LES PRESIDENTS
Monsieur Louis RUMEAU a profondément marqué des générations de jeunes Moneinchons :
éducateur talentueux, directeur du Collège respecté, il a présidé le S.A.M durant 37 années; c’est à
ce dernier titre que nous lui rendons, ici hommage.
Monsieur Louis RUMEAU est décédé, lui l’évadé des camps nazis, le matin du 11 novembre 1986,
jour du recueillement et de la reconnaissance. Monein a perdu ce jour-là un remarquable
serviteur, sa jeunesse un énergique défenseur, son rugby un apôtre.
Le match est rude, acharné, confrontation à l’ancienne. Dans les vétustes tribunes en bois,
l’ambiance est houleuse entre les supporters des deux camps…et là-bas, tout au coin du terrain, un
homme seul, debout, silencieux, imperturbable : le Président Louis RUMEAU.
Le match est enfin terminé; ouf, le SAM a gagné 3 à 0, demain le cours de mathématiques sera
serein.
« Cela ne fait pas l’ombre d’un doute, nous sommes bien meilleurs qu’eux… » sera le seul
commentaire du Président, et personne ne s’avisera à apporter la contradiction car l’homme en
impose.
Oui, cette belle stature carrée, cet aspect bourru, cette voix rocailleuse au verbe haut et tranchant,
inspirent le respect.
Pourtant, sous les sourcils broussailleux, brillent deux yeux empreints de bonté, d’enthousiasme,
de foi en son action, de son engagement total en faveur des jeunes et du rugby. On ne peut
présider aux destinées du SAM durant 37 années sans posséder une force exceptionnelle, une
volonté farouche, un amour du beau jeu, pour la jeunesse qu’il sert, aidé de valeurs humaines hors
du commun, mais aussi par une abnégation sans faille de la part de son entourage familial.
37 années d’engagement au quotidien, de petits miracles renouvelés afin de hisser le SAM à son
plus haut niveau et ce, dans le total respect et l’affection des joueurs, des supporters, des
dirigeants, locaux et du Comité du Béarn.
Sous sa férule, le SAM est deux fois champion de France; ses adversaires sont bien-sûr Bizanos,
Morlaàs, Orthez… mais aussi Oloron, Lyon, Saint-Nazaire, Metz, Mazamet…. Pépinière de
nombreux et bons joueurs formés dans son école de rugby, dont un cadet est classé meilleur jeune
joueur de France en 1976, le SAM est cité en exemple pour sa formation.
Disons encore que M. RUMEAU est un visionnaire et un acteur social. Très vite, de club de village,
le SAM devient, à l’image de son collège, celui de tout un bassin de vie : de nombreux jeunes des