Quels sont les devoirs des parents envers leurs enfants ?...
Le livret que vous allez lire ci-dessous est en fait la version écrite d’une
conférence sur l’importance de la responsabilité parentale qui a eu lieu le
Vendredi 18 Décembre 1998, après la Salât oul Maghrib à la Mosquée
Attyab-oul-Masâdjid de Saint-Pierre.
Introduction.
La prospérité d’une société repose en grande partie sur la qualité des structures familiales
qui la composent. Malheureusement, aujourd’hui, la cellule familiale traverse une période de
crise sans précédent, ce qui fait qu’elle se trouve au bord de l’éclatement. Par conséquent,
c’est notre communauté entière qui est actuellement en train de s’affaiblir. D’où la nécessité
pour chaque musulman et chaque musulmane de réagir afin de restructurer et d’harmoniser
les liens au sein de la cellule familiale. Pour cela, l’étape obligatoire consiste à bien redéfinir
le rôle et la responsabilité de chaque membre au sein de la famille. La question que l’on se
propose d’aborder au travers de ces quelques lignes s’inscrit justement dans cette
perspective : Nous allons essayer de définir et de cerner quelles sont les responsabilités des
parents envers leurs enfants.
Par rapport à cela, la première chose à rappeler, c’est la finalité : Quel est l’objectif à
atteindre pour le père musulman ou la mère musulmane en ce qui concerne ses enfants ?
Pour être concis, on pourrait dire que notre devoir consiste à faire de notre possible pour que
notre enfant devienne un véritable serviteur d’Allah, qui passe sa vie suivant la volonté de
Son Créateur. En d’autres mots, la finalité, c’est de faire de notre enfant avant tout et
surtout, un musulman attaché à sa foi et pratiquant sa religion. Ainsi, il deviendra un membre
profitable à la société entière, en ce sens qu’il œuvrera pour son bien être personnel, pour
celui de sa famille et pour celui de tous les gens en général, aussi bien matériellement que
spirituellement. C’est en gardant à l’esprit cette finalité que l’on arrive à se faire une idée de
l’importance de la tâche qui nous attend, en tant que parents.
Avant de continuer, je voudrai juste détailler la méthode qui sera adoptée lors de ce
développement, ce qui contribuera à une meilleure compréhension.
On commencera, Incha Allah, par un exposé sur les principaux devoirs des parents.
Ensuite, on s’étendra quelque peu sur une période cruciale de la vie de l’enfant,
l’adolescence.
En guise de conclusion, on passera en revue un certain nombre d’erreurs que
commettent souvent les parents vis-à-vis de leurs enfants.
Sommaire
Les principaux devoirs des parents…
1. L’éducation.
Sur le plan physique et corporel
Sur le plan spirituel
Sur le plan du caractère et du comportement
2. Accorder à l’enfant toute l’affection, la tendresse, l’amour et l’attention dont il a
besoin.
3. Développer chez l’enfant sa confiance en soi et son sens des responsabilités.
4. Rendre le foyer accueillant et la vie de famille agréable.
5. Savoir se faire aimer de ses enfants, et obtenir leur respect et leur estime.
6. Garder un contrôle discret sur tout ce qui se rapporte à l’enfant.
7. Invoquer Allah en sa faveur.
Quelques mots sur l’adolescence…
Erreurs courantes des parents concernant leurs relations avec
l’enfant.
1. Manque de coordination et d’entente sur la façon d’éduquer l’enfant.
2. Les parents donnent eux mêmes à leurs enfants le mauvais exemple.
3. Les parents se font l’avocat du mal.
Conclusion
Les principaux devoirs des parents…
L’éducation.
Le premier et plus important devoir des parents envers leurs enfants est celui de l’éducation.
Vous aurez remarqué que j’ai employé le terme d' »éducation » et non pas celui
d' »instruction ». En fait, le mot « instruction » est généralement employé pour désigner la
transmission de connaissances, tandis que le mot « éducation » a un sens beaucoup plus
vaste: il désigne non seulement la transmission de connaissances, mais aussi celle de valeurs
et de principes. Ce mot est donc plus approprié dans le contexte islamique. Il faut savoir que
l’être humain se compose de trois éléments fondamentaux: il a un corps physique qui est
dirigé par sa raison, il a une âme spirituelle qui le relie à son Créateur et il a un caractère, qui
est l’expression des qualités ou défauts intérieurs qui sont les siens. L’éducation des enfants,
telle qu’elle est perçue en islam, ne se limite pas qu’aux besoins du corps ou de l’âme seuls.
Elle se rapporte à l’ensemble de ces trois éléments. Le but est d’œuvrer pour
l’épanouissement de l’enfant à tous les niveaux.
Sur le plan physique et corporel.
L’éducation sur ce plan regroupe les éléments suivants:
Le développement des capacités physiques de l’enfant, par la pratique de sports par
exemple, tels que la natation, l’équitation, les sports de combat… Le Prophète Mouhammad
(sallallâhou alayhi wa sallam) disait:
« Le croyant fort (physiquement) est meilleur que le croyant faible.
(Mais) Il y a du bien dans les deux. »
Ce Hadith fait clairement allusion au mérite d’être dans de bonnes conditions physiques.
Le développement des facultés intellectuelles de l’enfant. Cet aspect de son éducation
regroupe aussi bien le développement de ses capacités de réflexion, de son esprit critique,
que la maîtrise de l’expression (aussi bien écrite qu’orale) et l’assimilation de toutes les
notions qui lui permettront de mieux comprendre l’environnement dans lequel il vit, mais
aussi la position qu’il tient et le rôle qu’il a à jouer au sein de cet environnement. Il est vrai
que la plus grande partie de cette éducation est prise en charge par l’école. Les parents ont
surtout la responsabilité d’assister et d’aider l’enfant par un suivi régulier et sérieux à la
maison, mais aussi par une bonne orientation, le moment voulu. En effet, dans le contexte
socio-économique actuel, avec le taux de chômage qui ne cesse de croître, il est devenu
impératif aux parents, dans un premier temps, de participer à la lutte contre l’échec scolaire,
mais aussi de conseiller et de guider leurs enfants vers les branches d’études permettant
d’avoir des débouchés sur le marché de l’emploi. Le Prophète Ibrâhim (alayhis salâm) nous a
enseigné par son invocation, qui est reprise par le Qour’aane ( « Et quand Abraham
supplia : « Ô mon Seigneur, fais de cette cité un lieu de sécurité, et fais
attribution des fruits à ceux qui parmi ses habitants auront cru en Allah
et au Jour dernier » (Sourate 2 / Verset 126) ), que le fait de désirer le bien être matériel
de ses enfants n’est en aucune façon contraire à la foi.
L’apprentissage des notions d’hygiène et de propreté aussi bien corporelle que rituelle,
comme l' »istindjâ » (la façon de se purifier après avoir satisfait ses besoins naturels), le
« woudhou » ou le « ghousl ».
Par ailleurs, les parents ont pour devoir de surveiller et de contrôler l’alimentation des
enfants (qui doit être saine, pure, et surtout, licite), mais aussi de leur faire effectuer un suivi
médical régulier.
Sur le plan spirituel:
L’éducation spirituelle, et par extension l’éducation religieuse de l’enfant est, de loin, la plus
importante. Sur ce point, les parents bénéficient d’une aide considérable de la part de la
Madressah (école coranique). Je dis bien que les parents sont « aidés » par la Madressah.
L’erreur que l’on a tendance à commettre de nos jours, et qui est à l’origine d’un certain
nombre de problèmes et de malentendus, c’est de se croire déchargé de ses responsabilités
à ce niveau à partir du moment l’on envoie justement ses enfants à la Madressah. Le
problème, c’est qu’à elle seule, elle ne suffit pas, et ce pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, l’enfant n’y est admis qu’à l’âge de 4 ou 5 ans. Et si vous étudiez les références
islamiques, le Qour’aane et les Hadiths, vous verrez qu’en Islam, l’établissement du lien
entre l’enfant et sa religion commence dès la naissance, pour ne pas dire avant… Je ne vais
vous donner que deux exemples:
lorsqu’un enfant vient au monde, la première chose à faire, telle que nous l’enseigne notre
religion, c’est de prononcer l’appel à la prière Adhân ») dans son oreille. Le but
recherché est d’imprégner son esprit de l’Unicité et de la grandeur d’Allah et de le mettre à
l’abri de Chaytân. Les Hadiths nous montrent, en effet, qu’en entendant l’Adhân, Chaytân
s’enfuit. Dès cet instant, le lien est donc établi entre l’enfant et Son créateur.
ensuite, le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam) a indiqué que la première
parole que nous devons essayer de faire prononcer à notre enfant est la profession de foi.
Et cela se passe bien avant l’âge de 4 ans.
La seconde raison qui fait que la Madressah seule ne peut suffire c’est que le temps que
l’enfant y passe ne représente pratiquement rien dans sa vie quotidienne. Il passe beaucoup
plus de temps à la maison et à l’école. Il serait vraiment irréaliste de penser que ces
quelques instants passés à la Madressah suffiraient à lui apprendre comment devenir un bon
musulman, c’est à dire à lui apprendre à réguler sa vie entière.
Qui de plus est, l’enseignement que l’enfant y acquiert est très souvent contredit ou remis en
question dans sa vie de tous les jours, en dehors de la Madressah. A titre d’exemple, on
pourrait citer la définition du « réel succès »: à la Madressah, l’enfant apprend que la
véritable réussite consiste à quitter ce monde avec la foi, après avoir mené une existence
suivant la volonté d’Allah. Dans sa vie de tous les jours, à la télévision, avec ses amis etc…, il
reçoit un message tout à fait différent: réussir, c’est avoir beaucoup d’argent, posséder de
belles choses, être le meilleur, le plus beau, le plus fort, être couvert de gloire… Face à ce
genre de contradiction, l’enfant donnera naturellement priorité à ce qui convient le mieux à
ses intérêts immédiats, et il aura tendance à mettre de côté ce qu’il aura appris à la
Madressah…
C’est la raison pour laquelle le rôle des parents est si important en ce qui concerne
l’éducation spirituelle. Il consiste donc à mettre en place les fondations religieuses, à
compléter l’enseignement dispensé à la Madressah par un suivi régulier et en veillant à ce
que l’enfant pratique ce qu’il y a appris, à rétablir l’équilibre dans son esprit et à éloigner de
lui toute forme de confusion.
Pour revenir donc à ce que l’on évoquait, l’éducation spirituelle de l’enfant consiste à:
Lui apprendre à connaître Son Créateur, Allah, et à connaître Ses attributs. Encore une fois, la
forme de cet apprentissage va varier avec l’âge de l’enfant. Lorsqu’il est encore en bas âge,
il ne sert à rien de se lancer avec lui dans de grands démonstrations théologiques; on se
contentera, par exemple de lui rappeler le plus souvent possible que sa subsistance vient de
la part d’Allah, qu’Il est le Seul capable de l’aider, de le protéger. Il doit donc apprendre à
toujours Lui exposer ses besoins. Par la suite, quand il avancera dans l’âge, on lui expliquera
de façon plus détaillée les différents articles de la foi islamique.
Lui enseigner certaines obligations et interdictions fondamentales de l’Islam, et ce, dès le
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