attirer des investissements étrangers. Sauf que le faible coût de la main d’œuvre en Haïti n’est
pas un facteur suffisant pour rendre le pays attractif.
De nos jours, le facteur le plus important dans la compétitivité est le savoir. Cela se traduit
dans les résultats de plusieurs études sur la compétitivité à l’échelle internationale, par
exemple dans le classement Economist Intelligence Unit du journal britannique The
Economist, et dans celui duGlobal Competitiveness Report du Forum de Davos. Dans ces
deux rapports majeurs, les critères d’évaluation sont majoritairement basés sur l’éducation.
Il est par conséquent impératif pour Haïti de réussir à adapter le niveau de formation scolaire
et universitaire aux besoins de la nouvelle économie mondiale. Afin d’augmenter les chances
d’accéder à l’emploi, l’informatique, l’anglais et les sciences économiques doivent être
enseignés bien avant l’université. De cette façon, les jeunes haïtiens seront aussi compétitifs
que les jeunes dominicains, indiens, chinois, etc.
En outre, si globalement la jeunesse haïtienne devient plus instruite et parvient à s’insérer
dans le marché du travail, elle redonnera confiance au peuple haïtien et l’aidera à développer
l’esprit d’entreprise, notamment dans le secteur de l’économie numérique. En résumé, le
système éducatif haïtien doit fournir aux jeunes une formation qui leur permettra de devenir
des experts et des innovateurs dans les secteurs qui les intéressent le plus. Leur insertion
professionnelle sera plus rapide et efficace.
Selon le rapport Jacques Attali sur la libération de la croissance en France, les « grandes
aventures industrielles et numériques » du monde (américaines pour la plupart) ont été créées
par des jeunes de moins de 25 ans. Ce qui signifie que des jeunes bien formés et informés sont
les piliers de la croissance et du développement sur le long terme. En ce sens, pour qu’un pays
en développement puisse devenir un pays développé, il doit relever les défis posés par
l’économie du savoir.
Améliorer et renforcer l’accès au savoir et à l’information
L’offre de l’éducation est très faible en Haïti. On estime que plus de deux millions d’enfants
haïtiens n’ont jamais été scolarisés.
Ce manque d’accès au savoir représente un frein considérable à la croissance économique du
pays. Malgré ce constat, les politiques publiques en faveur de l’éducation sont quasi
inexistantes, Haïti ne consacre qu’une faible partie de son PIB à l’éducation.
L’État haïtien doit augmenter l’offre éducative et améliorer la qualité de l’enseignement
scolaire. En effet, pour le moment, les programmes pédagogiques définis par l’éducation
nationale sont mal adaptés au contexte de la nouvelle économie. Les exigences économiques
et sociales ne sont pas prises en compte. Il faut trouver un moyen de financer l’achat et la
distribution de matériel moderne et créer davantage de bibliothèques dans les établissements
publics.
D’autre part, il est également nécessaire de s’assurer que les enseignants reçoivent une
formation de qualité et que les manuels scolaires distribués aux élèves sont adaptés. L’une des
solutions à préconiser dans ce domaine est l’utilisation des nouvelles technologies de
l’information et de la communication(NTIC), en particulier Internet car une connexion permet
d’accéder à une multitude d’informations et de savoirs à faible coût.