IPHO Epreuve théorique 1998 -1– 1. Roulement d'un prisme hexagonal. On considère un solide rigide cylindrique dont la section est un hexagone régulier comme certains types de crayons. La masse de ce prisme est notée M et est répartie uniformément. La longueur de chacun des côtés de l'hexagone est notée a. Le moment d'inertie I du prisme hexagonale par rapport à 5 son axe de symétrie est I = Ma2 12 Le moment d'inertie par rapport à une des arrêtes est I' = 17 Ma2 12 fig 1 : solide cylindrique de section hexagonale 1. Le prisme est initialement au repos sur un plan incliné faisant un petit angle θ avec l'horizontale. On suppose que les facettes du prisme sont légèrement concaves de telle sorte que seules les arrêtes du prisme touchent le plan incliné. L'effet de cette concavité sur le moment d'inertie peut être négligée. Le prisme est maintenant déplacé par rapport à sa position d'équilibre et roule de manière irrégulière sur le plan incliné. On suppose que le frottement empêche tout glissement et que le prisme reste toujours en contact avec le plan. La vitesse de rotation juste avant qu'une arrête donnée ne touche le plan est notée ωi et on note la vitesse de rotation juste après l'impact ωf . Démontrer la relation suivante ωf = sωi et déterminer la valeur du coefficient s. fig 2 : prisme hexagonal roulant sur un plan incliné 2. L'énergie cinétique du prisme juste avant et après l'impact est notée de manière similaire Ki et Kf . Montrer que l'on peut écrire Kf = r Ki et déterminer l'expression du coefficient r. IPHO Epreuve théorique 1998 -2– 3. Pour que le roulement se poursuive et qu'un nouvel impact se produise, l'énergie cinétique doit dépasser une valeur minimale que l'on peut écrire sous la forme : Ki,min = δ Mga où g est l'accélération de pesanteur. Déterminer l'expression de δ en fonction de l’inclinaison du plan θ et du coefficient r. 4. Si la condition de la question 3 est vérifiée, l'énergie cinétique tendra vers une valeur limite lors du mouvement de roulement du prisme. En supposant que cette limite existe, montrer que peut s'écrire sous la forme Ki,0 = κ Mga et déterminer l'expression du coefficient κ en fonction de θ et de r. 5. Calculer à 0,1° près l'angle minimal θ pour lequel le mouvement de roulement irrégulier, une fois amorcé, continue indéfiniment. 2. Eau sous une calotte glaciaire. Une calotte glaciaire est une plaque de glace (dont l'épaisseur peut aller jusqu’à quelques km), reposant sur le sol et pouvant s'étendre horizontalement sur des distances de la dizaine à la centaine de km. Dans ce problème, on considère la fusion de la glace et le comportement de l'eau sous une couche de glace tempérée i.e. une couche de glace à la température de fusion. On suppose que dans de telles conditions, le champ de pression dans la glace suit les lois de la statique des fluides mais que la calotte glaciaire se déforme en se cassant, principalement lors de mouvements verticaux. On donne les valeurs suivantes. - Masse volumique de l'eau : ρ w = 1,000.10 3 kg / m3 Masse volumique de la glace : ρi = 0,917.10 3 kg / m3 Capacité thermique de la glace : ci = 2,1.10 −3 J/ kg / K Chaleur latente massique de fusion de la glace : Li = 3,4.10 5 J/ kg Masse volumique des roches et du magma : ρr = 2,9.10 3 kg / m3 Capacité thermique des roches et du magma : cr = 700 J/ kg / K Chaleur latente massique de fusion de la roche et du magma : Lr = 3,4.10 5 J/ kg Flux moyen surfacique de chaleur à travers la surface de la terre : JQ = 0,06 W / m2 Température de fusion de la glace : T0 = 0°C 1. On considère que la couche de glace est située en un point où elle reçoit le flux moyen surfacique de l'intérieur de la terre. En utilisant les données de la table, déterminer l'épaisseur d de la couche de glace fondue chaque année. IPHO Epreuve théorique 1998 -3– fig 2.1. coupe de la calotte glaciaire reposant sur une surface plane inclinée sur l’horizontal : S : surface ; G : sol ; I : calotte glaciaire. 2. On considère maintenant la surface supérieure de la calotte glaciaire. Le sol en dessous la glace est incliné d'un angle α sur l'horizontale. La surface supérieure de la couche de glace fait un angle β avec l'horizontale (voir figure 2.1). L'épaisseur verticale de la glace en x=0 est h0. Ainsi, les surfaces inférieures et supérieures de la calotte glaciaire peuvent être décrites par les équations suivantes : y1 = x tan α et y2 = h0 + x tan β Déterminer une expression pour la pression en un point de la surface inférieure de la calotte glaciaire en fonction de son abscisse x . IPHO Epreuve théorique 1998 -4– Déterminer une condition sur β et α pour que l'eau contenue entre le sol et la couche de glace ne coule dans aucune direction. Montrer que cette condition est de la forme tan β = s tan α . Déterminer le coefficient s. Le plan y1 = 0,8x (figure 2.2) modélise la surface de la terre sous une couche de glace. L'épaisseur verticale h0 en x=0 est de 2 km . On suppose que l'eau en dessous de la couche est en équilibre. Sur la feuille de réponse, dessiner le plan d'équation y1 et ajouter un plan montrant la surface supérieure de la glace. Indiquer sur la figure de quels plans il s'agit. 3. On considère une épaisse couche de glace, initialement d'épaisseur constante D=2,0km dans laquelle s'est formé un cône d'eau liquide,de rayon r=1,0 km et de hauteur H=1,0km obtenu par fusion de la glace. On suppose que cette formation n’entraîne que des mouvements verticaux pour la glace restante. Démontrer à l’aide de calculs et d’un schéma la forme de la surface de la calotte après que le cône d’eau se soit formé et que l’équilibre hydrostatique ait été atteint. fig 2.3. : coupe verticale du cône d’eau liquide à l’intérieur de la calotte glaciaire. S : surface, W : eau liquide, G : sol, I : calotte glaciaire. 4. Lors d’une expédition annuelle, un groupe international de scientifiques a exploré une calotte glaciaire en Antarctique. Cette région est habituellement formée d’une vaste plaine mais cette année-là, ils découvrirent un cratère profond, de forme conique de profondeur h=100 m et de rayon r=500 m (figure 2.4). L’épaisseur de la glace dans cette région est de 2000 m. Après discussion, les scientifiques ont conclut que l’hypothèse la plus probable était qu’il y avait eu une petit éruption volcanique sous la calotte glaciaire. Une petite quantité de magma est apparue sous IPHO Epreuve théorique 1998 -5– la calotte glaciaire, s’est solidifié et a fait fondre un certain volume de glace. Les chercheurs ont essayé d’estimer le volume de magma apparu et de faire une hypothèse sur ce qu’il était advenu de l’eau liquide ainsi formée. On suppose que les mouvements de la glace sont verticaux. On suppose également que le magma était complètement fondu et initialement à 1200 °C. Pour plus de simplicité, on suppose que le magma a un volume conique de base circulaire situé à la verticale de la dépression conique située à la surface. Le temps de montée du cône est court par rapport comparé au temps caractéristique des échanges de chaleur. Le flux de chaleur est supposé vertical de tel façon que la volume de glace fondue à un instant donné soit limité par un cône de même axe vertical que le cône de magma. Avec toutes ces hypothèses, la fusion de la glace s’effectue en deux étapes. Dans un premier temps, l’eau n’est pas à l’équilibre à la surface du magma et s’écoule donc. L’eau est alors supposée à 0°C. Ensuite, l’équilibre hydrostatique est atteint et l’eau s’accumule au dessus du magma au lieu de s’écouler. Déterminer les grandeurs suivantes lorsque l’équilibre thermique est atteint : 4.1. La profondeur H à laquelle se trouve le sommet du cône d’eau liquide par rapport au niveau initial de la calotte. 4.2. La hauteur h1 du cône de magma ; 4.3. La masse totale d’eau liquide produite et la masse m’ d’eau qui s’est écoulée. Représenter sur la feuille de réponse, à l’échelle, la forme du magma et de l’eau liquide restante. Utiliser le système de coordonnées suggéré à la figure 2.4. Fig 2.4. : coupe verticale selon l’axe de la dépression conique dans une calotte glaciaire. S : surface, G : sol, I : calotte glaciaire, M : magma, W : eau liquide. La figure n’est pas à l’échelle. IPHO Epreuve théorique 1998 -6– 3. Plus rapide que la lumière ? 3.1. Texte d’énoncé. Dans ce problème, on analyse et interprète des mesures effectuées en 1994 sur les ondes radio émises par une source située dans notre galaxie. Le récepteur était accordé à une large bande de longueurs d’onde de quelques centimètres. La figure 3.1 montre une série d’images enregistrées à des instants différents. Les courbes correspondent à des points émettant des ondes avec la même intensité, un peu comme des lignes de niveaux sur une carte géographique. Les deux maxima de la figure ont été interprétés comme étant deux objets s’éloignant d’un centre commun figuré par une croix sur les images (ce centre que l’on suppose fixe est lui aussi une émetteur d’ondes, mais principalement à d’autres longueurs d’onde). Les mesures furent effectuées à la même heure, à des jours différents. L’échelle de la figure est donnée par un segment figurant une seconde d’arc (1’’=1/3600°). La distance des corps céleste au centre de la figure, indiquée par une croix, est estimée à R=12,5 kpc. Un kiloparsec (kpc) vaut 3,09.1019 m. La vitesse de la lumière est c = 3,00.108 m / S. On ne demande pas de calculs d’incertitudes. 1. On note les positions angulaires des deux émetteurs radio par rapport à leur centre commun θ1(t) et θ2(t) où l’indice 1 correspond à l’objet de gauche et l’indice 2 à celui de droite. Les vitesses angulaires, dans le référentiel terrestre sont ω1 et ω2. Les vitesses linéaires transverses apparentes sont notées v'1,⊥ et v'2,⊥ . En utilisant la figure 3.1., faire un graphique pour trouver les valeurs numériques de ω1 et ω2 en millième de seconde d’arc par jour (msa/j). Déterminer également les valeurs de v'1,⊥ et v'2,⊥ . Certains résultats peuvent paraître surprenants. 2. Afin d’expliquer le paradoxe survenu à la question 1, on considère une source lumineuse se déplaçant avec une vitesse v avec un angle φ ( 0 ≤ φ ≤ π ) par rapport à la direction d’un observateur lointain (figure 3.2). On écrira cette vitesse v=βc où c est la vitesse de la lumière. La distance mesurée, séparant l’observateur de la source, est R. φ est l’angle défini dans la question 2, pour l’objet de gauche (noté 1 dans la question 1). La vitesse de la source, vue de l’observateur, est ω et la vitesse linéaire apparente perpendiculaire à la ligne de visée (vitesse orthoradiale) est v’⊥. Trouver ω et v’⊥ en fonction de β, R et φ. 3. On suppose que les deux objets, décrits dans l’introduction et dans la question 1, bougent dans deux directions opposées avec des vitesses identiques v=βc. Les résultats de la question précédente permettent de calculer β et φ des vitesses angulaires ω1 et ω2 et de la distance R. Soit φ l’angle définie dans la question 2 pour l’objet de gauche (noté 1 dans la question 1). Démontrer les expressions de β et φ en fonction de grandeurs connues et faire l’application numérique. 4. Dans la situation de la question 1 (un seul objet), trouver la condition pour que la vitesse orthoradiale v’⊥ soit supérieure à la vitesse de la lumière c. IPHO Epreuve théorique 1998 -7– fig 3.2 : l’observateur est situé en O et la position initiale de la source de lumière est A. Le vecteur vitesse est v Déterminer la condition sous la forme β> f(φ) et donner l’expression de f. Dessiner la région physiquement pertinente dans le plan (β, φ), Hachurer la région du plan où la condition v’⊥ >c est vérifiée. 5. Toujours dans le problème à un corps de la question 2, déterminer l’expression de la vitesse maximale v’⊥max de la vitesse apparente orthoradiale v’⊥ pour un β donné. Remarquer que cette vitesse tend vers l’infini quand β→1 6. L’estimation de R donnée dans l’introduction n’est pas très précise. Les scientifiques ont essayé de concevoir une méthode plus directe pour déterminer R. Une de ces méthodes est la suivante : on suppose que l’on peut identifier et mesurer le déplacement doppler des longueurs d’onde λ1 et λ2 de radiations émises par les deux objets, correspondant à une radiation connue λ0. ( ) −1/ 2 et en En partant des équations pour l’effet doppler relativiste : λ = λ 0 (1− β cosφ) 1− β2 supposant, comme auparavant que les deux objets ont la même vitesse v, montrer que l’inconnue β peut être exprimée en fonction de λ0, λ1 et λ2 selon : β = 1− αλ2 0 (λ1 + λ2 )2 Déterminer la valeur numérique de α. On peut remarquer que ceci signifie que les mesures de longueurs d’onde vont permettre d’obtenir une nouvelle estimation de la distance. IPHO Epreuve théorique 1998 fig 3.1 : émission d’ondes radio par une source située dans la voix lactée. -8–