans une économie ouverte, comme la nôtre, dépend d’un certain
nombre de facteurs dont plusieurs sont indépendants de notre volonté. Je suis réellement sensible
aux difficultés que rencontrent certaines familles à joindre les deux bouts. Mais je sais qu’au fur et à
mesure que l’économie nationale se développera créant ainsi un peu plus de prospérité, au fur et à
mesure que nous attirerons plus d’investissements seychellois et étrangers et que nous travaillerons
dur, nous trouverons des moyens innovateurs de stabilisation du coût de la vie.
Notre économie a pris une ligne ascendante depuis 2008. Il est donc temps que le peuple
seychellois en profite davantage en réponse aux efforts et sacrifices consentis. Dans la même veine,
il me parait bien indiqué de réviser encore une fois le salaire de tous les travailleurs seychellois. A
cette fin, j’ai instruit le Ministre des Finances de préparer un projet de révision de la rémunération
de tous les travailleurs seychellois. Une révision qui doit refléter les capacités de l’économie
nationale et couvrir indistinctement tous les salaires, inclus le salaire minimum. Il doit aussi faire en
sorte que les salariés du secteur public comme ceux du secteur privé en bénéficient.
Le Ministère des Finances doit, par ailleurs, étudier les mécanismes à mettre en place afin de
permettre au secteur privé d’absorber ces augmentations sans à-coups. Notre souhait est que ces
augmentations commencent au début de l’année prochaine. On notera qu’elles interviendront en
plus de celles qui doivent prendre effet en juillet prochain.
Chers frères et sœurs seychellois,
Notre économie progresse dans une meilleure direction. Elle enregistre une croissance continue qui
dépend largement des investissements, qu’ils soient locaux ou étrangers. C’est le lieu de dire que
nous aurons toujours besoin de nos propres investisseurs seychellois. Mais nous avons également
besoin d’investisseurs étrangers. Parce que tout pays qui entend progresser, qui veut accroitre son
économie et qui désire créer plus de richesses nationales, a besoin d’investisseurs étrangers, et nous
ne sommes pas une exception.
Autant nous avons besoin d’investisseurs étrangers, autant ceux-ci ont également besoin de nous.
C’est un partenariat équitable qui s’effectue dans le respect mutuel. Les étrangers doivent non
seulement avoir de l’égard pour le travailleur seychellois mais aussi respecter nos us et coutumes.
En retour, nous devons également les respecter et rester courtois à leur égard.
Nous sommes engagés dans une rude compétition avec les autres pays voisins pour attirer
l’investissement étranger. Ce faisant, toute hostilité envers les investisseurs étrangers pourrait les
amener à aller voir ailleurs. Et qui en souffrirait, sinon le pays tout entier! Voulons-nous marcher à
reculons? Est-ce que nous voulons recommencer à faire la queue pour avoir seulement 400 dollars,
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