D’une façon générale, ces restructurations se passent très mal. Les entreprises concernées sont
peu préparées à la conduite d’opérations de ce genre. La plupart du temps, celles-ci sont vécues
comme une plongée dans l’inconnue, généralement sans recours possible à une expérience antérieure.
Une majorité d’entre elles se traduisent par des niveaux de performance inférieurs à ceux attendus,
voire par des échecs et un désengagement des personnels. La plupart du temps, les directions sous-
estiment l’importance des surcoûts et des pertes engendrées par des opérations mal maîtrisées. C’est le
cas des Agences et Directions Territoriales à l'Office National des Forêts.
Par ailleurs sur un plan économique, arrivée à un certain point de son développement, une
entreprise est lourde à diriger. De même, une entreprise doit découper sa structure en unités traitant
chacune avec un segment de son environnement. Pour avoir oublié ce principe en matière de travaux,
des appels d’offres sont restés infructueux à l’Office National des Forêts parce que les marchés
concernés avaient une réalité locale et non nationale. De plus, les entreprises locales n’ont pas
forcément les structures administratives leur permettant de concourir. L’efficacité d’une entreprise
dépend aussi de la qualité de la collaboration avec son environnement existant. L'Office National
des Forêt n'est pas un acteur capable de changer le tissu économique. Nos décideurs doivent
vite redescendre sur terre.
En matière de gestion des relations humaines, les Agences Territoriales ont été vidées de leurs
attributions. Or, seul un management de proximité peut prendre en charge les nouveaux besoins
fondamentaux que sont :
- Le besoin de sens,
- Le besoin d’objectifs,
- Le besoin de feed-back,
- Le besoin d’encouragement,
- Le besoin d’aide.
Le management de proximité ne se limite plus à un style directif ou participatif, à une capacité de
définir des objectifs ou à évaluer régulièrement ses collaborateurs. Il doit également participer
activement à tous les actes de la fonction ressources humaines.
Enfin, La commission Européenne a désigné en 1995 quatre domaines au sein des services de
proximité, à savoir les services de la vie quotidienne, les services d’amélioration du cadre de vie, les
services culturels et de loisir et les services d’environnement. Dans un contexte de remise en question
du rôle de l’Etat, la participation des habitants constituerait aussi un facteur favorisant à la fois une
nouvelle légitimité politique et une modernisation de gestion publique locale. C’est ainsi que se
développent depuis plusieurs années des dispositifs qui entendent améliorer la gestion de proximité en
s’appuyant sur la participation citoyenne. L’échelon le plus approprié constitue l’Agence Territoriale. La
Direction Territoriale est trop éloignée des préoccupations locales, administrativement et
géographiquement..
REVOIR UNE GRH, EXPRESSION DE CETTE GESTION FEODALE
Le contexte de la gestion des ressources humaines et l’évolution organisationnelle des
entreprises conduit à une décentralisation des responsabilités au niveau des opérationnels. L'absence
de transmission des savoirs à l'Office National des Forêts a amplifié ce phénomène. La fonction a été
éclatée et répartie, de façon autoritaire, avec les Directions Territoriales, afin notamment de permettre :
- des adaptations plus rapides,
- une individualisation des décisions de GRH.
Revers de la médaille, il apparaît maintenant que le fonction RH est de plus en plus
« déhiérarchisée », dans le sens ou certaines missions sont accaparées par des opérationnels. La
Direction Générale a perdu de son autorité et les Directions Territoriales font quasiment ce qu'elles
veulent.