BELGIQUE - BELGIE
P.P.
1300 WAVRE 1
P.P. 7 320
Bureau de dépôt : Wavre 1
Rédaction : Cécile CODDENS (|[email protected]) - Didier PAQUOT (|[email protected])
Editeur responsable : Vincent REUTER - Chemin du Stockoy 1-3 - 1300 WAVRE
N° 1 MARS 2003
1. SYNTHÈSE
LE POINT
CONJONCTUREL
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
INTERNATIONAL
Après la récession de la fin de 2001, une reprise relativement solide
semblait se dessiner au début de 2002. Cependant, des facteurs plus fon-
damentaux comme les surcapacités de production, les sur-valorisations
boursières, les différents scandales en matière de gouvernement
d’entreprises, l’incertitude de la situation internationale ont entraîné une
nouvelle baisse des investissements, une correction très sensible des
marchés boursiers, et la baisse de confiance tant des consommateurs
que des industriels. En conséquence, l’activité économique internationale
s’est à nouveau ralentie au cours de 2002, débouchant sur une croissance
très modérée pour l’ensemble de l’année.
D’un autre côté, la détente des politiques budgétaires et monétaires,
ainsi que la bonne reprise de certains pays émergents (asiatiques)
devraient empêcher une nouvelle récession internationale. A l’opposé,
les incertitudes internationales, la persistance de surcapacités, la faiblesse
de la confiance et donc de la demande ne permettront pas une reprise
vigoureuse rapide. L’activité économique internationale devrait rester
très modérée durant la plus grande partie de 2003. Les perspectives pour
la fin de l’année pourraient être meilleures, si on en croit les derniers
indicateurs avancés, mais sous condition que les incertitudes autour de
la crise irakienne soient levées rapidement.
Il faut aussi noter que cette modération dans la croissance se fait à un
niveau très différent selon les grandes régions, puisqu’elle se traduira par
une croissance en 2003 de tout de même 2,5% aux USA, contre à peine
plus de 1% dans la zone euro, et 0,5 % au Japon.
ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE BELGE
Après un recul au dernier trimestre de 2001, le PIB a crû d’environ ½ %
(croissance trimestre sur trimestre) au cours des 3 premiers trimestres de
2002, et seulement de 0,2% au 4ème trimestre, traduisant le mouvement
économique général des zones industrialisées : une reprise assez forte en
début d’année, suivie d’un essoufflement rapide. Au total, la croissance pour
2002 se monte, d’après les premières estimations, à 0,7%, à peu près comme
en 2001 (0,8%), mais venant de près de 4% en 2000.
Tant l’indicateur synthétique que le niveau des carnets de commande
suggèrent une activité économique à tout le moins modérée pour la
première moitié de 2003, mais ces indicateurs montrent quelques signes de
raffermissements timides, qui demandent confirmation. Donc, même si
la fin de l’année devrait être un peu meilleure en raison de l’assouplis-
sement de la politique monétaire et d’une réduction des incertitudes
politiques internationales, la croissance pour 2003 devrait rester relati-
vement faible, entre 1 et 1,5%.
WALLONIE
CROISSANCE ÉCONOMIQUE
La publication des comptes régionaux 2000-2001 souffle le chaud et le froid.
En 2000, l’économie wallonne a connu une croissance de 4,3%, contre 3,8%
pour l’Union Européenne. En revanche, en 2001, la croissance réelle de la
Wallonie a été pratiquement nulle (0,2%) alors que l’économie européenne a
crû de 1,5%. Il semblerait donc que la Wallonie ait été plus cyclique que l’éco-
nomie européenne, ce qui est conforme à la structure de l’économie wallonne.
En 2002, la production industrielle (hors construction) a crû au même rythme
que la Belgique, 2,3% contre 2,2%, alors qu’elle a reculé dans l’Union Euro-
péenne. Ceci témoigne encore du caractère plus cyclique des économies belge
et wallonne, qui ont pleinement profité du rebond du début d’année. D’un autre
coté, les exportations wallonnes ont affiché des performances mitigées sur
les 3 premiers trimestres de 2002, tandis que la consommation restait atone
toute l’année. La croissance devrait donc se situer aux alentours de 1%.
Pour ce qui concerne 2003, les perspectives ne sont pas différentes de celles
de la zone euro ou de la Belgique. Après une reprise au début de 2002, les
carnets de commandes, tant totaux qu’à l’exportation, ont à nouveau fléchi en
fin 2002, la confiance des consommateurs s’est à nouveau tassée dans la
seconde moitié de 2002, tandis que le taux d’utilisation des capacités de pro-
duction reste relativement faible. Dès lors tant la consommation que l’investis-
sement ne devraient connaître qu’une hausse très modérée pendant la ma-
jeure partie de 2003, en dépit d’un rebond possible vers la fin de l’année. Au
total, on peut s’attendre à une croissance entre 1 et 1,5% .
EXPORTATIONS
L’évolution des exportations wallonnes a suivi celle de l’activité internatio-
nale, témoignant d’une forte croissance en 2000 (près de 22% en terme de
chiffre d’affaires) et d’un ralentissement en 2001 (5%) et d’une baisse sur
les 3 premiers trimestres de 2002 (-2,3%, par rapport à la même période de
2001), mais avec une croissance au 3ème trimestre. La relative faiblesse de
la demande internationale, et singulièrement dans des marchés limitrophes
importants comme l’Allemagne, ainsi que le renchérissement de l’euro, vont
continuer de peser sur le dynamisme de nos exportations.
EMPLOI/CHÔMAGE
Le nombre de chômeurs a augmenté de 8% entre janvier 2002 et janvier
2003, poussant le taux de chômage de 15,7% à 16,9% sur la même période.
La relative modération de cette augmentation compte tenu des circonstan-
ces conjoncturelles n’est cependant pas nécessairement bon signe. Elle
traduit simplement une moins grande réactivité du chômage wallon aux va-
riations conjoncturelles, ce qui est en partie la conséquence de l’importance
du chômage structurel et de l’emploi public dans le total de l’emploi wallon.
Les variations de l’emploi sont quant à elles plus conformes aux variations
de l’activité puisque la croissance du volume de travail se ralentit fortement
depuis le début de l’année 2001.
UNION WALLONNE DES ENTREPRISES, ASBL Chemin du Stockoy 1-3 - 1300 WAVRE 010/47.19.40 | [email protected] www.uwe.be
LE POINTCONJONCTUREL
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d) Belgique : production industrielle et courbe conjoncturelle
c)Union européenne : indices de confiance
des consommateurs et dans l’industrie
2. ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE
a) Indicateur avancé de l'activité au Japon et aux USA
-12%
-8%
-4%
0%
4%
8%
12%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
USA
Japon
(variation annuelle) Source : OCDE
Evolution mensuelle des variations à un an d’écart
Solde déssaisonalisé des réponses positives et négatives
-25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Consommateurs
Industrie
Source : Eurostat
-6%
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
8%
10%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 -20
-15
-10
-5
0
5
10
Production
industrielle
(échelle de gauche)
Courbe
conjoncturelle
(échelle de droite)
(variation à un an d'écart)
(variable non lissée)
Sources : INS et BNB
b) Union européenne : Indicateur avancé et PIB
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
8%
10%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 0%
1%
1%
2%
2%
3%
3%
4%
4%
5%
PIB réel
Indicateur avancé
(échelle de gauche)
(échelle de droite)
(variation annuelle) (variation annuelle)
Source : OCDE
Evolution mensuelle des taux de variations à un an d’écart (m/m-12).
2.1.INDICATEUR AVANCÉ DES USA ET DU JAPON
La persistance de surcapacités, la valorisation excessive des cours de
bourse et les incertitudes géopolitiques ont à nouveau pesé sur la con-
fiance et l’activité qui s’est à nouveau ralentie dans la deuxième moitié de
2002. L’indicateur avancé suggère que le creux de ce nouveau ralentis-
sement serait atteint à la fin du premier trimestre 2003. L’indicateur avancé
suggère aussi une très légère remontée, encore à confirmer, durant la
seconde moitié de 2003. Mais l’impact négatif des facteurs mentionnés
plus haut ne devrait diminuer que progressivement. Aucune accélération
notoire n’est attendue avant la fin de 2003, voire 2004, et pour autant que
les incertitudes internationales soient levées. Néanmoins, le rythme d’ex-
pansion des USA est passé de 0,3% en 2001 à 2,3% en 2002, et se
maintiendrait au même rythme en 2003. Au Japon, l’activité économique
a reculé de -0,7% en 2002, en dépit d’une légère reprise infra-annuel.
Pour 2003, le taux attendu est de 0,5%.
2.2.UNION EUROPÉENNE : INDICATEUR AVANCÉ ET PIB
L’évolution de l’activité économique en Europe a été à peu près synchrone
avec celle des Etats-Unis, étant soumise aux effets des mêmes facteurs
surcapacités, valorisation excessive des bourses etc.- et à la tendance
lourde de la mondialisation. La reprise éphémère de 2002 a été suivie
d’un nouveau ralentissement, comme l’indique le graphe. Contrairement
aux Etats-Unis, l’indicateur avancé ne montre cependant pas encore de
reprise pour 2003. L’année 2003 devrait donc témoigner d’une activité
très modérée. L’économie européenne réagissant de manière moins pro-
noncée et avec un léger décalage par rapport à celle des Etats-Unis, le
taux de croissance de son PIB est passé de 1,5% en 2001 à 0,8% en
2002, et tournera autour de 1% en 2003.
2.3.UNION EUROPÉENNE : INDICES DE CONFIANCE
DES CONSOMMATEURS ET DANS L’INDUSTRIE
La confiance des industriels s’était redressée au début 2002, témoignant de
leurs espoirs en une reprise de l’activité économique mais la persistance
des surcapacités de production, de nombreuses incertitudes, ainsi que la
hausse du prix du pétrole les ont amené à revoir leurs prévisions à la baisse.
Plus préoccupant, l’indice de confiance des industriels qui stagnait depuis
quelques mois a de nouveau diminué au début de 2003, confirmant les pers-
pectives peu encourageantes pour l’année. Ce faible niveau de la confiance
des industriels devrait encore peser sur l’investissement.
Tout aussi préoccupante est la chute de la confiance des consomma-
teurs durant ces derniers mois. Plusieurs facteurs à celle-ci : la hausse
du taux de chômage, la baisse des cours boursiers, les incertitudes
politiques. Il ne semble donc pas que la consommation privée puisse être
un moteur de reprise dans les mois à venir.
2.4. BELGIQUE : PRODUCTION INDUSTRIELLE
ET COURBE CONJONCTURELLE
L’indicateur de l’activité économique en Belgique a encore une fois montré
qu’il était un bon indicateur avancé de l’activité économique européenne,
témoignant d’une reprise fin 2001 et d’un nouveau ralentissement avant la
mi- 2002, et donc en avance sur le cycle européen. Si on accepte la capacité
prédictive de cet indicateur, il confirme que les premiers trimestres de 2003
ne verront aucune amélioration, et même sans doute une détérioration de
l’activité économique belge et européenne. Mais il suggère aussi un léger
frémissement, laissant présager une fin d’année 2003 un peu moins terne.
En terme de croissance, le PIB de la Belgique devrait augmenter de 1 à
1,5% en 2003, après 0,7% en 2002 et 0,8% en 2001. Des croissances
qui sont inférieures au potentiel de croissance, et qui ne permettent pas
des créations nettes d’emplois.
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LE POINTCONJONCTUREL
3. ENVIRONNEMENT MONÉTAIRE ET FINANCIER
d)Indice boursier (BEL 20)
1000
2000
3000
4000
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
(
indice 1991=1000
)
Source : BNB
Evolution des moyennes mensuelles
c)Taux d’intérêt de long et court terme
2
4
6
8
10
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Long terme
Court terme
(%) Source : BNB
Evolution des moyennes mensuelles depuis 1995
b) Evolution des prix
Evolution des moyennes mensuelles de l'indice des prix
à la consommation et à la production
-4
-3
-2
-1
0
1
2
3
4
5
6
7
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
(variation annuelle en %)
Prix à la production
Prix à la consommation
Source : INS
a) Prix du pétrole et cours de change (€/$)
0,8
0,85
0,9
0,95
1
1,05
1,1
1,15
1,2
1999 2000 2001 2002 2003 40
60
80
100
120
140
160
/$
Prix du
pétrole
(échelle de droite)
(échelle de gauche)
indice =100
(€/$)
Source : BNB
Evolution des moyennes mensuelles
3.1.PRIX DU PÉTROLE ET COURS DE CHANGE
Dès le début 2002, l’euro se renforce face au dollar, dépassant la barre
psychologique de la parité en novembre 2002, gagnant 24% entre février
2002 et février 2003. En moyenne annuelle, l’euro se sera apprécié de
7% sur la même période. Les déclencheurs de ce rééquilibrage ont été
l’accroissement du déficit extérieur courant des Etats-Unis et une écono-
mie américaine qui est apparue temporairement plus fragile, surtout dans
le domaine boursier et de la "corporate governance".
Le faible niveau des stocks mondiaux, le maintien par l’OPEP de quotas
de production réduits, la crise politique au Venezuela, mais surtout les
tensions géopolitiques ont fait flamber le cours du pétrole, qui a aug-
menté de près de 60% entre février 2002 et février 2003. En moyenne
annuelle, la hausse a été nettement moins importante, 7%, en raison de
grosses fluctuations intra-annuelles.
3.2.EVOLUTION DES PRIX
Dans la zone euro, le rythme de progression des prix à la consommation
ne s’est ralenti que faiblement, revenant de 2,5% en 2001 à 2,3% en
2002. Cette légère décélération masque des évolutions divergentes entre
les différents états membres. Comme le montre le graphique, la Belgique
fait partie des pays qui présentent un taux d’inflation relativement bas : ce
dernier est passé de 2,4% en 2001 à 1,6% en 2002.
Cependant, l’inflation sous-jacente (c’est à dire hors produits alimentaires
et énergie) s’est maintenue à 2,1%, notamment en raison de la pression
des coûts salariaux (cfr. graphique 7d).
Les prix à la production, quant à eux, ont connu une baisse de septembre
2001 à août 2002, en raison de la faiblesse de la demande. Ils se sont,
par la suite quelque peu redressés.
3.3.TAUX D’INTÉRÊT DE COURT TERME ET DE LONG TERME
La faiblesse de l’activité économique a finalement conduit la Banque cen-
trale européenne à diminuer son taux directeur par deux fois. Il se situe
maintenant à un niveau historiquement bas de 2,5%. C’est cependant
encore plus élevé que celui de la FED, la banque centrale américaine, qui
se situe, lui, à 1,25%
En conséquence de taux directeurs bas et d’une conjoncture relativement
faible, les taux d’intérêt du marché atteignent un niveau très faible en février
2003 : 2,7% pour le court terme (taux d’intérêt du marché monétaire à
3 mois) et 4,2% pour le long terme (taux d’intérêt des emprunts d’état à
10 ans). Ils n’étaient plus descendus si bas depuis mai et mars 1999.
3.4.INDICE BOURSIER
Contrairement aux actions de la zone euro qui ont connu leur niveau le
plus élevé en mars 2000, les actions belges ont atteint leur pic en juillet
1998. La bourse de Bruxelles n’a donc connu ni l’envolée des cours liée
aux attentes exagérées de croissance des bénéfices dans le secteur tech-
nologique, ni la chute des cours qui avait suivi en 2000 et 2001. Elle a
cependant connu le même plongeon en 2002, avec une chute de plus de
20% entre août 2002 et janvier 2003.
Au total, le niveau de valorisation des actions belges, mesuré au moyen
du rapport entre les cours boursiers et les bénéfices des entreprises est
demeuré relativement faible. En décembre 2002, le dit rapport s’établis-
sait à 8,7 en Belgique et 12,2 dans la zone euro, contre respectivement
13,1 et 13,9 en moyenne de 1973 à 2002.
LE POINTCONJONCTUREL
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4. ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE EN WALLONIE
c) Courbe conjoncturelle et production industrielle
-4%
-2%
0%
2%
4%
6%
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 -25
-20
-15
-10
-5
0
5
10
Production industrielle
Courbe conjoncturelle
(échelle de gauche)
(échelle de droite)
(variation annuelle en %)
(variable non lissée)
Source : BNB
a) Carnets de commandes totales et à l’exportation
Evolutions mensuelles et données désaisonnalisées et lissées
-60
-50
-40
-30
-20
-10
0
10
20
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 -60
-50
-40
-30
-20
-10
0
10
Total
à l'exportation
(échelle de gauche)
(échelle de droite)
(solde des réponses) (solde des réponses)
Source : BNB
b)Appréciation du niveau des stocks
Evolution mensuelle des moyennes mobiles centrées à 6 mois
-10
0
10
20
30
40
50
1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
Industrie manufacturière
Biens intermédiaires
(solde des réponses) Source : BNB
d) Taux d’utilisation des capacités de production
75
80
85
1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003
(variation annuelle en %) Source : BNB
4.1.EVOLUTION DES CARNETS DE COMMANDES TOTALES
ET À L’EXPORTATION
L’économie wallonne dépend fortement de l’extérieur. L’évolution
parallèle des indicateurs des carnets de commandes totaux et de ceux à
l’exportation ne peut être plus explicite.
De la mi-2000 au début de l’année 2002, les carnets de commandes
se sont vidés progressivement, en raison du ralentissement marqué de
l’activité et d’une de ses conséquences importantes, à savoir un
déstockage massif des entreprises belges et étrangères.
Le graphique montre aussi le léger rebond du début 2002 suivi d’un
nouveau déclin, qui est préoccupant pour le niveau de l’activité au
début de 2003. Mais, une fois encore, un léger frémissement se
marque dans les dernières données, pouvant justifier un petit espoir
pour la fin de 2003.
4.2.APPRÉCIATION DU NIVEAU DES STOCKS
En 2000, l’appréciation des stocks en Wallonie témoignait d’une
accumulation des stocks beaucoup trop importante (due, sans doute, à
l’euphorie de la croissance retrouvée) qui, en cas de retournement
conjoncturel, ne pouvait qu’accentuer le ralentissement de l’activité. C’est
ce qui s’est produit en 2001 et 2002, où on a assisté à un déstockage
massif (et donc une forte diminution de la production) conduisant à une
récession au tournant 2001-2002.
Les stocks semblent maintenant, d’après le graphique, être revenus à
des niveaux normaux, surtout dans le secteur des biens intermédiaires.
Dès lors, toute reprise de l’activité devrait se traduire par une reprise
induite de la production.
4.3 COURBE CONJONCTURELLE
ET PRODUCTION INDUSTRIELLE
Suite au déstockage massif qui s’est produit durant l’année 2001, la pro-
duction industrielle wallonne a connu un recul de 2,3%. Avec la reprise
des commandes et la reprise de confiance des industriels au début de
l’année, ainsi que la fin du déstockage, la production industrielle wallonne
a progressé de 2,3% en 2002. L’activité économique en Wallonie connaît
en effet un retournement plus précoce que l’économie européenne ou
mondiale, puisqu’après avoir connu un sommet exceptionnel, l’indicateur
fléchit dès le milieu de 2000 et plonge jusqu’au quatrième trimestre 2001,
pour connaître un nouveau regain, plus tôt que l’économie européenne,
mais tout aussi passager. En effet, dès le deuxième trimestre 2002, l’indi-
cateur conjoncturel s’infléchit à nouveau. Les dernières indications, bien
que non lissées, ne penchent pas pour l’optimisme, mais, encore une
fois, la détérioration semble avoir atteint un plancher.
4.4.TAUX D’UTILISATION DES CAPACITÉS DE PRODUCTION
L’évolution du taux d’utilisation suit celle de la production industrielle.
En 2000, il atteint un sommet avec une moyenne de 85% (qui peut
être lié au sur-stockage) pour ensuite chuter au bas niveau de 75% à la
fin de 2002.
Cette baisse a été accentuée par le surinvestissement des entreprises
durant les années 1999 et 2000. L’année 2002 reflète les hésitations des
entreprises, avec l’espoir d’une reprise durant le premier semestre et le
retour au pessimisme pendant le troisième trimestre.
Le niveau relativement bas du taux d’utilisation des capacités, laisse
présager d’une assez lente reprise des investissements, ce qui,
encore une fois, ne plaide pas pour une forte reprise avant fin
2003, début 2004.
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LE POINTCONJONCTUREL
5. PIB ET SES COMPOSANTES
a) Investissement
Sources : ICN, INS
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002
Formation brute de capital fixe dans le secteur privé
Formation brute de capital fixe dans l'ensemble de l'économie
(variation annuelle)
Investissement
s
(chiffres TVA)
c) Consommation privée
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
1999 2000 2001 2002 -20
-15
-10
-5
0
5
(échelle de gauche)
biens de
consommation
Confiance
des ménages
(échelle de droite)
(solde des réponses)(variation annuelle)
Source : INS
b) Exportation
-10%
-5%
0%
5%
10%
15%
20%
25%
30%
35%
1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 -1%
0%
1%
2%
3%
4%
5%
Exportations
wallonnes
(échelle de gauche)
Demande (PIB) des
pays de l'OCDE
(échelle de droite)
(variation annuelle) (variation annuelle)
Sources : BNB et OCDE
Evolution mensuelle des variations à un an d’écart
des moyennes mobiles trimestrielles
d) Croissance réelle du PIB
0%
1%
2%
3%
4%
5%
1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004
Wallonie Royaume U.E.
(variation annuelle)
estimations prévisions
Sources : INS, OCDE
et calculs UWE
Evolution annuelle des variations à un an d’écart
5.1 L’INVESTISSEMENT
Les comptes régionaux ne fournissent des données pour les dépenses
d’investissement (formation brute de capital fixe) que jusque 2000. Cette
année-là, la progression de l’investissement a été importante, en raison
de l’intense activité économique et des meilleures perspectives.
Pour les années suivantes, le seul indicateur disponible est l’investisse-
ment selon les chiffres de la TVA. Ces chiffres indiquent un ralentisse-
ment de l’investissement à 2,7% en 2001 et une chute de près de 8% en
2002, en raison du ralentissement économique et du surinvestissement
des années 1999-2000.
Les faibles perspectives conjoncturelles pour 2003, les grandes incerti-
tudes liées au dénouement de la crise irakienne, ainsi que le faible taux
d’utilisation des capacités de production n’augurent pas d’une reprise de
l’investissement en 2003.
5.2 LES EXPORTATIONS
Comme en témoigne le graphique, les exportations wallonnes ont pleine-
ment bénéficié du boom de la demande internationale en 2000, et ont pâti
du retournement de 2001.
En 2002, la reprise internationale est, semble-t-il, encore trop récente
pour avoir eu un effet marqué sur les exportations wallonnes, même si
ces dernières se sont quelque peu redressées durant le 3ème trimestre
de 2002. Les exportations ont néanmoins reculé de 2,4% sur les trois
premiers trimestres de 2002.
En outre, comme en témoignent les différents indicateurs présentés plus
haut, les perspectives internationales restent maussades pour 2003, tan-
dis que l’euro s’est apprécié. On ne peut donc pas s’attendre à un rebond
marqué des exportations wallonnes durant cette période.
5.3 LA CONSOMMATION PRIVÉE
La consommation privée n’a progressé que de 4% durant l’année 2002 alors
qu’elle avait connu une hausse de 13%, tant en 2000 qu'en 2001. La con-
sommation des ménages a commencé à ralentir en juin 2001 mais ce n’est
qu’en septembre 2001 que son évolution s’est fortement réduite. Il semble
que les événements du 11 septembre aient fortement altéré leur confiance,
comme le confirme l’indicateur de confiance des consommateurs wallons.
Passé le choc, la confiance des consommateurs wallons s’est quelque
peu redressée, mais la hausse du chômage et la raréfaction de l’emploi,
les hésitations de la conjoncture économique, ainsi que les incertitudes
internationales ont à nouveau pesé sur la confiance des consommateurs
dans la seconde moitié de 2002. Il y a donc peu de chance que la con-
sommation privée se redresse rapidement.
5.4 CROISSANCE RÉELLE DU PIB
La Wallonie a connu une croissance remarquable en 2000 : 4,3%. Il
semblerait que cette croissance ait été le résultat d’une augmentation
importante des stocks et d’une forte croissance des exportations.
C’est donc sans surprise que le déstockage massif de 2001 et les moindres
performances des exportations, tous deux dûs au ralentissement marqué de
l’activité internationale, accentués par un ralentissement de la consomma-
tion privée, ont conduit à une croissance virtuellement nulle en 2001.
Pour 2002, les bons chiffres de la production industrielle suggèrent une
meilleure croissance. Cependant, les performances des exportations sont
restées mitigées et la consommation relativement atone. La croissance
du PIB ne devrait donc pas excéder 0,5 à 1%.
Il n’existe que peu d’indicateurs pour 2003. Mais les perspectives inter-
nationales et nationales restent relativement pessimistes. La croissance
ne devrait donc pas excéder 1% à 1,5%.
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