Le journal
des Médecins Libéraux des Pays de la Loire
AUTOMNE 2016
édito
Dr Jean-Baptiste Caillard
Président de l’Union des Médecins
Libéraux des Pays de la Loire
sommaire
Les Rencontres de La Baule 2016 :
une nouvelle édition plébiscitée !
Nomenclature :
les résultats de notre enquête
Exercice professionnel - des outils
pour mieux vous aider
En direct des départements
le fil de l’info
02
11
06
13
U
R
M
L
UNION
RÉGIONALE
DES
MÉDECINS
LIBÉRAUX
DES PAYS
DE LA LOIRE
UNION RÉGIONALE DES PROFESSIONNELS DE SANTÉ
FLASH
Nouveaux locaux
en Sarthe et
en Mayenne
(lire en page 15)
Tout est affaire de rencontres
L
es rencontres, la communication, la connaissance
par le dialogue sont au centre de nos actions actuelles.
Rencontres et liens renforcés entre médecins généralistes et
cardiologues libéraux, avec notamment la création d’un protocole
de prise en charge conjointe autour de l’électrocardiogramme.
Rencontres entre médecins généralistes installés et internes, via
la soirée du 13 octobre à Nantes et le doctor dating du 20 octobre
aux Sables d’Olonne.
Rencontres entre médecins généralistes et infirmiers, pour la mise
en place d’équipes de soins primaires.
Rencontres entre médecins libéraux, comme par exemple entre
généralistes et pédiatres.
Toutes ces actions entreprises n’ont qu’un objectif : travailler
ensemble au service du patient, dans une logique de meilleure
efficacité. Nous souhaitons entrer dans le cercle vertueux
de la mise en relation et du dialogue, qui donne le goût de
faire autrement, instaure une confiance mutuelle et incite à oser.
Nous rencontrer pour mieux nous accompagner
les uns les autres
est aussi indispensable que
bénéfique, j’en suis convaincu. Alors
continuons ! »
DOCTOR DATING EN VENDÉE,
SOIRÉE INSTALLATION À NANTES,
SITE REMPLA.FR,
L’URML FAIT LE LIEN AVEC
LES JEUNES MÉDECINS !!
02 Le journal des Médecins Libéraux des Pays de la Loire
Les Rencontres de La Baule 2016,
organisées par la Conférence
Nationale des URPS de médecins
libéraux
Cette année encore, ils étaient nombreux, médecins, professionnels de santé
libéraux et institutionnels, à s’être donné rendez-vous à La Baule les 2 et 3
septembre. Des interventions de qualité que vous pouvez retrouver notre site
http://urps-ml-paysdelaloire.fr/ …
Nicolas BOUZOU :
" L’histoire du monde
révèle que l’être humain a toujours cherché à
améliorer sa situation matérielle et physique.
C’est pourquoi la santé est à considérer
comme un facteur de croissance. L’évolution
n’est cependant pas linéaire et il arrive que les
mutations s’accélèrent, comme aujourd’hui.
Le secteur de la santé connait
actuellement un phénomène
de destruction créatrice dont
l’aspect positif n’est pas encore
perçu comme tel car le propre
des grandes périodes de muta-
tion économique est que la compréhension du
monde s’écroule.
Avec entre autres la robotique, les nanotech-
nologies et l’intelligence artificielle, le secteur
de la santé est l’un des principaux réceptacles
des innovations d’aujourd’hui. Ses pers-
pectives de croissance sont extraordinaires
parce que la population vieillit mais surtout
parce que la santé est un bien supérieur, que
nos modes de vie génèrent
de plus en plus de maladies
chroniques et que les trai-
tements ciblés et innovants
sont extrêmement coûteux.
Si nous voulons éviter que le
système de santé s’effondre, nous devons
néanmoins innover d’un point de vue orga-
nisationnel. Il faut réussir à convaincre l’opi-
nion publique que les réformes vont dans le
sens d’une amélioration de la vie. Nous ne
nous réjouissons pas assez des progrès de la
médecine. La vraie raison du déclin est
là. Toutes les statistiques prouvent que ce
n’était pas mieux « avant ». Le décalage entre
l’extraordinaire potentiel de progrès de la
santé et le climat de déprime ambiant est
démesuré. La solution à cela est peut-être de
ne plus parler d’innovation mais de progrès.
Le progrès, c’est l’innovation qui améliore
les choses. Le terme a disparu de notre
champ lexical et il faut que vous, médecins,
réhabilitiez cette notion. Car sinon qui va y
croire ? "
Nicolas BOUZOU
Economiste
Extraits …
Réhabiliter la notion de progrès
Le progrès,
c’est l’innovation
qui améliore
les choses.
03
actualité
Michel ONFRAY
Philosophe
Michel ONFRAY :
" Nous ne savons pas
grand-chose du corps parce que notre corps
est pour l’instant judéo-chrétien. Autrement
dit un corps idéalisé, une fiction en deux
parties avec d’un côté la chair et de l’autre
l’âme. Le corps que vous abordez au quoti-
dien en tant que médecin a été fabriqué par
vingt siècles de pensée judéo-chrétienne. On
vit une sorte d’effacement du corps qui fait
qu’on s’intéresse moins à lui qu’aux résultats
d’analyses, par exemple.
Or il faudrait le repenser de façon moins idéa-
liste, plus réaliste. Parce que nous sommes
un corps à considérer dans la totalité de sa
chair. Si on veut en finir avec le corps schizo-
phrénique judéo-chrétien, il faut aller voir du
côté du système neurovégétatif. Voir ce qui
dans le corps fait le corps, pour
comprendre notamment l’effet
placebo.
Il y a une part irrationnelle, de
l’ordre du ressenti, qui n’est pas
déraisonnable et qui a disparu
aujourd’hui au profit d’une lo-
gique ultra matérialiste et ultra
scientifique. Je pense qu’on fini-
ra par découvrir que les paroles
sont des molécules et qu’elles
peuvent agir sur des molécules
corporelles. La médecine est un art au car-
refour de plusieurs sciences. Il convient donc
de ne pas oublier l’art ! Vous pouvez faire un
pas en direction de l’artiste qui
est en vous et qui n’a pas été
sollicité. Intéressons-nous à
l’âme, qui n’est pas immaté-
rielle, en tant que voie d’accès
au corps. C’est le corps réel et
global qu’il faut soigner.
Nous allons hélas de plus
en plus vers la science et de moins en
moins vers l’art. L’intégrisme de la science
nous conduit vers la transgénèse. Nous
savons aujourd’hui que le destin de la méde-
cine sera terriblement contre-nature. Faut-il
accepter moralement cette
évolution ?
Le vrai travail philosophique
n’est pas à faire par les phi-
losophes. Il nous faut revenir
au réel et qui mieux que vous
pour penser ce réel ? Pensez
ensemble ces questions-là,
en gens soucieux d’éthique. Faites preuve
de votre art et fabriquez un programme intel-
lectuel, en coopérant ! "
Nicolas REVEL
Directeur général de la CNAMTS
Nicolas REVEL :
"L’organisation territoriale
de la médecine de ville et des soins est un sujet
décisif, au cœur de toute stratégie nationale
de santé. Les besoins de santé évoluent,
impliquent un suivi au long cours, une prise
en charge souvent pluri-professionnelle et
nécessitant une coordination de plus en plus
forte. Nous connaissons aujourd’hui précisé-
ment le poids grandis-
sant des pathologies
chroniques.
Le défi de la méde-
cine de ville est de
renforcer la capacité
de notre système de
soins primaires et
secondaires à donner
corps aux réalités du virage ambulatoire. Le
premier levier favorisant l’émergence d’une
meilleure offre de soins ambulatoires est
l’engagement et la pleine mobilisation des
professionnels de ville dans des dynamiques
territoriales. Celles-ci ne se décrètent pas et il
n’est pas question de les administrer à la place
des professionnels de santé eux-mêmes.
La mission quotidienne des ARS est de leur
apporter du soutien, de l’accompagnement et
des moyens. C’est aussi l’ambition que nous
nous sommes fixée dans le cadre de la né-
gociation conventionnelle signée le 25 août.
Pour être utile, une convention doit avoir une
portée structurante
autant que tarifaire.
Au-delà des revalori-
sations tarifaires gé-
nérales, nous avons
procédé à plusieurs
avancées en matière
d’investissements,
tout en favorisant la
fluidité des parcours entre médecins traitants
et médecins correspondants, en ouvrant la
voie au développement de la télémédecine,
en introduisant un volet territorial renouvelé
sur les zones démographiquement défici-
taires et en instaurant un forfait structure
pour tous les médecins.
Si la force de la convention est sa portée na-
tionale, elle ne doit pas interdire l’adaptation
territoriale et nous l’avons fait sur les aides
démographiques. Après presque 2 ans de
suspension, la vie conventionnelle reprend.
C’est une très bonne nouvelle car nous avons
encore beaucoup de travail à accomplir.
Poursuivre dans la voie du dialogue et dans
la recherche de solutions aux problèmes qui
demeurent sera ma priorité pour les mois et
années à venir."
La vie conventionnelle reprend
Soigner le corps réel et global
La médecine
est un art
au carrefour
de plusieurs
sciences.
Le défi de la médecine
de ville est de renforcer la
capacité de notre système
de soins primaires et
secondaires à donner corps
aux réalités du virage
ambulatoire.
04 Le journal des Médecins Libéraux des Pays de la Loire
Charles-Henry MERCIER
Médecin, URML Pays de la Loire
Charles-Henry MERCIER :
" Les ADOPS (associations départementales
d’organisation de la permanence des soins) et l’ARS sont les acteurs de
cette expérimentation, en cours depuis 2011. Elle répond à une orga-
nisation équitable sur l’ensemble de la région, permettant d’intégrer la
PDSA dans l’offre de soins de 1er recours. Elle concerne 4 départements :
Vendée, Maine-et-Loire, Mayenne et Loire-Atlantique.
L’analyse d’ensemble montre un grand nombre de bénéfices :
• La consolidation de ce qui fonctionnait bien jusqu’alors
• La création de moyens nouveaux, dont les médecins mobiles qui per-
mettent d’apporter une meilleure réponse aux patients
• Un maillage territorial, centré le plus souvent autour de maisons mé-
dicales de garde, plus performant, plus sécurisé et générant moins de
files d’attente
• Une valorisation de l’astreinte tenant compte de la pénibilité
• Un renforcement du climat de confiance entre ADOPS et ARS
• Une maîtrise des coûts
• Une anticipation des problèmes liés à la démographie médicale
• Une satisfaction des médecins et des usagers
• Une autonomie de gestion des médecins libéraux au sein de
leurs ADOPS
• et enfin la reconnaissance de cette expérimentation en mo-
dèle exportable."
Focus régional
Jean-François THEBAULT :
" Six constats
prospectifs vont impacter fortement, dans
l’organisation territoriale des soins, la prise
en charge des soins non programmés :
1. Les maladies ont changé et sont deve-
nues chroniques. Or, dans les urgences,
ces maladies chroniques sont souvent
déstabilisées. Pour diminuer le nombre de
recours et anticiper des hospitalisations
évitables, une nouvelle organisation terri-
toriale, plus anticipatrice, est nécessaire.
2. Le mode d’exercice collectif, plus pro-
pice à accueillir les patients aux heures
ouvrables, constitue un espoir.
3. Il apparaît en revanche une médecine
défensive, ayant tendance à envoyer
par prudence les patients à l’hôpital, qui
est à combattre.
4. L’urbanisation est à l’origine d’un
paradoxe : c’est là où l’offre de soins est
la plus importante qu’on a le plus recours
aux urgences hospitalières.
5. Les patients changent. Plus impatients,
plus revendicatifs, plus
exigeants et davantage
informés grâce à Internet.
Développer à leur inten-
tion des plateformes de
conseil et de téléconsul-
tation serait une bonne chose, à condi-
tion que ce soient des médecins libéraux
qui s’occupent de ce développement.
6. Il y a une modification très importante
des sociologies en matière d’organisa-
tion. Nous évoluons vers un réseau non
hiérarchisé, mal régulé…et dans lequel
l’usager va entrer par n’importe quelle
porte. Il faut adapter nos organisa-
tions à ces changements de mentalité,
informer et éduquer nos patients. Car
si les médecins libéraux ne s’emparent
pas du sujet, il va leur échapper."
Jean-François THEBAULT
Médecin, membre du collège de la HAS
…L’expérimentation de la Permanence des Soins en Ambulatoire
(PDSA) dans les Pays de la Loire
En quoi la Permanence des Soins en Ambulatoire (PDSA)
est-elle structurante pour la profession ?
Luc DUQUESNEL :
" Déployé sur le dépar-
tement de la Mayenne, le projet PALEX s’est
fixé comme missions de mettre en œuvre le
PAERPA, appuyer la préparation des sorties
complexes en coordination avec l’hôpital,
réévaluer les sorties d’hospitalisation pour
éviter les ré hospitalisations, mettre en
œuvre des alternatives à l’hospitalisation,
et appuyer la prise en charge des patients
en situation complexe.
Son fonctionnement repose sur un numéro
de téléphone départemental unique, une
gouvernance associative des profession-
nels de santé libéraux, une équipe compo-
sée d’une coordinatrice, de référents terrain
et d’une secrétaire, ainsi que des outils de
support et de coordination. L’interlocuteur
de la plateforme est le professionnel de
santé de 1er recours confron-
té à une situation qu’il juge
complexe, lorsqu’il n’est pas
en mesure d’y répondre avec
ses seules compétences. Le
patient reste en relation avec
les professionnels habituels et
la structure est invisible pour
lui. L’un des objectifs de Palex
est aussi de mettre en place
une meilleure coordination
des différents acteurs concer-
nés par la prise en charge des
situations complexes et du
parcours de ces patients. Cette coordina-
tion existe déjà mais de façon informelle.
Il faut qu’elle devienne plus systématique,
plus partagée et traçable."
Luc DUQUESNEL
Médecin, URML Pays de la Loire
Cécile COURREGES :
" Le thème du terri-
toire sera au centre de nos prochains projets
régionaux de santé, à adopter d’ici le
1er janvier 2018. La redéfinition des territoires
de démocratie sanitaire en est la première
traduction. Mais c’est un peu l’arbre qui cache
la forêt car la question du territoire touche
davantage la bonne organisation des acteurs
locaux au niveau infra-départemental,
capable de répondre aux besoins de proxi-
mité des usagers. La définition du territoire
est alors plus délicate car les objectifs et les
espaces ne sont pas les mêmes.
Nous avons par contre tous un enjeu com-
mun de cohérence, dont la finalité est
de renforcer les réponses apportées au
patient pour favoriser son accès aux soins
sur le territoire. Les outils disponibles sont
nombreux et le rôle de l’ARS est de veiller
à ce que les initiatives et projets mis en place
se complètent, dans un souci de cohérence
globale.
Les attentes de la population sont aujourd’hui
considérables, notamment vis-à-vis de la
médecine libérale. Nous avons une responsa-
bilité partagée sur les questions de continuité
et de permanence des soins. Le territoire doit
être avant tout un lieu de rassemblement.
A nous de savoir construire ensemble des
réponses articulées, complémentaires et
coordonnées !"
Cécile COURREGES
Directrice générale de l’ARS des Pays de la Loire
Les Rencontres
de La Baule 2017
Retenez d’ores et déjà vos dates :
Jeudi 31 août et
vendredi 1
er
septembre 2017.
05
Cohérence et rassemblement
Une plateforme d’appui libérale
à l’exercice coordonné (PALEX)
actualité
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