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Pollinisation du figuier
Les fleurs et fruits du figuier sont d'un type très particulier. La figue est un faux-fruit, elle
est un réceptacle charnu et creux qui contient des centaines de minuscules fleurs
unisexuées qui tapissent l’intérieur. La figue est une inflorescence en forme d'urne appelée
sycone. Ces fleurs totalement emprisonnées à l’intérieur et ne peuvent être fécondées sans
intervention extérieure. La pollénisation du figuier est donc complexe, et repose sur
l'interdépendance (symbiose) avec une petite guêpe appelée blastophage. Les figues des
caprifiguiers servent de réservoirs à blastophages.
Toutefois, certains figuiers peuvent donner des fruits sans fécondation, ce qui est appelé
parthénocarpie. Le blastophage ne semble pas être présent en Polynésie française. Il n’y a
en effet pas de caprifiguiers dans la nature pouvant servir d’abris aux blastophages.
Les figues récoltées ne contiennent pas de graines et les
blastophages n’ont pour le moment pas été observés sur les
figuiers de Tahiti. S’il y avait fécondation des figues, il
devrait y avoir une disperssion des graines par les oiseaux
et des repousses spontanées de figuiers mâles et femelles
dans la nature. Ce qui n’est pas le cas. La variété présente
localement serait donc de type parthénocarpique.
Photo 1 : Emergence de blastophages [1]
Les variétés de type parthénocarpique produisent des figues moins sucrées que les variétés
fécondées par le blastophage. Ces figues ne conviennent pas au séchage.
Préférences environnementales
Climat
Le figuier se développe bien dans des zones à faible hygrométrie au climat chaud et sec.
Une exposition ensoleillée lui est indispensable. Le figuier adulte est toutefois résistant au
froid jusqu’à environ moins 12°C selon les variétés. Des températures de 32 à 37°C sont
très favorables pour le développement et la maturité des fruits. Si la température s'élève
jusqu'à 43°C, le fruit durcit.
Sols
Le figuier est peu exigeant et s’accommode de tout type de sols mais sa croissance est
optimale dans les sols légers, plutôt sableux, profonds et fertiles. S’il s’adapte aussi bien
aux calcaires des atolls des Tuamotu, qu’aux sols acides des îles hautes, il tolère des pH de
6 à 7.7, mais craint les fortes concentrations en sodium et en bore.
Il craint les excès d’eau persistants, notamment dans les sols doublés d’un sous-sol
asphyxiant.
Ses possibilités d’adaptation et de survie dans des conditions de sol particulièrement
pauvres semblent infinies. Toutefois, il est reconnu que le figuier pousse le mieux dans les
sols riches, calcaires et suffisament frais.