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CONCLUSIONS SCIENTIFIQUES
RÉSUMÉ GÉNÉRAL DE L’ÉVALUATION SCIENTIFIQUE DE CEFTRIAXONE TYROL
PHARMA ET DES DÉNOMINATIONS ASSOCIÉES (voir annexe I)
La ceftriaxone est un antibiotique, une céphalosporine semi-synthétique de la troisième génération. La
ceftriaxone a une activité bactéricide contre une large gamme de bactéries Gram-négatives et Gram-positives
résultant de l’inhibition de la synthèse des mucopeptides dans la paroi bactérienne. Son efficacité sur
plusieurs infections cliniquement importantes a été établie par plus de dix ans d’utilisation thérapeutique.
Après administration parentérale, la substance pénètre dans presque tous les tissus de l’organisme,
notamment le liquide céphalorachidien.
La ceftriaxone est principalement distribuée dans l’eau extracellulaire, présente une fixation à l’albumine
dépendant de la concentration et chez les adultes normaux, a une demi-vie biologique relative longue (t 1/2)
et est éliminée de façon égale par filtration glomérulaire et sécrétion biliaire.
Il a été demandé au demandeur/TAMM d’examiner le rapport bénéfice-risque des différentes posologies
recommandées pour les nouveau-nés, en particulier en ce qui concerne la distinction entre les nouveau-nés
jusqu’à 14 jours entre 15 et 28 jours et en ce qui concerne l’utilisation d’une dose supérieure à
50 mg/kg/jour. Le demandeur a présenté plusieurs publications de la littérature afin de justifier la déviation
par rapport à la directive ICH CPMP/ICH/2711/99 « Clinical Investigation of Medicinal Products in the
Paediatric Population » et le fondement de la distinction entre les catégories 0-14 et 15-28 jours au lieu de la
définition plus générale du terme nouveau-né, à savoir « jusqu’à 28 jours après la naissance », ainsi que les
différentes posologies utilisées.
Questions relatives au rapport bénéfice/risque
La majorité des études ont utilisé une dose de 50 mg/kg/jour chez les nouveau-nés pour le traitement des
infections. Un nombre très limité de données a été présenté sur l’utilisation de doses supérieures à 50 mg
/kg/jour chez les nouveau-nés pour des pathologies autres que la méningite. Pendant les toutes premières
semaines de vie, la capacité à éliminer la ceftriaxone change, mais le moment exact de ce changement n’a
pas encore été réellement déterminé.
En dépit du nombre limité de données scientifiques, souvent anciennes, les recherches intensives menées par
le demandeur n’ont pas permis d’établir de preuve scientifique rendant nécessaire la modification de ces
recommandations posologiques qui sont autorisées depuis des années sans problème de sécurité dans
plusieurs États membres. L’OMS recommande même 80 mg/kg/jour respectivement 2 x 50 mg/kg/toutes les
12 heures (dose unique maximale de 4 g) en cas de méningite chez les nouveau-nés de 7 jours à 2 mois.
La plage posologique proposée comprise entre 20-50-80 mg/kg/jour permet la poursuite d’une expérience
thérapeutique à long terme soutenue par les recommandations des sociétés de recherche.
Néanmoins, il a été convenu que la ceftriaxone devait être contre-indiquée chez les nouveau-nés et les
prématurés hyperbilirubinémiques ; en effet, des études in vitro ont montré que la ceftriaxone peut déplacer
la bilirubine de ses sites de fixation à l’albumine sérique et provoquer une éventuelle encéphalopathie liée à
l’hyperbilirubinémie chez ces patients. De plus, suite à la description de certains cas d’évolution fatale, il a
été convenu de contre-indiquer la ceftriaxone chez les nouveau-nés devant recevoir un traitement calcique
concomitant en raison des rares réactions indésirables sévères signalées chez les nouveau-nés et les
prématurés, parfois fatales. Ces nouveau-nés avaient reçu par voie intraveineuse de la ceftriaxone et du
calcium, parfois à différents moments et par différentes voies d’abord intraveineux. L’autopsie de ces
prématurés a révélé la présence de précipités de ceftriaxone calcique dans les poumons et les reins,
probablement liés au faible volume sanguin des nouveau-nés, augmentant le risque de précipitation. En
outre, la demi-vie de la ceftriaxone est plus longue que chez l’adulte.
Compte tenu de la longue expérience clinique en termes d’efficacité et de sécurité avec la posologie
proposée, d'autres études cliniques n'ont pas été jugées nécessaires.
Le CHMP a donc décidé d'établir la recommandation posologique suivante :