Baladodiffusion — L`expérience parle : La voix des parents

Baladodiffusion L'expérience parle : La voix des parents
concernant leur chemin vers la santé mentale
Intervieweuse : Tanya Kelly chef du soutien des
programmes, CPRI
Personne interviewée : Tina mère d'un ancien jeune
résident du CPRI
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La baladodiffusion suivante fait partie de la série sur la Semaine de la santé mentale des
enfants diffusée par CPRI, à London (Ontario), pour la semaine du 2 au 6 mai. CPRI le
Child and Parent Resource Institute (Institut de ressources pour enfants et parents)
fournit des services d'évaluation et de traitement hautement spécialisés aux enfants et
aux jeunes aux prises avec des troubles de santé mentale/déficiences
développementales complexes. Les services d'enseignement et d'apprentissage du CPRI
appuient l'apprentissage éclairé par des données probantes pour les personnes et les
organismes travaillant auprès de services de santé mentale et de développement des
enfants et des jeunes, dans le but d'améliorer la vie des enfants et des jeunes de
l'Ontario. La Semaine de la santé mentale des enfants est une initiative provinciale
visant à accroître la sensibilisation aux troubles de santé mentale auxquels font face les
enfants et les jeunes d'aujourd'hui, et à réduire les stigmates susceptibles d'exister. En
outre, il s'agit d'une initiative d’échange de renseignements ayant pour but de
démontrer que le traitement peut donner des résultats positifs et qu'il y a toujours des
possibilités et des occasions à explorer. Il y a toujours de l'espoir, et toujours un soutien.
Avis d'exonération de responsabilité : Veuillez prendre note que cette série de
baladodiffusions ne se veut pas des conseils médicaux et que toutes les préoccupations
et questions médicales devraient être adressées aux professionnels de la santé
compétents.
Introduction : Le thème d'aujourd'hui est l'Expérience parle : la voix des parents
concernant leur chemin vers la santé mentale. Tanya Kelly est chef du soutien des
programmes auprès des Services d'enseignement et d'apprentissage du CPRI. Elle
interviewera Tina, mère d'un jeune de l'Ontario aux prises avec des troubles de santé
mentale.
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Intervieweuse : Bonjour, Tina! Merci de vous joindre à nous aujourd'hui! Pourriez-vous
nous parler de votre chemin vers la découverte que votre enfant avait des troubles
de santé mentale?
Personne interviewée : Certainement. Nous avons adopté notre fils en 2002
lorsqu'il avait trois ans et demi. Ce mois de septembre-là, nous l'avons placé à la
prématernelle et, le tout premier jour, nous avons reçu un appel téléphonique
nous avisant qu'il avait frappé un autre enfant sur la tête avec un bloc, et c'était le
début. Nous savions qu'il était un enfant très occupé mais il semblait poussé à
faire des choses qu'il n'était pas censé faire. Il faisait des choses à maintes et
maintes reprises. Nous en sommes venus au point où nous avions beaucoup de
difficulté à la maison et à l'école, et nous avons donc obtenu de l’aide par
l'intermédiaire de notre centre de traitement local pour enfants.
Malheureusement, les renseignements concernant des choses comme le
syndrome de la Tourette et le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) chez les
enfants ne leur étaient pas encore parvenus, et c'était en 2002, alors qu'il n'y
avait pas beaucoup de renseignements. Nous avons remarqué que notre fils
répétait certains maniérismes à maintes et maintes reprises; j'ai commencé à
faire des recherches, et je suis tombée sur le site Web de M. Duncan McKinlay
« Life’s a Twitch » (la vie est un tressaillement), qui contenait des renseignements
au sujet de l'Atelier de dépannage de freins du CPRI. J'ai donc fait des démarches
auprès du centre de traitement local pour enfants pour participer à l'Atelier de
dépannage de freins, afin d’obtenir davantage d'aide. Nous avons obtenu un
renvoi et nous avons été reçus en 2006, lorsqu'il avait sept ans. Ce jour-là, nous
sommes repartis avec un plan de traitement ainsi qu'avec un diagnostic de
trouble déficitaire de l'attention avec hyperactivité (TDAH), de syndrome de la
Tourette et de trouble obsessif-compulsif.
Intervieweuse : Merci de nous faire part de cela, Tina. La Semaine de la santé mentale
des enfants est une campagne provinciale de sensibilisation visant à réduire les
stigmates et à renforcer la sensibilisation aux troubles de santé mentale des enfants.
Pouvez-vous nous parler des difficultés que votre enfant a connues en raison de son
état de santé mentale?
Personne interviewée : Oui. En 2010, lorsqu'il avait 11 ans, Corbin a vécu une
crise dont nous ne connaissions pas l'origine; il faisait des choses comme fuguer
de la maison, il entendait des voix, il n'était pas capable de rester à l'école.
Vraiment, il craquait et nous ne savions pas ce qui se passait. Encore une fois,
nous avons communiqué avec notre centre local pour enfants; il avait une façon
punitive de composer avec ces comportements, ce qui était malheureux parce que
ce dont nous avions fait l'expérience auprès du CPRI avait été des mesures de
soutien comportemental très positives, comme la résolution de problèmes en
collaboration, mais nous ne pouvions pas faire en sorte que notre communauté
adopte de telles mesures. C'était donc très difficile pour Corbin; il a traversé une
période très difficile et il parle encore des nombreux traumatismes qu'il a vécus
parce que les gens ne connaissaient pas mieux.
Intervieweuse : Quelles sont certaines des façons dont vos opinions et besoins
individuels étaient reflétés dans le plan de traitement de votre enfant?
Personne interviewée : Le tout premier jour où nous sommes allés au CPRI, nous
avons rencontré M. McKinlay; il a dressé un plan de traitement avec nous dans le
bureau et il a traité de chacune des préoccupations que nous avions, y compris le
fait que nous n'avions pas de pédiatre pour Corbin, et il nous a adressés à un
pédiatre spécialisé en développement, qui a joué un rôle essentiel dans le
traitement de Corbin pendant plusieurs années par la suite. Le plan était
concentré sur les services que Corbin recevrait, plutôt que sur les comportements
négatifs qu’il présentait.
Intervieweuse : Quelles sont certaines des stratégies d'adaptation les plus utiles que
vous avez apprises et que vous aimeriez porter à l’attention d'autres jeunes ou
d'autres parents et familles qui écoutent aujourd'hui?
Personne interviewée : Je pense que, pour nous, c'était la résolution de problèmes
en collaboration. L'ouvrage de M. Ross Greene intitulé « Lost at School » (perdu à
l'école) a réellement été essentiel pour nous lorsque nous traitions avec son
école. Lorsque nous sommes retournés, Corbin a été placé en établissement ici,
au CPRI, lorsqu'il est tombé en dépression et, lorsqu'il est retourné à l'école, j'ai
présenté au personnel scolaire l'information concernant la résolution de
problèmes en collaboration.
Intervieweuse : En tant que fournisseuse de soins, comment trouvez-vous des façons
de prendre soin de vous-même pour pouvoir défendre les intérêts de votre enfant et
l'appuyer?
Personne interviewée : Je ne l'ai pas fait pendant très longtemps, et je travaille
également dans le domaine de l'intervention précoce. L'une des choses que l’on
dit aux parents tout le temps, c’est que vous devez prendre soin de vous-même, et
je roulais simplement les yeux et disais « Bien sûr, quand aurai-je le temps de
prendre soin de moi-même? ». Je faisais des choses comme tenir la porte pendant
qu'il piquait une crise de colère de trois heures, alors quand est-ce que j'allais
trouver du temps pour moi-même? Je ne pouvais même pas trouver quelqu'un
pour s'occuper de lui. Mais, essentiellement, il a fallu que je subisse ma propre
dépression pour réaliser que ma santé mentale était tout aussi importante que la
sienne et, en fait, plus importante, un peu comme lorsqu'on est en avion et qu'on
nous dit de mettre notre masque d'oxygène d'abord avant de mettre celui de
l'enfant. Si vous vous noyez, vous ne pouvez rien faire pour aider votre enfant.
Alors, je crois que, pour moi, j'ai découvert que j'aime faire du scrapbook,
fréquenter des amis des choses très modérées pour m'échapper. Je ferme
également mon cellulaire et je sais que mon époux s'en occupera ou que, s'il est
avec mon amie, elle s’occupera de la situation et je n'aurai pas à m'inquiéter.
Intervieweuse : Fantastique, merci. C'était là de très bonnes stratégies. J'ai compris que
vous appartenez à un comité consultatif familial appuyant la planification des soins aux
enfants et aux jeunes ici, au CPRI, et au sein de la communauté en général. Pouvez-vous
nous parler davantage de ce comité et de la façon dont les personnes qui nous
écoutent peuvent participer?
Personne interviewée : Bien sûr, c'est un comité un comité consultatif de
parents composé présentement de tous les parents de clients anciens et actuels
du CPRI. Il est également ouvert aux personnes qui, elles-mêmes, ont été des
clients du CPRI. Nous venons juste de commencer de nous rencontrer et d'établir
notre mandat ainsi que des réunions pour l'année. Essentiellement, le comité sert
à éclairer et renseigner la haute direction du CPRI, de sorte que nous puissions
effectuer des changements au sein de la famille d'une façon familiale positive.
Intervieweuse : Fantastique, merci. Y a-t-il autre chose que vous aimeriez faire savoir
aux familles, aux équipes de soignants ainsi qu’aux enfants et aux jeunes qui
écoutent peut-être aujourd'hui?
Personne interviewée : Essentiellement, qu'ils sachent qu'ils ne sont pas seuls. Je
crois qu'il est réellement important qu'ils réalisent qu'il y a beaucoup d'enfants et
de familles qui leur ressemblent et qu'ils sachent que le site Web du CPRI
cpri.ca, est une façon formidable d'obtenir de l'information; même si vous
attendez pour des services, il y a beaucoup de renseignements sur ce site.
Intervieweuse : Fantastique, merci beaucoup, Tina.
Merci d'avoir écouté cette baladodiffusion fournie par CPRI. Assurez-vous de
consulter Childrensmentalhealthweek.ca (en anglais seulement) pour de plus
amples ressources.
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