Lancement du projet de plantation de 10 000 arbres Victoria, le 13 juin 2013 Intervention de Son Exc. Madame Geneviève IANCU Ambassadeur de France aux Seychelles - Son Exc. M. Rolph PAYET, ministre de l’Environnement et de l’Energie, Mesdames et Messieurs les secrétaires généraux, directrices et directeurs d’administration, Distingués invités, Mesdames et Messieurs, C’est avec un réel plaisir -que je ne dissimulerai pas- que je me trouve, ce jour, à Persévérance, à vos côtés, Monsieur le Ministre, accompagnée de M. Gilles Mandret, directeur régional du Centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement (CIRAD), compétent pour La Réunion et Mayotte, et son collaborateur, M. Jean-Noël Rivière, pour assister au lancement d’un formidable projet, tant par sa symbolique que par la réalité concrète, vivante, projetée vers l’avenir, qu’il représente. I. Nous voici en effet réunis pour planter les premiers des « 10 000 » arbres futurs du projet "Compensation carbone et préservation de la biodiversité des Seychelles», porté par vous-même, Monsieur le Ministre de l’Environnement et de l’Energie, -notamment par le biais de l’Agence agricole et du Centre national de Biodiversité (National Botanical Foundation) des Seychelles- je ne puis les citer toutes ici-, et que je remercie vivement. J’ajoute que nos spécialistes sont précis et prudents et que, pour être certains que les Seychelles disposent bien in fine de 10 000 arbres, ce sera le double qui sera planté, le taux très élevé de mortalité des espèces concernées devant être pris en compte. Je ne doute pas que toutes les bonnes volontés, tous les bras, toutes les énergies seront au rendez-vous pour mener à bien cette belle entreprise ! II. S’inscrivant dans le cadre du Plan seychellois de préservation des espèces, ce projet permettra de créer une réserve biologique sur l’Ile Curieuse, avec des espèces endémiques indigènes, dont certaines sont communes avec La Réunion. Le projet global, portant sur plus d’une centaine d’espèces, concerne quatre îles des Seychelles. Outre Curieuse, il se prolongera à Mahé (valorisation du patrimoine végétal), à Praslin (reboisement expérimental) et à la Digue (sensibilisation aux systèmes naturels). Il comprendra plusieurs parcours pédagogiques pour l’information de la population comme des visiteurs de ce beau pays. Ce projet illustre parfaitement la dynamique de séquestration du carbone et de valorisation de la biodiversité, dans laquelle les Seychelles et la France sont, toutes deux, fermement engagées. On ne s’étonnera pas de la vitalité des liens qui sera ainsi renforcée entre nos deux pays, et plus particulièrement avec son département d’Outre-mer, voisin dans l’océan Indien, qu’est La Réunion. 2 Nous sommes très attachés à cette relation de proximité et à son développement. Vous connaissez tous ici la forte implication en ce sens des autorités comme de la population réunionnaises, de la préfecture au Conseil régional, sans oublier l’apport essentiel et l’expertise précieuse apportés par les associations ou organismes, tel qu’aujourd’hui le CIRAD. Cette relation de travail et d’amitié, riche de plus de 10 000 opportunités, constitue de formidables atouts pour nos deux peuples, visant à favoriser leur pleine conscience de l’environnement qui les entoure. III. Cette journée illustre aussi la dimension européenne que nous nous attachons à donner à nos initiatives, partout dans le monde, et bien entendu aussi aux Seychelles. Je suis heureuse de pouvoir le rappeler aujourd’hui, en qualité de représentante de la Présidence locale de l’Union Européenne, et je salue tous nos partenaires européens, basés aux Seychelles, dont certains nous ont fait l’amitié d’être à nos côtés (ma collègue britannique m’a dit regretter de ne pouvoir assister à cette cérémonie). Permettez-moi de rappeler ici, M. le Ministre, chers amis, qu’outre la contribution des Seychelles, le projet qui nous réunit – qui s’élève à pas moins de 165 000 euros n’aurait pu voir le jour sans les efforts conjoints du Conseil régional de la Réunion, qui en assume plus de 50% du coût, du CIRAD, premier organisme européen de recherche agronomique tropical, et du programme opérationnel de coopération territoriale du Fonds européen de développement régional (FEDER/POCT). L’UE joue en effet un rôle moteur dans la lutte contre le changement climatique, et la définition d’un cadre européen pour l’énergie et le climat -pour l’après 2020- nous apparaît essentielle. L’UE souligne la nécessité de développer les énergies renouvelables et de coopérer sur la recherche, la diffusion et le transfert de technologie. A cet effet, le rôle que jouent les politiques et les mesures nationales, en facilitant le déploiement des technologies à faible teneur en carbone, est à l’évidence primordial. Notre priorité aujourd’hui est de valoriser l’ensemble de nos efforts : tous unis, Français, Européens et Seychellois, en faveur de la protection de l’environnement ! Nous connaissons le fort engagement en ce sens des Seychelles et il va de soi que nous ne pouvons que nous en féliciter vivement. Je saisis cette belle occasion pour rappeler que nous considérons la réduction des émissions de gaz à effet de serre comme une nécessité vitale pour stabiliser notre système climatique et préserver l’avenir de notre planète. Le Protocole de Kyoto constitue une première étape en ce sens. Mais, il nous paraît essentiel de viser une mobilisation encore plus large : de longue durée, impliquant le plus grand nombre d’Etats possible et portant sur des objectifs plus ambitieux. C’est pourquoi la France, qui a adopté, en juillet 2004, un Plan national climat afin de contrôler et de diminuer ses émissions, et forte du cadre législatif approprié dont elle s’est dotée, s’est portée candidate pour accueillir la Conférence internationale des Nations unies sur le climat de 2015 (dite COP 21). Celle-ci devra définir un accord universel et ambitieux de réduction des émissions de CO2 d’ici 2020. Comme l’a indiqué, M. François Hollande, président de la République française, la France soutient un objectif européen de réduction des gaz à effet de serre de 40% en 2030 et de 60% en 2040. Enfin, en ce jour où nous mettons l’arbre à l’honneur, restons dans cette symbolique, en évoquant l’un des emblèmes de ce pays -le « Coco de Mer »-, un arbre qui fait partie intégrante de l’histoire et de la géographie des Seychelles, dans l’océan Indien et dans le monde./.