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REVUE
ET GAZETTE. MUSICALE
de certaines idées, desquelles je ne veux pas non pins m'oeenper.
Voici-un passage relatif à la musique du siècle .passé Giaru-
baltista Pergolèse di Jesi studiò la natura e possiede tallii modi,
dalla sublimità religiosa .alla cabola scherzevole,
dallo-Stahat-
(
all'
opera buffa.; inimitàbile per semplicità accoppiata ajjranv i
dezza, elevò l'armonia alla massima eccellenza; e ì difetti
avrebbe emendali se-non moriva di ventisci anni. Vìvo non ot-i
tenne che fischi, appena morto, fu gridato il Raffaello della
musica. »
C'est-â-ôMe : «ÏÏeanriBaplisïe1BergôtèsB'USèsi ^étudiasia ma-
ture el posséda tous lesimodes ouïtoittes lêsmaniêrm, depuisfla
sublimité^eïigieusejusqu'au badriiage
de^la-Gabaletteij
iejrçislle
Stabqt
jusqu'à
l'opéra
Tiuffa; iriimilable parla simplicité unie à
la grandeur, il porta l'harmonie à sa plus baule excellence, et.il
aurait corrigé ses défauts (on ne sail pas trop si<òe sontfeeuxflle
<
sa musique ou de la musique en général) s'ilne'Tût mort'à vingt-
six ans. Durant sa vie il n'eut que des sifflets, après sa mort on
le proclama le Raphaël de la musique. »
Un des rédacteurs de la Gazzetta di Milano, à qui l'on doit plu-
sieurs feuilletons agréables , ayant pris ce passage pour épi-
graphe, la rédaction se crut obligée de relever dans ces quelques
lignes les erreurs qui paraissaient trop saillantes; malheureu-
sement ces rectifications se sont trouvées elles-mêmes erronées,
du moins en partie. Les faits relatifs à Pergolèse sont en effet
pen connus; je vais lâeher de les rétablir d'après les rensei-
gnements fournis par le vieil abbé Speranza, par Tavoeat Sigis-
mondi, par M. le marquis de Villarosa, et surtout d'après les
documents originaux. On verra combien l'on risque en s'expri-
mant comme l'a fait
M.
Canlù. En effet, il se trouve que Pergolèse
•n'a nullement possédé tous les stylés, qu'il n'a pu être habile à
écrire des càbaleltés, puisque en son tempsia cabalette n'existait
pas;
que la simplicité n'est point du tout le caraclère dislinclif
de ses compositions, qu'il n'a pas le moins du monde porté
l'harmonie à sapins haute excellence, enfin que c'est une1 grave
erreur dédire que., durant sa vie, sa musique ait toujours .été
mal accueillie. *"'•* ' """*" *- • - - '
',
La Gazette dèJUilan a cru que l'auteur de la Storia universale
avait
eu tort de faire naître Pergolèse à Iesi, et elle affirme.,
d'après M. Félis, qu'il était né à Pergola, dans le duché d'Urbino,
et qu'il se nommait Iesi ; Pergolèse anrail été ainsi un surnom
-pris du pays où il avait vu le jour. Plusieurs aulres écrivains
font naître le compositeur à Casoria, assez gros village situé à
quatre kilomètres de Naplés, sur la roule de Caserta, el dont la
plupart font une
Tillê.
Ces variations proviennent de ce que l'on
n'avait jamais fait jusqu'à ces derniers temps de recherches sur
les lieux mêmes, et que les plus anciennes biographies n'étant
pas d'accord sur ce point, chacun copiait celle qu'il avait sous la
.niaiu. Enfin, un noble Napolitain, M. le marquis de Villarosa,
quetesoBûgilois honorSbles par lui remplis n'ont jamais détourné
des études littéraires el archéologiques, a voulu que les faits à
cet égard fussent enfin bien déterminés, et en conséquente il a
fait examiner les registres paroissiaux de Casoria et d'Iesi;
le résultat obtenu lktd%enaéìde»SoGCuperule ceux:de Pergola.
En effet, les lîvresJbaplisniRuxillesi .trou tiennent l'acte de
naissârosé du i&lèbre.atìteor'fteìla Sema j)iarnVona„«Hìofi ti conste
qu'iMutibaplis£'le 4 jimvier3Ë?S0,ait^u'iLélàît néflamuit précé-
dente, à dix heures; qu'il était fils d'André Pergolèse et d'Anne
Vittoria, et reçut le nom de son parrain, Jean-Baptiste Francio-
lini,
qui,, ainai que sa marraine, Gentilioa Honorai!, apparte-
nait à la noblesse de l'endroit; ceci autorise à croire que
Eergolèaelui-mêmeTie sortait pas d'une classe tout à Tait infé-
rieure. On voit aussi d'après cela qu'il était né, non en
1.70.4,
comme le suppose M. Fayolle, non en 1707, comme le croit
M. Fétis, mais en 1710; ce qui donne pleine raison à ceux qui
le fout mourir à l'âge dë vingt-six ans.
Ce fut bien au Conservatoire dà.Poveri di Gesù-Cristo,, et non
à S.-Onofrio, que Pergolèse fit son éducation musicale. Boyer,
le plus ancien de ses biograp'bes, a pu justement l'affirmer, et
l'abbé Berlini, qui (dans son Dizionario degli scrittori di musica)
le fait entrer dans le second Ut ces établissements, ne mérite
pas ici plus de confiance qu'à l'ordinaire. Il faut en effet remar-
quer en passant que Berlini n'a fait en réalité que copier etmu-
Liler le travail de M. Fayolle [qu'il injurie dans sa préface), et
que dans'le peu qu'il a lire de son propre fond il se trouve beau-
coup d'erreurs, même en ce qu'il lui était le plus facile de
vérifier-
On ignore si Pergolèse fut envoyé à Naples pour y étudier .la
musique ou s'il fut amené dans celle ville .par suite de quelque
sêu'\s'pauvres
'(î)
"
sémt
dans la misère. Quoi qu'il en soit, le jeune Pergolèse s'adonna
d'abord à l'élude du violon sous la direction de Dominique De
Matteis. Il paraît qu'en travaillant il ajoutait aux pièces qu'il
exécutait des trails chromatiques el des ornements de forme
nouvelle avec tant d'exactitude et de grâce, queses camarades
(1)
Je donnerai
prochainement.quelques
faits,peu connus relauTsà ces éta-
blissements.
îïbmme
qni
remuelesmiîlions
dans sa caisse comme toi les'h'ards dans ta
poche,...
et
encore
je me trompe, il a plus de millions que tu n'as de liards...
Il
est eu position d'accorder plus de faveurs que tu n'as de
cheveux
sur la lcte,
et
c'est par ce moyen qu'il m'a
prise....
Ahl mais ne va pas l'imaginer qu'il
est
mon amant 1...
—
Jl est trop vilain.
—
Be n'est pas une
raison....
Je connais des femmes qui l'aiment éperdu-
ment
parce qu'cllesnele voient qn'à traversées lingots... Moi, c'est différent;
je
le vois
comme
il est...
—
Laid.
—
Tu fais l'écho, mais In dis
juste,
.et je le loi déclarai dèsle
premier
jour...
Alors
il me
répondit
que ma franchise l'enchantait et lui inspirait encore pins
d'envfe
de
conquérir
mou amitié, rienquê mon amitié; C'est une de ces choses
qui
ne se refusent jamais, surtout à des
contrôleurs
généraux,
et quand ils se
conduisent
comme le cher ahbéL 3e
crois
qu'un
père n'aurait pu
Taire
mieux
pour
sa tille!.... Tu vas voir..... Un jour que noua causions famih'Èrcment,
que
Je lui racontais comment j'entendais régler te train de ma maison, avec
une
certaine aisance, mais atec économie, il me dit : " Non, peiiie, tout cela
»
ne se peut pas tu fois de beaux projets, mais c'est i'exdculion qui est
"difficile.
Tu es â l'Opéra et tu dois tenir ton rang, c'est derïguenr. Tune
»
veux dépendre de personne que de toi, n'appartenir à personne qu'a toi....
»
TranclionsJe mot, tu ne veux pas te vendre; eh b'ienl je puis seul t'en
u
fournir te
moyen,
et le voici. Tu sais que je jouis d'un certain crédit, que je
«puis
procurer dés emplois, faire marcher rondement les-affaires?.... Des
»
qu'on te saura
née-
a»cc moi, ou ne manquera pas de venir te solliciter, le
»
supplier
pour qne'tu médises un mot à
l'oreille!...
Promets
de le dire, ce mot,
»
et accepte ce qu'on ^offrira pour la peine. Avec cela je te réponds que tu
»
pourrasite:'faire
un très joli revenu, .'eksi an ïOnd 'il y a
.quelque
ipéché,
c'est
»
mol qui le prends sur'mâ consciente, a Je le demande s'il était possible
d'être
plus
aimable?...
Mafoi,moi, j'acceptai sa proposition... J'écoutai les
requêtes
qu'on m'adressa^ et je les transmis à l'abbé. Je ne lui avais pas dit
trois
paroles que la chose
était
faite,
la place obtenue, la signature donnée.,..
Cela
marchait
comme
dans
un
conte
dé fée, et pourtant c'était bien vrai, bien
réel....
Enfin
c'était
de l'argent
comptant.
Ce qu'il y avait de mieux, c'est que
le
cher
abbé
secoulentait
toujours de ce que Je lui avais
accordé...
démon ami-
tié,
pas davantage. Je
nedispasnu'ilne
seflattat qu'a la longue, par reconnais-
sance
ou
autrement,
je me
montrerais
un peu plus
généreuse
et que j'y mettrais
un
peu d'amour par-dessus .le marché. Je le crois aujourd'hui plus que
jamais,,
et tu vas en juger toi-même. Tu l'as vu arriver lout à l'heure, el
tu
te souviens qu'il n'avait pas l'air très avenant. Sais-tu ce. qu'il m'a
dit
quand nous avons été
.seuls
dans te
boudoir?...
11
m'a reproché de sur-
prendre
sa bonne foi,
de lui
faire
faire des choses qui causaient dtLscàndale.
Je
ne me doutais pas de ce dont ii voulaiL me-parler... J'étais à millelieues de
deviner
ce qui lui mettait martel en tête.... A force dejcliercheri
jem'avisai
que
ce pouvait être une certaine concession de
domaines
royaux
au profit d'un
certain
marquis de .Tuvîsy, et pour laquelle j'avais éprouvé .plus de difficulté
qu'à
l'ordinaire. Je le lui dis et il me rit au nez : h Jeinemoque.hien du mm-
» quis de Juvisy,
s'écria-Ml
;
d'abord c'est un sot, ensuite il a
soixanieans,
et
»
Il est encore plus laid que moi; mais ce dont je.neme moque pas, c'est, dn
»
comte de Lnngeac, que vous m'avez fait
nommer"capitaine
au
régiment
de
»
Flandres...
C'est
scandai
ru
x'i c'est
revoltantl.c'est.un
passe-droit
indigne!.-
»
On crie a la cour, et moi jeçrîe aussi!..... J'en ai le droit plus que tout le
»
monde
1...
J'ignorais
qu'il fut jeune etbeau.Ie comte de I.angeacl... J'ïgno-
»
rais qu'il ne quitte pas tes coulisses de l'Opéra et qu'il vient même ici ires