
AMBASSADE DE FRANCE AU MEXIQUE
SERVICE ECONOMIQUE REGIONAL
conjoncture internationale, notamment nord-américaine (les Etats-Unis absorbent 35% des exportations du pays en 2014 et
représentent 32% des IDE au Guatemala sur les 9 premiers mois de 2015) et aux prix des matières agricoles (qui représentent
35% des exportations).
Flux d’IDE : les flux d’IDE rapportés au PIB ont tendance à stagner, témoignant d’une faible attractivité du pays : 2,3%
du PIB en 2012, 2,6% en 2013 et 2,4% projetés pour 2014 et 2015, soit un passage de 1,21 à 1,37 Mds USD entre 2012 et
2014.
Dépendance aux financements externes : le gouvernement aurait besoin de davantage d’appui des banques multilatérales
mais les forces politiques ne souhaitent pas solliciter massivement ce type d’appui. La dette externe du pays reste ainsi
stable depuis plusieurs années (entre 27,4% du PIB en 2010 et 29,5% en 2013), et le taux des besoins en financements
extérieurs bruts n’a que très légèrement augmenté ces dernières années (de 9,1% du PIB en 2009 à 10,9% en 2013, FMI).
Politique économique
Policy mix : Le pays a un paradigme très conservateur concernant la stabilité macroéconomique et fiscale. Ainsi, le déficit
fiscal est sous contrôle (1,9% en 2014, 1,5% en 2015) de même que le niveau d’endettement (24,3% en 2014). Toutefois,
la faiblesse du déficit public témoigne également de l’incapacité des autorités à engager des politiques publiques destinées
à accroître l’investissement productif.
Pro ou contra cyclicité de la politique budgétaire : la marge de manœuvre pour la mise en œuvre de politiques contra-
cycliques est très faible car la pression fiscale est l’une des plus faibles d’Amérique latine (10,6% du PIB attendu en 2015
pour le gouvernement central et 12,7% en incluant les contributions sociales). La réforme fiscale de février 2012 n’a pas
atteint les résultats espérés en raison des nombreuses actions en inconstitutionnalité présentées par les chambres
d’entrepreneurs et les partis d’opposition. La fiscalité guatémaltèque reste ainsi caractérisée par de nombreuses exonérations
et exemptions fiscales (zones franches) et un manque total de transparence et d’efficacité de l’administration qui laisse
chaque année passer entre ses filets environ 5% du PIB d’impôts évadés soit 50% de la charge fiscale. Il existerait d’ailleurs
selon l’Institut centraméricain des études fiscales (ICEFI) une règle tacite partagée entre les acteurs économiques que la
dette publique ne doit pas excéder 25% du PIB.
Inflation et politique monétaire/ de change : la Banque centrale a décidé le 30/9/2015 la réduction de son taux d’intérêt
directeur de 3,25% à 3%, poursuivant une tendance du taux à la baisse depuis mi-2014 (5,25%). Elle a considéré le bas
niveau d’inflation (1,88% g.a. en septembre 2015, lié à la baisse des cours des matières premières), l’absence de pression à
la hausse de l’inflation en 2015 et 2016 et l’absence de risque sur le système financier pour justifier sa décision. Toutefois,
l’inflation repart fortement à la hausse début 2016 (4,27% g.a. en février 2016). Comme l’ensemble des pays d’Amérique
centrale, le Guatemala a été affecté positivement par la baisse des prix des matières premières, dont il est importateur net.
Ceci explique en grande partie la stabilité du taux de change, même si le régime d’intervention non négligeable sur le
marché des changes n’y est pas non plus entièrement étranger.
Dette externe/publique : la dette publique représente 24.3% du PIB en 2014, à 52% détenue à l’étranger ; il s’agit de dette
de moyen ou long terme intégralement, et la tendance est à l’accroissement de la dette libellée en monnaie domestique. Une
part importante des dépenses budgétaires demeure consacrée au paiement des augmentations de salaires de certaines
catégories de fonctionnaires (+10% pour les professeurs des écoles). La persistance d’une « dette publique flottante »
contractée illégalement qui représente 3% du PIB demeure par ailleurs problématique.
Secteur bancaire
Taille du secteur et structure : les crédits au secteur privé ne s’établissent qu’à 28% du PIB en août 2015, soit un taux
inférieur aux autres pays d’Amérique centrale. Le système est constitué de 18 banques qui détenaient 33,7 Mds USD d'actifs
et 18,7 Mds de crédits au 30 juin 2015. Les principales banques sont dans l’ordre Banco Industrial, Banrural et G&T
Continental, toutes trois de capital guatémaltèque.
Dollarisation et évolution des crédits (volume et taux) : les crédits bancaires au secteur privé ont augmenté de 12,8% en
2015. Cette augmentation s’explique surtout par l’augmentation de 15,2% des financements en devises étrangères en 2013
(presque exclusivement en dollars), qui progressent plus vite que les financements en monnaie nationale depuis 2011 et
représentent 39,8% des crédits en août 2015. L’accès aux financements bancaires reste cependant largement l’apanage des
grandes entreprises. Le Guatemala est parvenu à consolider son système bancaire en divisant par deux le taux des créances
douteuses (1,4% en août 2015 contre 2,7% en 2009) et en augmentant le taux de couverture des réserves (144% en août
2015 contre 89% en 2009).
Dette souscrite auprès du secteur privé sans avoir été approuvée dans le budget de l’Etat.