Kennedy, John Fitzgerald (1917-1963), 35e président des États

John Fitzgerald Kennedy
LE PLUS JEUNE PRÉSIDENT DES ÉTATS-UNIS
1. à Brookline (Massachusetts, États-Unis), John Kennedy est issu d’une riche famille catho-
lique d’origine irlandaise.
2. Élu en novembre 1960, John Fitzgerald Kennedy entre
en fonction le 20 janvier 1961. Comme le prévoient les
institutions, il prête serment de fidélité à la Constitution
américaine. Son discours, longuement préparé, est le
plus court de l’histoire américaine après celui de Georges
Washington en 1793. Tenu par sa promesse de conquérir « une nouvelle frontière », Kennedy
détaille son programme de gouvernement en promettant d’œuvrer pour la paix et la liberté.
3. Après ses études à Harvard, J. F. Kennedy s’engage dans la marine et participe à la Seconde
Guerre mondiale. Officier commandant un lance-torpilles, il se conduit avec bravoure dans le
Pacifique, est blessé et décoré en 1943.
4. Lors de son investiture1, le 20 janvier 1961, John F. Kennedy prononça ces paroles désormais
célèbres : « Ainsi, mes chers compatriotes, ne vous demandez pas ce que votre pays peut faire
pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour lui. »
5. Après la guerre, il entre au Parti démocrate et est élu à la Chambre des représentants en 1947.
Sénateur démocrate du Massachusetts de 1952 à 1960, il prend la direction de l’aile libérale du
parti et se prononce en faveur d’un programme de formes sociales. Oppo à la politique colo-
niale française, il milite pour l’indépendance de l’Algérie. Durant ces années, il écrit Profiles in
Courage Portraits d’hommes courageux », 1956), portraits de héros politiques qui lui vaut de
recevoir le prix Pulitzer2 en 1957.
6. Ayant décidé de se lancer dans la course à la présidence, Kennedy rassemble autour de lui une
équipe animée par son frère Robert Kennedy, et prend pour colistier le nateur du Texas
Lyndon Johnson. Face au candidat républicain Richard Nixon, il développe le thème de la «
nouvelle frontière » à conquérir dans les domaines de l’éducation, de l’assistance sociale, de
l’intégration raciale et de l’aide aux pays en voie de développement. En 1960, Kennedy est élu
à une courte majorité. Il est alors le plus jeune président jamais élu et le premier catholique à la
tête des États-Unis.
« LA NOUVELLE FRONTIÈRE »
7. Le discours inaugural de Kennedy donne le ton de l’idéal qu’il veut insuffler à la nation. Dans
le droit fil de ses idéaux, il crée un corps de volontaires américains pour servir à l’étranger, le
Peace Corps. Le nouveau président s’entoure de brillants collaborateurs et s’efforce
d’appliquer son programme économique et social, malgré l’opposition du Congrès.
Kennedy, John Fitzgerald
(1917-1963)
35e président des États-Unis
d’Amérique (1961-1963)
8. En matre d’ingration raciale, Kennedy appuie la décision d’un juge de la Cour suprême auto-
risant l’accès d’un étudiant noir à l’université du Mississippi en 1962. L’année suivante, il oblige
l’État d’Alabama à ouvrir les écoles publiques aux Noirs. Ses propositions en matière de lutte
contre la ségrégation3 aboutissent à la loi sur les droits civiques adoptée par le Congrès en
1964.
9. Soucieux de combler le retard des États-Unis sur l’URSS dans le domaine de la conquête spa-
tiale, Kennedy décide de mettre en œuvre le projet d’envoyer un homme sur la Lune (1961).
Sur le plan économique, il favorise par une politique budgétaire et fiscale adaptée la reprise de
la consommation et des investissements intérieurs et tente de relancer l’activité en proposant à
l’Europe du Marché commun de créer une vaste zone de libre-échange. Le Kennedy Round
aboutit en 1967 à un accord sur la réduction des tarifs douaniers.
LA GUERRE FROIDE SOUS KENNEDY
10. John Kennedy et Nikita Khrouchtchev, dirigeants des deux nations les plus puissantes du
monde, les États-Unis et l’Union sovtique, accédèrent au pouvoir dans une période de
profondes mutations. L’émergence du tiers-monde, modifiant l’équilibre des blocs, le
lancement d’un satellite par l’URSS et sa maîtrise de la technologie des fusées à longue portée
donnèrent à la patrie du communisme la volonté d’étendre son influence dans le monde, et
firent prendre conscience aux États-Unis de l’érosion de leur suprématie. L’année 1961
marqua le point de départ de la reprise de la confrontation. Après l’échec en avril de la
tentative de débarquement américain à Cuba, dans la baie des Cochons, la rencontre à Vienne
entre Kennedy et Khrouchtchev, le 3 juin 1961, ne permit pas de dégager un compromis sur le
statut de Berlin : deux mois plus tard, le gouvernement de la RDA4 entreprit la construction du
mur séparant la ville en deux zones, est et ouest.
11. Favorable à la coexistence pacifique avec l’URSS, Kennedy rencontre Nikita Khrouchtchev à
Vienne en 1961. Les deux dirigeants se mettent d’accord sur la neutralisation du Laos, mais ne
peuvent trouver un terrain d’entente à propos de Berlin. Les tensions de la guerre froide sont
aggravées lorsque l’Union soviétique reprend ses expériences nucléaires dans l’atmosphère.
12. Opposé au régime de Fidel Castro, Kennedy approuve en 1961 une tentative de débarquement
à Cuba menée par les services secrets avec des réfugiés anticastristes. L’opération de la Baie
des cochons est un échec.
13. À la fin de l’année 1962, des avions-espions survolant Cuba découvrent que des missiles à têtes
nucléaires soviétiques sont en cours d’installation. Après avoir annoncé le blocus de l’île, Ken-
nedy lance un ultimatum à l’URSS, exigeant le retrait des armes installées. Khrouchtchev hésite
devant la détermination du président américain et accepte le démantèlement des missiles. Le
recul des Soviétiques est considéré comme un triomphe politique pour Kennedy. En outre,
afin d’empêcher toute progression de l’URSS et de Cuba en Amérique latine, il crée en 1961
l’Alliance pour le progrès qui vise par des aides à favoriser le développement économique et
social de cette région du monde.
14. En 1963, lors d’un voyage à Berlin-Ouest, Kennedy appelle à la fin de la guerre froide. Partisan
de la limitation des armements, il signe cette même année avec l’URSS un traité d’interdiction
des essais nucléaires dans l’atmosphère. Un « téléphone rouge », ligne directe entre Moscou et
Washington, est installé pour faciliter les communications en cas de crise.
15. Parallèlement à cette politique de détente, toujours fidèle à la doctrine Truman d’endiguement
du communisme, Kennedy envoie seize mille hommes au Sud-Viêt Nam pour contrer la menace
communiste, inaugurant l’escalade de l’engagement américain dans la guerre du Viêt Nam.
L’ASSASSINAT ET LA NAISSANCE DU MYTHE
16. À la fin de 1963, Kennedy commence à préparer sa réélection, parcourant le pays pour faire
valoir son action auprès du peuple américain. Le 22 novembre 1963, à Dallas (Texas), il est
assassiné alors qu’il traversait la ville dans une voiture décapotable. Kennedy est touché à la
tête. Transféré au Parkland Memorial Hospital, il meurt peu après. Sa mort provoque une
immense émotion dans le pays comme dans le monde. Un ancien membre des marines US,
Lee Harvey Oswald, est arrêté quelques heures après. Oswald est à son tour assassiné deux
jours plus tard par Jack Ruby, propriétaire de boîtes de nuit, alors qu’il était transféré de la
prison de la ville à celle du comté.
17. Une commission dirigée par le juge Earl Warren conclut en septembre 1964 que Lee Harvey
Oswald est bien le meurtrier et qu’il a agi seul. Depuis, les conclusions de l’enquête officielle
ont été vivement critiquées. Les hypothèses les plus abouties suggèrent que Kennedy a été vic-
time d’un complot et qu’il a été assassiné par plusieurs tueurs, peut-être commandités par la
mafia.
18. Sa jeunesse, sa forte personnalité, son charisme et les circonstances obscures de son assassinat
ont contrib au fil des décennies à ériger Kennedy en véritable personnage mythique, aux yeux
de l’opinion américaine.
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1 Acte par lequel un parti politique désigne son ou ses candidats pour une élection.
2 Prix récompensant chaque année des journalistes, des écrivains et des compositeurs de musique.
3 Action de séparer les personnes d’origines ou de religions différentes à l’intérieur d’un même pays.
4 République démocratique allemande.
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