
RAPPORT DE MISSION LES COOPÉRATIVES DE SANTÉ AU JAPON : Octobre 2007
Présentation
L’idée d’organiser une mission d’études canadienne au Japon à l’automne 2007 vient de deux sources : depuis
1995, aux fins de divers rapports et travaux de recherche, j’ai eu l’occasion d’étudier plus en détail à la fois le
système de santé japonais et la place des coopératives de santé dans ce système. D’un point de vue pratique, aussi
depuis le milieu des années 1990, j’ai l’opportunité de suivre le développement de la concertation des réseaux de
coopératives de santé à l’échelle internationale. Ceci a d’ailleurs donné naissance en 1996 À l’Organisation
internationale des coopératives de santé connue sous son appellation anglaise “International Health Cooperative
Organisations” (IHCO). Depuis 2001, j’ai le privilège de représenter à son bureau de direction, le mouvement
coopératif canadien, tant francophone qu’anglophone et en 2005 on m’a désigné à titre de commissaire pour
l’Amérique du Nord. Cette tribune m’a permis d’y nouer d’excellentes relations avec les délégués de l’organisation
japonaise des coopératives de santé présente à ce bureau, l’Association des coopératives de santé de l’Union
japonaise des coopératives de consommateurs (ACSUJCC). Une délégation de cette association a d’ailleurs effectué
au Canada, essentiellement du côté du Québec, une visite d’une semaine au printemps 2004 et depuis, quelques
médecins de cette organisation sont venus au pays. Je dois d’ailleurs souligner que suite à la visite de 2004,
l’Association a pris sur elle de traduire en français une brochure d’une trentaine de pages présentant son
organisation, sa philosophie, ses engagements, «A tous ceux qui ont des rêves à réaliser…» Ce document a été
largement diffusé auprès de locuteurs francophones intéressés au sujet.
Mais pourquoi ce réseau de coopératives en particulier? De ce qui m’a été possible de voir sur le plan
international, ce réseau se singularise à plusieurs égards et me semble un exemple fort inspirant pour le Canada.
• Une organisation coopérative : de la base au sommet, il s’agit d’un réseau coopératif qui respecte
les règles et principes de la coopération : libre adhésion, démocratie, éducation à la coopération,
intercoopération, engagement dans la communauté. À ce dernier égard, il faut souligner un
ensemble d’externalités positives : on ne compte plus les exemples ou ce réseau a un impact
remarquable auprès de ses membres, mais aussi dans les milieux ou il intervient. À ce sujet, tel
que nous l’avons appris dans la mission d’études, il faut souligner l’engagement de ce réseau dans
un programme avant-gardiste de l’Organisation mondiale de la santé, celui des villes amies des
aînés;
• Une forte intégration de la prévention et de la promotion de la santé dans ce réseau coopératif. Il
ne s’agit donc pas seulement de vœux pieux comme on le voit trop souvent dans de nombreuses
organisations en santé, mais d’engagements et de pratiques aux divers échelons du réseau dont le
développement des groupes Hans, un moyen de prévention qui rejoint l’individu dans sa
communauté de vie;
• Un engagement constant dans l’animation d’une association Asie-Pacifique (APHCO) regroupant
des coopératives de santé de divers pays de cette grande région du monde.
Après avoir rappelé des éléments de contexte –histoire, système de santé et état de santé de la population -- ce
rapport se veut l’écho aux observations et apprentissages réalisés durant cette semaine fort intensive d’immersion
dans la réalité de ce réseau coopératif dans le domaine de la santé au pays du Soleil levant.
Jean-Pierre Girard
Note : J’adresse mes remerciements chaleureux à Marie-Joëlle Brassard du Conseil québécois de la coopération et
de la mutualité et Michel Clément de la Direction des coopératives du Ministère du Développement économique, de
l’Innovation et de l’Exportation du gouvernement du Québec dont les rapports respectifs m’ont inspiré. Nobu
Kitajima de l’ACSUJCC a aimablement révisé certaines informations techniques de ce rapport.