Célébration des fêtes
Question : Quelles sont les fêtes qu’un musulman n’a pas le droit de célébrer ?
Réponse : Avant même d’aborder la question que vous soulevez, je pense qu’il
convient de rappeler une notion fondamentale: L’Islam ne condamne en aucune
façon l’expression de la joie et du contentement. Comment pourrait-il en être
autrement, quand on sait que la manifestation de la joie et de la gaieté sont des
traits naturels de l’individu, et que l’Islam est justement, d’après les dires du
Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam), le « Dîn oul Fitrah », la
religion qui est conforme à la nature primordiale de l’être humain… L’Islam n’invite
donc pas à la privation et encore moins à la mortification des sentiments et des
besoins naturels. Cependant, comme à son habitude, l’Islam a dicté des
orientations bien précises en la matière.
Par rapport au sujet que vous évoquez, à mon humble avis, il y a surtout deux
principes à considérer…
1- Premier principe :
Le Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) avait dit une fois, à
l’occasion du Ide oul Fitr :
« (…) Il existe un jour de fête pour chaque peuple, et celui-ci (le jour de
Ide oul Fitr) est le notre. »
(Boukhâri)
Certains savants affirment que, dans ce Hadith, en sus de la comparaison énoncée
par le Prophète Mouhammad (sallallâhou alayhi wa sallam), on peut également
percevoir qu’une certaine distinction/opposition a été établie entre les jours de
fêtes musulmanes et celles des autres peuples. Cela apporte un éclairage
important sur la conception des savants et juristes en la matière, et permet
d’introduire le premier principe en rapport avec la célébration des fêtes non
musulmanes :
Il n’est pas permis aux musulmans de célébrer les fêtes renfermant une
dimension religieuse étrangère à l’Islam, ou encore, celles qui n’ont
aucun rapport de près ou de loin avec notre religion.
On trouve une confirmation claire de cette proscription dans le Hadith suivant:
Anas (radhia Allâhou anhou) rapporte que lorsque le Prophète Mouhammad
(sallâllâhou alayhi wa sallam) arriva à Médine, il constata qu’il y avait deux jours
durant lesquels les gens avaient l’habitude de faire la fête. Le Prophète
Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) demanda: « Que sont donc ces deux
jours ? » Les gens dirent: « Nous avions l’habitude de les célébrer durant la
période de l’Ignorance. » Le Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa
sallam) répliqua alors: « Allah vous a donné en échange deux jours bien
meilleurs que ces deux là, le jour de Ide oul Adha et le jour de Ide oul
Fitr. » (Aboû Dâoûd)
D’ailleurs, quand on prend les préceptes islamiques dans leur ensemble, on se
rend compte que cette volonté de distinction et de démarcation par rapport à ce
qui relève des signes caractéristiques des autres religions et cultures, que ce soit
au niveau des pratiques rituelles que des coutumes (et même, dans la tenue
vestimentaire) est omniprésente. Les propos du Prophète Mouhammad (sallâllâhou
alayhi wa sallam) sont, on ne peut plus clair, à ce sujet:
« Celui qui imite un peuple (dans ses signes caractéristiques) fait partie
d’eux. »
C’est la raison pour laquelle, d’ailleurs, il a été interdit en Islam
d’accomplir n’importe quelle prière à trois moments de la journée: au
lever et au coucher du soleil, ainsi qu’à l’heure du Zénith. C’est en effet
durant ces trois moments spécifiques que les adorateurs du soleil et les
polythéistes accomplissaient leurs actes de culte.
Il est également rapporté que, lorsque le Prophète Mouhammad
(sallâllâhou alayhi wa sallam) émigra à Médine, il vit que les juifs avaient
l’habitude de jeûner le 10ème Mouharram. Lorsqu’on lui apprit qu’ils le
faisaient parce qu’est c’est durant ce jour que Dieu avait sauvé Moïse, le
Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) s’exclama: « Nous
sommes plus proches de Moïse qu’eux. » Et il ordonna aux musulmans de
jeûner aussi en ce jour; cependant, il insista pour que ces derniers ne
jeûnent pas seulement le 10 Mouharram, mais qu’ils y adjoignent un
autre jour (la veille ou le lendemain), et ce, encore une fois, afin de se
démarquer de cette pratique caractéristique des juifs.
On comprend donc aisément à partir de ce qui précède que la célébration
de fêtes religieuses telles que Noël, Action de Grâce, Pâques, Toussaint,
Mardi Gras etc… n’est pas autorisée en Islam.
2- Deuxième principe :
En sus du principe sus-cité, il y en a également un autre, très important, qui a été
mis en valeur par un certain nombre de savants : Ceux-ci soulignent qu’il n’est
pas permis non plus de célébrer les fêtes qui véhiculent des notions
réprouvées en Islam. Ce qui est le cas par exemple de la célébration du
1er Avril (n’oublions pas que le mensonge et la tromperie ont été condamnées
par le Prophète Mouhammad (sallâllâhou alayhi wa sallam) même lors de
plaisanteries) ou encore de la fête d’Halloween (fête des sorcières et des
fantômes).
(Références: « Djadîd Fiqhi Masâïl » Volume 1 / Pages 269 et 276, « Madhâhir
Haqq » Volume 1 / Pages 938 et 939)
Wa Allâhou A’lam !
Et Dieu est Plus Savant !
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