N°69 - vendredi 29 mai 2015 SOMMAIRE Ravageurs...................................................................................................................................... 2 Acariens tétranyques sur laurier rose ...................................................................................................... 2 Cochenilles diverses ................................................................................................................................ 2 Charançon de l’agave, Scyphophorus acupunctatus ................................................................................. 3 Otiorhynques sur fusain, Otiorhyncus sp ................................................................................................. 4 Pucerons divers ...................................................................................................................................... 5 Pyrale du buis, Cydalima perspectalis ...................................................................................................... 6 Mineuse du marronnier, Cameraria ohridella .......................................................................................... 7 Tigre du platane, Corythucha ciliata ........................................................................................................ 7 Maladies........................................................................................................................................ 8 Cloque du pêcher, Taphrina deformans ................................................................................................... 8 Oïdiums.................................................................................................................................................. 8 Plantes envahissantes .................................................................................................................... 9 Le figuier de Barbarie ou oponce, Opuntia spp......................................................................................... 9 REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 1/10 Ravageurs Acariens tétranyques sur laurier rose Un observateur nous signale de légers foyers d’acariens tétranyques tisserands sur laurier rose à Antibes. Ces acariens sont de petite taille (moins d’1 mm). Il existe plusieurs espèces tétranyques tisserands, les uns sont jaunes, les autres sont rouges briques mais ils sont biologiquement proches et génèrent les mêmes dégâts. Ils sont très polyphages, on recense près de 200 espèces différentes de plantes hôtes. Ces tétranyques tissent à la face inférieure des feuilles des toiles soyeuses qui retiennent l’humidité et les protègent contre le vent, les prédateurs et les traitements. Ce sont des piqueurs-suceurs. L’optimum de développement est situé entre 23 et 30°C et à une humidité relative inférieure à 50%. Au cours d’une année, 6 à 7 générations se succèdent et les acariens pullulent très rapidement. Ils passent d’une plante à l’autre par contact (si les feuilles se touchent), par le sol (si une faible distance sépare les plantes), par transport sur des objets, des personnes ou par le vent. Les feuilles colonisées se dessèchent, les toiles peuvent enserrer les organes de la plante et gêner leur développement. En cas de pullulation extrême, la plante peut mourir. Moyens préventifs : la brumisation ou le bassinage des plantes permet de faire augmenter l’humidité relative et donc de rendre les conditions moins favorables au développement des acariens. Il faut éviter l’excès de fertilisation azotée et favoriser l’installation d’auxiliaires naturels en conservant des zones refuges (bandes fleuries par exemple). Régulateurs : les acariens tétranyques sont la proie de plusieurs prédateurs tels que : chrysopes, punaises prédatrices (Macrolophus pygmaeus), acariens prédateurs (Phytoseiulus persimilis, Neoseiulus californicus), cécidomyies prédatrices (Feltiella acarisuga). Cochenilles diverses On signale actuellement des attaques variables de cochenilles sur différentes plantes : - cochenilles australiennes sur agrumes en pépinière à Nice, niveau faible - cochenilles à bouclier sur arbre de Judée à Antibes, niveau faible - cochenilles sur cycas à Marseille, niveau faible - cochenille noire de l’olivier, niveau faible à Marseille et élevé à La Seyne sur Mer - cochenille farineuse sur olivier à Nice, niveau modéré REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 2/10 Charançon de l’agave, Scyphophorus acupunctatus On signale fréquemment des attaques de charançon de l’agave Scyphophorus acupunctatus dans le secteur du Lavandou (83) notamment. Rappelons que ce ravageur est un coléoptère noir qui s’attaque aux plantes de la famille des Agavacées (Agave, Furcraea, Polianthes et Yucca) et des Dracénacées (Beaucarnea et Dasylirion). L’adulte mesure de 9 à 19 mm. Les adultes forent les racines et les feuilles les plus basses. Les larves créent des galeries dans la plante où elles se nourrissent. Par la suite des champignons et des bactéries se développent dans ces galeries, les tissus végétaux se nécrosent et pourrissent. Les bactéries qui s’y développent (dont Erwinia sp) sont très phytopathogènes et entraînent un dépérissement de la plante. Dans sa zone d’origine l’espèce est multivoltine, avec des générations qui se chevauchent et elle est présente toute l’année. Les symptômes à surveiller : perforations de feuilles, flétrissements inexpliqués, pourritures « bactériologiques » (bleuissement, odeur nauséabonde…), rupture de tige principale (pour les yuccas), galeries… Photo 1 : adulte sur agave attaquée Photo 2 : galeries Photo 3 : bleuissement sur agave REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 3/10 Otiorhynques sur fusain, Otiorhyncus sp Des dégâts modérés d’otiorhynques sont observés sur fusain dans le secteur de La Seyne sur Mer (83). L’otiorhynque adulte mesure de 8 à 10 mm, il est noir et gris, porte un long rostre à l’avant de la tête. L’œuf est brun au moment de la ponte puis vire au noir, il mesure 1 mm de diamètre, le développement embryonnaire dure environ 20 jours. La larve est blanche, sans pattes, avec une grosse tête brune et un corps fortement incurvé. Les adultes apparaissent au printemps et vivent 15 à 17 mois, 50 à 100 jours après la sortie la ponte commence. A la sortie de l’œuf la larve se développe en 10 mois à 2 ans. Le stade le plus préjudiciable est la larve qui se nourrit des racines et peut provoquer la mort de jeunes plants. Les adultes se nourrissent des feuilles et génèrent des morsures caractéristiques sur les bordures du limbe. Photo 4 : larve d’otiorhynque, Peggy Greb USDA Agricultural Research Service Moyens de biocontrôle : les champignons entomopathogènes du type Metarhizium anisopliae sont de bons régulateurs des ravageurs du sol tels que l’otiorhynque. Incorporés au substrat ils lutteront efficacement contre les larves. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 4/10 Pucerons divers On signale actuellement diverses attaques de pucerons : Pucerons sur agrumes, niveau faible à Antibes et Vallauris (06) et élevé à La Seyne sur Mer (83) Pucerons sur bambou, niveau élevé à Antibes (06) Pucerons sur cerisiers et pommiers en pépinière, niveau modéré à Marseille (13) Pucerons sur laurier rose, niveau faible à Antibes (06), modéré à Marseille (13) et élevé à La Seyne sur Mer (83) Pucerons sur hostas, niveau élevé à La Crau (83) Pucerons sur rosier, niveau faible à Nice et Vallauris (06) et élevé à La Seyne sur Mer (83) Les pucerons ont de nombreux ennemis naturels. Certains sont des prédateurs, ils se nourrissent des larves de pucerons et/ou des adultes. C’est le cas des larves et adultes de coccinelles, des larves de syrphes (mouches aux allures de guêpes), des larves de chrysopes (petits insectes verts aux ailes transparentes à l’état adulte ayant un mode de vie crépusculaire)… Certains sont des parasitoïdes, ils pondent leurs œufs dans les pucerons et lorsque ces œufs éclosent les petites larves se nourrissent des pucerons de l’intérieur et finissent par les tuer. Lorsque les pucerons sont parasités, leur corps devient rond et change de couleur (on parle de momies). Photo 5 : colonie de pucerons sur hosta, coccinelle en prédation (probablement Coccinella septempunctata) et momies dorées de pucerons parasités REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 5/10 Pyrale du buis, Cydalima perspectalis Les vols des papillons de pyrale du buis sont très actifs en ce moment surtout dans les départements littoraux, ils sont plus faibles en Vaucluse par exemple. Ces papillons donneront naissance aux chenilles de 2e génération, responsables des dégâts qui s’observeront fin juin-début juillet. Il est possible d’observer les papillons au repos pendant la journée, par exemple posés sur la face inférieure de feuilles de plantes ou d’arbres (on les observe notamment sur platane au Pradet dans le Var). Photo 6 : papillon de pyrale du buis au repos sous une feuille de platane Prévention : la pose de pièges à phéromone permet de suivre la dynamique des vols des adultes et d’utiliser les moyens de biocontrôle adéquats au bon moment. Figure 1 : courbe des vols de pyrale du buis, département du Var REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 6/10 Mineuse du marronnier, Cameraria ohridella Les dégâts sur les sites de référence varois sont en augmentation : environ 7% des feuilles présentent des mines sur près de 3% de la surface du limbe en moyenne. Photo 7 : mines sur feuilles Tigre du platane, Corythucha ciliata A ce jour sur site de référence dans le Var, la surface foliaire dépigmentée reste faible par contre le nombre d’adultes observés sur feuilles augmente légèrement. Photo 8 : adulte de tigre du platane à la face inférieure d’une feuille REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 7/10 Maladies Cloque du pêcher, Taphrina deformans Des symptômes modérés de cloque du pêcher sont toujours observés en pépinière à Marseille (13) et dans les jardins sur le secteur de Nice. Rappel du BSV précédent : « Taphrina deformans est une maladie qui affecte différentes parties aériennes de l’arbre en cours de croissance. Elle est surtout préjudiciable en production mais en pépinière elle entraîne une dépréciation esthétique des plants et impacte la commercialisation. Les organes attaqués se déforment et se décolorent, les feuilles sont déformées et boursouflées. Sur une attaque précoce, le rameau reste court et les feuilles sont plus petites que la normale. » Oïdiums Des dégâts d’oïdiums sont signalés actuellement sur divers végétaux : - Podosphaera pannosa sur rosier à La Seyne sur Mer (83), niveau modéré à fort - Erysiphe platani sur platane à Avignon (84), La Trinité (06), Le Pradet (83) et Saint Laurent du Var (06), niveau faible - Erysiphe fluxuosa sur marronnier au Pradet (83), niveau modéré à fort Les pluies d’orage survenant sur certains secteurs de la région actuellement sont très favorables à la dissémination de la maladie Photo 9 : oïdium du platane Photo 10 : oïdium du marronnier REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 8/10 Plantes envahissantes Le figuier de Barbarie ou oponce, Opuntia spp Les figuiers de Barbarie originaires d’Amérique centrale auraient été introduits en Espagne aux alentours de 1500. Ils ont été propagés dans tout le bassin méditerranéen par les marins qui les consommaient pour prévenir le scorbut. Ils se sont rapidement échappés vers le milieu naturel. Ces arbustes vivaces succulents poussent en forme érigée ou couchée. Les tiges sont ligneuses, elles sont formées de segments charnus aplatis communément appelés raquettes. Ces dernières sont vertes et couvertes d’épines. Les fleurs situées sur les raquettes mesurent 6 à 7 cm de diamètre, elles sont composées de nombreux pétales de couleur jaune vif à orange. Elles s’épanouissent d’avril à juin. Les fruits sont comestibles, ils ont une forme d’œuf, mesurent de 5 à 9 cm de long, sont de couleur jaune, orange, rouge ou pourpre et sont couverts d’épines. La dissémination se fait par graine (pollinisation par les insectes) mais surtout par bouturage des raquettes tombées à terre. Les raquettes peuvent également être entrainées lors d’inondations et coloniser ainsi de nouveaux territoires. Le figuier de Barbarie aime les milieux secs, arides et rocheux perturbés comme les bords de route, les friches, les oliveraies, les garrigues dégradées, les anciennes terrasses. On peut également les retrouver sur les berges des rivières. Il entre en compétition avec la flore locale. Utilisations : les oponces sont utilisés pour l’ornement ou pour former des haies défensives. Ils aiment les sols sableux, caillouteux et les expositions ensoleillées, ils ne résistent pas au gel. Moyens de contrôle : l’arrachage est une bonne solution à condition de porter des équipements de protection adaptés (épines). Les plants peuvent être enterrés profondément. Sur d’autres continents des essais de lutte biologique ont été conduits pour réguler les populations à l’aide de papillons, cochenilles ou charançons. Le papillon Cactoblastis cactorum s’est toutefois attaqué ensuite aux espèces endémiques en Floride. L’utilisation d’auxiliaires pour lutter contre les plantes indésirables est encore marginale car comporte de nombreux risques d’effets non intentionnels préjudiciables pour la flore locale. Plante de substitution : pour former des haies défensives, on préfèrera Calicotome spinosa arbuste épineux à fleurs jaunes, résistant à la sécheresse et à des températures allant jusqu’à -12°C. Autochtone en Méditerranée, il est une plante invasive dans d’autres régions du monde. Photo 11 : figuier de Barbarie Photo 12 : Calicotome spinosa (Visioflora) REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 9/10 LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN SONT REALISEES PAR DE NOMBREUX PARTENAIRES : CONSEILLERS, PAYSAGISTES, AGENTS DE COLLECTIVITES… SI VOUS SOUHAITEZ DEVENIR OBSERVATEUR, CONTACTEZ-NOUS : ANNE ROBERTI : 04 94 35 22 84 LE BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL PEUT VOUS ETRE ENVOYE GRATUITEMENT PAR MAIL. SI VOUS SOUHAITEZ VOUS ABONNER, POUR RECEVOIR DIRECTEMENT LE BSV PAR MAIL, CONTACTEZ-NOUS (VOIR CI-DESSUS). LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS : FREDON PACA, FDGDON 84, FDGDON 13, AGROBIO TECH, SARL BIBIANO, COMMUNES DU LAVANDOU, SAINTE-MAXIME, NICE, FOS SUR MER, VITROLLES, ANNE GIVRY ESPACE PAYSAGE, ATRIUM PAYSAGE, BOTANIC, GILLES MARTIN, LYCEE AGRICOLE D’HYERES, INRA-UNITE EXPERIMENTALE ENTOMOLOGIE ET FORET MEDITERRANEENNE, COOPERATIVE TERRES D’AZUR, KOPPERT, CHAMBRES D’AGRICULTURE DU VAR ET DES ALPES-MARITIMES. COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : Anne ROBERTI, Myriam MORETO, Claire LAFON, Carol MINIGGIO, Carole FELIS N.B. Ce Bulletin est produit à partir d’observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S’il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d’Agriculture et l’ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s’appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques. Action pilotée par le ministère chargé de l’agriculture, avec l’appui financier de l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE – REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE – page 10/10