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JOURNEES D’ENSEIGNEMENT
SANTE AU TRAVAIL
REIMS 9, 10, 11, mai 2005
TRAVAIL DES FEMMES :
ASPECTS PHYSIOLOGIQUES
ASPECTS PATHOLOGIQUES
CROCE-KNAB Marie-Claude
MAISONNEUVE Hubert
STRASBOURG
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ASPECTS PHYSIOLOGIQUES DE LA SANTE DES FEMMES AU TRAVAIL
introduction
Suite a l'avènement du mouvement féministe et le début d'émancipation des femmes
par le travail dans les années 70, ces dernières accèdent à des postes autrefois réservés aux
hommes. Cette mutation dans le monde du travail n'est pas sans conséquences sur la
pathologie professionnelle.
En effet, qu'elle soit en age de procréer ou non, la femme présente des particularités
physiologiques qu'il est intéressant de connaître de façon à comprendre l'origine de ses
dispositions pour certains postes, ou aux contraire, de ces indispositions pour d'autres.
Ces spécificités seront principalement liées à tout ce qui se rapporte à l'anthropométrie
et a l'endocrinologie .
A: anthropométrie:
La femme de référence pèse environ 13 kilos de moins que l'homme de référence tout
en étant plus petite en moyenne de 10 cm. La masse musculaire est plus faible de 11 kilos
ainsi que la masse osseuse (3.6 kilos de moins). A l'opposé, sa masse grasse est plus élevée
que chez l'homme (5 kilos). La différence porte surtout sur la masse grasse de réserve. Du
point de vue de la corpulence, globalement, les femmes ont un bassin plus large alors que
leurs épaules sont plus fines, leurs membres et leurs mains sont plus petites.
Schématiquement, l'homme est plus musclé et la femme est plus grasse; le surplus de
gras étant supporté par la masse grasse constitutionnelle sous l'effet de l'imprégnation
hormonale oestrogénique et progestéronique. Chez l'homme au contraire, la testostérone,
hormone anabolisante, a tendance à entretenir une masse musculaire plus conséquente par
effet anabolisant au niveau musculaire.
Au moment de la vie adulte, c'est à dire après la puberté, la femme doit présenter un
taux de masse grasse se situant aux alentours de 24 à 28%. La surcharge pondérale est
établie au-dessus de ces chiffres. Les surcharges moyennes aux alentours de 32%, les grosses
surcharges aux alentours de 40, 45% voire 50 à 52%.
Les taux de masse grasse inférieurs à la norme idéale s'observent chez les grandes
sportives, surtout les coureuses de fond et les femmes pratiquant du body-building. Les
pourcentages de masse grasse les plus bas observés se situent aux alentours de 10%.
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age
25
ans
taille
164
cm
poids
57
kg
masse grasse
15.4
kg
27
%
masse grasse de réserve
8.6
kg
15
%
masse grasse constitutionnelle
6.8
kg
12
masse maigre
41.5
kg
73
%
masse musculaire
20.5
kg
36
%
masse osseuse
6.8
kg
12
%
autres tissus
14.2
kg
25
Par comparaison, voici le tableau concernant l'homme de référence:
age
25
ans
taille
174
cm
poids
70
kg
masse grasse
10.5
kg
17
%
masse grasse de réserve
8.4
kg
14
%
masse grasse constitutionnelle
2.1
kg
3
masse maigre
61.8
kg
83
%
masse musculaire
31.4
kg
44
%
masse osseuse
10.4
kg
14
%
autres tissus
17.7
kg
25
La proportion de masse grasse a tendance à évoluer avec l'âge:
Age Hommes Femmes
17 à 29 ans 15% 25%
30 à 39 ans 17,5% 27,5%
> à 40 ans 20% 30%
B: endocrinologie:
Les spécificités endocrinologiques féminines concernent principalement la fonction
reproductrice. Celle ci se situe au niveau de l'ovaire et sa régulation est sous contrôle de l'axe
hypothalamo hypophysaire.
L'ovaire sécrète quatre groupes d'hormones; les œstrogènes, la progestérone, une petite
quantité d'androgènes et le groupe de l'inhibine et des cybernines. Contrairement aux autres
hormones, l'inhibine et les cybernines ne sont pas stéroïdiennes.
La sécrétion de ces hormones se fait sur un mode cyclique au cours du cycle
menstruel.
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1. Les hormones oestrogénique ou œstrogènes.
Elles sont au nombre de trois: l'œstradiol (ou dihydrofolliculine) produit le plus actif,
l'œstrone (ou folliculine) et l'oestriol (ou hydrate de folliculine).
Les œstrogènes sont élaborés essentiellement par les cellules de la thèque interne.
Leurs actions physiologiques sont les suivantes:
-actions sur le tractus génital et les caractères sexuels:
.elles entraînent une hypercontractilité des trompes.
.au niveau du corps utérin, elles favorisent le développement du muscle
utérin et de la muqueuse utérine.
.au niveau du vagin, elles entraînent l'apparition sur le frottis vaginal de
cellules superficielles.
.au niveau des seins elles provoquent une hypertrophie de la glande
mammaire.
-actions métaboliques:
. les œstrogènes favorisent la fixation du calcium sur la trame protéique
de l'os et la soudure précoce des cartilages de conjugaison. Ils favorisent aussi la rétention
hydrique.
-autres actions:
. les œstrogènes facilitent le développement des fibromes et des cancers
du sein.
Les œstrogènes, en partie détruits par le foie, sont éliminés par voie essentiellement
urinaire sous forme d'oestriol.
2. La progestérone.
Elle est élaborée, en dehors de la grossesse, par les cellules de la granulosa (corps
jaune) puis par le placenta au cours de la grossesse.
Le rôle physiologique de la progestérone porte essentiellement sur la préparation et le
maintien de la grossesse; la destruction du corps jaune au début de la grossesse entraîne l'arrêt
de celle-ci.
Elle exerce son action sur :
-le tractus génital :
.au niveau de l'utérus, elle ramollit le muscle utérin dont elle inhibe les
contractions, et elle complète l'action des œstrogènes sur la muqueuse qu'elle amène au stade
de dentelle utérine.
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.au niveau du vagin, elle modifie l'aspect des frottis ( apparition de
cellules plicaturées).
.au niveau des seins, elle hypertrophie les glandes mammaires.
-pendant la grossesse:
. elle inhibe la contractilité de l'utérus et empêche l'expulsion de l'ovule.
-autres actions:
.elle facilite le métabolisme des œstrogènes et a une action d'élévation
de la température.
La progestérone est éliminée dans les urines sous forme de prégnandiol.
3. Les androgènes:
L'ovaire sécrète une petite quantité d'androgènes (environ 3,4mg par 24 heures) .
Cette sécrétion s'effectue au niveau du stroma ovarien et porte essentiellement sur la delta 4-
androsténedione qui est ensuite transformée en testostérone.
Ils agissent principalement sur la pilosité pubienne et axillaire.
4. L'inhibine et les cybernines:
L'inhibine ovarienne a une action inhibitrice au niveau de l'hypophyse et de
l'hypothalamus. Au niveau de l'ovaire, elle intervient dans la maturation folliculaire.
Les cybernines modulent les actions de la F.S.H. et de la L.H. au niveau du follicule.
On en connaît plusieurs :
-l'inhibiteur de la maturation des ovocytes (bloque l'ovocyte en méiose).
-l'inhibiteur de la liaison de F.S..H. (détermine l'atrésie du follicule).
-l'inhibiteur de la lutéinisation (l'empêche de se produire avant le pic de L.H.).
-l'inhibiteur de la liaison de L.H. à ses récepteurs (intervient dans l'atrophie du
corps jaune).
-la gonadocrinine a une action inverse de celle de l'inhibine : elle stimule la
sécrétion de F.S.H. et de L.H. à l'étage hypophysaire.
L'étude des hormones ovariennes met en évidence une certaine spécialisation
sécrétoire des différents constituants du parenchyme ovarien puisque :
-les cellules de la thèque sécrètent les œstrogènes.
-les cellules de la granulosa sécrètent la progestérone, l'inhibine et les
cybernines.
-enfin, les cellules du stroma ovarien élaborent les androgènes.
5. Le cycle hormonal ovarien:
Du premier au quatorzième jour du cycle: la maturation folliculaire s'effectue sous
l'influence de la F.S.H. sécrétée par l'hypophyse. La crétion de FSH hypophysaire est elle-
même déclenchée par un centre de contrôle hypothalamique qui élabore une hormone, la
L.H.R.H. qui stimule la sécrétion hypophysaire. Le centre de contrôle hypothalamique a une
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